Giles Keating, responsable Global Research du Credit Suisse  donne dix idées de placement prometteuses pour 2011.

Avant de passer à 2011, commençons par un bilan de l’année 2010. Quels ont été les faits les plus marquants?
Giles Keating: En raison d’événements comme la crise grecque en mai, la plupart des placements ont connu des hauts et des bas. Ainsi, certaines des principales classes d’actifs, les marchés des actions et les marchés des instruments à revenu fixe ont traversé des mois excellents, mais aussi des mois déplorables. Beaucoup finissent assez près de leur niveau de départ.

Néanmoins, un ou deux placements se distinguent par leurs performances exceptionnelles. C’est le cas pour l’or et pour certains autres métaux précieux qui se sont fortement appréciés, mais aussi pour d’autres matières premières.
Vos équipes de recherche proposent dix idées de placement couvrant les instruments à revenu fixe, les actions et les devises. Voyons d’abord les instruments à revenu fixe…
Il faut se montrer particulièrement prudent dans un environnement où les rendements sont susceptibles de s’orienter dans la mauvaise direction, c’est-à-dire à la hausse. Les avantages dont il faut profiter sont les suivants: lorsque les marchés deviennent un peu trop pessimistes sur la rapidité de progression des taux, nous conseillons d’accroître légèrement l’exposition à la duration dans votre portefeuille obligataire (idée 1). Dans le domaine du crédit, nous recommandons toujours les actifs plus risqués, certains actifs à haut rendement et des obligations des marchés émergents soigneusement sélectionnées (idée 2).
Les marchés émergents ont été au centre de l’attention cette année. Resteront-ils des moteurs de la croissance?
Oui, certainement. La croissance et l’innovation sont des thèmes centraux pour 2011 concernant les actions. D’où l’accent mis sur certaines bourses émergentes qui, selon nous, conservent des perspectives de croissance, même après une bonne année 2010 (idée 3). Précisons que le pessimisme actuel à propos des marchés développés est un peu excessif. Sur ces marchés, nous misons sur les entreprises qui continuent d’innover.
Pourriez-vous nous donner un exemple concret?
Dans les années 1980, quand les Etats-Unis se sont retrouvés sous la pression du Japon, de nombreuses entreprises américaines se sont pour ainsi dire réinventées. Ainsi, IBM a délaissé le matériel pour se concentrer sur les services et les logiciels. D’après nous, une évolution similaire pourrait avoir lieu ces prochaines années. Si le marché repart sur cette base en 2011, certaines sociétés américaines pourraient s’en sortir étonnamment bien (idée 4).
Une vague de fusions-acquisitions se profile aujourd’hui. S’agit-il d’une idée de placement?
Oui, c’est notre troisième idée concernant les actions. Les entreprises détiennent actuellement des liquidités importantes dans leurs bilans. Celles-ci n’ont jamais été aussi élevées depuis près de 50 ans aux Etats-Unis. Nous pensons que les entreprises vont les dépenser, en partie pour des investissements, mais aussi pour des fusions-acquisitions. Favorable pour les bourses d’une manière générale, ce phénomène présente des opportunités pour les investisseurs spécialisés (idée 5).
Quelles sont vos prévisions concernant le dollar et l’euro?
Selon nous, la variation entre le dollar et l’euro restera mesurée. Bien sûr, il y aura des mouvements haussiers et baissiers, mais nous n’anticipons pas d’asymétrie importante. Nous tablons plutôt sur des fluctuations limitées entre deux monnaies dont les régions sont aux prises avec des problèmes considérables. Il peut en résulter beaucoup de négoce à court terme. Mais comme nous ne partons pas d’une asymétrie majeure, il est difficile de dégager une tendance marquée. La livre sterling pourra s’apprécier légèrement, comme elle a tendance à le faire en phase d’embellie conjoncturelle. De même, certaines monnaies émergentes, comme le peso mexicain, possèdent encore un certain potentiel de hausse (idée 6).
Qu’en est-il des stratégies relatives aux matières premières?
L’année 2010 a été excellente pour les matières premières. En 2011, nous tablons toujours sur une tendance haussière, mais moins importante et d’un style différent. D’où notre idée d’observer, pour 2011, où une dynamique haussière se développe pour un ensemble de matières premières. Tirez parti de cette dynamique. Il faudra cependant être préparé à l’essoufflement de celle-ci et à la nécessité de passer à un autre ensemble de matières premières à mesure que la dynamique se décalera.
Cette stratégie diffère un peu de celle de 2010, lorsque la quasi-totalité des matières premières affichaient de bonnes performances. En 2011, il faudra vraiment choisir certains domaines et, éventuellement, basculer de l’un à l’autre (idée 7).

Qu’en est-il des hedge funds?
Nous pensons vraiment qu’ils ont leur place dans les portefeuilles. Notre baromètre des hedge funds examine des facteurs tels que la liquidité, la concentration sur un domaine particulier du marché ou d’autres aspects importants. Pour l’instant, il indique un environnement relativement sain. C’est donc le bon moment pour investir une partie de son portefeuille dans des hedge funds. Selon nous, certains hedge funds macro peuvent réaliser de bonnes performances (idée 8).

La hausse des prix de l’immobilier en Asie a fait les gros titres cette année. Comment ce domaine évoluera-t-il?
A travers le monde, les situations sont très diverses, de la chute des prix résidentiels aux Etats-Unis jusqu’au boom des prix résidentiels et commerciaux à Hong Kong et dans certaines régions de Chine. Notre approche consiste à étudier attentivement les rendements offerts, notamment dans le secteur des immeubles commerciaux. Certains rendements restent encore très attrayants, par exemple pour les immeubles commerciaux de la côte Ouest des Etats-Unis et, dans une moindre mesure, de la côte Est. Les rendements sur des immeubles commerciaux de bonne qualité sont nettement supérieurs à ceux des emprunts d’Etat, ce qui est un indicateur favorable.
Il en est de même pour certains marchés commerciaux européens. Pour l’Asie, en revanche, nous constatons que l’écart a disparu. En d’autres termes, les immeubles commerciaux affichent des rendements identiques, voire légèrement inférieurs, à ceux des emprunts d’Etat correspondants. Ce qui est un signal d’alarme. Cela signifie que sur les prochaines années, ce marché offrira largement moins de valeur ajoutée que les autres marchés mentionnés (idée 9).

Tout porte à croire que 2011 sera une bonne année. Mais que faire si les choses tournent mal?
C’est une question fondamentale. Nous avons préparé un certain nombre d’idées pour tenter de contrebalancer les prévisions les plus optimistes. L’or a manifestement le vent en poupe. Comme je l’ai déjà dit, il constituait un très bon placement en 2010. A l’approche de 2011, la valeur initiale semble donc raisonnablement élevée. Si vous souhaitez utiliser l’or comme une sorte de contrepoids, vous pouvez envisager d’acquérir des options d’achat sur l’or fortement «hors de la monnaie». Bien qu’elles ne soient pas vraiment bon marché, elles offrent une sorte d’équilibre.
Nous étudions également d’autres idées dans le même domaine. Par exemple, des options sur le franc suisse par rapport à l’euro. En effet, le franc suisse est susceptible d’enregistrer d’excellentes performances si le reste du système financier est à la peine. On peut également envisager des options sur l’indice de volatilité boursière VIX, qui présente une tendance haussière dans un contexte baissier (idée 10).
Mais notre grand message est qu’il n’existe pas de moyen simple pour se prémunir contre ces problèmes. La meilleure défense réside donc toujours dans un portefeuille largement diversifié correspondant aux préférences de l’investisseur. J’espère que certaines de nos idées aideront les investisseurs à bâtir un tel portefeuille.
Source : Credit Suisse
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