– Avertissement : le « Défi 6 % » est une initiative pédagogique qui vise à montrer qu’une prise de risque maîtrisée permet d’obtenir un rendement supérieur à celui des placements sans risque. Le défi 6 % ne fournit aucun conseil ou recommandation d’investissement.
Fragile stabilisation dans une situation incertaine
Rappel des faits
4 000 euros ont été investis sur un contrat d’assurance vie. L’objectif est de montrer qu’une prise de risque maîtrisée permet d’obtenir un rendement supérieur à celui des placements sans risque.
Le défi 6 % vise une rentabilité annuelle moyenne de 6 % et une volatilité maximale de 10 %.
Pour en savoir plus sur cette initiative, vous pouvez consulter les articles suivants :
- Assurance vie : Comment obtenir un rendement annuel moyen de 6 % ?
- 6 % de rendement avec un contrat d’assurance vie : la méthode du #défi6 %
- Défi 6 % : Comment choisir le bon contrat d’assurance vie ?
- Défi 6 % : C’est parti ! Souscription du contrat d’assurance vie et sélection des fonds en unité de compte
Et aussi
Défi 6 % : reporting de février 2022 : Bourse : Sécurisation renforcée du #defi6 % dans un environnement incertain et baissier
Le reporting du mois de mars n’a pas été publié le mois dernier. Ceux qui sont intéressés peuvent l’obtenir en Pdf en cliquant ici
Versement mensuel du 8 avril 2022
Les versements libres sont désormais très majoritairement investis en actions (142 euros sur 167 euros). Cette dynamisation est la contrepartie de la sécurisation : dans un contexte incertain, la dynamisation des flux et la sécurisation des stocks sont privilégiées.
Situation du contrat au 12 avril 2022
Le contrat est composé majoritairement de fonds en euros. Le niveau de risque s’établit à 3 sur une échelle de 7 (SRRI). Le portefeuille est adapté à l’environnement baissier (voire très baissier) qui est anticipé.
Source : Quantalys
Performances
Historique base 100 du 11 avril 2019 au 8 avril 2022
Source : Quantalys
Le portefeuille affiche une perte de -3,50 % depuis le début de l’année. La perspective d’une inflation durablement élevée qui nécessitera tôt ou tard une intervention forte des banques centrales ainsi que la guerre en Ukraine pèsent sur les marchés. Dans ce contexte, il serait étonnant que les marchés progressent et c’est bien plus une baisse des marchés qui semble à prévoir.
Le portefeuille s’est légèrement redressé depuis le dernier reporting sous l’effet du vif rebond des actions américaines. La tendance reste néanmoins baissière.
Performances du 10 mars 2022 au 8 avril
Source : Quantalys
Contrôles
La volatilité attendue du portefeuille s’établit à 3,80 %. La sécurisation progressive opérée ces derniers mois permet de limiter l’ampleur des pertes.
Bien évidemment, cette allocation devra être modifiée pour espérer atteindre la cible de 6 % de rendement.
Quand ?
La situation reste très incertaine et n’incite pas à l’optimisme. La structure actuelle du portefeuille sera maintenue tant que cette incertitude perdurera, sauf en cas d’accès de faiblesse prononcé des marchés (une baisse de l’ordre de -10 %). Dans ce cas, des achats opportunistes pourraient être réalisés à hauteur de 5 à 10 % du portefeuille.
Historique du contrat
4 000 euros ont été versés initialement sur le fonds en euros en juin 2018, puis deux versements trimestriels de 500 euros ont été effectués. Un investissement progressif a été mis en place pour basculer chaque mois et pendant 5 mois 600 euros du fonds en euros vers des unités de compte.
Cet investissement progressif devait permettre de converger progressivement vers l’allocation cible. La baisse des marchés a contrarié cet objectif et plusieurs arbitrages ont été réalisés pour aboutir à fin décembre 2018 à une allocation plus prudente. Alors que l’allocation cible comporte 90 % d’unités de compte et 10 % de fonds en euros, une répartition avec 30 % d’unités de compte et 70 % de fonds en euros a été privilégiée.
En juin 2019, l’orientation prudente du portefeuille a encore été renforcée. Les fonds les plus volatils (actions États-Unis, obligations internationales, fonds flexible) ont été cédés et les sommes réinvesties sur le fonds en euros.
Depuis janvier 2019, des versements mensuels ont été mis en place, pour un montant de 167 euros chaque mois. Ils correspondent aux versements trimestriels de 500 euros par mois prévus initialement. Depuis juillet 2019, ces versements sont composés à 100 % d’unités de compte, actions comme obligations.
En janvier et février 2020, 150 euros ont été basculés du fonds en euros vers des unités de compte afin d’accélérer la convergence vers la cible. En mars et avril, compte tenu de la baisse des marchés, ce sont 300 euros qui ont été arbitrés vers les unités de compte. En prévision d’une baisse des marchés qui pourrait durer, seuls 200 euros ont été arbitrés en mai.
En juin, à la suite de la forte hausse observée, la part des unités de compte a été réduite à 40 %. La crainte d’une rechute des marchés explique cet arbitrage.
En juillet, août et septembre, le versement programmé en unités de compte a été maintenu. Aucun arbitrage supplémentaire n’a été réalisé.
En septembre, les versements programmés ont été modifiés. Leur montant global reste identique mais les fonds sont réorganisés. Ainsi, les fonds H2O Multibonds, M&G Lux Optimal Income et R Valor sont sortis des versements programmés au profit de Varenne Global, Axa International Obligations, et Lyxor Nasdaq 100 ETF. Cette modification décidée en août répond à plusieurs préoccupations :
- Accroître le poids des actions US dans le portefeuille car il reste très éloigné de sa cible (7 % actuellement pour une cible à 20 %).Pourquoi le Nasdaq ? Parce que cet indice affiche des performances impressionnantes depuis plusieurs années et que sa volatilité pourra être atténuée par des versements réguliers. II a néanmoins fortement chuté depuis que les versements programmés ont été modifiés.
- Remplacer H2O Multibonds par un véritable fonds obligataire, moins rentable mais moins volatil. Au vu des derniers déboires des fonds H2O, cette décision semble judicieuse.
- R Valor est remplacé par Varenne Global, moins volatil.
En novembre 2020, il a été décidé d’augmenter progressivement la part des unités de compte dans le contrat jusqu’à obtenir une volatilité attendue de 10 %, qui correspond à la limite à ne pas dépasser dans le cadre du défi 6 %. La perspective d’un vaccin a agi comme une piqûre de rappel sur le défi 6 % : Pour atteindre l’objectif d’un rendement annuel moyen de 6 %, il faut prendre plus de risques.
En mai 2021, de nouveaux ajustements ont été décidés (ils ont donné lieu à l’arbitrage du 13 mai présenté dans le reporting correspondant).
Le remplacement d’obligations d’État par des obligations privées, moins sensibles à une remontée des taux d’intérêt. L’ETF Lyxor Euro Gvt Bd a été remplacé par l’OPC Lazard Euro Credit.
- Le couple « Dow Jones + Nasdaq » a été remplacé par le seul S&P 500. Ce basculement est motivé par la volonté de s’exposer aux valeurs technologiques via le S&P 500 et non plus via le Nasdaq. La remontée des taux d’intérêt pourrait en effet bousculer les valeurs technologiques et avoir un impact significatif sur cet indice. Les deux ETF Lyxor DJ Industrial Average et Lyxor Nasdaq-100 ont donc été remplacés par l’ETF Lyxor S&P 500.
- Les actions émergentes ont été remplacées par des actions chinoises. Le fonds JPM Greater China Fund se substituera au fonds JPM Emerging Markets Equity.
- La structure du versement mensuel a également été modifiée pour tenir compte de l’allocation cible. Les fonds flexibles ayant atteint leur niveau cible, ils sont remplacés dans les versements mensuels par un fonds flexible prudent, Lazard Patrimoine.
En juin 2021, le portefeuille a été légèrement sécurisé. Afin de réduire la perte maximum attendue aux alentours de 15 %, trois fonds ont été intégralement cédés et les sommes correspondantes basculées vers le fonds en euros.
La sécurisation a été poursuivie en août et en octobre.
- La part des actions US a été réduite aux alentours de 17 % et celle des actions européennes de 10 %. Les sommes désinvesties sont placées sur le fonds en euros.
- Le fonds M&G Lux optimal Income est soldé. La moitié des sommes est placée sur le fonds en euros, l’autre moitié est investie sur le fonds Lazard Patrimoine.
- H2O Multibonds est soldé et la somme récupérée est investie sur le fonds Varenne Global.
En octobre, afin de maintenir une performance correcte en 2021, la part des actions est réduite de -10 points (-5 points pour le S&P 500, -5 points pour l’Eurostoxx 50) et celle du fonds en euros augmentée d’autant.
En décembre, le contrat a été sécurisé : La part des obligations privées a été réduite de moitié et réinvestie sur le fonds en euros. En contrepartie, les versements programmés ont été modifiés et dynamisés.
En janvier, en raison d’une inflation qui rend nerveux les marchés, deux arbitrages ont été effectués.
- 75 % des sommes investies sur Varenne global ont été basculées vers le fonds en euros le 20 janvier.
- 50 % des sommes investies sur le S&P 500 ont été arbitrées vers le fonds en euros le 29 janvier.
Au mois prochain.
Finalement énormément de temps perdu pour un TRI de 3%/an brut.
Bonjour MM,
Je ne suis pas complètement d’accord.
Cela permet aussi des échanges, comme en témoigne votre commentaire 😉 .
Nous avons répondu en même temps, avec une réponse un peu différente.
Je pense que nos réponses se rejoignent.
Les résultats ne correspondent pas aux attentes, comme le souligne crûment MM.
Mais ce n’est pas pour autant du temps perdu car il y a effectivement des conclusions à tirer de cette expérience :
1/ Avec une cible correctement définie et une gestion passive, l’objectif de rendement est atteint.
2/ S’il n’est pas atteint, c’est donc en raison des décisions qui ont été prises.
Ces décisions ont divisé le rendement par deux mais sont-elles pour autant de mauvaises décisions ? Non, car le risque a lui aussi été réduit.
Alors ?
Alors le Défi 6 % était mal né dès le départ. Cela sautait aux yeux mais je ne l’ai pas vu.
– J’ai fixé un objectif de 6 % de rentabilité et de 10 % de volatilité pour le protefeuille.
– J’ai ouvert un contrat pour mener une expérience pratique et y ai investi mon épargne
Je suis alors devenu juge et partie.
Or, je ne suis pas capable de tolérer une volatilité de 10 %. C’est ce que révèlent toutes les décisions qui ont été prises, qui n’ont eu de cesse de réduire la volatilité du portefeuille.
Il faut donc en tirer les conclusions qui s’imposent :
– si la cible est bien définie, les objectifs sont tenus.
– il est important de tenir compte de sa tolérance au risque, de ses objectifs et de sont horizon temporel dans la définition de la cible (au lieu de fixer un couple rendement risque a priori).
il s’agit donc maintenant de redéfinir un portefeuille qui soit cohérent avec ma tolérance au risque. Je n’aurais alors plus besoin d’intervenir et le Lazy investing pourra révéler toute sa pertinence. C’était l’objectif initial du Défi 6 %, qui n’a pu être atteint en raison d’une cible mal calibrée.
Mais ce n’est pas complètement un échec puisque je suis parvenu à ajuster le couple rendement risque et à le rendre compatible avec mes préférences.
AS
Au contraire, je ne crois pas qu’il s’agisse d’un échec ! C’est une réussite. L’accumulation d’expérience est très importante.
J’utilise tous les jours de cette expérience pour apporter mes conseils.
Cette expérience est très intéressante donc ce n’est surtout pas un échec !
Par contre je trouve que vous avez mis des boulets aux pieds de votre portefeuille en privilégiant les fonds euros ou obligataires alors que leurs rendements sont médiocres. Pour ma part la partie sécurisée est assurée par les sci comme Capimmo et pour le moment c’est plutôt mieux.
Je regrette également l’absence de fonds Or et à part dans le SP 500 la santé est peu présente alors qu’elle a performé depuis 2 ans, Covid oblige.
Mais surtout continuez cette expérience !
Bonjour Yann,
En effet, capimmo aurait peut-être mérité de remplacer en partie le fonds en euros.
Quant à l’or, je reste dubitatif. De plus il n’y a pas de certificat or dans le contrat mais juste des fonds de mines d’or.
Je reconnais que les fonds sectoriels sont peu présents dans le portefeuille. Une piste à creuse ? A voir…
Merci pour votre commentaire.
AS
Vous avez raison. Cela fait maintenant 4 années que nous nous sommes lancé dans cet exercice pédagogique. Le temps est venu d’en tirer les conclusions.
Elles sont vraiment intéressantes et permettent de se projetter dans une stratégie d’épargne nouvelle, ou du moins opposée à la narration de l’industrie de la finance.
Force est de constater que la gestion active ne fonctionne pas. Il est difficile de maitriser le hasard, et encore plus compliqué d’espérer un rendement élevé sans accepter l’aléa du court terme.
A suivre.
Guillaume, nous avions eu un échange sur une lettre où nous parlions d’investir seulement sur un mix fonds € et ETF MSCI. L’auteur avait suggéré d’avoir un 3ème ou un 4ème ETF.
2 questions :
1/ Pouvez-vous nous rappeler le mix avec fonds € et 3 ou 4 ETF (ISIN ?)
2/ Le tout dans un PER bancaire type Crédit Agricole pour limiter les frais et préparer le futur ?
Puis-je conclure de vous solliciter d’avoir un article résumant des suggestions d’ETF et des suggestions de support pour optimiser le rapport temps passé / nœuds au cerveau / frais cachés ?
Avec Arnaud, on va faire mieux que tout ça. On est en train de préparer un livre sur tout ces sujets.
(en réalité, c’est Arnaud qui rédige un livre… et je me contente de l’encourager et servir de boxing partner).
Il vient de m’envoyer – + les 100 premières pages ! Ça va envoyer du lourd !
Bonjour,
La gestion active n’est pas à la portée de tous psychologiquement parlant.
Chacun fait donc selon son caractère.
Il n’en reste pas moins qu’anticiper les trends, les supports et les résistances est du domaine du possible si l’on accepte l’à peu près.
A titre d’exemple, j’ai donné plusieurs fois un support à la baisse entre 5500 et 6000 ( idéalement de 5800) sur le CAC, encore une fois le 1er mars dans l’article » investir au son du canon »et c’est précisément ce qui s’est produit quelques jours plus tard. (5750)
Si cela ne doit pas faire de chaque investisseur un trader, celui ci peut ainsi juger si son positionnement est tenable dans la durée ou pas.
Mais parlons d’aujourd’hui :
les marchés sont en position, non pas de situation incertaine mais d’attente.
Ils sont en attente que les choses aillent mieux. Car elles vont finir par aller mieux.
Cela peut prendre quelques semaines ou quelques mois, mais pas beaucoup plus.
La fin de guerre en Ukraine quelque soit son épilogue sera vécue comme un soulagement mondial, avec une baisse immédiate de l’inflation importée avec la baisse du prix du gaz, et la suppression des embargos. Car il ne faut pas se leurrer, on préfèrera avoir du gaz, même si il faut supporter encore Poutine quelques temps.
la conjonction de ces deux phénomènes dynamisera les marchés boursiers et immobiliers d’une façon brutale.
En attendant, le CAC à 6500 est une porte d’entrée intéressante, même si l’on peut espérer voir les 6000/ 6200 dans un creux, mais surement pas moins sauf accident imprévu ( nucléaire ou autre)
Dès que le conflit prendra fin, un retour sur les sommets récents est à attendre ( possible d’ici la fin de l’année dans ce cas)
Les records boursiers seront alors battus surtout aux USA avec une forte reprise générale.
Que pensez vous de ça Guillaume ? 😉
Bonjour Julien Bonnetouche,
Et l’inflation ?
AS
Bonjour Arnaud,
L’inflation actuelle est multifactorielle.
La crise d’Ukraine a accentué d’une façon inattendue la crise du Covid en prenant immédiatement sa suite, et cela aggrave une inflation qui était déjà anticipée autour de 5% en Europe pour le mois de juin 2022, et ce depuis la fin de 2021.
Si l’on peut penser que l’abondance de liquidités déversées depuis maintenant 12 ans avec les QE puis les « quoi qu’il en coûte » est à l’origine d’une partie de cette inflation, un réajustement devrait se produire avec la fin de la guerre en Ukraine. (laquelle donne environ 3 points de plus d’inflation un peu partout dans le monde occidental)
Pour le moment, les banques centrales et les États, seront encore obligés de financer les économies jusqu’à la fin de cette guerre, mais je crois qu’il y a une prise de conscience du danger que cela représente, donc on mettra un frein partiel aux liquidités émises. Ce n’est pas grave car comme je le dis ci dessus la reprise sera très forte.
Par conséquent, si l’on fait le pari que la fin de cette guerre est proche ( disons d’ici la fin de l’année) nous reperdrons les 3% d’inflation excédentaire dus au prix des matières premières importées.
Nous devrions aussi avoir parallèlement une amélioration des la situation du covid en Chine, (ils sont fous ces chinois !!) qui pour le moment pénalise encore pas mal le commerce, et augmente les prix des produits industriels importés, nécessaires à nos industries.
Il se peut aussi que le verdissement de l’économie pourtant nécessaire, soit ralenti du fait de son coût inflationniste extrêmement élevé, et des difficultés techniques auxquelles il se heurte, ainsi qu’à la réalité de l’économie. Une sensation de douche froide…
Avec une légère hausse des taux pour réduire l’inflation purement interne, celle ci pourrait au global redescendre d’ici un an (ou 2)vers 3% en Europe. quelque chose de tolérable en sommes…
Julien,
Je suis moins optimiste que vous sur la fin de la guerre en Ukraine, en particulier sur les conséquences sur les capacités de production locales.
Les dépollutions inévitables et la reconstruction du pays demandera un certain temps, sans parler de la situation larvée qui se maintiendra en fonction de la résistance interne du peuple ukrainien.
Si les « affaires » reprennent rapidement (pour peu qu’elles aient été arrêtée – cf. Shell) avec le « criminel de guerre » russe, pourquoi le Chine ne tenterait pas un coup sur Taiwan, couplée à une petite dispute coréenne ?
En revanche, on peut espérer une certaine ré industrialisation occidentale, couplée à une hausse généralisée des salaires annoncées par les finalistes des élections.
Conséquences pour l’inflation incertaine, mais probablement supérieure au 3%.
Pour le CAC, je préfère regarder les valeurs une à une plutôt qu’une vue globale.
Je crois que la question de l’inflation est complexe.
Depuis 25 ans, on vit dans un monde déinflationniste. Plus personne n’a l’expérience de ce qu’est réellement l’inflation. Je crois que ce manque de visibilité pourrait chahuter le marché qui a besoin de visibilité pour avancer.
Les entreprises et leur capacité à augmenter les chiffres d’affaires au gré de ce retour d’inflation sera au coeur de cette perspective de retour de la visibilité dont les marchés ont besoin pour continuer à avancer.
Je crois que la guerre en Ukraine est un phénomène important qui pourrait bien bouleverser l’ordre des choses. Les choses ne reviendront pas comme avant. La Russie vient de s’exclure du commerce mondiale.
Souvenez vous, au debut des années 2000 ou évoquait l’acronyme BRICS. Aujourd’hui, Chine et Russie et Brésil sont out.
Nous pourrions bien passer par une phase de destabilisation, période de recherche du nouvel équilibre, avant de continuer à croître.
Bonsoir François,
Je me permets de reprendre vos points un par un :
la guerre en Ukraine :
Un fois que la Russie aura annexé la partie est, et compte tenu des difficultés rencontrées, Poutine a intérêt à s’en contenter, et a retrouver des relations normales avec le monde, qui s’en réjouira. C’est pour dans quelques mois au plus.
Mais c’est vrai qu’il a été imprévisible.. On ne voit toujours pas ce qu’il compte y gagner.
Taïwan :
Autant j’y croyais en 2021, mais maintenant il me semble que les chinois y réfléchiront à deux fois. Il n’ont vraiment rien à y gagner on plus, car là ce serait une guerre totale. Et puis Taïwan est une ile.
Plus tard peut être..
La réindustrialisation :
C’est du pipeau. ce serait alors extrêmement inflationniste. Peut être un peu à la marge, mais c’est tout.
On n’a même plus le savoir faire ni les salariés qualifiés dans beaucoup de domaines.
De toutes façons quelque soit l’élu, les programmes économiques ne seront pas appliqués. Surtout celui de MLP. Cela ferait monter les spreads. La seule chose importante étant le refinancement de la dette. C’est pour cela aussi que la hausse des salaires doit absolument être limitée, bien qu’en France (seul pays avec les belges) on ait une indexation du SMIC.
C’est toujours un plaisir d’échanger avec vous Julien.
Je vous rejoins sur la revue des objectifs de POUTINE limitée à la baisse en se concentrant sur la partie Est de l’UKRAINE.
Mais, pensez-vous que les habitants vont se laisser dépouiller sans réagir dans le temps, qui pourrait aboutir à une espèce d’occupation à la palestinienne.
Sur un autre plan, les exactions commises par l’armée russe sont déjà qualifiés de crime de guerre et plus. Pensez vous que la communauté internationale qui a commencé à instruire les faits fermera les yeux ?
Ce sont ses conséquences qui me poussent à ne pas croire à une fin rapide.
Pour TAIWAN, je vous rejoins, même si la région restera troublée. L’incidence dépendra davantage des la reprise chinoise, mais également des capacités de transport qui risquent d’être rapidement saturées, d’où un délai de reprise comme constaté au premier post COVID. De plus, la CHINE n’hésite plus à provoquer certaines pénuries pour respecter ses engagements climatiques.
Quant à l’inflation, elle résultera en bonne partie des deux points supra.
Bonjour Guillaume,
La question de l’inflation n’est pas si compliquée qu’il parait.
Elle est justement issue de divers facteurs qui se sont additionnés avec les crises du Covid et d’Ukraine.
Pour mémoire :
– Pluie de milliards pour les quoi qu’il en coûte, et depuis la crise des subprimes ( 2008) et ses QE, ce qui à l’étonnement de tous ne générait pas d’inflation jusqu’en 2019. C’est probablement le contexte actuel qui sert d’étincelle.
-Perturbation du commerce international surtout chinois et pénurie en même temps que hausse de matériels B to B indispensables. les industriels se plaignant de hausses à 2 chiffres. C’est ici que démarre l’inflation en occident fin 2021, la pénurie d’à peu près tout, générant une augmentation des prix en même temps que des difficultés d’approvisionnement, justement au moment d’une reprise industrielle post covid forte.
– Hausse des produits pétroliers et des matières premières minières importées produites en Russie, avec les mêmes processus de spéculation, et maintenant agricoles.
On voit bien que les deux derniers facteurs « déclenchant » sont accidentels, sur le plan historique, et ne remettent pas forcément en cause la tendance séculaire à la baisse des taux et de l’inflation.
Il serait donc logique de penser qu’une fois ces problèmes réglés ( pandémie et Ukraine) un retour au rythme antérieur soit possible.
je note d’ailleurs, que l’ensemble des chroniqueurs spécialistes ou pas, répètent ce que les autre disent : l’inflation sera durable, sans explication autre qu’une possible boucle prix / salaires, d’ailleurs plus marquée comme à l’accoutumée aux USA.
Deux questions se posent alors pour la suite :
– y aura t il effet d’entraînement inflationniste avec augmentation des salaires ?
– combien de temps encore les crises peuvent durer ?
les réponses à ces deux questions lient le sort de l’inflation.
En effet, plus la guerre d’Ukraine dure, plus l’inflation en rapport, risque d’avoir une influence sur le comportement des gouvernements en face d’éventuels troubles sociaux réclamant des augmentations de salaire.
Même chose pour le covid en Chine, qui paralyse encore une bonne partie du pays.
A cet égard, l’attitude du gouvernement français privilégiant des aides ponctuelles directes comme la baisse des carburants, financée par l’endettement certes, mais permettant de limiter l’inflation à 4,5% au lieu de 7% est particulièrement bien venue, puisque retardant de possibles augmentations de salaire.
La conférence de presse de Christine Lagarde ce jour pourrait se résumer à ceci : On va faire ce qu’il faut mais, wait and see.
Elle à raison.
Si effectivement, la guerre d’Ukraine prend fin d’ici quelques mois, et que le covid se résorbe en Chine comme c’est le cas chez nous, les choses reprendront leur cours normal et l’inflation refluera.
La résolution de ces problèmes se fera sans aucun doute. le plus rapidement serait naturellement le mieux !!
Je ne suis pas d’accord avec vous sur ce denier point : on trouvera un accord avec les Russes quels qu’ils soient, même Poutine car il y va de la bonne santé de l’économie du monde. Et nous savons qu’ une inflation excessive durablement serait une catastrophe que l’on peut éviter en s’asseyant sur les principes des droits de l’Homme comme on le fait d’ailleurs un peu partout y compris et surtout en Chine depuis des années..
les grands principes ne résistent en général pas très longtemps. Nécessité fait loi.
Julien j’ajouterai comme facteur supplémentaire de l’inflation la baisse du chômage qui tend davantage le marché du travail et pourrait se traduire par des hausses salariales pour trouver le profit recherché.
En revanche, sans être absolu sur une rupture totale avec le Russie, sauf à changer de dirigeant, je rejoins Guillaume sur une normalisation difficile.
Merci encore une fois Arnaud Sylvain.
😉
Bonjour Arnaud Sylvain,
je me permets de revenir sur votre commentaire ci dessus du 13/04 dans lequel vous dites plusieurs choses dont » je ne suis pas capable de tolérer une volatilité de 10% » d’où un ajustement du risque à la baisse.
Cette réflexion est très importante puisque elle concerne tout le monde : quel est notre seuil de tolérance à la douleur ?
Ce seuil peut être déplacé en fonction de la préparation (intellectuelle) que chaque investisseur en bourse peut, et même doit faire et qui consiste pour les marchés boursiers à être capable de se donner un cap, ici un trend de long terme, dans lequel on place sa conviction.
Cela ne sert à rien de rester dans le doute, car le doute empêche toute décision, qui de toutes façons comprend une part de risque.
Même le risque de ne rien faire est important : dans le cas présent, avec l’inflation actuelle, ne rien faire c’est perdre de l’argent.
Il est par conséquent extrêmement important de réfléchir en amont sur les choix que nous devons faire.
Rappelez vous d’ailleurs il y a quelques années nous avons eu ici même, des discussions houleuses tous les deux, parce que je vous trouvais trop timoré, trop faiblement investi en actions dans le défi 6%. En effet, pour moi il était évident que le marché monterait, que les taux resteraient bas, alors que vous étiez dans la position que vous décrivez dans votre commentaire : sous pondération en actions par excès de prudence.
A chaque époque une réflexion nouvelle.
le défi 6% pédagogique n’est pas une mauvaise idée, mais il faut l’adapter aux circonstances nouvelles, surtout avec les taux réels très négatifs.
Prendre position aujourd’hui est bien plus difficile que quelques années en arrière, l’inflation durable faisant que ça se termine mal en général.
Comme je l’ai écrit ci dessus ma réflexion me dis que les choses vont s’arranger de ce point de vue.
Ce n’est pas par optimisme congénital, mais parce que c’est mon analyse géopolitico-epidmiologico-économique-future … Donc je renforce en actions, à un niveau actuel et si possible un peu plus bas vers 6000 sur le CAC.
Et si les indices baissent plus, je sais que je devrai garder ma confiance en l’avenir.
Si d’aventure les taux devaient monter fortement ( ce que je ne crois pas) il faudrait alors réviser mes mes positions.
Mais si on pense réellement que l’inflation forte est partie pour durer longtemps, alors il vaut mieux sortir carrément et acheter de la pierre, ou de l’OR par exemple avec une vision long terme.
Bonjour Julien Bonnetouche,
La tolérance aux pertes est effectivement fondamentale et détermine le rendement que vous pouvez obtenir.
Ceux qui auront la tolérance lap lus élevée pourront prétendre aux rendements les plus hauts, mais aussi aux pertes les plus abyssales. Les plus prudents connaîtront une évolution régulière mais lente de leurs investissement.
Je ne pense pas que cette tolérance dépende de la conjoncture. Elle est bien plutôt déterminée par des facteurs structurels.
C’est la raison pour laquelle vous êtes si optimiste en toutes circonstances et que
vous trouvez toujours de bonnes raisons d’aller de l’avant. Pour ma part, j’aurai toujours cette inclination à la tempérance.
L’important, c’est de se connaître. S’il ne faut pas prendre de risques qu’on ne peut supporter, il ne faut pas non plus être exagérément frileux et passer à côté d’opportunités à sa portée.
A chacun de définir ses investissements en fonction de sa tolérance aux pertes plutôt qu’en fonction d’un rendement prédéterminé. Mais c’est difficile à faire comprendre. La preuve, le défi 6 % se réfère à un rendement, pas à un risque.
Certes , mais 6% de rendement est déjà une ambition assez élevée dans un contexte de taux zéro, et suppose donc une prise de risque plutôt élevée elle aussi. On n’a rien sans rien 😁
Je confirme. C’est pour cela qu’il n’atteint pas 6 % et que j’aurais dû vous le donner à gérer 😉
Effectivement, la bonne idée serait peut-être de mettre en balance plusieurs styles de gestion AS/JB/GF, sachant qu’une stratégie peut fonctionner plusieurs années, comme tout sur un etf World depuis quelque temps et prendre un bouillon quand le vent tourne comme en ce moment. Encore que l’etf World se maintient plutôt bien…
J’ajouterai que la tolérance au risque se mesure à l’échelle d’un patrimoine global. Il est plus facile de prendre des risques sur un contrat AV quand par ailleurs on est bien pourvu en immobilier et qu’on est titulaire d’un PEL à 2,07% net au plafond !
Yann,
Vous avez parfaitement raison sur deux points :
-Vu les circonstances actuelles les marchés tiennent plutôt bien pour le moment. (EFT World -4%depuis janvier je crois)
-Il n’est jamais question d’investir la totalité de ses avoirs dans des actions, même si l’on se sent sûr de soi.
Mis a part l’immobilier qui doit toujours rester un socle patrimonial, la part d’actions dans un portefeuille global doit varier de 30 à 70% selon les circonstances.