Dans le prolongement de notre article d’hier autour du scénario noir qui pourrait surgir dans la reprise d’après Covid-19 (cf »[Réflexion] Le scénario noir à l’origine d’une crise financière dans l’après Covid-19« ), continuons d’explorer les conséquences d’un retour de l’inflation sur votre épargne.
Depuis quelques semaines, on observe une véritable explosion du prix des matières premières. Cela ne semble émouvoir les marchés financiers, jusqu’au jour où ils prendront peur et ce sera alors trop tard pour nous, simples petits épargnants. J’ai parfois le sentiment d’être en Février 2020. On sentait bien que le Covid-19 devenait un problème, mais personne n’y portait attention jusqu’au jour où …
Dans la théorie financière, l’échelle des rendements/risques suppose de diversifier la répartition de vos actifs financiers entre actions, obligation et liquidités.
De manière empirique, les trois profils classiques de la gestion pilotée sont plus ou moins construits de la même manière :
- Gestion pilotée « prudente » : 80% obligations ; 20% actions ;
- Gestion pilotée « équilibre » : 50% obligations ; 50% actions ;
- Gestion pilotée « dynamique » : 20% obligations ; 80% actions.
Ainsi, et de manière excessivement simplifiée mais relativement proche de la réalité, l’actif le plus risqué est l’investissement en actions et ce sont les obligations qui permettent de réduire le risque.
L’échelle des placements selon le ratio rendement/risque pourrait être le suivant :

Pourquoi les placements « obligataires » sont ils aujourd’hui risqués ?
Comme l’explique lafinancepourtous :
« les obligations sont des titres de créance négociables, utilisés par les entreprises ou les États pour emprunter de l’argent sur les marchés financiers.
En achetant des obligations, vous recevez un intérêt en rémunération de ce prêt – on l’appelle le « coupon » -, et au terme prévu, l’émetteur vous rembourse le montant emprunté. Pendant leur durée de vie, les obligations font l’objet d’une cotation en bourse qui vous permet de les revendre avant leur échéance ou d’en acheter d’autres en cours de vie ».
Qu’est-ce qu’une obligation ?
Aujourd’hui, dans un monde à taux zéro, les obligations les plus sécurisées, c’est à dire les prêts effectués aux états ou aux plus grandes entreprises, ont un taux d’intérêt très faible, parfois même proche de 0%. Ainsi, le coupon versé est de 0€. Le seul intérêt de ces obligations sécurisées repose sur la certitude d’être remboursé au nominal au terme de l’échéance de l’obligation.
Dans un contexte économique déflationniste, être certain de récupérer à minima les sommes placées est plutôt satisfaisant. Dans une économie déflationniste caractérisée par une baisse des prix, le temps est l’allié de l’épargnant qui voit son pouvoir d’achat croître avec le temps, l’objectif n’est pas tant d’essayer de rémunérer le capital que de maintenir sa valeur.
Le raisonnement est assez simple. Si les prix baissent alors que ce j’achète 100 aujourd’hui pourrait valoir 90 demain ou après demain. Si je réussis à maintenir la valeur de mon épargne, alors mon pouvoir d’achat augmente. Dans une telle dynamique, l’épargnant peut accepter de ne pas être rémunéré, s’il a la certitude d’être remboursé au nominal.
En revanche, si la conjoncture économique change au profit d’un retour de l’inflation, cette perspective devient une catastrophe pour l’épargnant qui s’appauvrit. Obtenir un revenu de 0% pendant 10 ans alors que l’inflation s’installe durablement est indéniablement un très mauvais placement qui appauvrira l’épargnant.
Aujourd’hui, nous sommes peut être dans ce moment de bascule. Après 15 ans de déflation et d’une politique monétaire débridée pour essayer d’en limiter les conséquences désastreuses, la relance budgétaire Covid-19, accompagnée d’une pause dans l’économie du tout marché avec la remise en cause de l’hyper-mondialisation et la recherche d’une meilleure protection de l’environnement, pourraient initié un changement majeur et nous permettre de sortir du cycle déflationniste pour entrer dans un cycle inflationniste dont nos économies ont tellement besoin (cf »Inflation ou déflation en 2021 ? » et « En 2021, l’après Covid-19 ouvre de nouvelles perspectives économiques. C’est le retour de l’espérance. »).
Avec le retour de l’inflation, aucun épargnant n’accepte un taux d’intérêt à 0%. Pour ne pas s’appauvrir, le taux d’intérêt minimum doit au moins être au niveau de l’inflation. C’est la raison pour laquelle les taux d’intérêt augmentent.
Les acheteurs de nouvelles obligations exigeront donc un rendement qui permettent de maintenir leur pouvoir d’achat et de couvrir le risque de défaut de l’émetteur.
Le corolaire de cette augmentation des taux de rémunération des obligations nouvellement émises est la baisse de la valeur des obligations émises dans le passé avec un taux d’intérêt plus faible.
Prenons un exemple pour comprendre pourquoi cette question du retour de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt est majeur pour le détenteur de fonds obligataires que l’on retrouve régulièrement dans les gestions pilotées « Prudentes » et « Équilibre ».
Monsieur DUPONT est épargnant. Il a le choix entre deux obligations émises par l’état Français :
- Une obligation X, émise au nominal de 100€ en Juin 2021 au taux de 1.50% pour une durée de 15 ans.
- Un obligation Y, émise au nominal de 100€ en Juin 2019 au taux de 0.50% pour une durée de 12 ans.
C’est bien naturellement que Monsieur DUPONT préfèrera l’obligation X. Ainsi, celui qui détient l’obligation Y et qui aurait besoin de la revendre devra accepter de baisser son prix de vente pour attirer un acquéreur.
Si le propriétaire de l’obligation Y souhaite revendre son obligation, il devra accepter de perdre 15%. Monsieur DUPONT peut accepter d’acheter l’obligation Y uniquement si elle est vendue 85€. En la payant 85€ environ, l’acquéreur de l’obligation Y réalisera un investissement dont le TRI sera équivalent au TRI qu’il aurait obtenu en achetant l’obligation X
Ainsi, et de manière synthétique, plus les taux montent, plus la valeur des obligations baissent ; Et plus les taux baissent, plus la valeur des obligations montent.
La finance explique avec ces mots :
« Les taux d’intérêt permettent de mesurer la valeur d’une obligation. Ils peuvent augmenter ou diminuer et ainsi rendre plus ou moins attractif l’investissement en obligations si on les compare à la valeur du coupon.
Si les taux montent, le prix d’une obligation déjà émise diminue. Les investisseurs préfèrent en effet placer à des taux plus élevés et donc revendent les obligations qu’ils détiennent, ce qui pousse leur prix à la baisse. Ainsi, les obligations déjà émises offrent le même rendement que celui du marché. Inversement, si les taux diminuent, la valeur de l’obligation monte.

Schématiquement, quand les taux d’intérêt montent (par exemple quand les grandes banques centrales augmentent leurs taux directeurs), le cours des obligations en circulation baisse, et vice versa.
Par ailleurs, plus l’échéance de l’obligation est courte, plus le risque de taux est faible. En effet, dans un intervalle de temps réduit, les variations des taux d’intérêt seront moins importantes. Elles auront donc moins d’impact sur la valeur d’une obligation dont l’échéance se rapproche.«
Quel est l’intérêt d’une gestion pilotée prudente ou équilibre et plus généralement de l’investissement obligataire ?
Si on considère que les taux ne pourront pas baisser éternellement, la question de la pertinence de la détention d’obligation doit être posée. N’y a t’il pas plus à perdre qu’à gagner ? Le bon sens, qui devrait animer chacun d’entre nous, ne milite t’il pas pour une moindre diversification vers les actifs obligataires ?
Si les taux d’intérêt devaient augmenter, si l’inflation devait s’installer, même temporairement, ne faut il pas craindre un krach obligataire ?
Les conséquences seraient alors désastreuses pour vos placements obligataires, et notamment pour vos gestions pilotées « prudentes » et « équilibre ». Mais ce n’est pas tout, car ce serait l’ensemble des actifs dont la valorisation actuelle est très dépendante de la faiblesse des taux d’intérêt qui serait affecté.
On pourra naturellement être inquiet pour :
- L’investissement en SCPI et plus généralement en immobilier d’entreprise ;
- L’immobilier d’habitation à Paris et plus particulièrement partout ou les prix ont explosé depuis 10 ans, accompagnant la forte baisse des taux de crédit immobilier ;
- Mais aussi tous les actifs spéculatifs dont la valeur ne repose sur rien à part des taux bas : Bitcoin et autres cryptomonnaies comme le dogecoin, entreprise de croissance type GAFA, l’art, …
En revanche, pas d’inquiétude particulière pour l’immobilier dont la valeur fondamentale est proche de la valeur de marché (comme nous vous l’expliquons dans notre livre « Investir dans l’immobilier« ) et les entreprises dites values dont le prix de marché est encore proche de la valeur fondamentale et qui pourraient même profiter du retour de l’inflation pour améliorer leur chiffre d’affaires ou augmenter les loyers.
ps : Depuis 15 ans, nous avons régulièrement redouté le krach obligataire. Il n’est jamais arrivé et les taux n’ont cessé de baisser, encore et encore. Serions nous encore dans l’erreur d’analyse ? Peut être. On verra dans 2 ans.
Je sais que je ne sais pas. Les certitudes d’aujourd’hui sont les doutes de demain.
A suivre.
Bonjour,
Merci pour cet article.
Je comprends avec vos explications l’impact sur les placements obligataires, mais je ne comprends pas l’impact sur les SCPI:
« On pourra naturellement être inquiet pour :
L’investissement en SCPI et plus généralement en immobilier d’entreprise »
Pourriez-vous svp donner plus d’explications sur l’impact sur les SCPI ?
Merci.
La valorisation des parts de SCPI est principalement mathématique et financière. Il est facile d’estimer la valeur d’un immeuble d’entreprise :
Valeur immo d’entreprise (et donc scpi) = loyer annuel / (taux sans risque + prime de risque).
Ainsi, si le taux sans risque augmente avec le retour de l’inflation, la valeur baisse. C’est mathématique.
Merci pour l’explication et la formaule.
Mais si inflation il y a, est-ce que les loyers ne vont pas aussi augmenter et compenser la hausse des taux?
Oui, à long terme, mais à court terme, la hausse des taux à un impact négatif sur la valeur, puis ensuite, année après année, l’inflation permet d’augmenter la valeur de loyer et donc la valeur de l’actif.
D’où l’importance d’investir en SCPI (de rendement) pour les loyers (le rendement) et non pas la valeur ! C’est un investissement de long, de très long terme … Percevoir des loyers comme des dividendes, tout en sachant arbitrer en perte concernant les SCPI ne sachant pas se transformer ! La plus value est la cerise sur le gâteau et certainement pas un but à atteindre.
Tout d’abord merci pour votre article.
Je ne comprends pas non plus l’impact sur les SCPI. En quoi l’impact d’une remontée des taux va t’elle impacter la valeur du parc immobilier ?
Quand vous parlez d’immo d’entreprise vous excluez donc les SCPI exclusivement d’habitation ?
Merci guillaume pour cet article très clair qui aborde l’essentiel de ce qu’il convient de savoir avant tout investissement en obligations.
Le retour toujours possible d’une inflation immaîtrisable reste évidemment une question ouverte à laquelle de brillants économistes n’ont toujours pas de réponses.
Pour avancer dans la réflexion,l’on pourra retenir l’excellent débat de l’émission »Les experts »de ce 04 MAI 2021 sur BFM BUSINESS, avec le point de vue remarquable de Christian ST Etienne, ayant mis en exergue l’importance déterminante du dollar au niveau international, avec la nouvelle donne budgétaire et fiscale initiée par le nouveau président Joe BIDEN.
À l’évidence,l’Europe ne pourrait rester à l’écart des conséquences de cette politique visant, entre autres, à assurer la continuité de l’ hégémonie monétaire des US au niveau international,notamment face à la CHINE nouvelle puissance montante.
https://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/audio/l-integrale-des-experts-du-mardi-4-mai-687259.html
L’impact : si les taux obligataires remontent, le taux des emprunts suivra la même trajectoire. Cela pèsera sur la demande immobilière qui devrait baisser. La SCPI étant composée d’immobilier devrait alors perdre en valeur. La seule question c’est de combien.
Donc pas uniquement les SCPI, c’est de tout le marché immo que l’on parle à ce moment là.
Effectivement, cela fait depuis le discours du « whatever it takes » de Mario Draghi que nous parlons d’une bulle sur les taux obligataire, et je suis d’accord avec ça.
En revanche, dans l’analyse, je suis moins d’accords sur la bulle des SCPI. Elles sont valorisées correctement pour certaines, un peu plus cher pour d’autres, mais je ne constate pas d’incohérence. Elles suivent « le rendement du marché immobilier moyen ». En revanche, dans les villes tendues, une baisse des prix est effectivement a attendre en cas de remontée des taux.
Autre question sur l’assurance-vie:
Je suis sur le point d’ouvrir une assurance-vie dans une banque (sorte de nantissement d’un prêt (que la banque m’a déjà accordé)), et le conseiller financier dit que je dois prendre minimum de 30% fonds euros.
Est-ce que la banque peut m’obliger à prendre un fond en euros alors que j’ai demandé d’investir 100% en unité de compte?
Cordialement.
Evitez les banques pour les AV. Trop de frais, conseillers médiocres, et rien que les produites maison, pas toujours performants.
Préférez soit les associations soit les mutuelles soit un bon CGP.
Oui, je suis d’accord avec votre conseil, mais dans le cas présent, c’était un « deal » avec la banque pour obtenir un prêt avec un taux intéressant. Je dois apporter 10% du prêt sur une AV de la banque.
Mais j’aimerais savoir s’ils peuvent m’imposer de prendre un pourcentage de 30% de fonds en euros ?
(la banque m’a déjà accordé le prêt, et il n’y a rien d’écrit concernant le contrat AV)
Merci.
Bonjour,
Je ne sais pas si nous sommes dans le même cas, mais j’ai pris un prêt in fine nanti sur mon assurance vie d’une grande banque numérique B. Une fois le prêt signé, ils m’imposent, pour un rachat partiel, des conditions de couverture non prévues dans le contrat; c’est bien sûr léonin et inacceptable. Mais j’ai peur de « devoir être intelligent plutôt que d’avoir raison » pour avoir mon retrait partiel urgent, même si je dois déposer une réclamation, peut-être inutile, à l’AFM.
Dans votre cas, c’est un peu différent: une fois le crédit obtenu, vous pouvez adhérer à l’assurance-vie en remplissant les CGG correspondantes, si la condition n’était pas une condition d’un taux particulier (condition commerciale)
Bonjour,
Oui mon cas est différent. J’ai fait un prêt amortissable simple. J’ai pu obtenir un taux avantageux en promettant de prendre une assurance-vie pour l’équivalent de 10% du prêt. Mais ce n’est pas un vrai nantissement.
La banque m’a déjà accordé le prêt et débloqué les fonds sans que je n’ouvre rien du tout. Mais, comme je veux respecter ma parole, et rester en bon terme, je vais ouvrir l’assurance-vie dans cette banque.
Et, au final, à force d’insister, je viens d’avoir l’accord de ne pas prendre de fond en euros, et même de pouvoir entrer en fractionné sur plusieurs mois pour lisser les cours.
Super…
L’obligation de prendre une assurance vie était une condition commerciale pour avoir un bon crédit.
Une fois remplie la condition, ce sont les CGG de l’assurance vie qui s’appliquent…et il ne semble pas qu’elles imposent une affectation en fonds en €.
Bonjour,
Nous ne sommes plus dans le même monde de vision restrictive de la monnaie.
L’austérité a encore quelques adeptes en Allemagne, mais de moins en moins, et de toutes façon c’est devenu impossible.
Avant de s’alarmer, posons nous la question suivante :
Las banques centrales et les États, laisseront ils remonter les taux si il y a retour de l’inflation ?
( rappelons qu’il y a les taux de base fixés parles banques centrales et les taux longs fixés par le marché mais sous tutelle des banques centrales qui les surveillent étroitement)
Le système actuel d’hélicoptère money plus ou moins généralisé, et qui devra sans doute perdurer un bon moment, est viable si et seulement si, les taux restent inférieurs à l’inflation laquelle doit rester inférieure à la croissance.
Dans le cas contraire, les États feraient faillite, ne pouvant plus rembourser les dettes, les marchés s’effondreraient, ce serait la catastrophe !!
Il faudrait alors ouvrir encore d’avantage la pompe à finance….
La remontée des taux, est dont un fantasme. Jamais on ne le permettra.
Nous aurons tout au plus une certaine remontée des taux longs, mais de toutes façons toujours inférieure à l’inflation.
Tout dépendra bien sûr de la croissance :
Si aux USA, il y a une croissance à 7% une inflation à 4% peut être tolérée avec les taux longs à 2% par exemple.
cela peut se produire cette année, d’une manière momentanée, tant la reprise américaine est forte.
Chez nous hélas, ce sera beaucoup plus bas.
Les États-Unis risquent de rebondir plus vite et plus haut que l’Europe. Le temps que l’Europe réagisse, il peut y avoir une nouvelle crise qui changera à nouveau la donne. Pas simple !
Vous me semblez aller un peu trop vite.
« Nous aurons tout au plus une certaine remontée des taux longs, mais de toutes façons toujours inférieure à l’inflation »
soyons précis. Pour que les taux ne soient pas un problème pour les états, il faut que les taux d’emprunt soit inférieur à « Inflation + croissance du PIB). C’est ce que l’on nomme le taux neutre.
Si inflation + PIB = 7%, des taux à 4% sont encore acceptables et un non problème pour le financement des états car permettent toujours un désendettement sans effort.
en revanche, des taux à 4% = krach obligataire !
Tout dépend de la vitesse de remontée des taux. mais je ne vois pas des taux longs à 4% maintenant en Europe, même aux US. Il faudrait que la FED laisse la bride sur le cou aux marchés. et encore.
Il semble que nous allons vivre une période de surchauffe aux US, mais cela devrait se rétablir ensuite.
De toutes façons, cela fait des mois que nous le disons : il ne faut plus avoir d’obligations surtout d’État.
Bonjour,
Chacun peut voir (ou ne pas voir); chaque Pythie a sa vision et ses outils de vision…
Mais si on revient aux fondamentaux: comme nous le rappelle Guillaume, demande forte suite au COVID avec augmentation des coûts liée aux nouvelles exigences, offre ralentie pour la même raison, cela entraîne automatiquement de l’inflation. Qui dit inflation, dit automatiquement augmentation des taux, même en cas d’intervention massive des banques centrales qui ne voudront pas prendre le risque d’une perte de confiance dans la monnaie, ce qui commence à se produire.
Mais dormez tranquille braves gens, Sapin 2 veille….au détriments des porteurs d’assurance-vie en obligations / €uro
La vraie bonne question: « Take the money and run » Quand?
Prenons un peu de recul, on parle de taux de croissance à 7% pour cette année aux US mais ce ne sera que du rattrapage sur l’année précédente. Et après, quels sont les changements structurels qui vont permettre de continuer à ce rythme et ne pas retomber sur une croissance potentielle beaucoup plus faible comme avant la crise du Covid? Sachant qu’avant la crise la croissance n’était due qu’avec l’apport de la baisse des taux et surtout des QE. Voyez vous un changement structurel majeur? Si oui alors tout peut arriver. Si non alors on continuera comme avant à déverser de l’argent gratuit comme le fait le Japon depuis des décennies sans que l’on voit un soupçon d’inflation et de forte croissance. Qu’en pensez-vous?
Conséquence non évoquée sur le placement favori des français : le fonds en euros de l’assurance vie.
Cata assurée avec blocage des rachats si les taux en Europe montent ne serait ce que de 2/3%.
On n’y est pas encore, loin de là.
a suivre
Bonjour,
Je vais relire tout ça à tête reposée, mais je subodore que je vais enfin comprendre ce mécanisme qui m’a toujours semblé flou…
Merci !
ça commence : USA : Une légère hausse des taux d’intérêt pourrait être nécessaire à l’économie-Yellen
Les taux d’intérêt aux Etats-Unis pourraient devoir être relevés pour éviter une surchauffe de l’économie américaine à mesure que les programmes d’investissements de l’administration Biden seront mis en place, a déclaré mardi la secrétaire au Trésor, Janet Yellen.
« Il se peut que les taux d’intérêt doivent augmenter quelque peu pour s’assurer que notre économie ne surchauffe pas, même si les dépenses supplémentaires sont relativement faibles par rapport à la taille de l’économie », a dit Janet Yellen, elle-même ancienne présidente de la Réserve fédérale, dans une déclaration enregistrée en vue d’un événement en ligne organisé par The Atlantic.
« Cela pourrait entraîner de très modestes augmentations des taux d’intérêt (..) mais ce sont des investissements dont notre économie a besoin pour être compétitive et productive (et) je pense que notre économie va croître plus rapidement grâce à eux », a ajouté la secrétaire au Trésor.
Les projets d’investissement du président Joe Biden en faveur des infrastructures, des familles et de l’éducation feront une « grande différence » en matière de lutte contre les inégalités, selon Janet Yellen.
Les républicains ont critiqué les augmentations d’impôts voulues par le président américain pour financer ces programmes mais Janet Yellen a déclaré qu’un relèvement du taux marginal d’imposition avait une influence « beaucoup moins importante sur la croissance, dans un sens ou dans l’autre », ajoutant que son objectif était de s’assurer que les déficits publics « rest faibles et gérables ». (Version française Laetitia Volga, édité par Bertrand Boucey)
https://investir.lesechos.fr/marches/actualites/usa-une-legere-hausse-des-taux-d-interet-pourrait-etre-necessaire-a-l-economie-yellen-1961356.php?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter
Bonjour,
Quelqu’un ci dessus parle de bon sens :
Le commentaire de J Yellen parait tout à fait raisonnable.
Elle envisage d’une légère augmentation des taux si surchauffe il y a.
Mais l’inflation actuelle avec hausse des prix du bois, des semi-conducteurs, du cuivre est conjoncturelle.
cela reviendra à la normale ensuite.
Pour qu’il y ait une véritable inflation, il faudrait une hausse des salaires ( comme cela avait été proposé puis abandonné)
Mais plus globalement, je ne peux pas croire que les américains, soient prêts à casser à la fois la reprise, les marchés financiers et surtout cet avantage économique qu’ils sont en train de se donner face à la Chine au nom d’une orthodoxie monétaire genre BUBA d’avant l’euro.
Nous sommes entrés dans une phase où la monnaie américaine, plus encore qu’avant a un rôle social et géopolitique. la puissance de l’économie américaine, qui doit être à tous prix maintenue, est le garant de la valeur du dollar.
Je veux dire, qu’il ne saurait être question pour les USA d’affaiblir leur trajectoire d’expansion en semant le doute sur les marchés d’une quelconque manière.
Et donc une augmentation des taux brutale, ou excessive retentissant bien sur sur les obligation mais aussi sur les actions n’est pas envisageable pour ces raisons.
Si par conséquent une augmentation des taux survient, c’est que au préalable une croissance bien plus forte en proportion aura eu lieu afin de maintenir l’équilibre des marchés.
Prix des voitures: pour le président de Renault, ça va grimper
https://www.bfmtv.com/auto/prix-des-voitures-pour-le-president-de-renault-ca-va-grimper_AN-202105110302.html
« Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt, l’aspect inflationniste est réel, on le vit partout, les fournisseurs le ressentent déjà et nous bien entendu en bout de chaîne nous allons le ressentir, alerte Jean-Dominique Senard. Il est évident que nos entreprises vont être obligées de faire ce qu’il faut pour survivre et donc passer une partie de ces hausses de prix vers le public ».
A suivre.
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