Propos liminaire.

Je vous préviens tout de suite, ce n’est pas un article « putaclic » dont le titre provocateur vise à faire le buzz. C’est un article qui est le fruit de 20 ans d’expertise, 20 ans d’analyse de situation patrimoniale et surtout un article écrit librement par un conseiller en gestion de patrimoine dont le modèle économique ne repose pas sur la vente de placement ou de contrat d’assurance-vie.

Ma conviction est que l’assurance-vie et sa pseudo-fiscalité avantageuse est un frein à la croissance économique Française et un frein à votre enrichissement patrimonial. Si la fiscalité de l’assurance-vie n’existait pas, vous seriez probablement plus riche et la croissance Française plus forte.

Je vais vous le démontrer dans cet article.


J’ai conscience de m’attaquer à un sujet sensible tant l’assurance-vie est ancrée dans l’inconscient collectif comme le meilleur rempart contre les droits de succession.

Vous allez donc devoir lire cet article avec attention, probablement le relire à plusieurs reprises, approfondir en cliquant sur les liens insérés, mais après cette lecture attentive, vous aurez compris pourquoi il est urgent que vous repreniez la main sur la gestion de votre patrimoine.

1- L’assurance-vie est un frein à la croissance Française.

Nous avons coutume de dire que l’assurance-vie, c’est le placement préféré des Français. Au total, ce sont près de 2000 milliards d’épargne collectée dont 1200 milliards d’euros sur les seuls fonds euros.

Les français sont des épargnants. Ils aiment accumuler de l’argent dans des placements principalement sécurisés, même lorsque cette épargne est placée à long terme.

Bref, les Français sont collectivement riches de leur épargne, mais une épargne qui ne circule pas dans l’économie. Les Français stockent de l’argent, le laisse dormir, une épargne qui ne rapporte rien et une économie qui tourne au ralenti.

Les Français épargnent massivement mais ils ne s’enrichissement avec cette épargne. C’est l’état qui doit en permanence injecter de l’argent dans le système pour compenser cet argent qui ne circule plus.

Les français devraient dominer le monde avec leur montagne d’épargne qui devrait s’investir partout dans le monde. 2000 milliards d’euros, c’est considérable. Au lieu de cela, l’état encourage la passivité, l’épargne dormante en accordant des avantages fiscaux à l’assurance-vie.

Ne croyez-vous pas que l’économie serait beaucoup plus dynamique si les 1200 milliards d’euros qui dorment dans les fonds euros sortaient de l’assurance-vie et étaient investis dans l’économie, servaient à financer la rénovation de vos logements, permettaient à vos enfants d’acheter leur logement, de financer les études de leurs enfants, de créer leur entreprise, ou même étaient dépensés en tourisme, voiture, bien de consommation ou autres services ?

L’argent qui dort dans l’assurance-vie participe à la sclérose du pays. L’argent ne circule plus. Il dort dans les fonds euros des contrats d’assurance-vie.

Si l’état doit s’endetter toujours plus, c’est aussi parce que l’épargne est abondante, qu’elle ne circule plus et donc que l’économie ne peut pas l’utiliser pour croître.

Oubliez l’argument selon lequel l’assurance-vie finance la dette de l’état. C’est faux.

Votre épargne stockée dans les 1200 milliards de fonds euros est effectivement investie en obligation, mais pas seulement en obligation de l’État Français.

Elle finance aussi d’autres états et des entreprises.

La question est alors : Pourquoi accorder un avantage fiscal à un placement qui conduit à freiner la croissance Française ?

2- L’assurance-vie est un frein à votre enrichissement patrimonial.

Les rendements de l’assurance-vie sont mauvais. Le fonds euros est condamné par l’inertie. Pendant des années, les compagnies ont acheté des obligations au taux excessivement faibles. Aujourd’hui, les taux d’intérêt ont monté, mais les compagnies possèdent toujours une montagne de taux faibles.

Résultat. Le rendement réel de votre épargne investie en fonds euros devrait être autour de 1.50% net de frais de gestion (et avant prélèvements sociaux). C’est minable et très insuffisant lorsque la croissance nominale de l’économie est à 3%.

Les compagnies doivent donc prélever dans leurs réserves (et croiser les doigts) pour sauver les meubles. Mais les réserves ne sont pas éternelles.

Bref, le fonds euros est source d’appauvrissement. Ce n’est plus un secret.

Quant aux unités de compte, elles n’ont jamais rien rapporté aux épargnants. En cause des frais trop élevés et surtout une industrie qui vend le plus souvent des placements inadaptés aux épargnants.

L’exemple le plus récent, ce sont les SCPI. Une catastrophe industrielle qui est en train d’appauvrir beaucoup d’épargnants (cf. « SCPI : La baisse du prix des parts se généralise« ).

Idem pour les produits structurés (cf « Les produits structurés ne sont pas un bon placement ! Fuyez !« ) ou le private équity (cf. « Private Equity : Des performances médiocres pour l’épargnant malgré des rendements bruts exceptionnels« ).

Depuis 20 ans que je suis conseiller en gestion de patrimoine, 20 ans que j’analyse des bilans patrimoniaux tous les jours, je n’ai jamais vu un épargnant qui ait véritablement profité de la bonne performance des marchés financiers pour valoriser son contrat d’assurance-vie.

En théorie, la bourse c’est 8 % par an. C’est bizarre, mais je ne connais pas beaucoup d’épargnant qui en ait vraiment profité.

Les frais sont en cause évidemment. Lorsque la compagnie et les sociétés de gestion prélèvent en moyenne 3% par an sur une unité de compte action, comment pouvez-vous espérer obtenir un rendement élevé ? (cf. « Assurance vie : 2.93% de frais de gestion annuels qui détruisent le rendement !« )

Bref, les rendements de l’assurance-vie sont décevants et vous appauvrissent. Non seulement, l’assurance-vie freine la croissance Française, mais en plus, elle vous appauvrit avec des rendements trop faibles.

En revanche, rassurez-vous, toute l’industrie de l’assurance-vie, des sociétés de gestion et des commerciaux vendeurs d’assurance-vie, eux, vivent très bien sur le dos de votre épargne (cf. « Les épargnants sont des moutons qu’il faut tondre« ).

Au final, ma conviction est limpide : Vous feriez mieux de faire autre chose de votre argent. Arrêtez de le placer en assurance-vie, sauf si vous voulez vous appauvrir et enrichir l’industrie de la finance.

Vous devez impérativement trouver une manière intelligente d’investir votre argent dans le circuit économique. Ne laissez pas l’argent dormir ; Investissez-le.

Achetez une résidence secondaire, faites-vous plaisir, donnez-le à vos enfants pour qu’ils s’achètent une résidence principale ou secondaire, engagez des travaux dans votre logement pour améliorer sa performance énergétique, changez de voiture, financez l’étude de vos enfants, faites de l’immobilier locatif, voyagez, créez une entreprise…

Bref, vivez au lieu d’attendre et de vous faire tondre (cf. « Perdre sa vie à préparer sa retraite n’est pas une bonne stratégie patrimoniale ! » ; « S’inspirer du succès des JO pour mieux gérer votre patrimoine ! » ou encore « Succession : Comment aider nos enfants à se construire leur patrimoine. »).

3- La pseudo-fiscalité avantageuse de l’assurance-vie.

Attaquons-nous au cœur du sujet. Une analyse technique incontestable, même si elle ne va pas vous faire plaisir (ou faire plaisir à votre banquier).

L’avantage fiscal de l’assurance-vie est très largement surestimé. En réalité, vous êtes nombreux à vous accrocher à un avantage fiscal qui n’en est pas un. Dans un grand nombre de situations patrimoniales, l’assurance-vie conduit à augmenter les droits de succession (cf. « Assurance-vie : Un avantage fiscal surestimé qui vous empêche de prendre les bonnes décisions« ).

Vous êtes nombreux à accepter les rendements médiocres de l’assurance-vie pour bénéficier de ces fameux avantages fiscaux ! Vous faites une erreur d’analyse et surestimez probablement la réalité des droits de succession !

En vrac.

1- Lorsque le bénéficiaire de votre contrat d’assurance-vie est votre conjoint, non seulement l’assurance-vie ne permet aucune économie de droits de succession, mais surtout elle vous conduit à payer plus de droit de succession au total des deux décès.

Assurance-vie ou non, le conjoint ne paye jamais aucun droit de succession. Il ne sert donc à rien de bloquer de l’argent dans un placement qui ne rapporte rien pour bénéficier d’un avantage fiscal qui n’existe pas.

Une donation entre époux bien rédigée, un contrat de mariage ou même un testament seront tellement plus efficaces pour protéger le conjoint au-delà de ses droits successoraux ab-intestat. (cf. « Les pièges de l’assurance vie pour réduire les droits de succession et protéger le conjoint. » ; « L’assurance-vie au profit du conjoint est une erreur pour réduire les droits de succession.« 

2- L’antériorité fiscale n’a aucun intérêt pour la fiscalité dérogatoire en cas de décès.

Que vous souscriviez votre contrat d’assurance-vie à 42 ans ou à 69 ans, la fiscalité décès sera la même lorsque vous décéderez à 90 ans. Il n’y pas d’urgence à souscrire un contrat d’assurance-vie, il suffit d’attendre la veille de vos 70 ans (cf. « Souscrire un contrat d’assurance-vie avant 69 ans n’a pas beaucoup d’intérêt« ).

3- Les prélèvements sociaux applicables aux plus-values sur unités de compte et prélevés sur les fonds euros représente un coût fiscal qu’il ne faut pas minorer.

C’est un argument fondamental que nous vous avons présenté dans cet article « Oubliez l’assurance-vie, vive le Compte Titre Ordinaire (CTO). »

En cumulant frais de gestion élevé qui pénalise le rendement de votre épargne et prélèvements sociaux payés sur les plus-values en cas de décès, il est plus rentable d’investir votre épargne dans un compte titre (CTO) soumis aux droits de succession (mais sans frais de gestion et sans prélèvements sociaux sur les plus-values en cas de décès).

4 – 90% des successions ne payent pas de droit de succession.

Les droits de succession sont un impôt fantasmé payé par seulement 10% des successions. Il existe de nombreux outils pour réduire les droits de succession. L’assurance-vie n’est vraiment pas indispensable dans la grande majorité des cas.

Bref, supprimer les avantages fiscaux de l’assurance-vie devrait être une priorité pour relancer la croissance et pour vous permettre de mieux valoriser votre patrimoine.

À suivre.

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