Nous sommes nombreux à chercher la meilleure stratégie pour améliorer le rendement de notre épargne. Nombreux à être déçus par les promesses non tenues des offres de gestion pilotée ou autre gestion sous mandat, nombreux à nous laisser tromper par nos certitudes, appréhension et autres biais comportementaux qui nous font faire des erreurs dans nos investissements sur les marchés actions ; nombreux à investir… mais rares à réussir.
Bref, nous sommes nombreux à croire dans le potentiel des marchés actions pour améliorer le rendement de notre épargne, mais à ne pas savoir comment faire.
Cela fait maintenant presque 20 ans que je travaille sur le sujet. 20 ans que j’écoute les épargnants m’expliquer qu’ils n’ont jamais rien gagné sur leur PEA ou dans les unités de compte de leur contrat d’assurance-vie, 20 ans que je travaille pour trouver la meilleure stratégie.
Aujourd’hui, est ce que l’on appelle l’expérience, j’ai l’impression que le secret réside dans l’investissement des paresseux, mieux connu sous son appellation anglo-saxonne « Lazy investment ».
Nous travaillerons ensemble sur ce sujet à l’occasion d’une prochaine visioconférence patrimoniale, prévue le vendredi 20 mai à 12h : « Visio-patrimoniale : Quelles stratégies pour améliorer le rendement de votre épargne et de vos assurance-vie ? » (visioconférence gratuite pour nos clients sous forfait d’accompagnement patrimonial 3h ou 5 heures ; 29€ TTC pour tous les autres).
L’investissement des paresseux, c’est un mode de gestion de votre épargne qui consiste à ne rien faire (ou presque).
1- Sélection d’un portefeuille modèle dont les caractéristiques sont en accord avec la capacité de l’épargnant à accepter le stress des marchés actions.
L’épargnant sélectionne un portefeuille modèle dont les caractéristiques sont en accord avec sa capacité les stress des variations de cours, indispensables pour espérer un rendement supérieur au taux sans risque.
La sélection du portefeuille type est l’étape la plus importante de l’investissement paresseux car l’objectif n’est pas tant de rechercher le rendement maximum que de trouver le portefeuille dont le niveau de risque (volatilité, variation maximum du portefeuille) lui permettra d’investir sereinement avec un niveau de stress acceptable.
Typiquement, le portefeuille modèle ressemblera à :
- x% en fonds euros ;
- x% en actions monde ;
- x% en actions zone euros ;
- x% en actions émergentes ;
- x% en obligations d’état ;
- x% en obligations d’entreprises ;
- x% en OR ;
- …
Le X variera en fonction du niveau de stress maximum accepté par l’épargnant;
En effet, il ne faut pas inverser les choses. Le rendement n’est pas l’objectif principal. Le rendement n’est que la résultante du niveau de risque acceptée et supportée par l’épargnant.
L’épargnant qui se laisserait téléguider par l’objectif de rendement de son épargne prendrait le risque d’investir dans un portefeuille dont les variations quotidienne ou semestrielle seraient trop importante pour lui.
Investir en actions est source de stress pour l’épargnant :
- Parfois, les cours sont excessivement élevés : L’épargnant est alors heureux et parfois même euphorique ;
- Parfois, les cours sont excessivement faibles : L’épargnant est alors triste et parfois même déprimé devant ces pertes latentes.
Certains accepteront une perte latente pouvant atteindre 30% ou 40%, d’autres ne pourront supporter un niveau de perte supérieur à 10%.
Chacun à un niveau de stress maximal qui lui est personnel.
- Celui qui est capable d’assumer le stress d’une forte variation de son portefeuille pourra assumer un portefeuille très majoritairement investi en actions ;
- Celui qui n’est pas capable d’assumer un haut niveau de stress devra choisir un portefeuille très minoritairement investi en actions.
Cette question de la capacité à assumer le stress de la volatilité est fondamentale à comprendre avant d’investir en actions comme nous vous l’expliquions dans cet article « Bourse : Êtes vous capable d’assumer le stress de la volatilité ?« .
C’est la capacité à accepter le stress de la volatilité qui déterminera le rendement de votre épargne.
Il est une erreur de partir du rendement et de subir le risque, car celui qui prend un risque supérieur à sa capacité à l’assumer, prendra de mauvaises décisions lorsque le risque se matérialisera : Sous la panique et la peur de perdre son capital, l’épargnant vendra au pire moment.
2- L’épargnant sélectionne les OPC sur lesquelles reposera son investissement de paresseux.
Ensuite, vient le moment essentiel de la sélection des OPC dans lesquelles investir.
Le véritable paresseux, proche du fainéants, pourra se faciliter la vie en épargnant via des ETF. L’ETF est alors une solution simple et efficace pour s’exposer au risque définit dans le portefeuille modèle sans prendre le risque de sélectionner un gestionnaire de portefeuille qui ne parviendrait pas à obtenir un rendement supérieur à l’indice de référence.
En effet, cette année encore, le dernier rapport SPIVA conclut que rares sont les gérants de portefeuille dont la performance est durablement supérieure à l’indice de référence.

Les audacieux pourront essayer de sélectionner les quelques gérants capables de battre leur indice de référence. Définition de l’audace : « Disposition qui porte à des actions difficiles, dangereuses, au mépris des obstacles. »
Les pragmatiques adopteront la gestion passive et les ETF. Définition pragmatique : « Qui est adapté à l’action concrète, qui concerne la pratique. »
3- Effectuer le tout dans un placement sans frais ou à frais le plus faible possible.
Les frais sont au cœur de la stratégie de rendement de votre épargne. Si la stratégie des paresseux consiste à ne rien faire, pourquoi payer des frais pour rémunérer un gestionnaire qui n’a rien à faire ?
C’est tout le sujet. La réussite de cette stratégie repose sur des frais au plus bas ou du moins un niveau de frais qui correspond au niveau de service dont l’épargnant à besoin.
Mettre en place une stratégie d’investissement de paresseux dans un placement à frais élevé ne sera malheureusement jamais performant pour l’épargnant et c’est la raison principale pour laquelle vous n’avez jamais rien gagné sur les unités de compte de votre assurance-vie.
4 – Ne rien faire. Se laisser porter par le temps.
Ensuite, un fois ce travail de sélection de portefeuille modèle et d’OPC effectué, l’épargnant n’a plus grand chose à faire à part attendre et se laisser porter par le temps.
Seule un gestion opportuniste des versements pourra être envisagée. L’épargnant pourra aisément profité des baisses de marchés pour réinvestir à long terme dans le portefeuille identifié initialement.
A suivre.
Le meilleur gérant d’un portefeuille est celui lié à un indice absolu et non un indice fixé par une entité, manipulé par celui qui l’établit.
Un bon investissement doit avoir les frais le plus faible possible à qualité égale.
Conclusion: L’ETF CAC 40 me paraît être le meilleur gestionnaire de valeurs françaises.
– Il évolue en fonction des variations de 40 valeurs françaises. Il élimine progressivement les moins performantes. Il fait entrer les plus performantes.
– Il a les plus faibles frais de gestion
– il est composé de valeurs vives, cad d’un portefeuile de « vrais » valeurs et non de tout un tas de produits financiers obscurs et couteux.
Pour l’investisseur paresseux que je suis, cet investissement me paraît le plus adapté!
Pour l’investisseur tout aussi paresseux que je suis, l’indice américain me paraît plus porteur d’avenir que l’indice français.
C’est votre choix, mais c’est le même principe de paresseux: un ETF géré automatiquement par le marché (donc le meilleur) avec des titres « vifs » contrairement à d’autres ETF dupliqués sur un indice concocté par des financiers, ou des ETF faits de produits financiers.
Pour rebondir sur un ancien article de Guillaume, le PER Bancaire du Crédit Agricole a le mérite de limiter les frais. En revanche, en Ile de France, les frais de garde sont de 96€ par an, en plus des frais de transaction. Je n’ai pas réussi à les réduire. Je suis donc preneur de pistes pour les réduire !
Bonjour,
Ils font des ETF dans leur PER compte titre?
Oui.
Dans une ancienne lettre, Guillaume semblait dire que les frais étaient négociables. Est-ce le cas ? Quelle valeur cibler pour les frais de garde ?
Bonjour
Bonjour
de faibles frais (ce qui exclut pratiquement toutes les bancassurances en dur), c’est entendu
des etf, c’est souvent vrai, probablement
mais il faut se méfier d’etf « ésotériques », et comme pour les valeurs en direct, entrer dans le détail n’est pas toujours inutile
je ne veux pas défendre les fonds, mais avec des outils comme quantalys, on peut se faire une opinion sur le rapport qualité/prix du fonds
rejeter à priori les fonds est peut-être un peu rapide et sectaire ; le juge de paix, c’est l’écart de cours entre 2 points distants sur boursorama par ex
qu’un fonds prélève 2% de frais n’est pas nuisible si son cours est >= à l’etf comparable (je sais, dans 75% ce n’est pas le cas !)
l’article fait de la sensibilité au stress (cad de la volatilité à la baisse) la pierre angulaire du choix d’investissement
je pense que c’est raisonner à côté de la plaque
de même « qu’après la hausse, vient la baisse »,
il me semble qu’il y a plus simple que d’introspecter sa sensiblité au stress pour déterminer quoi acheter
il vaut mieux REGARDER la courbe sur 1, 5, 10ans et acheter lorsqu’on est au moins dans la moitié inférieure,
la sensibilité au stress détermine la qualité de vie mais n’a rien à voir avec le résultat
si on a acheté dans la moitié supérieure de la courbe, plus d’une fois sur 2, à l’avenir, on sera en négatif (et donc stressé plus ou moins, ce qui ne changera néanmoins rien au résultat)
être paresseux, d’accord sur le plan conceptuel du rapport travail/résultat car
– un particulier n’a pas la formation, les moyens d’analyse, les informations (officielles/officieuses) et l’expérience des professionnels (cad les gérants de fonds)
– donc même s’il travaille beaucoup son choix de valeurs, le risque de se planter est élevé
tandis qu’en investissant dans un indice (ou un fonds), c’est plus vite fait et on mutualise les risques (…comme avec une scpi….mais c’est pour taquiner !)
mais le moment où l’on investi est bien plus fondamental
– ceux qui ont investi dans la 2ème quinzaine de mars 2020 pouvaient acheter n’importe quoi sans réfléchir, ils ont été quasiment toujours gagnants
– je plains ceux qui ont cédé à je ne sais quelles sirènes en dec 2021 (on trouvait pourtant toutes sortes de gens ou de journaux d’influence qui conseillaient tel ou tel valeur)
le plus dur est de ne rien acheter au moins la moitié du temps
car on est dans la partie supérieure de la courbe (ce qu’hiboo appelle droite de regression, mais qu’on peut aussi approcher empiriquement à l’oeil sur un graphique boursorama)
rien faire plus de la moitié du temps, voilà qui est paresseux mais ô combien difficile
cela devrait pourtant être simple de se dire qu’il vaut mieux se faire bouffer son épargne par l’inflation que de se prendre un râteau sur le cours.
à propos d’inflation, n’oublions pas que vouloir en préserver son patrimoine est noble, mais que l’on part avec un sérieux boulet au pied, à savoir la fiscalité.
on peut se retourner comme on veut, à l’exception du pea, on paume toujours environ 30% sur ses gains (et dire que ça pourait être pire !!!), que ce soit en cto ou en ass vie (les « avantages » fiscaux ne sont que des pièces jaunes marketing)
cela veut dire qu’avec une inflation à 2%, il faut une perf de 3% pour simplement maintenir son patrimoine
et avec l’inflation à 6% qui se pointe, il faudra faire 8,5%….bon courage !
la morale, c’est qu’en effet, il vaut probablement mieux être paresseux et profiter de la vie, parce qu’au bout du compte le particulier « investisseur » ne sera que rarement gagnant ; c’est comme ça que les dettes des états ont toujours été « dissoutes » à défaut d’être remboursées effectivement.
le plus dur est de ne rien acheter au moins la moitié du temps : d’accord à 100%, le plus difficile
à propos d’inflation, n’oublions pas que vouloir en préserver son patrimoine est noble, mais que l’on part avec un sérieux boulet au pied, à savoir la fiscalité. : encore d’accord à 100%.
En retournant dans tous les sens, bourse comme immobilier (quelle que soit l’option fiscale choisie), on est marron de 30% minimum via la fiscalité ou les frais diverses et variés.
Ceux qui disent avoir trouvé le graal en la matière sont des Pinocchios.
@ gestad
« donc même s’il travaille beaucoup son choix de valeurs, le risque de se planter est élevé
tandis qu’en investissant dans un indice (ou un fonds), c’est plus vite fait et on mutualise les risques (…comme avec une scpi….mais c’est pour taquiner !) »
Vous avez raison, diversification et long terme sont » les deux mamelles » de l’enrichissement à moindre risque, comme le sont » labourage et pâturage »…….
A défaut d’être performant, votre lazy investissement vous permettra de placer deux termes anglais dans vos prochaines soirées …..cela fait toujours bien !
Plus sérieusement, n’oublions pas que l’objectif est de réaliser des plus-values au bout d’un certain temps , ou plutôt au bout d’un temps certain que personne ne peut connaître par avance.
Quand notre investisseur paresseux en surpoids songera à sa retraite, se posera à lui la question : quand et comment pourrai-je arrêter ce jeu ?
Il devra cesser d’investir et pourra commencer par désinvestir de façon régulière, ce qui est encore pour le cerveau paresseux de notre investisseur grassouillet la moins mauvaise méthode .
Mais voilà, la bourse, c’est volatil …!
Et si à ce moment là les marchés financiers chutent pendant 36 mois consécutifs (crise géopolitique, crise sanitaire, hyper-inflation …), notre nouveau retraité qui voulait retirer son argent va devoir se contenter de ses 500 euros mensuels de retraits ; au lieu d’aller bronzer aux Séchelles, il ira ramasser des châtaignes en Ardèche …..
Concernant l’allusion aux SCPI, je prends la balle au bond pour dire qu’une stratégie de capitalisation ayant pour « véhicule » des SCPI en régime IS (zéro impôt) c’est tout aussi cool sinon plus, c’est plus sûr du fait d’une volatilité faible, et à la sortie on a le choix : conserver le capital (la poule) et jouir de revenus réguliers (les oeufs) , ou encore transmettre le capital …..et tout ceci pouvant se faire à zéro impôt ….!
Je ne devrais pas dire cela, les SCPI c’est nul !
Plus simplement, il transmet son portefeuille à ses enfants, et efface ainsi les plus-values.
Je ne comprends pas : vous vantez les scpi en sci puis dites que c’est nul ?!??
Second degré et élision.
« Je ne devrais pas dire cela, [il paraît] que les SCPI c’est nul ».
Merci adnstep pour votre exégèse très juste du sens de mon propos !
Une question : puisque les gestionnaires de portefeuille « ne cassent pas trois pattes à un canard » , diable pourquoi ne pratiquent-ils pas du « lazy investment » – sans le dire , cela va de soi – ce serait tout bénéfice pour eux : ils pourraient ainsi se prélasser aux Bahamas tout en gagnant leur vie « mine de rien » !
J’ai l’esprit à l’humour … car c’est à peu près ce qu’il reste à nous autres européens, spectateurs impuissants de désastres quotidiens !
Très juste
« Plus sérieusement, n’oublions pas que l’objectif est de réaliser des plus-values au bout d’un certain temps , »
Ou bien : se verser une rente (via les dividendes, par exemple) et transmettre le patrimoine (portefeuille de titres).
Bonjour,
Entre ETF et FCP, il n’y a en effet pas photo au niveau des résultats financiers.
Par contre, les ETF ne sont pas satisfaisants quant on veut appliquer un filtre éthique à ses investissements (et l’investissement en FCP non plus d’ailleurs). Bref j’investis en titres vifs 😉