Vous aurez noté le ton volontairement provocateur du titre de cet article. Il s’agit simplement de vous faire part d’une intuition confirmée par une récente analyse de Patrick Artus sous le titre « action européen : profiter des reculs du marché pour acheter« .
Comme vous le savez, en vérité j’en sais strictement rien. Peut être que les prochains mois infirmeront ce propos ; Peut être pas. En tout cas, dans 6 mois, il sera plus facile de dire qu’on l’avait bien dit.
Au mois de mars, le cours des actions a très fortement chuté. Les investisseurs de long terme audacieux en ont profité pour acheter à bon compte des entreprises dont le prix était manifestement soldé au regard de leur valeur de long terme.
À l’époque, nous étions en pleine hystérie millénariste ; C’était la fin d’un monde, presque une civilisation qui s’effondrait.
Depuis, la fin du monde s’est transformée en virus saisonnier qui s’installe dans une population qui va apprendre à vivre avec cette nouvelle maladie, comme nous avons toujours fait avec les autres virus saisonniers. Finalement, la fin du monde n’est pas pour aujourd’hui… et peut être encore moins pour demain. C’est finalement, le retour du monde d’avant.
Bien évidemment, nous allons devoir continuer d’adapter notre mode de vie aux nouvelles obligations sanitaires qui semblent devoir persister (qui nous permettra aussi d’éradiquer les arrêts-maladies hivernaux liés aux gastro et autres syndromes grippaux), les entreprises vont devoir s’adapter, mais fondamentalement, rien ne change (cf. « Face à un coronavirus qui s’installe durablement, un nouveau mode de vie s’impose« ).
N’oubliez pas « qu’il faut que tout change pour que rien ne change ».
C’est alors qu’au niveau des investisseurs en actions, on peut distinguer deux camps :
- D’un côté, il y a les opportunistes, c’est-à-dire ceux qui ont réussi à saisir l’excès de pessimisme du marché à la fin du mois de mars 2020. Les opportunistes ont massivement acheté des actions pendant la crise du coronavirus ; Aujourd’hui, ils sont des investisseurs de long terme relativement sereins.
- D’un autre côté, il y a ceux qui auraient bien aimé acheter des actions pendant la crise, mais qui trouvent de très bonnes excuses pour justifier leur inaction ; ces derniers que l’on pourrait nommer les « je savais qu’il fallait investir, mais je ne l’ai pas fait pour plein de raisons » sont frustrés. Ils attendent donc avec impatience que les cours de bourse chutent à nouveau très fortement pour enfin se rattraper et acheter des actions à un prix intéressant. Malheureusement, c’est trop tard. Comme tout le monde attend la même chose, il y a fort à parier que la baisse n’arrive jamais.
En effet, et Patrick ARTUS l’illustre parfaitement dans son analyse, tout le monde attend une forte baisse pour investir et profiter de la remontée des cours qui suivra sans aucun doute. Ainsi, dès que les cours baissent un tout petit peu, tout le monde se précipite pour acheter des actions … et les cours remontent aussitôt.
Tant que le consensus est dans cette dynamique, les cours de bourse ne peuvent pas baisser fortement (et je crois même que nous pourrions être à l’aube d’une très forte hausse des cours dans les prochains mois du fait de l’inflation monétaire mise en place par les banques centrales comme nous vous l’expliquions dans cet article « Quelle sera la prochaine bulle ? Une seule réponse possible : Le marché actions !« ).
Voici un extrait de l’analyse de Patrick ARTUS qui explique le consensus actuel et la raison pour laquelle les cours de bourse ne peuvent pas fortement chuter :
Le marché des actions européennes recule violemment quand il apparaît de mauvaises nouvelles (sur la croissance, sur les résultats des entreprises, sur la pandémie de la Covid).
Il faut que les investisseurs achètent quand ces reculs se produisent car :
– Il y aura une solution médicale à la pandémie ;
– Il n’y aura pas de crise de la zone euro faisant chuter l’économie de la zone euro comme après la crise des subprimes, grâce aux nouvelles politiques des gouvernements et de la BCE ;
– Les taux d’intérêt réels à long terme vont devenir durablement négatifs ;
– Les entreprises retrouveront rapidement leur profitabilité, en utilisant la même technique qu’après la crise des subprimes, c’est à-dire la déformation du partage des revenus au détriment des salariés.
Tout cela étant à terme favorable aux actions européennes.
Actions européennes : profiter des reculs du marché pour acheter
Attendre un effondrement des cours de bourse dans les prochains mois, c’est s’attendre à une nouvelle hystérie de fin du monde.
Le cours des actions ne va pas chuter de 40% tous les 2 ans. Pour atteindre de tels niveaux de baisse, il faut que, collectivement nous soyons persuadés de la fin d’un monde.
Il faudrait donc s’attendre de très mauvaises nouvelles qui remettraient en cause notre capacité à reconstruire une croissance économique durable telles que l’impossibilité d’obtenir un vaccin, un nouveau confinement cet hiver, un astéroïde qui menacerait de détruire la terre ou toute autre peur irrationnelle qui pourrait laisser croire que cette fois, c’est bel et bien la fin d’un monde.
La question est de savoir si attendre une nouvelle catastrophe est statistiquement raisonnable. On peut aimer à se faire peur, mais attention tomber dans l’incapacité d’agir.
Dans un monde d’hyper connaissance, il est très facile de trouver des excuses pour ne rien faire.
En effet, l’économie de la connaissance et la révolution de l’internet vous donne accès à une information abondante que vous ne savez digérer ; Vous êtes noyé dans l’information, votre cerveau ne retient que les mauvaises nouvelles… et n’êtes plus capable de prendre une décision rationnelle. C’est un sujet majeur que nous vous développions déjà dans cet article « Pourquoi internet ne remplacera jamais votre conseiller en gestion de patrimoine ?«
« Gérer son patrimoine est plus complexe qu’il n’y parait même si internet, et la révolution de la connaissance à portée de tous pourrait laisser à penser le contraire. Aujourd’hui, l’accès à une information de très grande qualité est facile. Il suffit d’un ordinateur, une tablette ou un smartphone, d’une connexion à internet et de beaucoup de temps pour tout comprendre , ou du moins, car la nuance est importante, pour avoir accès à toute l’information.
Malheureusement, il ne s’agit là que d’une illusion et seuls une solide capacité de synthèse et un travail acharné pourront vous permettre de trouver les solutions pour gérer votre patrimoine. Avoir accès à l’information est une chose, savoir comprendre cette information est une chose nettement moins aisée.
Au début, alors que vous découvrez la matière, tout vous semble d’une incroyable simplicité. Vous avez le sentiment de tout savoir, de tout maitriser grâce à cette abondance d’informations disponibles sur internet.
Puis, alors que vous commencez à creuser votre sujet, vous vous rendez compte qu’en réalité, c’est un peu plus complexe qu’il n’y paraît. Vos certitudes commencent à vaciller.
Enfin, plus vous cherchez à comprendre, moins vous comprenez. Vous êtes alors totalement perdu et n’arrivez plus à prendre de décision. C’est la panique, vous étiez ignorant, vous devenez pessimiste et collapsologue : Avec tout ce que vous venez de découvrir, ce n’est pas possible autrement, la fin du monde est pour demain matin.Nombre d’entre vous avez déjà parfaitement conscience de ces difficultés et vous avez même le sentiment d’être noyé dans l’information. Vous n’êtes plus capable de prendre une décision, vous ne savez plus hiérarchiser les risques ou les opportunités. Vous subissez l’excès d’information qui vous empêche d’agir et de prendre une décision cohérente et juste.
Bref, en deux mots, plus vous en savez, moins vous agissez ! Vous voyez des catastrophes partout ; L’économie de la connaissance vous ouvre les yeux sur un monde tellement incohérent, fragile et destructeur que le pessimisme ne peut que vous dominer.
Comment être optimiste lorsque l’on voit les ravages de la pollution ? Comment être optimiste lorsque l’on voit les ravages des politiques monétaires ? Comment être optimiste lorsque l’on voit la bêtise humaine ? …
L’excès d’information détruit vos certitudes, votre naiveté et ne peut que vous rendre pessimiste, voire même collapsologue !
Pourquoi internet ne remplacera jamais votre conseiller en gestion de patrimoine ?
A suivre.
Jusqu’à Novembre, la bourse montera ou se stabilisera. Ensuite, ça peut être la débacle
D’accord avec vous car décembre est en général baissier car nombreuses ventes pour acter des moins value et diminuer ainsi de la fiscalité sur les plus values réalisés
Bonjour,
les marchés sont un de mes sujets favoris, presque tous le savent ici.
Laurent, faites un petit effort d’analyse, il se peut que vous ayez raison, mais vous ne développez aucun argument.( si il ne s’agit que de l’élection US c’est un peu réducteur)
Évidemment, je suis d’accord avec Guillaume et Patrick Arthus
Je me demande d’ailleurs parfois si ce dernier ne lit pas le blog tant nos points de vue sont proches….
Il est même assez vraisemblable que des sommets inattendus soient atteints.
Par contre si aujourd’hui encore, l’ordinateur ne peut remplacer l’humain partout, j’ai la conviction que l’intelligence artificielle deviendra supérieure sous peu en matière de choix décisionnels dans beaucoup de domaines y compris financier.
Il lui manque encore l’adaptabilité en face de situations nouvelles, comme c’est le cas à chaque crise, qui est différente dans ses causes des précédentes, mais finalement, terriblement ressemblante dans ses conséquences psychologiques sur les participants au marché.
je suis certain que partout dans le monde des chercheurs s’appliquent à intégrer à leurs modèles algorithmiques prévisionnels, des facteurs comme la panique, le stress la dépression, l’euphorie.
Mais si les données existent déjà certainement en nombre suffisant pour obtenir une résultante à tous ces comportements, et leur incidence sur l’orientation des marchés, c’est surement leur collecte qui fait encore défaut.
Il faudrait mettre un capteur biométrique sur chaque trader tant professionnel que sur chaque investisseur particulier au comportement erratique. ou en tous cas sur un échantillon statistiquement représentatif, et on saurait tout ce qui va se passer un peu à l’avance !!!
Trump fera tout ce qu’il est possible pour maintenir voire faire progresser la bourse US. C’est un des leviers de sa réélection car le président US est réélu sur son bilan économique et financier et non sur le sociétal. Les américains étant investis en bourse massivement, ils sont sensibles à l’évolution de leur patrimoine.
Il a un trésor de guerre de campagne de 1,4 Md$ a disposition qu’il utilisera pour parvenir à ses fins.
La bourse US est la boussole des autres bourses mondiales.
IL est fort connu que seuls les grands investisseurs,états, institutionnels,banques,assurances, hedges funds,ont une capacité réelle à orienter le marché de façon significative et ultra réactive grâce aux redoutables performances de l’IA mise à leur disposition.
Ce qui est par ailleurs déterminant pour orienter le marché n’est pas un nombre donné d’investisseurs lambda, mais leur capacité a pouvoir mobiliser des capitaux considérables en un laps de temps très bref, ce qu’indiquent les carnets d’ordres relatifs à la profondeur des marchés accessibles en priorité aux traders professionnels.
C’est la raison pour laquelle il est bien difficile pour une majorité d’investisseurs de prévoir une éventuelle exubérance des marchés, et que l’investissement pour le long terme est préférable au boursicotage le plus souvent générateur de pertes.
+1
« qui nous permettra aussi d’éradiquer les arrêts-maladies hivernaux liés aux gastro et autres syndromes grippaux »
Travaillantvdepuis des décennies en ambiance « contaminée » par les virus de les collègues de bureau , j’ai un secret que je partage avec vous : je me lave souvent les mains.
Je viens de fêter mon dixième hiver sans gastro ou autres grippettes. Plus vaccin en novembre quand il semble que la grippe soit virulente.
Un grand merci adnstep de rappeler que le lavage des mains est déterminant dans la lutte contre les agents pathogènes manu portés.
Beaucoup de personnes ignorent cette règles élémentaire d’hygiène et il suffit d’analyser les poignées de caddies et autres interrupteurs ou poignées de portes pour comprendre l’importance de cette démarche.
Le port du masque reste complémentaire et la distanciation relève du bon sens, puisque les aérosols de micro postillons émis sont de puissants vecteurs de transmission.
Notre adaptation à ce virus est impérative puisque un nouveau confinement généralisé est inenvisageable et deviendrait dès lors complètement catastrophique !!!
Absolument,
C’est tellement simple et peu cher en plus. J’ai pris l’habitude de me laver les mains de nombreuses fois dans la journée, notamment après avoir salué quelqu’un ou m’être sali les mains, et idem, à par le pli rhume annuel, jamais malade.
La lavage des mains devrait être inculqué dès l’enfance et jusqu’au bac. Car c’est tellement évident que ça s’oubli malheureusement bien vite.
Tout comme éternuer dans son coude (ou dans son col de chemise).
Le président de la FED vient d’annoncer que même si l’inflation repointait le bout de son nez (Anne, ma soeur Anne, ne vois tu rien venir ?..), il continuerait le QE jusqu’à ce que l’inflation ait dépassé 2%. L’argent gratuit va donc continuer à se déverser sur Wall Street.
Attention cependant : si les bourses américaines sont toujours vertes, c’est avant tout grâce aux GAFA et autres sociétés technologiques. Regardez ce qu’il advient d’EXXON-MOBIL, ex Standard Oil, hier maîtresse des Maîtres du Monde.
Tout à fait mais il existe aussi un risque GAFA tant au niveau US que européen qui est celui de la mise en place d’une loi antitrustGAFA avec un risque de démantèlement.Une action en justice vient d’ailleurs d’être engagée récemment par l’état de New York
Qui oserait démanteler Google au profit de Baîdu ?
En 30 ans Apple tout seul (ou Amazon) a atteint une capitalisation boursière égale à celle de la totalité du CAC40.
Et la croissance est quasiment exponentielle.ou à minima géométrique.
Et comme dit adnstep, on ne les démantèlera pas car il faut tenir la dragée haute au chinois.
Le monde du numérique n’est est qu’à ses débuts.
Qu’en sera t il dans seulement 10 ans ?
Quand on voit tout ce qu’il reste à faire en termes d’automatisation des processus, de stockage et d’exploitation des données, d’IA, … quand on apprend que wallmart veut se payer tiktok pour pouvoir vraiment pouvoir concurrencer Amazon, … On n’en est qu’aux débuts.
T’inquiètes pas pour Wall-Mart ,la famille Wallot est la plus riche du monde même devant Bézos
Walton
Absolument, personne ne sait rien sur tout, ………
Une anecdote ( sur les crédits immo, mais le reste c’est kif-kif) :
* j’ai emprunté fin 2010 à taux variables à 2,35%, capé + ou – 1%. Le conseiller de la banque, qui est l’une des 5 premières banques françaises, m’a dit à l’époque : « ne rêvez pas trop, dans 1 an votre taux sera à 3,35% » (2,35% initial + 1% de hausse).
Depuis 2010, les taux n’ont pas cessé de baisser……et comme j’ai j’ai fait l’erreur de le caper, le taux est resté à 1,35% depuis le début……(les banques capent aussi les taux à la baisse pour se préserver des éventuels aléas, comme quoi elles ne savent rien de l’évolution du marché…..)
les conseillers bancaires ne savent effectivement rien sauf vendre leurs produits. Ils sont même plutôt nuls.
Nous ici on en sait un peu plus.
Par exemple, les taux vont rester à zéro très très longtemps.
Concernant la bourse, après mûre réflexion, il me semble que la bonne stratégie à LONG TERME est d’investir dans les indices boursiers et non les actions (titres vifs). De par leur construction les indices ne peuvent que monter à long terme (à court terme il peut bien entendu avoir de vives baisses en période de crise). En effet, les indices, par exemple le SP500, intègre les 500 plus grosses capitalisations américaines. Si des entreprises intégrées à l’indice rencontrent des difficultés elles verront leur capitalisation boursière baisser et seront mécaniquement remplacées par d’autres qui auront vu leur capitalisation augmenter car en bonne santé. Il suffit de voir la composition du CAC 40 à ses débuts et la comparer à l’actuelle pour constater qu’elle a considérablement évolué. Donc à mon humble avis, acheter des etf (trackers) répliquant le Msci Word (1700 premières entreprises mondiales), chez plusieurs émetteurs (pour diluer le risque de contrepartie) m’apparaît comme une excellent solution (investissement dans un indice structurellement haussier, allocation mondiale). Certains peuvent être logés dans un PEA (Etf synthétiques). Après rien n’empêche de compléter cette allocation par des titres vifs si l’on a de fortes convictions (notamment dividends aristocrats). En définitive, je pense vendre mes titres vifs du PEA en garder que quelques-uns (Air Liquide notamment) et acheter progressivement de l’ETF world (pour lisser les cours) . Je pense également acheter des ETF sectoriels défensifs (secteur de la consommation et de la santé notamment). A long terme, il me semble que cette stratégie devrait être fortement profitable (pour que l’indice MSCI Word s’effondre et/ou baisse sur du long terme il faudrait que l’économie des pays industrialisés s’effondre et /ou baisse durablement et à long terme. Les probabilités m’apparaissent très faibles.
En résumé, la bourse ne peut pas baisser car cette fois-ci c’est différent…
Personne n’a dit que la bourse ne baissait pas ponctuellement. On parle de long terme.