TRUMP président et le cours du Bitcoin explose à la hausse. Le lien est évident tellement ces deux évènements trouvent leur racine dans les mêmes maux.
Nous sommes face à deux réalités alternatives qui s’imposent au monde. Deux symboles du monde complotiste, deux symboles anti-système qui utilisent ce même système pour imposer leur vérité à l’encontre des fondamentaux.
Avec le Bitcoin et TRUMP, nous sommes au paroxysme d’une bulle narrative qui pourrait laisser entendre que les fondamentaux n’existe plus et qu’il est possible de raconter n’importe quoi avec suffisamment de force et de conviction pour que ça devienne la vérité.
Avec Elon MUSK, propriétaire de Twitter, en ambassadeur, le lien est évident : La post-vérité des réseaux sociaux est en train de contaminer le monde réel.
Nous sommes en train de considérer que la fiction colportée par les réseaux sociaux est réelle.
Il suffit de passer quelque temps sur Twitter et sur les réseaux sociaux pour comprendre que les aficionados du bitcoin ne vivent pas dans la vraie vie. Ce sont souvent des êtres alternatifs qui vivent dans un monde parallèle à base d’effondrement économique et monétaire, de chute du dollar, de libertarisme, et d’anti-système.
Le Bitcoin est un mirage, une bulle spéculative dont on se souviendra comme on se souvient aujourd’hui de la tulipomanie au 18ième siècle.
Le bitcoin est un formidable démonstrateur technologique. La blockchain est une technologie qui fonctionne. La solidité de l’infrastructure bitcoin apparaît comme une évidence. Étonnamment, la blockchain peine à se diffuser dans la vraie vie et dans le monde économique.
L’adoption économique de la blockchain est longue. Serait-ce une technologie pas si utile que cela ?
Le Bitcoin existe depuis 2009. Si la révolution était si incroyable, ne pensez-vous pas qu’elle se serait diffusée dans notre quotidien ? Pourquoi la révolution blockchain se limite-t-elle aux belles narrations et promesses éternelles discutées sur les réseaux sociaux entre être numérique, déconnectés de la vraie vie ?
Bref, Bitcoin ne sert à rien. Depuis 2009, nous n’avons pas encore trouvé à quoi ce beau démonstrateur technologique pouvait bien servir. 15 ans, c’est long pour trouver un usage (sic!)
Faute d’usages déterminés, personne n’est capable de calculer la valeur d’un bitcoin. On ne peut déterminer la valeur de quelque chose dont on n’est pas capable d’expliquer à quoi il sert.
C’est la valeur de l’usage qui fait le prix. C’est valable pour tous les actifs. L’immobilier : C’est l’importance du loyer actualisé qui fait la valeur de l’appartement ; Entreprise : C’est la valeur actualisée des bénéfices futurs qui explique la valeur d’une action.
Pourtant, malgré une absence d’usage, le prix du bitcoin explose. Je vous l’expliquais déjà en février dernier dans cet article « Pourquoi le Bitcoin s’envole et pourquoi ce n’est que le début ? » :
Pourquoi les cours du bitcoin pourraient théoriquement augmenter sans limite ou presque ?
À défaut d’e’une valeur fondamentale qui permet d’ancrer le prix d’un actif dans sa valeur, le cours du bitcoin est donc purement spéculatif.
Les spéculateurs essaient néanmoins de se rassurer en faisant de jolis graphiques. Le cours du Bitcoin est construit par l’analyse graphique. L’analyse est une forme d’art divinatoire qui consiste à croire que l’évolution passée permet de déterminer l’évolution future des cours.
Pour les actions, l’analyse graphique est régulièrement battue en brèche par les fondamentaux de l’économie et de l’entreprise. Ainsi, le prix d’une action est ancrée dans la valeur dans la valeur de l’entreprise par les fondamentaux de la vie réelle de l’entreprise et de l’économie.
Pour le bitcoin, objet spéculatif sans fondamentaux, le cours est quasi intégralement fixé par l’analyse graphique. C’est un cas d’école formidable.
Une analyse graphique dont l’interprétation ne laisse aucun doute : Les cours sont particulièrement volatiles, mais la tendance est haussière… sans aucune limite.
Puisqu’il s’agit d’analyser l’évolution passée pour prédire l’avenir et qu’aucun facteur fondamental permet de ramener le cours à la réalité de l’économie, je crois que l’on peut aujourd’hui affirmer que les cours du bitcoin peuvent atteindre des sommets encore inimaginables aujourd’hui.
Néanmoins, un jour, la vraie vie finira par s’imposer aux spéculateurs.
Un jour, la vacuité de cette chose qu’est le bitcoin finira par être révélée aux yeux de tous… et le cours retrouvera sa valeur fondamentale, c’est-à-dire la valeur de son usage, proche de Zéro aujourd’hui 😉
Et non, la rareté ne fait pas le prix, c’est la combinaison de la rareté et d’un usage à forte valeur ajoutée qui fait le prix élevé :
- Non, le bitcoin n’est pas rare. La décimalisation permet un usage quasi illimité le jour où l’usage sera déterminé (aujourd’hui, on ne sait pas à quoi ça sert) ; Le Bitcoin peut être divisé en unités plus petites, la plus petite étant le « satoshi », équivalant à 0,00000001 BTC. Il n’y a que 21 millions de Bitcoin, mais un nombre quasi-illimité de satoshi 😉
- La notion de rareté s’exprime au regard d’un usage. C’est l’usage qui fait la rareté. Faute d’usage… le bitcoin n’est pas rare. Quelque chose de rare qui ne sert à rien, n’a aucune valeur (Réfléchissez bien à cette phrase, elle est hyper importante pour comprendre pourquoi l’argument de la rareté n’en est pas un).
- Personnellement, je possède pleins de chose extrêmement rares et précieuses qui ne valent strictement rien (et ne vaudront jamais rien). On pourrait citer, par exemple, ces magnifiques dessins de mes enfants.
Bienvenue dans l’ère de la post-vérité.
Je sais, je suis un ringard. Je ne comprends pas la révolution qui s’ouvre devant moi. Oui, je sais. Je passe probablement à côté d’une immense fortune. Nous sommes bien d’accord.
On en reparle lorsque cette ère de la post-vérité se confrontera à la vraie vie 😉
À suivre.