Je suis conseil en gestion de patrimoine depuis 15 ans. C’est mon seul métier depuis la sortie de mes études universitaires.
Pourtant, malgré une connaissance approfondie des stratégies patrimoniales les plus complexes et un délice intellectuel à chercher l’optimisation juridique, fiscale ou patrimoniale ultime, mes préconisations patrimoniales sont finalement assez simples (ps : et c’est peut être la raison pour laquelle j’ai innové avec l’assistance patrimoniale alors même que nombre de mes confrères ne comprennent pas comment il est possible de proposer un tel service à un tarif aussi faible).
« Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément«
A la sortie de mes études, il y a 15 ans, j’adorais manier les stratégies complexes, la multiplication des tableaux excel les plus poussés pour calculer le gain fiscal et patrimonial qui permettront d’atteindre des objectifs, souvent fiscaux, que l’on croyait pourtant inatteignables.
Aujourd’hui, l’expérience et 15 années de pratique du conseil patrimonial ont profondément modifié mon approche du conseil au profit du bon sens, de la simplicité et de la capacité d’adaptation de la stratégie patrimoniale aux projets de vie évolutif de mes clients.
Les objectifs de mes clients sont simples (protéger la famille, préparer leur retraite, optimiser leur succession, valoriser un patrimoine), la stratégie qui permettra de réaliser ces objectifs doit l’être tout autant pour être efficace.
Ce sont aujourd’hui trois leitmotiv qui animent chacun de mes conseils : Bon sens, simplicité et souplesse.
Si la complexité est intellectuellement rafraichissante, elle est finalement rarement un bon conseil patrimonial tant les effets secondaires sont trop souvent mal anticipés et contreproductifs à long terme. On ne construit pas un patrimoine sur la fragilité de la complexité à court terme.
Le bon sens : Une stratégie patrimoniale doit suivre de véritables objectifs de long terme que sont les projets de vie ; On parle famille et pérennité des relations familiales, cadre de vie, revenus complémentaires, dépendance, préparation de la transmission du patrimoine avant d’envisager l’hyper-optimisation fiscale et la complexité.
Réduire la fiscalité n’est pas un objectif de vie. Protéger sa famille, aider ses enfants à se construire ou encore s’assurer une retraite décente sont des objectifs de vie bien plus important que l’obsession fiscale. Le conseil patrimonial ne doit donc pas se focaliser sur la fiscalité alors même que ce n’est pas un objectif principal.
Parfois, mes clients pensent que réduire leur imposition est leur objectif principal. Mon rôle de conseiller est alors de travailler sur la réalité de cet objectif et permettre au client de prendre conscience que son réduire ses impôts n’est pas un projet de vie prioritaire.
Parfois, satisfaire ces projets de vie prioritaires aura pour conséquence une moindre optimisation fiscale. A chaque fois, vous devez vous poser la question : Quel est le plus important pour moi ? Protéger ma famille, satisfaire nos besoins de vie … ou payer moins d’impôt ? Il n’est pas toujours possible de satisfaire ces deux objectifs et le bon conseil consiste donc trouver le compromis qui permettra avant tout de satisfaire le projet de vie, puis, dans la mesure du possible, de le faire dans un cadre fiscal le moins désavantageux.
La simplicité : Un bon conseil, c’est avant tout un conseil qui peut être suivi à long terme. Cela suppose donc qu’il soit totalement compris et intégré par le client afin d’être durablement appliqué. Une stratégie qui se conclut par « Je ne sais pas pourquoi, je mets en place cette stratégie, c’est mon conseil qui m’a dit qu’il fallait le faire » est rarement un bon conseil.
En effet, lorsque le client ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants de la stratégie mise en place sur les conseils d’un expert, il ne l’appliquera pas… et c’est toute le complexité de la stratégie initiale qui montre ses faiblesses. Une stratégie complexe suppose une rigueur extrême dans sa mise en œuvre. A long terme, c’est très difficile tant on a bien souvent mieux à faire dans la vie que de se compliquer le quotidien avec des questions fiscales et patrimoniales.
Gérer son patrimoine doit être aussi simple que ses projets de vie.
3 citations illustrent parfaitement mon propos :
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- “La simplicité est la sophistication suprême.”
- “La simplicité est la réussite absolue. Après avoir joué une grande quantité de notes, toujours plus de notes, c’est la simplicité qui émerge comme une récompense venant couronner l’art.”
- “La simplicité n’est pas un but dans l’art, mais on arrive à la simplicité malgré soi en s’approchant du sens réel des choses.”
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La souplesse : La vie est longue et pleine de surprises. Les projets de vie d’un jour, ne seront peut être plus les mêmes dans 10 ans. La stratégie patrimoniale devra donc être souple et capable de s’ajuster à l’évolution logique de la vie.
Il n’y a rien de pire que de s’enfermer dans une stratégie patrimoniale que l’on croit parfaite aujourd’hui, mais qui révèlera son caractère irréversible lorsque l’on ajuste ses projets de vie. La souplesse rime souvent avec la simplicité et le bon sens.
N’oubliez pas que c’est la stratégie patrimoniale qui doit s’adapter à votre vie ; Ce n’est pas votre vie qui doit s’adapter à votre stratégie patrimoniale.
A suivre
Très bon post! Je me permettrais de rajouter la résilience. Un investissement doit être pérenne sur un temps long et l’investisseur doit avoir la capacité financière de faire face à des trous d’air ( le covid est un exemple flagrant). Les plans LCT/Coloc doivent souffrir un peu en ce moment.
Mieux vaut éviter de bâtir sa stratégie sur des rendements théoriques trop élevés.
Côté défisc avez-vous identifié des solutions avec une renta valable ou bien l’avantage fiscal est-il dissout dans le prix?
La défisc n’est pas un objectif. La priorité doit être la qualité de l’investissement sous-jacent.
Aujourd’hui, le plus accessible et probablement le plus attrayant est de se faire construire soi-même son PINEL.
Sachant qu’il ne sera plus permis de construire une maison pour investir en loi Pinel au 01/01/2021, seuls les bâtiments d’habitation collectifs seront éligibles.
Messieurs, vous arrive-t-il de proposer l’expatriation à vos clients ?
Ou l’investissement à l’étranger ?
Celà fait-il partie de vos formations ?
A titre personnel, je ne conseille jamais l’expatriation et lorsque l’on me sollicite, ma réponse est toujours la même : Acceptez vous de ne plus voir vos enfants et garder vos petits enfants le mercredi ou pendant les vacances ?
Le plus souvent, la réponse est sans appel : On reste en France !
C’est ça l’idée des projets de vie prioritaires sur l’hyper-optimisation fiscale.
C’est ça la simplicité. Pas besoin de faire de grandes stratégies si vous n’êtes pas capables d’assumer à long terme les conséquences de ce choix fiscal.
Je pourrais facturer des milliers d’euros pour étudier la question. Mais, pourquoi perdre du temps (et de l’argent) avant même de vérifier la pertinence des fondamentaux qui accompagneront la stratégie.
GF, vous oubliez que l’avion ne coûte pas cher entre certaines destinations européennes et la France. Deux heures d’avion pour aller de Marseille à Faro, quand il en faut 10 en voiture ou en train pour rejoindre les marches de Bretagne 😁.
Et l’expat peut-être aussi un projet de vie. Après tout, les Allemands ou les brits ont colonisé des pans entiers de Méditerranée, les Français s’y mettront peut être à leur tour ?
Bonjour Adnstep,
Je crois que le meilleur conseil à donner à vos clients est de leur parler d’abord de l’exit tax et de leur présenter ce mécanisme fiscal relativement dissuasif dans bien des situations.
Ensuite, vous pourrez peut-être leur proposer une expatriation de manière éclairée et avisée ou, à tout le moins, les aiguiller vers des solutions leur permettant, un peu plus tard, d’envisager une telle expropriation sans que se faire trop racketter par le fisc français en passant à la caisse en sortant.
Cordialement,
Erratum : dans mon dernier message ci-dessus, il convenait évidemment de lire en fin de dernière phrase, » expatriation » en lieu et place d’ » expropriation « . Lapsus très révélateur tant le mécanisme de l’exit tax relève du domaine du confiscatoire… 😉
Il me semblait pourtant que l’exit tax ne touchait que les patrimoines les plus élevés, que ceux-ci savaient s’en prémunir, et que finalement elle rapportait peu.
Mon Cher Adnstep,
Je me permets de vous renvoyer à l’article 167 bis du code général des impôts et notamment la 2nde condition relatives au plus-values latentes sur valeurs mobilières détenues par le contribuable : ou bien ils représentent au moins la moitié des bénéfices de la société émettrice, ou bien leur valeur globale excède 800 000 €.
Autrement dit, si leur valeur est inférieure ou égale à 800 000 €, l’exit tax sur la PV latente est due s’ils représentent au moins la moitié des droits dans les bénéfices sociaux.
Cordialement,
Oui, certes. Mais :
– combien de personnes sont-elles concernées ?
– cela représente quel pourcentage des candidats expats ?
– combien est ce que ça rapporte (ou coûte) à l’état ?
– et surtout : que proposez-vous à vos clients pour l’anticiper ?
Cher Adnstep,
Le plus simple, c’est de vendre les titres, payer sa flat tax (30 %) ou opter pour le barème progressif par tranches de l’IRPP afin de bénéficier d’un abattement pour durée de détention de 50 %, 65 % ou 85 % (abattement renforcé) avec le cash résultant du produit de cession.
Attention : l’abattement pour durée de détention ne vise que l’assiette de l’IRPP et non des prélèvements sociaux (17,2 %).
Une fois que tout cela est débouclé, prendre son cash et s’expatrier.
Vous l’aurez compris, ce n’est pas si simple d’y échapper…
Cordialement,
Bonjour Monsieur Fonteneau,
La simplicité c’est bien mais évitons toutefois de tomber dans le simplisme car nous manipulons des concepts et des objets fiscaux complexes, surtout en matière de dispositifs de faveur vs les conditions à remplir.
Ceci afin d’éviter des lendemains qui déchantent à nos clients et à nous-mêmes.
J’ajouterais aussi au rang des qualités requises l’humilité et le travail.
Cordialement,
Bonjour,
Il me plaît d’entendre ce language car c’est celui que j’ai prôné pendant 44 ans de travail. Et mes clients sont restés fidèles, leurs enfants aussi. Aujourd’hui retraitée, ce sont des amis à qui je donne encore des éclaircissements sur les obscures règles fiscales et juridiques. Internet aide beaucoup à déchiffrer mais trop d’informations tuent l’information. Une règle générale ne peut pas s’appliquer à tout le monde. Je pars vivre à l’étranger et peut-être que je m’intéresserai à ce qui se fait ailleurs. bonne continuation!
suivre
onjour
Partir à l’étranger relève des cas individuels, de sa propre mentalité, de ses capacités d’adaptation, des connaissance des langues, et il faut que le gain soit important.
il faut aussi un pays d’accueil agréable, plus agréable que le notre…
Enfin il faut que sa femme soit d’accord, ce qui n’est pas gagné !!!
« Enfin il faut que sa femme soit d’accord, ce qui n’est pas gagné !!! »
C’est là qu’est l’os 😁
Il vaut également mieux être en bonne santé ou choisir un pays bien équipé médicalement. Peu de pays, on la couverture de soin (économiquement parlant en rapport qualité / prix payé) de la France, payée par son système de sécurité sociale.
En effet, l’expatriation nécessite plus de six mois par an hors de France. Mais au niveau fiscal, en fonction des accords bilatéraux, certains impôts pourraient quand même être dus en France.
Si l’on met de côté ce qui a été dit plu haut, qui est fondamental et qui concerne d’une manière générale le mode vie hors de France, le sujet technique est complexe car il est nécessaire
– de prendre en considération non seulement les règles fiscales liées à la notion de résidence qui ne se limite pas la notion des « 180 » jours qui sont résiduels dans la définition visée à l’article 4B du CGI.
– d’être en mesure d’analyser la convention fiscale avec la France s’il en existe une, ce qui n’est pas à la porté du premier Conseil venu,
– D’intégrer les conséquences civiles en matière de régimes matrimoniaux et de succession ce qui là aussi est d’une belle complexité.
Après, éventuellement, on peut faire ses valises…
Malheureusement même une stratégie parfaite n’est pas un gage de réussite .
Qui avait anticipé l’augmentation de CSG de 1,7% en 2017 ?
Qui avait anticpé la loi Alur qui a permis aux syndics d’augmenter leurs tarifs de 15%?
Qui avait anticipé la baisse à un mois de la caution locative ?
Qui anticipe les futurs décrets sur les obligations de travaux liés aux éonomies d’énergie dont le fameux forfait Alur de 5% mini non récupoérable en cas de vente en est un bel exemple ?
Qui avait anticipé la flat tax siur les revenus mobiliers qui aurait peut-être modifié votre stratégie d(in,vestissement par rapport à l’immobilier locatif
Il suffit d’ouvrir les yeux pour bien comprendre que l’investisseur locatif est considéré comme le bon pigeon à plumer par tous les politiques .
Une bonne stratégie doit aussi prendre en compte la façon dont les politiques considèrent l’immobilier
Un placement peu liquide donc facilement taxable