Depuis maintenant 10 ans, nous vivons en permanence dans un état de vigilance à attendre l’inévitable prochaine crise. Nous sommes tellement persuadé que rien ne va… que nous ne voyons même pas que tout va mieux : La croissance 2018 est estimé à 1.80%, retour d’une inflation modérée à 1.50%, faillite d’entreprise au plus bas, taux de chômage en baisse, … Bref, tout va bien, mais le message ne passe pas ! Nous ne voulons pas y croire et nous attendons tous, avec une certaine jouissance malsaine, la prochaine crise qui ne manquera pas de tout remettre à plat (montée des extrêmes, chômage de masse à cause de l’intelligence artificielle, guerre civile, …)
Nous avons perdu collectivement notre innocence et la légèreté de penser que finalement tout ne va pas si mal.
Pourtant, cette prochaine crise n’arrivera pas tant que nous serons dans cet état de vigilance. L’économie de la connaissance qui permet à l’information de se diffuser immédiatement partout dans le monde permet à chacun d’adapter son comportement très rapidement… et rend donc la prédiction fausse.
Une crise n’arrive jamais quand on s’y attend ! Il n’est pas possible de la prédire … (sinon, ce n’est pas une crise, mais juste un ajustement). Voici un extrait du livre « Homo deus : Une brève histoire de l’avenir » par Yuval Noah Harari, qui illustre parfaitement cette idée :

« La prédiction est moins une prophétie qu’une façon de débattre de nos choix présents. Si la discussion nous mène à d’autres choix, et que la prédiction se révèle fausse, tant mieux. A quoi bon en faire si elles n’ont pas d’effets ? 

Certains systèmes complexes, comme la météo, sont indifférents à nos prédictions. A l’inverse, le développement humain est un processus qui y réagit. En fait, meilleures sont nos prévisions, plus elles engendrent de réactions. Paradoxalement, plus nous accumulons de données et augmentons notre puissance de calcul, plus les événements deviennent désordonnés et inattendus

Plus nous savons, moins nous pouvons prédire. Imaginez, par exemple, qu’un jour les experts parviennent à déchiffrer les lois fondamentales de l’économie. Aussitôt, banques, gouvernements, investisseurs et clients commenceront à utiliser ce nouveau savoir pour agir de manière inédite et prendre de l’avance sur leurs concurrents. Car à quoi bon de nouvelles connaissances si elles ne se traduisent par de nouveaux comportements ? Hélas, le jour ou les gens changent de comportement, les théories économiques deviennent obsolètes. 

Nous avons beau savoir comment l’économie fonctionnait dans le passé, nous ne comprenons plus comment elle fonctionne à présent, sans parler de l’avenir. 

[…]

Tel est le paradoxe de la connaissance historique. Une connaissance qui n’a pas d’effet sur les comportements est inutile. Mais si elle les change, elle perd vite sa pertinence. Plus nous avons de données et mieux nous comprenons l’histoire, plus vite l’histoire change de cap et plus vite le savoir se périme. 

Voici des siècles, le savoir humain progressait lentement, si bien que la politique et l’économie prenaient aussi tout leur temps. Aujourd’hui, notre savoir avance à vitesse grand V ; théoriquement, nous devrions comprendre le monde de mieux en mieux. Or, c’est le contraire qui se produit. Nos nouvelles connaissance se traduisent par des changements économiques, sociaux et politiques plus rapides ; pour essayer de comprendre ce qu’il se passe, nous accumulons encore plus de savoir plus vite, ce qui ne saurait conduire qu’à des bouleversements plus rapides et plus amples

Ainsi, sommes nous de moins en moins capables de donner un sens au présent ou un tableau pour l’avenir » 

 
Cette réflexion est pour moi une révélation ! Ce genre d’idées auxquelles vous n’aviez jamais songé… mais qui vous apparaissent comme d’une simplicité et d’une évidence folle après coup.
Il est intéressant de travailler et d’essayer de comprendre les origines de la prochaines crises … mais plus nous y réfléchissons collectivement, plus ces analyses modifient notre comportement individuel … et plus la prédiction s’avérera fausse.
Prenons un exemple simple pour comprendre : Nous savons tous que la prochaine crise viendra d’une crise de la dette des états surendettés qui ne supporterons pas la hausse indispensable des taux d’intérêt. 
Et bien, comme nous le savons tous… vous pouvez être certain que cela n’arrivera pas car nous mettrons tous en oeuvre une action pour que cela n’arrive pas. Nous modifions notre comportement à la lumière de cette information largement partagée dans les médias. Il pourra s’agit d’un comportement individuel … ou collectif par un décision de l’état, de la banque centrale, etc.
 

Mais alors, notre état de vigilance permanent ne nous protège t’il pas contre la prochaine crise ?

Une crise peut elle survenir alors que nous l’attendons tous ? Je ne crois pas. Une crise majeure ne peut avoir lieu si elle inattendue. Dans l’hypothèse inverse, il ne s’agit que d’un ajustement indispensable… qui permettra justement d’éviter la prochaine grande crise qui se dessinait dans notre prédiction.
 
 

Et l’économie de la connaissance et notre état de vigilance extrême était de nature à nous faire entrer dans une nouvelle phase de l’histoire économique ?

La prochaine crise ne pourra survenir que lorsque nous serons persuadé qu’elle n’arrivera pas !

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