Je dois vous l’avouer, je ne comprends pas du tout la narration du moment qui explique que les banques centrales vont trop fortement augmenter les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation et qu’elles pourraient provoquer l’effondrement du système ou tout simplement une prochaine récession.
Je n’arrive pas à adhérer pas à cette vision qui me semble à la fois nier l’évidence d’une inflation à la fois temporaire et fruit d’un choc externe sur les matières premières ; Et surtout, nier une croissance économique solide qui semble se construire autour de nouveaux fondamentaux après deux crises violentes.
L’inflation est temporaire et fruit d’un choc externe sur les matières premières. Oui, l’inflation est forte, mais il s’agit d’un inflation importée par l’explosion du prix des matières premières et surtout par la sortie de deux années de pandémie à l’origine d’une forme de goulets d’étranglement. Augmenter les taux d’intérêt n’aura aucun effet sur cette hausse du prix des matières premières.
L’effet de base est puissant. Ce double choc est à l’origine d’une puissante hausse des prix qui se répercute partout dans l’économie.
Néanmoins, une fois le choc passé, il y a fort à parier que les prix vont refluer et entraîner à la baisse les prix qui ont très violemment augmenté depuis 6 mois.
Le prix du pétrole ne va pas augmenter de 50% tous les ans pendant les 10 prochaines années ; Le prix de l’huile de tournesol, idem. … Nous avons atteint un point haut ; Une éventuelle fin de guerre en Ukraine et surtout une pandémie qui semble enfin derrière nous devraient permettre de retrouver le cours normal des choses et de l’économie.
En revanche, le système complexe qu’est l’économie ne sera plus comme avant ; Plus comme avant le Covid-19 ; Plus comme avant la guerre en Ukraine. Les entreprises, les citoyens et les États ont beaucoup appris et tirés les leçons de 3 années de crise violente.
Demain, L’hyper-mondialisation pourrait laisser davantage de place à une plus grande régionalisation des échanges et des usines de production plus proches des sites de consommation ;
Demain, l’indispensable meilleure protection de l’environnement devrait encourager une forme de relocalisation des industries et remettre en cause une chaîne d’approvisionnement trop mondialisée pour être efficace en cas de chocs ; A ce titre, l’industrie du bâtiment à une croissance assurée pour les 30 prochaines années. La rénovation énergétique de l’ensemble du parc immobilier est une rente assurée pour des décennies.
Demain, ces deux facteurs forts (régionalisation et relocalisation puis protection de l’environnement) seront inflationnistes et pourraient enfin permettre de retrouver l’inflation dont nos économies ont besoin ;
Demain ou après demain, les leçons de ces violentes crises pourraient nous permettre d’entrer dans un cycle de croissance économique puissant au détriment des pays émergents (Russie et Chine notamment) qui ont capté beaucoup de valeur depuis 25 ans.
Au contraire, la hausse des taux est une bonne nouvelle.
Il ne faut pas oublier que le poison n’est pas l’inflation. Le poison c’est la déflation. Nous sommes peut être en train de réussir à sortir du cercle vicieux de la déflation au profit d’une inflation qui va tranquillement retrouver un niveau acceptable lorsque la double crise (Covid et Ukraine) sera derrière nous.
Et ça, c’est vraiment une bonne nouvelle.
Évidemment, le choc de la guerre en Ukraine est en train de ralentir nos économies. Les entreprises et les agents économique doivent s’adapter à la hausse des prix des matières premières. Mais la hausse du prix des matières premières ne va pas être éternelle. L’effet de base va permettre naturellement de ralentir l’impact sur la hausse des prix.
Évidemment, l’inflation va obliger une réorientation de l’épargne.
La politique monétaire accommodante pourrait moins profiter à la spéculation et aux marchés car l’argent ira davantage dans l’économie (si les prix augmentent, l’économie a besoin d’une plus grande quantité d’argent pour fonctionner ; Depuis 15 ans, cet argent était accumulée dans les marchés ; Demain, il pourrait davantage irriguer l’économie).
C’est évidemment, une mauvaise nouvelle à court terme pour les actifs spéculatifs qui perdent une source de valorisation, mais c’est surtout une bonne nouvelle pour l’économie et les entreprises rentables dont la valorisation tient compte de leur capacité à générer des bénéfices.
Bref, je n’arrive pas à être pessimiste !
A suivre.
Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir.
Citation de Pierre Dac
Les bourses sont d’accord avec vous, puisque qu’elles montent aujourd’hui après l’annonce de la FED hier d’augmenter ses taux de 0,5 points de base, avec d’autres hausses à venir, et de commencer à réduire son bilan dès cet été.
Mais, de toute façon, pour tout économiste qui dit bleu, avec des arguments de macroéconomie, vous trouverez un autre économiste qui dira rouge, avec d’autres arguments de macroéconomie. Il ne faut pas trop les écouter.
Le plus inquiétant, c’est le sentiment qu’alors que le patron de la Banque d’Angleterre a indiqué le cap depuis longtemps, que la FED suit la trace, la BCE, elle, ne sait pas sur quel pied danser… Et l’incertitude, c’est bien le truc que les investisseurs n’aiment pas.
Le NASDAQ perd 5% à l’heure où j’écris ces lignes, difficile de dire que ça monte.
A l’heure où j’ai écrit, ça montait.
Le CAC est resté vert toute la journée, et a fini rouge avec wall street.
L’inflation liée aux prix de l’energie est structurelle car les investissements dans le secteur petrolier ont eté divisés par deux depuis 5 ans ce qui entraine une raréfaction de l’offre et la transition energetique revient à miser sur des énergies renouvelables , en fait intermittentes, à la productivité faible que l’energis à base de fossiles.
La hausse des prix est structurelle. L’inflation semble délicate.
Oui, les prix ont beaucoup augmenté depuis 6 mois. Oui, les raisons sont nombreuses et Oui, le sous-investissement est une bonne raison.
Mais pour que la hausse des prix se transforment en inflation durable, il faudrait que cette hausse se reproduise tous les ans… et non seulement en une fois.
La transition energetique est STRUCTURELLEMENT inflationniste
Oui, je suis d’accord, mais une inflation qui sera surtout accompagnée d’une forte croissance économique qui la rendrait, à la fois acceptable et surtout possible. La transition économique et écologique qui ne serait pas accompagnée d’une forte croissance ne serait pas possible.
On le voit bien avec la crise en Ukraine. Nécessité fait fois. En cas de difficultés économique, la transition écologique et économique attendra… On préfèrera privilégier le court terme même si ce doit passer par un renoncement à la transition écologique.
Tout à fait. Engie vient de conclure un important contrat d’importation de gaz de schiste américain, alors que l’état actionnaire lui avait demandé d’abandonner cette voie il y a un an. Un bon 180° et un chapeau de plus à avaler pour Pompili.
Mais surtout quand ça va mal le bon sens revient et ça c’est rassurant !!!
Le bon sens, pas chez tout le monde : https://www.google.com/amp/s/amp.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-nazaire-gaz-de-schiste-importe-une-situation-inacceptable-jugent-les-ecologistes-650cbaca-8455-11ec-af89-f91e4c8991b6
En français ça donne quoi ?
Votre lien ne donne que des lignes de code ???
Voici :
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-nazaire-gaz-de-schiste-importe-une-situation-inacceptable-jugent-les-ecologistes-650cbaca-8455-11ec-af89-f91e4c8991b6
Pas sur mon smartphone. Mais effectivement, quand je passe en mode ordinateur, le code est mal analysé par le navigateur. Un effet du mode AMP de Google, ou d’une mauvaise écriture de la part de l’outil de rédaction des journalistes de ouest France
La transition énergétique, c’est surtout passer du pétrole au gaz (pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables, il faut des centrales au gaz ou des centrales nucléaires).
+1
Les centrales à cycle combiné gaz pour, d’une part pour pallier les intermittences des ENR, d’autre part combler les déficits électriques en cas de pointe de la demande (périodes froides en hiver notamment ou encore défaillances sur les centrales nucléaires) et encore pour alimenter des régions en déficit électriques comme la Bretagne qui ne veut pas et n’a pas eu de centrales nucléaires sont (ont été) choisies en France et dans de nombreux pays de l’Europe pour leur coût et leur rapidité de mise en œuvre et ceci dans un contexte d’un réseau de gaz naturel qui s’est nationalement développé ces dernières décennies avec des approvisionnements diversifiés et sûrs.
Aujourd’hui avec la guerre en UK, l’embargo Russe qui se manifeste de plus en plus, et la pression des écolos irresponsables, la donne est quelque peu différente même si la France dépendante de 17¨% seulement du gaz russe sera probablement la moins touchée de l’UE.
A mon sens ce n’est pas un problème de pétrole versus gaz tant que les appros en pétrole sont assurés et même si le gaz est quelque peu moins polluant que le pétrole (autre que le CO2)!
Taper le pétrole russe est plus facile (l’UE est moins dépendante) et plus efficace (pour la Russie, les revenus de pétrole, c’est le double des revenus du gaz).
Certes mais vous disiez dans votre réponse précédente:
« La transition énergétique, c’est surtout passer du pétrole au gaz (pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables, il faut des centrales au gaz ou des centrales nucléaires). »
Les centrales thermiques, bien que un peu plus longues à démarrer que celles au gaz, sont aussi un bon moyen de compenser l’intermittence des ENR mais le rendement étant moindre que celles au gaz, elles rejettent donc mathématiquement moins de CO2 cher aux écolos.
Le rapport avec le pétrole/gaz russe n’est que secondaire et pour preuve la plupart des centrales à cycle combiné gaz ont été construites bien avant le conflit Russie/ UK.
C’est bien un choix technique et écologique qui a privilégier les CCC Gaz au détriment des centrales au fioul et bien évidemment à celles au charbon.
https://www.engie.com/activites/thermique/centrales-thermiques#:~:text=%C3%80%20la%20diff%C3%A9rence%20des%20centrales,par%20rapport%20aux%20centrales%20classiques.
Néanmoins il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain: le charbon qui est l’énergie fossile largement la plus abondante sur cette planète retrouvera, un jour, à n’en pas douter ses jours de gloire quand les autres énergies commenceront à s’épuiser ou que les approvisionnements seront devenus problématiques et que les techniques de combustion de ce combustible permettront de rejeter moins de pollution dans l’atmosphère.
Il faut toujours être REALISTE !
Pour info : les lobbies à l’oeuvre
https://www.h2-mobile.fr/actus/dorsale-hydrogene-europeenne-reseau-atteint-desormais-40000-km/
« Selon les estimations, 69 % des canalisations d’hydrogène proposées pourraient être issues de la reconversion de réseaux gaziers existants »
Ce que beaucoup de gens ignorent et qui n’est pas dit dans cette article, c’est que les quelques 69% des 32000 km (=22000km) du réseau de GRTgaz + autres en acier est corrosif à l’hydrogène. Les premières études envisages de « rechemiser » les canalisations. Je ne sais pas si vous vous imaginez le travail et les coûts que cela représentent !
De surcroît comment gérer la période transitoire ? On ne peut pas mélanger au delà d’un certain pourcentage du gaz et de l’H2 au risque de faire exploser les maisons et usines. Les chaudières et autres fours et gazinières devront à minima être modifiées ou même être remplacées avec de nouvelles avec d’autres systèmes de sécurité.
[si ce pari technologique prend forme malgré le gigantisme (folie!) financier que cela représente , investisseurs, voilà un el Dorado !].
Et ceci sans parler le l’Enorme explosivité de l’hydrogène qui après quelques catastrophes d’ampleur qui arriveront forcément, serait de nature à remettre en cause ce projet.
Personnellement je vois plutôt l’hydrogène alimenter et se limiter à des grosses infrastructures et les gros transports comme le train, les avions, de gros camions, usines, centrales, …
Désolé d’être aussi réaliste, mais c’est mon nom !
Personne ne songe à alimenter les gazinières à l’hydrogène ! Par contre Lidl utile déjà l’hydrogène pour alimenter son parc de véhicules de manutention à Carquefou, sa plus grande plateforme logistique en France :
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/video-carquefou-la-plateforme-lidl-carbure-a-l-hydrogene-a7a39a9c-947b-41d4-a9a1-23c33250e151
Et GRTgaz travaille également sur le méthane. https://www.environnement-magazine.fr/energie/article/2022/05/11/139475/cma-cgm-rejoint-projet-production-hydrogene-emethane
GRTgaz (et ses filiales) c’est 38 ans de ma vie! Alors vous imaginez que je connais bien la situation.
Faire du e-méthane, très bien mais au regard des consommations actuelles ce sera marginal !!!
Pour exemple une unité de production parmi les plus productrices, c’est 200 à 300m3(n)/heure. A contrario une seule papeterie comme celle de Smurfit c’est (avec cogénération) plus de 20 000 m3(n)/h.
Autre chiffre, la consommation annuelle de gaz en France est de l’ordre de 25 TWh soit 25×10^9 KWh soit 2,2 milliards de m3.
Le biogaz dit gaz vert issu d’installations de méthanisation représente à la fin 2021 avec 365 installations seulement, 1% de la consommation nationale. Pour remplacer le gaz fossile il faudrait quelques 40000 installations soit plus d’une par commune à raison de plusieurs millions d’euros pour chacune d’entre elle (ce qui veut dire qu’il faudrait plusieurs centaines de milliards d’€ pour financer cette autre folie). Si on fait abstraction du coût financier, surtout ne pensez pas que la progression des installations de biogaz est une courbe linéaire. Car pour faire du biogaz, il faut « alimenter » les méthaniseurs et très vite un plafond de verre viendra calmer les ardeurs des écolos et autres utopistes!
Par ailleurs s’agissant de l’hydrogène, ces molécules peuvent effectivement être injectées et mélangées avec le méthane du GN, mais là aussi il y a un seuil à ne pas dépasser. Il est de 6% actuellement et encore que pour certains réseaux compatibles. Il pourrait monter après travaux à 10% en 2030 voire 20% en 2050. Je vous laisse imaginer le coût la aussi de ces travaux.
https://www.usinenouvelle.com/article/vers-6-10-et-20-d-hydrogene-dans-le-gaz-les-operateurs-gaziers-donnent-le-tempo.N1815457
Bref la transition énergétique vue par les UTOPISTES risque de nous coûter TRES TRES cher, nous autres contribuables et dans le contexte actuel pour le pouvoir d’achat [probablement pas près de se terminer], je vous laisse imaginer la suite…
@adnstep et Anticrédule-Réaliste
Ne connaissant rien dans ce domaine et voyant vos expertises respectives, pour en revenir à la bourse et nos sous! que pensez-vous de Lhyfe qui va s’introduire ce mois-ci. Les analyses sont très divergentes, est-ce une utopie ou un avenir plausoble?
Merci d’avance
@adnstep et Anticrédule-Réaliste
Ne connaissant rien dans ce domaine et voyant vos expertises respectives, pour en revenir à la bourse et nos sous! que pensez-vous de Lhyfe qui va s’introduire ce mois-ci. Les analyses sont très divergentes, est-ce une utopie ou un avenir plausible?
Merci d’avance
Vous avez vraiment l’air de vous y connaitre vous !
Franchement parler d’une entreprise qui va produire de l’hydrogène
– soit à partir d’un produit carboné comme le méthane (CH4) composant essentiel du gaz naturel et demandant une énergie non négligeable pour « casser » la molécule de CH4 afin d’en extraire l’hydrogène puis le comprimer, le stocker, le liquéfier et le transporter (pompe à H2) pour le reconsommer dans un véhicule soit en moteur thermique ou en pile à combustible
-soit à partir de l’électrolyse de l’eau (H2O) qui demande une capacité importante d’énergie électrique produite soit au mieux avec des éoliennes ou panneaux photovoltaïques largement, très largement subventionnés par l’argent de nos impôts et au pire avec du pétrole, du GN ou encore du charbon, bref le tout avec des rendements finaux catastrophiques, et venir se pavaner dans les médias en cachant l’essentiel (justement ce mauvais rendement global de l’ordre de 22%), si c’est ça s’y connaître, hé bien vous me décevez !!!
Ne vous laissez pas influencer par les vendeurs de rêve et soyez réaliste.
L’imposture de l’hydrogène:
« … Le label « vert » ou « renouvelable » de la production d’hydrogène semble donc davantage lié à un lobbying forcené plutôt qu’à son véritable impact écologique…. »
https://www.usinenouvelle.com/article/les-ambitions-demesurees-de-l-hydrogene.N1805797
Ça chauffe tant que nous n’allons pas tarder à avoir froid si l’été n’arrive pas très vite.
Récapitulons :
Bruxelles travaille sur un projet d’embargo progressif sur le pétrole russe qui aboutira quand la Hongrie aura obtenu ce qu’elle veut ;
Le G7 n’ayant pas à s’embarrasser de Viktor Orban a déjà décidé l’embargo en question ;
L’Ukraine a prétexté un cas de force majeure pour décider d’un blocus partiel du gaz en transit sur son territoire privant l’Europe d’un tiers de son approvisionnement via l’Ukraine. Vouloir faire porter le chapeau à la Russie, qui n’a pas besoin de saisir une installation dans le Donbass pour couper le gaz qui vient de chez elle et qui aurait tout intérêt à revendiquer la coupure… Ce qu’elle a fait par ailleurs hier :
Suite au camouflet ukrainien, la Russie a fini par relever le gant et couper très officiellement les approvisionnements par la Pologne qui n’en finit pas de provoquer son gros ours de voisin.
Le premier résultat de cette escalade est de faire repartir le gaz à la hausse alors que nous n’avons vraiment pas besoin de ça en ce moment.
Comme ironise Charles Gave, ce n’est pas une balle dans le pied que nous nous tirons, c’est une balle dans la tête.
Et c’est vrai que l’Europe est en train d’être sacrifiée au profit des intérêts américains mais il y a en revanche une logique, si ce n’est à Bruxelles, au moins à Washington :
À mon avis, la véritable transition énergétique que nous nous apprêtons à vivre est celle du pétrole vers le gaz et même le gaz de schiste ; car privés des immenses ressources russes, c’est bien le gaz de schiste qui pourrait connaître un boom dans les années à venir pour résoudre la quadrature du cercle de la schizophrénie de nos dirigeants.
Des sanctions très efficaces contre nous-mêmes
Le premier effet de nos sanctions a été de DOUBLER la manne gazière et pétrolière de la Russie depuis le début de la guerre : Car si les volumes ont baissé, les prix, eux, se sont envolés sous l’effet de la guerre et des sanctions.
À l’inverse, nous avons subi de plein fouet en Europe ces augmentations de prix massives.
Et si les prévisions les plus généreuses sur l’efficacité des sanctions contre la Russie prévoyaient 8 à 12% de contraction du PIB cette année, la hausse des prix de l’énergie et le soutien chinois devraient radicalement réduire ce chiffre si bien que nous pourrions bien nous retrouver à la fin de l’année avec une récession plus forte en Europe qu’en Russie.
À court terme, nous nous faisons plus de mal qu’à eux et nous ne risquons pas de les asphyxier à plus long terme :
La Russie s’est préparée, nous improvisons
Alors que l’Allemagne doit faire venir en urgence des terminaux flottants pour accueillir des méthaniers afin de compenser en partie le gaz russe, la Russie a connecté son gazoduc Power of Siberia à la Chine en 2019 dont ils sont déjà en train d’augmenter les capacités suite à un accord passé avec la Chine juste avant l’invasion.
Depuis 2019 également, la Russie développe l’immense complexe pétrolier et gazier arctique Vostok Oil à destination essentiellement de l’Asie.
La Russie aura développé de nouveaux débouchés bien avant que l’Europe puisse
réellement se passer de son gaz.
D’ailleurs, L’Union Européenne et le G7 concentrent 55% du PIB mondial : C’est bien insuffisant pour ostraciser la Russie.
Le chiffon vert de la transition énergétique
Qu’importe pourriez-vous me répondre, l’essentiel est que nous arrivions enfin à faire notre transition énergétique des hydrocarbures vers les renouvelables et ainsi trouver enfin une indépendance énergétique qui nous fait tant défaut en Europe !
C’est le point de vue d’Al Gore qui se réjouit de cette transition forcée et fantasmée. Il doit se frotter les mains avec ses spéculations sur les quotas carbone et son fonds d’investissement vert… Couleur des billets dont il se remplit les poches avidement. Il a amassé une fortune de 350 millions de dollars depuis sa candidature malheureuse à la maison blanche et son recyclage dans la finance climatique.
Croire que l’éolien et le solaire vont un jour compenser les hydrocarbures tient de la science-fiction.
Tout d’abord, avant de se passer de gaz, l’Allemagne a à se passer de charbon et sans nucléaire, elle se retrouve sans énergie pour son électricité quand le vent ne souffle pas… C’est-à-dire souvent.
Il y a là un trou béant qu’elle prévoit en partie de compenser… En mettant la main sur le trésor de notre nucléaire.
Une nouvelle interconnexion électrique de nouvelle génération est en train de relier la France à la Belgique (Avelin-Avelgem) et l’Allemagne derrière afin que demain, nos centrales puissent envoyer du courant aussi bien à Francfort qu’à Limoges, sans aucune priorité nationale ; projet que l’on retrouve d’ailleurs dans la manière de découper EDF afin de mettre la main sur notre nucléaire.
Plus nous développons les énergies intermittentes, plus nous avons besoin du gaz
Mais surtout, l’explosion du tout électrique, de nos voitures à nos chauffages ne nous permet absolument pas de nous passer de gaz, bien au contraire : Il va bien falloir produire l’électricité et compenser les failles du renouvelable.
Et il y a là de quoi prendre quelques migraines car avec les énergies solaires et éoliennes car les statistiques de production ne veulent plus dire grand-chose : Que nous importe qu’une éolienne produise de l’électricité quand nous n’en avons pas besoin ? À l’inverse, combien serions-nous prêts à payer pour nous chauffer en pleine vague de froid, par une soirée sans vent ?
Le gros problème des batteries
On ne peut pas comparer un MWh issu d’une éolienne ou d’une centrale nucléaire ou thermique : Pour être juste il faudrait ajouter le coût de stockage du MWh intermittent et ce coût est doublement prohibitif, que ce soit financièrement ou écologiquement.
Faute d’alternative viable, la fonction de stockage des énergies intermittentes est assurée par des batteries.
Quitte à faire d’une pierre deux coups, on imagine qu’une fois tout le monde équipé en voitures électriques, les batteries de nos véhicules raccordés au réseau serviront à ce stockage lorsque nous ne les utiliserons pas. Cela pose 2 problèmes en plus du coût prohibitif :
Tout d’abord un problème de réseau tant il est compliqué d’équilibrer un réseau avec des millions de points de stockage/déstockage (j’ai travaillé à une époque sur les smart grids ces réseaux électriques du futur qui sont un enfer de complexité et de fragilité) et surtout ;
Un problème environnemental majeur pour extraire le lithium et les autres métaux nécessaires à la fabrication de ces batteries en sachant que nous sommes très loin de savoir recycler le lithium des batteries usagées pour en faire de nouvelles.
Le gaz de demain
C’est bien simple, il n’y a pas de mix énergétique réalisable dans lequel notre consommation de gaz décline dans les 30 ans prochaines années… Et plutôt l’inverse.
Et pourtant, nous avons encore un autre problème : L’épuisement des réserves de la Norvège à qui il ne reste qu’environ 13 ans de production au rythme de 2019.
Plus de gaz russe, moins de gaz norvégien… Impossibilité de réduire notre consommation : Il nous reste à nous tourner vers les importations par bateau de Gaz Naturel Liquéfié (GNL).
Cela signifierait augmenter notre dépendance vis-à-vis du Proche-Orient et des États-Unis ; Ce qui n’est certainement pas mieux que la dépendance russe.
Le Qatar rêverait de se substituer à la Russie comme premier fournisseur de gaz en Europe. Mais non seulement le petit émirat tourne-t-il déjà à plein régime et ne peut augmenter rapidement ses capacités de production, surtout à un tel niveau, mais nous connaissons bien leur ingérence nauséabonde dans la politique française et leur façon de financer le terrorisme islamique.
À tout prendre, je préférais encore Poutine à l’émir qatari, et de loin.
Bien sûr les États-Unis pourraient également exporter leur gaz de schiste, et ils le font depuis 2019, mais ils n’en ont pas tant que ça à exporter. Ils produisent aujourd’hui 110% de leur consommation. Ce chiffre est amené à monter mais ils sont loin de pouvoir se substituer à la Russie.
Aux niveaux actuels, le GNL coûte deux fois plus cher que le gaz traditionnel
Et quand bien même, le GNL coûte une fortune à liquéfier (refroidir du gaz à -160% ne se fait pas d’un claquement de doigts) et encore un peu plus à affréter puis à regazéifier tant et si bien que vous doublez votre coût par rapport à l’approvisionnement par gazoduc… Alors que les prix sont déjà stratosphériques.
Alors que nous sommes déjà dans une situation de fragilité extrême et que la colère monte aussi bien chez nous qu’à nos frontières, il va falloir en même temps gérer la colère des peuples et la remilitarisation face à l’entrée dans la phase chaude de la confrontation entre les États-Unis et la Chine pour la suprématie.
Le seul moyen d’équilibrer le système : Le gaz de schiste européen
Il ne reste plus qu’une solution : Aller exploiter le gaz de schiste européen et je ne serais pas étonné que d’ici 5 ans, les compagnies américaines viennent faire une clé de bras à la Commission et exporter leur savoir-faire pour extraire notre gaz de schiste et se servir au passage.
Cela peut sembler suffocant et vous vous dites peut-être que jamais les populations n’accepteront cela… Mais attendez 2 ou 3 ans d’appauvrissement accéléré et enveloppez tout cela dans la novlangue de Bruxelles et cela passera comme une lettre à la poste et nous aurons réussi ce tour de force de faire exploiter nos ressources propres par une puissance étrangère et prédatrice.
Il y aurait même quelque vertu à cette politique tout électrique européenne qui permettrait de faire la transition entre du pétrole dont nous manquerons décidément toujours et du gaz, énergie primaire reine de notre électricité que nous avons en abondance relative si nous nous décidons à aller fracturer nos schistes.
L’écologie c’est fini.
L’écologie est en train de s’effacer face au retour de la logique de blocs et la nécessité de gagner la confrontation avec la Chine.
Les blocs se sont reconstitués et la bataille pour les hommes ou les ressources a repris comme toujours depuis plus de trois siècles —déjà entre physiocrates et colbertistes — ou plus récemment entre le contrôle des hommes du Rimland de Spykman ou des ressources du Heartland de Mackinder pour parler le langage géopolitique du XXe siècle.
Au XXe siècle, le choix des hommes a réussi à l’Amérique aussi n’est-il guère étonnant qu’ils recommencent au XXIe siècle même si le choix apparaît plus spéculatif.
Aussi l’Amérique pousse-t-elle les immenses richesses de la Russie vers la Chine mais coupe l’Europe occidentale de son ouverture sur l’Asie.
Mais pourquoi forcer le sevrage brutal de l’Europe sinon pour assouvir une soif de domination commerciale qui vient mettre en danger la grande bataille géopolitique dans laquelle nous entrons ?
Pourquoi ne pas avoir attendu que la Russie cesse ses approvisionnements d’elle-même pour nous donner le temps de nous adapter ?
Les Américains pèchent par arrogance et fantasme de puissance.
Cela encore se comprend : Ainsi qu’une persistance rétinienne, l’illusion de puissance persiste même quand la puissance disparaît.
Cela ne signifie pas qu’ils ont déjà perdu la guerre mais j’estime qu’ils font une faute en sacrifiant si brutalement l’Europe à leurs intérêts commerciaux.
Plus grave est la servitude volontaire de nos élites qui ne se rendent pas compte que l’Amérique affaiblie ne pourra éventuellement s’en sortir qu’en sacrifiant ses alliés.
Si ce n’est déjà fait, il est plus que temps mon cher lecteur de vous intéresser au marché de l’énergie.
À votre bonne fortune,
Guy de La Fortelle
Bonjour
Bonjour. Complètement d’accord avec vous sur le constat structurel – conjoncturel. En revanche, vous dites que la hausse des taux est une bonne nouvelle. Si nous faisons le lien avec la transition énergétique, une partie sera financée par le déficit public (selon moi). Nous sommes déjà à un niveau de dette élevé. Quel est votre point de vue sur cela ?
Une partie est financée par l’épargne des Français. Une petite modification de la loi en sep 2020 a permis à l’état de taper dans le livret A, à hauteur de 26 milliards. Un emprunt d’état qui ne dit pas son nom. 🙂
Oui et pas cher contrairement à celui de Giscard!!!
Hé ben ! à l’inverse je n’arrive pas à être optimiste au moins sur le court voire moyen terme tant les causes d’une déflation « programmée » sont nombreuses.
Par ailleurs face à cette assertion: « Demain ou après demain, les leçons de ces violentes crises pourraient nous permettre d’entrer dans un cycle de croissance économique puissant au détriment des pays émergents (Russie et Chine notamment) qui ont capté beaucoup de valeur depuis 25 ans. ».
Si vous entendez par « Nous » les pays développés de l’occident, pensez-vous réellement et responsablement que la Chine avec 1,4 Mds d’individus et la Russie avec 145 M d’habitants vont laisser leur croissance économique « partir en sucette » sans réagir ?
Ce serait bien évidemment un ingrédients important d’une troisième guerre mondiale, d’autant plus réaliste que ces 2 pays sont en train de tisser des liens économico guerriers contre l’occident.
A suivre aussi …..
Vision pour le moins idyllique vers des lendemains pour « farandoleurs » …L’inflation ? La médication souveraine pour le grand bonheur des consommateurs a qui on aura forcément indéxé les salaires et l’accès au thérmomètre des TAUX pour leurs économies.
Et notre opticien visionnaire ne fait ni plus ni moins que nous proposer la recette historique de Raymond BARRE en 1976: « la stagflation » à l’odeur de croissance 0 et de taux a 13%…
1985-2007 la crise !
Quant à parier sur la guerre en ukraine ??? A part les dons de feu Mme Soleil, les guerres on sait quand elles commencent mais quant à prévoir lorsquelles sonneront le cessez la bagarre..
L’avis de Nicolai Tangen, le patron du fonds souverain norvégien, le plus gros du monde avec ses quelque 1.200 milliards d’euros d’actifs sous gestion.
Vu des fjords, l’horizon est plutôt sombre. Le DG de Norges Bank Investment Management (ex-« Fonds pétrolier de Norvège) s’attend en effet à des conditions de marchés difficiles en raison de l’évolution de la situation géopolitique et de l’inflation:
« La probabilité d’un scénario d’horreur où le fonds chute de 40 % a augmenté », a-t-il déclaré devant l’assemblée législative monocamérale de Norvège, à Oslo.
« a augmenté », certes mais à quel niveau de probabilité ?
Est ce que ce niveau de probabilité justifie le titre des échos « Le fonds souverain norvégien redoute de perdre 500 milliards d’euros ». Nous sommes là en pleine apocalypse cognitive.
Il prépare les actionnaires au pire. 🙂
Bonjour,
Je suis assez d’accord avec l’article.
l’une des conséquences positives de la guerre sera de booster le nucléaire pour les décennies avenir ainsi que l’industrie d’armement. Sur ce dernier point, la France est plutôt bonne question qualité, manque toujours la quantité. ( 76 canons Caesar en tout ..)
Cela n’est pas nouveau, à la veille de la guerre de 40 nos avions étaient déjà les meilleurs avions du monde, mais seuls une quinzaine était en étant de voler !! Pourquoi ? parce que nous n’avons jamais assez d’argent.
Si le président actuel prend la conscience de notre problème de production, donc de richesse globale du pays, il doit voir qu’ un plan de relance type de Gaulle 1960 est indispensable.
la transition énergétique, c’est très bien, mais concernant notre pays déjà en avance sur les autres dans ce domaine, ce n’est pas la première des priorités. Le recul de la retraite à 65ans, l’école, la formation de bon niveau et l’industrie viennent en premier. On doit vraiment se mettre au boulot !!
Alors pour revenir sur l’inflation, il s’agit là d’un problème immédiat mais globalement secondaire puisque la tendance déflationniste générale devrait revenir après la fin de la guerre d’Ukraine.
En attendant cette année 2022 devrait apporter de bonnes possibilité d’entrée boursière ( autour de 6000/6200 possible je crois sur les CAC)
« la transition énergétique, c’est très bien, mais concernant notre pays déjà en avance sur les autres dans ce domaine, ce n’est pas la première des priorités. »
C’est notre priorité si on veut devenir producteurs nets, ou transformateur d’énergie. La moitié des 16 milliards d’investissements d’Air Liquide sur les 5 prochaines années sont tracées vers la production et la distribution d’hydrogène. Avec l’objectif de fournir le transport maritime, le transport aérien, les flottes de camions, les usines, …
Bien sûr, mais il s’agit de considérer la transition énergétique sous l’angle d’une avancée, d’un développement en matière industrielle et non pas des économies d’énergie stériles. Même chose pour le nucléaire.
Comment financer la transition énergétique en France ? (Je dis bien énergétique, pas écologique.)
« Vers une taxe exceptionnelle de l’épargne des Français en 2023 ?
Après un pic à 21,7% pendant le premier confinement, le taux d’épargne des Français reste élevé à 20,4% au 3ème trimestre 2021. La Banque de France souligne d’ailleurs qu’à cette date, l’augmentation continue du taux d’épargne en France est une exception, les autres pays amorçant une baisse bien que les niveaux demeurent très largement supérieurs à la tendance pré-pandémie. La France n’avait pas connu un tel taux d’épargne depuis 1950 et en moyenne, les Français épargnent 14,5 % depuis 1995. En deux ans, les Français auront accumulé 175 milliards d’épargne en plus. Attention à ce que l’administration fiscale ne s’intéresse pas de trop près à cette épargne avec une taxe exceptionnelle dès 2023. Depuis le début de la crise sanitaire, il y a déjà eu des velléités en ce sens. »
« Les Français ont un patrimoine évalué à plus de 13 400 milliards d’euros constitués pour 6 200 milliards d’actifs financiers dont 2 100 milliards en assurance vie. Lesquelles assurances vie sont très largement composées d’obligations d’État pour plus de 320 milliards d’euros placés en dette française. Et ça, le gouvernement le sait fort bien et, tout en appelant les ménages français à financer les entreprises, il ne rogne qu’à la marge les avantages fiscaux de l’assurance vie pour continuer à se tailler la part du lion dans l’épargne de nos concitoyens. Les assureurs et les banques doivent d’ailleurs, pour respecter la réglementation qui les encadre depuis la crise de 2008… acheter de la dette publique pour la mettre dans leurs comptes. Une façon de boucler la boucle. Ainsi, l’assurance vie en France avec sa fiscalité attractive (pas de taxation au-dessous de 152 000 euros pour les successions) est conçue pour que le plus possible d’institutionnels soient obligés de financer la dette publique. »
« Les plus de 472 milliards d’euros accumulés sur le livret A et le LDDS par les Français intéressent aussi les finances publiques. Pendant la première moitié de l’année 2020, les Français ont épargné plus de 30 milliards d’euros sur les livrets d’épargne réglementée (livret A, LDD, LEP) et en septembre 2020, l’État en a modifié discrètement les conditions d’utilisation.
Depuis, les épargnants financent 26 milliards des prêts consentis dans le cadre du Plan de relance de 100 milliards par la Caisse des dépôts et consignations, sur le fonctionnement d’un grand emprunt national qui ne dirait pas son nom. 80% de ces 26 milliards devraient être investis d’ici fin 2022 avec comme axe de priorité la transition écologique, l’habitat et les entreprises : soit un rythme de 13 milliards par an, bien au-dessus de l’investissement habituel de la Caisse des dépôts qui tournent autour de 4 milliards par an. »
Plutôt que de taxer l’épargne, mesure impopulaire s’il en est, le choix du gouvernement français est de réorienter l’épargne réglementée vers ses priorités. C’est déjà un peu moins vôtre argent, et un peu plus le sien.
Bonjour
bonjour,
ça va assez vite, les 6200 sont à portée de main. objectif proche 6150 sur le CAC.
On peut attendre encore. Rien ne presse pour acheter.
Il s’agit probablement d’une erreur de frappe 😜😜
Vous vouliez dire 4200 !
Pour votre réflexion:
https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/ukraine-que-changerait-une-declaration-de-guerre-officielle-de-la-russie_2172977.html?m_i=y_jUUvP5z%2BFtzS7i_Syuacxrihx1oNB2Waki5EaH2Is_6q7fsompLizFe8VY6NGBDBxTWum5%2BRvWS9Nn8_ccZSmJs85fQJ&#xtor=EPR-583-%5BNL_flash_info%5D-20220506&utm_source=lexpress&utm_medium=email&utm_campaign=583-%5BNL_flash_info%5D&utm_content=EPR&utm_term=_&m_i=40lmE7Hsv6cXYtr9q6l01X8R9Ha%2BOvHb_JgsFpcbE5clWXEvKNATjZbvSAWuWITChWnp8JU3eA_35SvYW5ixYYU2RIQu5g&M_BT=900485355262
Les 2 derniers commentaires cristallisent ma réflexion. Ou il s’agit d’une correction temporaire sur les marchés à la hauteur de l’excès de l’année dernière et les liquidités chercheront un nouveau pont d’entrée pour se remettre sur les rails. Ou au contraire nous entrons dans un « bear market » avec des phases temporaires de rebond avec hausse des taux américains par pallier et réduction du bilan de la Fed. Bref, le soufflet retombe sur fond de stagflation. La flambée de l’énergie et de MP dues aux difficultés d’approvisionnement et à la crise en Ukraine pourrait bien durer 2 à 3 ans, car le conflit s’enlise et personne ne veut lâcher le morceau. Quant à la Chine qui ne repart pas, ficelée dans sa gestion dure du Covid, manque cruellement pour redresser la barre. Bref, je ne vois pas pour l’instant de catalyseur qui permette d’envisager que cette phase soit transitoire. Peut-être vaut-il mieux se positionner sur des dossiers de rendement solides dans diverses devises pendant quelque temps, histoire de voir venir.
[+1] de réalisme !
ronin, anticrédule, ….
Le pessimisme commence à prendre forme, et au delà du fait que le fond de la piscine sera atteint quand la majorité des intervenants pensera que la fin du monde est proche, trois points me gênent dans le raisonnement baissier et les sources d’inflation durables :
-Nous nous fournissons certes en Russie pour le pétrole , le gaz et certaines matières premières. Mais on fait actuellement le plein de carburants pour tenir à la rentrée prochaine, et il existe d’autres sources d’approvisionnement qui vont prendre le relai. Dans quels délais ? quelques mois surement.
– La Chine devra bien un jour ou l’autre arrêter des confinements qui au regard de l’évolution virale deviennent déraisonnables.
-La guerre s’enlise certes mais personne n’a intérêt à ce qu »elle dure. les occidentaux devraient donc tout faire pour mettre en échec une armée russe déjà affaiblie.
La force des russes repose sur une artillerie digne de la guerre de 14/18 et pour le reste, la technologie semble assez faible.
Donc quand les armements américains donneront à plein, Poutine devrait chercher à négocier sur une position encore favorable, me semble t il.
( Je sais bien qu’il est cinglé, mais quand même …)
– Enfin le monde ( surtout occidental) ne peut laisser les marchés s’effondrer. Ceux ci soutiennent l’économie. Il y a donc des limites à la hausse des taux, et aux réductions de liquidités, même si en ce moment et pour quelques temps encore nous sommes dans une phase délicate.
L’histoire du bear market durable ne peut plus correspondre aux économie modernes. Ou alors on rentre en décroissance.
D’ailleurs les taux réels restent très négatifs. et le resteront. Et puis nous avons déjà une baisse de 20% sur les grands indices nettement plus sur les technologiques. c’est pas mal.. On peut peut être aller jusqu’ à 30% momentanément ?
Haut les cœurs !!
Vous l’avez dit: « on entre en décroissance! » et ce n’est bien sûr que le début. Celle-ci ne sera pas linéaire (des rebonds) mais le fond est là. Nous sommes désormais renté dans une phase de désordre mondial et de reconsidération des blocs et des modèles du (des) siècle(s) précédents.
Il faut s’attendre avant que tout cela s’harmonise à nouveau de grands chamboulements (au sens catastrophes) aux quatre coins du monde. C’est inéluctable, plus personne, chacun idéalisé par son propre modèle, ne fera marche arrière que ce soit celui occidental, russe, asiatique, islamique ou encore autres idéologies de survivalisme, écologique, …
Il est malheureux et désolant de le dire mais seul une guerre que personne ne veut bien sûr mais que tout le monde fait pour, est en mesure de remettre les choses en ordre.
Les hommes sont-ils devenus fous pour en arriver là ? Ou bien est ce que quelqu’un(s) de caché « manipule » le monde pour arriver à ses fins ??? Question dont nous n’auront probablement jamais la réponse.
Bref le monde et l’économie en particulier est en train de s’automutiler, les faits sont malheureusement là, il faut être aveugle, en manque de connaissances ou d’objectivité ou encore le cerveau embué d’idéologie pour ne pas les voir et les comprendre.
Dans ce contexte il est évident que les prochains mois et années ne peuvent être que récessionistes.
Néanmoins quelques régions du monde plus épargnées pourront tirer leur épingle du jeu, c’est là que l’investisseur/épargnant doit se concentrer.
Même les échos le disent !
https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/bourse-wall-street-senfonce-a-son-plus-bas-niveau-de-lannee-1405800#utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_lec_18h&utm_content=20220509&xtor=EPR-5020-%5B20220509%5D
Auriez-vous l’amabilité de développer votre dernière phrase ? Merci
Ce quoi s’annonce, c’est une confrontation majeure entre le bloc communiste autoritaire composé principalement par la Chine et la Russie contre les valeurs dites démocratiques (?) de l’occident et les pays qui y sont rattachés dont bien entendu la France.
Les sanctions, les tensions, les désirs d’agrandir chacun son territoire et son influence, les besoins en matières premières, les leviers économique, les hausses exponentielle en budgets militaires, etc. nous ont amenés malheureusement à ce constat.
Pour vous en convaincre, regardez les excellentes émissions sur la Chine qui ont été diffusées sur Arte hier soir. Bien sûr tout n’est pas à prendre à la lettre mais le fond est très bien exprimé et les projections faciles à envisager.
Cependant quelques pays, justement ceux qui sont indépendants et surtout pas ou peu sous influence (qui est presque toujours commerciale dans un premier temps) de la Chine ou de la Russie, qui ont suffisamment d’autonomie en matières essentielles (autres que les terres rares😜 !) et une monnaie stable si possible adossée, pourraient tirer leur épingle du jeu.
Ces pays peuvent se trouver sur le continent américain (Amérique centrale par exemple) ou encore en Inde qui fait de la résistance.
https://www.cairn.info/revue-herodote-2013-4-page-164.htm
ET L’INDE ? (ce matin Marc Fiorentino!)
À intervalles réguliers, je me reproche de ne pas assez parler de l’Inde.
On évoque souvent, par exemple, les pays qui sortent renforcés de la crise ukrainienne, des États-Unis à tous les pays producteurs de pétrole ou de gaz, et les pays qui sortent affaiblis, de la Russie aux pays émergents en proie à une pénurie alimentaire.
Et l’Inde dans tout ça ?
LE COVID…
…a été une épreuve terrible pour l’Inde.
Comme le note The Economist, la pandémie a tué entre 2.2 et 9.7 millions de personnes.
La largeur de la fourchette d’estimation est elle-même une indication de la totale désorganisation qui a provoqué ce cataclysme dans le pays.
Le PIB a plongé de 25% entre avril et juin 2020.
Le pays est maintenant confronté à l’explosion des prix alimentaires et de l’énergie du fait de la guerre en Ukraine mais aussi de la vague de chaleur qui a touché le pays.
EMBARGO
Dernière décision en date : l’interdiction des exportations de blé.
Rappelons que l’Inde est le second producteur du monde avec 110 millions de tonnes.
Certains pays émergents espéraient pouvoir s’approvisionner en Inde, au moins partiellement, mais le gouvernement préfère garantir sa sécurité alimentaire après la vague de chaleur qui a provoqué une baisse de la production.
UN GÉANT
1.4 milliard d’habitants.
Alors que le taux de fécondité s’effondre partout dans le monde, et en particulier en Chine (1.60 environ), l’Inde conserve un taux de fécondité autour de 2, proche du seuil de remplacement de la population.
Les courbes de population en Chine et en Inde se croisent donc et l’Inde est devenue, ou en passe de devenir imminemment, le pays le plus peuplé du monde.
UN GÉANT DE LA TECH
Les services informatiques explosent en Inde.
Les startups techs se multiplient.
Les éditeurs de logiciels sont légion.
Le pays « produit » 500 000 ingénieurs par an, une mine d’or pour les grands groupes internationaux de services.
RÉSULTAT
L’Inde devrait connaître le taux de croissance le plus élevé du monde.
Avec des anticipations à 7%. Après une croissance de 8.2% l’année précédente.
Alors que la Chine aura du mal à atteindre les 5%.
Que les États-Unis tourneront autour de 3%, comme la zone euro.
7%.
Un vrai moteur de la croissance mondiale.
LES RISQUES ?
L’Inde est encore confrontée à une terrible pauvreté d’une immense partie de la population.
Même si l’économie se transforme, vite.
Même si une classe moyenne a largement émergé.
Et malgré le fait que l’Inde produise son propre blé, elle subit l’inflation de plein fouet, on attend 7% en moyenne sur l’année.
L’AUTRE RISQUE
Le risque politique.
La tension entre la très large majorité Hindoue (79%) et la minorité musulmane (15%) est exacerbée par le gouvernement de Narenda Modi.
Et la politique de Modi est de plus en plus critiquée.
DE GAULLE…
…disait du Brésil : »C’est un pays d’avenir. Et il le restera ».
Pour l’Inde, c’est différent.
L’Inde émerge.
Et elle continuera à émerger.
La part de l’Inde dans les indices émergents et dans les principaux indices internationaux est encore très basse comparée à celle de la Chine mais elle progresse.
L’Inde est une puissance majeure de l’avenir et du présent.
Cela a bien changé en 5 ans !
https://www.arte.tv/fr/videos/078193-000-F/le-monde-de-xi-jinping/
Le Monde ce matin:
[06:13 L’ESSENTIEL
Ce qu’il faut savoir ce matin
La Russie « est aujourd’hui la menace la plus directe pour l’ordre mondial avec la guerre barbare contre l’Ukraine, et son pacte inquiétant avec la Chine », a dit, jeudi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en déplacement au Japon.]
J’ai eu de belles baisses sur Dassault Systèmes ou Cap Gemini, mais Orange joue, pour une fois, son rôle de défensive. +23% depuis janvier.
(Et Dassault Systèmes, c’est 28% de baisse depuis janvier, mais il reste un petit 430% de hausse depuis 10 ans.🤣 🤣).
@Julien bonnetouche
« Ou alors on rentre en décroissance »
Si vous regardez l’émission « C’est votre argent » de vendredi dernier de Marc Fiorentino sur Bfmbusiness, l’une des intervenantes, parlant de transition énergétique obligatoire à venir très rapidement (suite aux déclarations catastrophiques récentes du GIEC/ONU), expliquait clairement que nous devrons décroître. Bien que je ne soit pas d’accord avec cette réflexion, de plus en plus de monde en parle: qu’en pensez-vous?
Car dans ce cas là pour soutenir les marchés les banques centrales devront mettre le turbot.
Ce serait tout simplement la fin du capitalisme et l’effondrement de la capacité des entreprises à générer des bénéfices.
J’espère que vous avez un grand jardin et que vous savez cultiver les pommes de terre.
Et que voulait-il dire par « décroître » ?
la notion de décroissance est quasi religieuse pour certains, écologistes- gauchistes, à tendance dépressive.
Cela représente une bonne partie de la population, souvent plus intellectuelle et rêveuse que la moyenne.
Mais si l’on parle de décroissance à d’autres, plutôt majoritaires, qui sont soit des nantis (comme les lecteurs du blogpatrimoine) soit au contraire des travailleurs au smic ou alentours, qui tirent déjà le diable par la queue, et qui ont la fin du mois pour tout horizon, ce n’ est même pas un option, c’est une impossibilité physique inacceptable.
Et c’est valable partout dans le monde.
On choisira n’importe quelle autre voie que celle de la décroissance.
Même la stagflation avec une croissance zéro et une inflation à5/ 7% n’est pas supportable très longtemps.
Si ça dure on mettra surement la transition écologique sous le coude ..
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
– Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Baudelaire, Spleen.
Il semble que la décrue sur les marchés soit le fait de quelques grosses mains qui se sont coordonnées pour spéculer à la baisse sur les cryptos d’autant que les carnets étaient vides. Indicateur d’appétit pour le risque et compte tenu de fondamentaux incertains, le marché a pris peur en corrigeant les excès passés. Bref graphiquement nous sommes dans un biseau dont la sortie déterminera le sens de la tendance MT. Concernant les technos, la capitulation n’est pas encore actée. Et pas mal de value retournent sur leur support. Cela parait sain malgré tout et attendu par les stratégistes depuis le début de l’année. Force est de considérer que beaucoup de liquidités cherchent à se placer sur le marché actions, car il n’y a pas d’alternative. En attendant, tout le monde surveille la volatilité. Je pense également qu’une couverture sur l’or et l’argent pourrait être intéressante en fin d’année. Si nous avons connu un pic d’inflation, il peut décroitre tout en restant à des niveaux élevés pendant 2 ou 3 ans. Aussi l’investisseur se retrouve entre le marteau et l’enclume : ne rien faire et se faire bouffer régulièrement son capital par l’inflation ou intervenir sur le marché actons à des niveaux graphiques et se couvrir contre la volatilité lorsque celle-ci rejoint un pallier bas qui constitue une base. Voilà pour mon analyse.
+1.
Merci pour cette belle analyse.
Une question : Pourquoi se couvrir contre la volatilité ? N’est elle pas indispensable pour espérer obtenir un rendement supérieur ?
L’idée c’est de couvrir ses positions en achetant de la volat quand elle rejoint un nouveau plancher qui forme une base. Pourquoi ne pas utiliser cet outil de trader dans ses investissements, plutôt que des trackers inversés ou des options à la vente sur actions ?
mais surtout, et c’était le sens de ma question : Pourquoi ne pas subir la volatilité.
L’investisseur de long terme doit être capable de gérer ce stress s’il veut être capable de capter le potentiel de valorisation du marché.
L’or et l’argent me semblent intéressant fondamentalement pour jouer la dépréciation des monnaies, peut-être aussi un peu de crypto, mais de façon modéré compte tenu de leur caractère spéculatif. Mais intervention sur sur seuil psychologique.
Les actions, je l’ai dit, il n’y a pas d’alternative. Il me semble que nous rentrons dans une ère où les fluctuations de la volatilité sera plus forte que dans le passé. Auusi une solution simple pour couvrir, consiste à en acheter comme assurance quand elle constitue une base.
Enfin je crois moins à la gestion passive des etf, car il faudra se montrer plus tactique.
En cela, ma position tient compte à la fois de la position de Julien et d’Anticrédule.
Guillaume vous avez publié après ma réponse précédente, aussi je m’explique : la volatilité est votre ami surtout lorsque vous êtes jeune, mais plus vous approchez de la retraite et plus vous la craignez. Ce n’est pas à vous que je vais apprendre qu’il me semble que nous pouvons de moins en moins compter sur le régime des retraites. Aussi quand vous parlez d’investisseur de LT, il faut savoir où l’on met le curseur, car nous serons obligatoirement obligés de taper dans la caisse pour nous assurer un complément de revenu.
@Badtimes. Au sujet de l’introduction en bourse de Lhyme.
1) je n’investis pas dans les start-up ou autres. Je laisse ça aux poches profondes qui peuvent se permettre de perdre leur mise. J’ai déjà joué avec les FCPI il y a 20 ans, ce ne fut pas glorieux, et ça aurait été pire sans la déduction d’impôt.
2) Je ne participe pas à ce genre d’introduction en bourse. De mauvais souvenirs avec libertysurf, par exemple, avec une introduction qui avait permis à Bernard Arnault de se retirer avec un gros bénef, avant que l’entreprise finisse en faillite.
3) Hormis Air Liquide, que je conserve à vie (et au-delà ! Vive l’effacement des PV lors de la transmission), je n’investis dans les énergies que via des ETF. J’ai BNP Easy Low Carbon 100, et j’attends un point bas pour prendre L&G Hydrogen Economy, mais vu la chute continue, c’est pas maintenant.
@Anticredule : merci pour ces précisions techniques qui remettent l’église au milieu du village. Néanmoins, je crois que le secteur a de l’avenir. La recherche de l’alternative aux énergies importées (de Russie ou d’ailleurs) me semble devenir l’alpha et l’oméga de la réflexion européenne. L’hydrogène, l’éthanol et le méthane semblent tenir la corde. Quand à la houille, sans fracturation hydraulique, peut-on récupérer beaucoup de gaz ?
Petite précision sur l’or et l’argent : j’attends la fin de l’année pour en mettre en portif. En effet, Bâle 3 permet aux banques de les comptabiliser dans leurs réserves obligatoires. Cela deviendra effectif fin janvier. Aussi je m’attends à ce qu’après les états qui se sont servies, ce soient les banques qui poursuivent la tendance. Quant au bitcoin, je serai attentif à la mm200 weekly sur 20 000 usd pour envisager si la réaction est positive d’en mettre un peu en portif (idem pour etherium), c’est à dire 5 % au max.
Le nucléaire, ça va se payer cher ???
https://www.contrepoints.org/2022/05/11/427155-l-europe-paye-cher-son-desarmement-nucleaire-unilateral