Cela ne fait aucun doute pour ceux d’entre nous qui réalisent actuellement des travaux d’entretien, réparation ou d’amélioration de leur logement : Le coût des travaux explosent (et les délais s’allongent).
L’INSEE vient de publier les chiffres du premier trimestre 2022, c’est à dire avant les conséquences de la guerre en Ukraine.
Le constat est sans appel (et sans surprise) :
« Au premier trimestre 2022, les prix des travaux d’entretien-amélioration des bâtiments (IPEA) accélèrent fortement (+2,9 % sur le trimestre, après +1,9 % au quatrième trimestre 2021 et +1,3 % au troisième). La hausse est vive dans les travaux de plomberie, d’installation de chauffage et de conditionnement d’air (+4,9 % après +2,5 %), de menuiserie (+3,7 % après +2,9 %), de couverture (+2,7 % après +2,0 %) et dans les autres travaux de construction spécialisés (+2,6 % après +0,8 %).
La hausse reste un peu plus modérée dans les travaux de plâtrerie (+2,2 % après +1,5 %), d’installation électrique (+2,2 % après +1,7 %), de revêtement des sols et des murs (+2,1 % après +1,0 %) et dans les travaux de peinture et de vitrerie (+1,4 % après +0,7 %).
Enfin, les prix ralentissent dans les autres travaux d’installation (+0,8 % après +1,7 %).
Augmentation de 8,3 % sur un an
Sur un an, les prix des travaux d’entretien-amélioration des bâtiments augmentent de 8,3 % au premier trimestre 2022, après +6,8 % au trimestre précédent.La hausse des prix sur un an est du même ordre de grandeur pour les travaux dans le secteur résidentiel (+8,4 %) et pour ceux dans le secteur non-résidentiel (+8,3 %).
Les prix accélèrent pour tous les types de travaux : la hausse est vive dans les travaux de menuiserie (+13,1 % après +12,0 %), de plomberie, d’installation de chauffage et de conditionnement d’air (+11,2 % après +6,7 %), et de couverture (+11,2 % après +10,7 %) ; elle est moins marquée pour les travaux d’installation électrique (+6,9 % après +6,2 %), de plâtrerie (+6,9 % après +6,2 %), dans les autres travaux de construction spécialisés (+5,7 % après +5,3 %), dans les travaux de revêtement des sols et des murs (+5,1 % après +3,7 %) et ceux de peinture et de vitrerie (+3,5 % après +2,7 %).La hausse est plus contenue dans les autres travaux d’installation (+1,6 % après +0,5 %).
Indice des prix d’entretien-amélioration des bâtiments (IPEA) – premier trimestre 2022
Il ne fait aucun doute que ces chiffres devraient poursuivre leur ascension au second trimestre 2022 avec le début de la guerre en Ukraine.
Une augmentation du coût des travaux qui encourage les candidats acquéreurs à négocier leur prix d’achat
Cette puissante augmentation du coût des travaux de rénovation pèse sur la dynamique du marché immobilier et notamment sur les biens acquis avec de lourds travaux à réaliser.
Les candidats acquéreurs dont le budget d’achat comprend l’acquisition de l’immeuble + les travaux indispensables perdent du pouvoir d’achat. Ils sont tentés de négocier le prix d’achat à la baisse pour faire compenser la hausse du budget travaux.
De surcroît, au-delà de cette question du coût des travaux, l’allongement des délais avant réalisation des travaux ajoute un frein supplémentaire
Bref, les biens immobiliers avec beaucoup de travaux deviennent plus difficile à vendre, notamment dans les zone les moins tendues. Une baisse de prix sera parfois nécessaire pour réduire les délais de vente.
Mais surtout, une augmentation des coûts des rénovations et de construction qui renchérit la valeur refuge de l’immobilier
Si les biens avec travaux perdent en attractivité du fait du renchérissement des travaux, tous les autres biens immobiliers voient leur valeur refuge augmenter au rythme du renchérissement des travaux.
En effet, comme nous vous l’expliquons dans notre livre « Investir dans l’immobilier » ou à l’occasion de nos visio-patrimoniales dédiées à l’immobilier locatif, le prix d’un bien immobilier est la somme de deux valeurs :
- La valeur fondamentale de l’immobilier, la valeur refuge, c’est à dire le prix de reconstruction du logement majoré du coût des améliorations ou d’une vétusté lié à l’usage ou l’évolution des normes ;
- La valeur spéculative d’un bien immobilier, fruit de la confrontation de l’offre et de la demande, du niveau général des taux d’intérêt, …
Si la valeur spéculative, une forme de goodwill immobilier, est sous pression baissière dans ces périodes de forte hausse des taux d’intérêt, la valeur refuge de l’immobilier augmente elle fortement avec l’inflation et la puissante hausse du coût de construction et de rénovation.
Un bien immobilier stock du temps de travail et des matières premières transformées. L’inflation, n’est rien d’autre que la hausse de la valeur de ce stock, et donc de la valeur de la valeur fondamentale de l’immobilier.
Bien évidemment, cette augmentation de la valeur refuge n’a pas le même impact partout en France :
- Dans certaines régions, là ou les prix sont les plus élevés, la valeur spéculative représente une portion très majoritaire du prix totale de l’immobilier. La hausse du prix de construction et de rénovation aura un impact faible sur l’évolution future des prix, davantage sensibles à la hausse des taux d’intérêt ; Le coût de construction d’un logement est plus ou moins le même partout en France.
- Ailleurs, le prix de l’immobilier est principalement constitué de la valeur refuge ; La valeur spéculative y est très faible. Dans ces régions, le renchérissement du cout de construction a un impact fort sur la hausse des prix de l’immobilier.
A suivre.
Juste une petite remarque.
Quid de la valeur Fondamentale et Spéculative des logements de Détroit (USA) en 2008 ???
Banlieues de Détroit en 2008/2009/2010
Valeur spéculative court-terme = 0 (beaucoup d’offre et plus aucune demande)
Valeur spéculative long-terme = (plus ou moins) la valeur du terrain
Valeur fondamentale court-terme = proche de zéro car qui veut vivre dans un environnement sans pompiers, sans police, sans école, sans ramassage des ordures (la ville ayant stoppé tous ces services pendant la crise)
Valeur fondamentale long-terme: même aujourd’hui en 2022 la question se pose encore pour les banlieues les + éloignées du centre ville…
Cet article est clair comme du jus de chique.
@ Crapouillot,
Je dirais que cet article est hors sol et caricatural .
Il emprunte le mode de déduction univoque pseudo-rationnelle cher à Guillaume Fonteneau et que l’on retrouve sur nombre de sujets .
L’exemple flagrant :
le TLT va se développer ===> donc fin des bureaux ===>donc tsunami sur les SCPI
sauf qu’il y a une multitude d’autres facteurs négligés qui agissent dans des directions différentes, voire antagonistes, de sorte que la résultante n’est pas ce qui est ainsi déduit comme étant prévisible. Il ne faut donc pas s’en étonner, il faut tout simplement revoir le mode de raisonnement et l’approche dans sa globalité !
Ici c’est : le prix des matériaux va augmenter, ====> donc la valeur refuge de l’immobilier logement va augmenter ……
mais pour d’autres raisons elle va diminuer dans le même temps ……..donc, elle va augmenter ou diminuer ??
Vous avez raison, c’est clair comme du jus de chique ! Evidemment !
Il est sûr que si les Experts qui réalisent les expertises pour les SCPI, pour les actifs immobilisés ( machines, immeubles) des grosses entreprise dans l’optique notamment d’appliquer les nouvelles normes comptables en matière d’amortissement (par composants) procédaient de la sorte pour leurs évaluations, en ne considérant qu’un aspect, les évaluations ne seraient guère fiables ….!.
En langage mathématique, le prix des logements PL , avec travaux ou sans travaux , est une fonction F d’un très grand nombre de variables, x1 à xn indépendantes, dont les variations agissent sur le résultat global dans des sens divers:
PL = F(x1, x2…..xi……xn)
En aucun cas vous ne pouvez tirer quelque conclusion de l’étude de la fonction F en ne prenant en compte qu’une seule variable xi et en négligeant/ignorant les autres .
Il faut considérer tout à la fois le rapport offre/demande, le télétravail, l’éloignement de la ville , le coût élevé des matériaux, l’augmentation des taux d’intérêts, l’augmentation des taxes foncières, etc ….etc……etc …..etc ….et si , comme le DEMON de LAPLACE vous êtes capable de connaître, d’intégrer et de combiner l’influence de toutes les variables , alors , et seulement dans ce cas , vous pourrez tirer des conclusions ayant quelques chances d’être en prise avec le réel.
Autant dire que ce genre d’exercice relève davantage de l’élucubration, à moins de disposer de base de données, de modèles mathématiques et d’outils de calcul comme c’est le cas de l’IEIF par exemple, pour mener des « études multi-factorielles sur divers sujets….
et encore ….. !
Sachant de plus que DEMAIN sera fait de SURPRISES ( = la part du HASARD ) encore et toujours……
J’ai oublié : quid si l’ancien trotskiste MELENCHON a la majorité à l’Assemblée nationale ??
PL = F(x1, x2…..xi……xn)
J’ajouterais même, histoire de complexifier, que chaque variable a un poids différent.
PL = f(pixi)
L’approche de GF me rappelle celle de mes professeurs de physique. Quand c’est trop complexe, on étudie un sous ensemble moins complexe.🙂.
Quand à Merluche, il attend toujours qu’on lui réponde au téléphone, comme Claude François.
@ adnstep
Si un patient ayant une bonne hygiène de vie, sportif , a de bons résultats d’examen cardio-vasculaires, vous en déduisez que son espérance de vie est importante.
Mais, si un autre examen décèle un cancer du poumon, la conclusion sera totalement différente .
Transposer aux prix de l’immobilier versus :
a) augmentation des prix des matériaux
b) inflation, taux d’intérêts, crédits
sans oublier plein de choses., dont les surprises que réserve l’avenir ….
Seule une analyse en fonction de l’ensemble des variables , à supposer que l’on sache faire (ce qui suppose de pondérer les variables !) permettrait de tirer une conclusion.
Autant dire que le début de la sagesse est de se dire comme dans la chanson de Jean GABIN ( ce n’est pas cloclo cette fois-ci !) : ce que je sais, c’est que je ne sais rien , surtout s’agissant de l’avenir !
Alors, quelle(s) conclusion(s) en tirer en matière d’investissement , quelle stratégie en UNIVERS INCERTAIN ?
A chacun les siennes ….mais de préférence qu’elles ne soient pas fondées sur l’ ILLUSION de savoir !
Il faut savoir gérer en univers incertain , il y a pour cela des outils, des stratégies ….
[…] Source Le Blog Patrimoine […]