– Une chronique rédigée par Mathieu Hamel, fondateur de Mariequantier –
Le but de cette note hebdomadaire est de vous aider à suivre la narration des marchés afin de comprendre et d’anticiper ces derniers. Construisez ainsi une opinion critique sur nos recommandations et personnalisez vos investissements quand vous le souhaitez.
Les indicateurs macroéconomiques européens ont été moins bons qu’anticipés par le consensus.
Les ventes au détail arrêtent d’accélérer, les conditions de l’activité industrielle sont un peu moins bonnes et surtout l’inflation est toujours trop faible pour que l’on puisse considérer que l’économie européenne est sortie de convalescence.
Dans le même temps, les indicateurs américains sont restés bons en dehors de la croissance du salaire horaire moyen. Celle-ci n’est toujours pas suffisamment forte pour assurer le retour d’une inflation durable. Les taux d’intérêt à 10 ans, aussi bien aux US qu’en Europe, ont arrêté leur ascension, pour s’établir respectivement à 2,95% et 0,54%. Si la Fed doit gérer la réduction de son bilan pour rétablir sa force de frappe en cas de ralentissement économique, la BCE, quant à elle, ne s’est pas encore éloignée de la lutte vitale contre la déflation.
En l’absence de comportement inhabituellement surprenant de la part de Trump cette semaine, et donc du renforcement du risque politique aux US, ces chiffres ont alimenté la remontée du dollar, à 3,5% de hausse depuis 2 semaines.
Alors que 82% des entreprises américaines ont annoncé leurs résultats et que pour 79% d’entre elles les résultats sont supérieurs aux attentes du consensus dont les estimations étaient déjà très élevées avec 25% de hausse par rapport au premier trimestre 2017, la valeur du SP500 a baissé.
Alors que 82% des entreprises américaines ont annoncé leurs résultats et que pour 79% d’entre elles les résultats sont supérieurs aux attentes du consensus dont les estimations étaient déjà très élevées avec 25% de hausse par rapport au premier trimestre 2017, la valeur du SP500 a baissé. Légèrement. Moins de 1%, mais baissé.
Les résultats ne justifient pas les valorisations actuelles, trop élevées. La baisse atteint 1,6% sur 2 semaines malgré un flux important de nouvelles positives.
En Europe, c’est le contraire. Cette occurrence est suffisamment rare pour être notée. 1% de hausse en Europe et 2,4% sur 2 semaines. Les valorisations des entreprises européennes sont extrêmement faibles. Aux US le multiple MQ, ratio entre les prix et les résultats d’entreprise, ajusté de la croissance économique et des taux d’intérêt s’élève à 20 années de profit et seulement à 2 années pour l’Europe.
Pour autant, tant que l’Amérique n’aura pas trouvé des niveaux raisonnables, le risque de baisse sur l’Europe reste inchangé. Ce ratio a déjà été négatif pour l’Europe. En revanche, si les actions américaines baissaient de l’ordre de 5%, alors il pourrait être pertinent d’investir majoritairement dans des entreprises européennes.
Le niveau d’épargne en Allemagne reste trop haut, à 17% du PIB.
C’est l’un des symptômes du vieillissement de la population. Ce taux est en hausse malgré les taux d’intérêt très bas en Europe, ce qui ne devrait pas inciter pas à l’épargne. Les autres pays européens ont vu leur taux d’épargne baisser sur les dernières années, y compris les pays du nord.
L’absence de dynamisme interne se traduit notamment par l’augmentation de la part des revenus des entreprises allemandes provenant des ventes en Chine. Cette part vient de s’établir à 15% du total, un niveau peut-être trop important. C’est pourquoi lorsque les fournisseurs chinois ont évoqué des craintes sur les ventes d’Apple la semaine dernière, cela s’est traduit dans l’indicateur ZEW, qui mesure la confiance des industriels allemands et qui a baissé.
C’est dans ce contexte que la France de Macron, réformatrice, est présentée comme l’un des facteurs positif qui justifie le retour en grâce de l’Europe sur les marchés financiers. C’est notamment la cas de la part du très influent Financial Times.
Dans les prochaines semaines, les affaires GL Events et les mouvements sociaux seront dans les esprits des investisseurs internationaux.