Dans le monde de la gestion de patrimoine, il y a un adage qui ne se dément pas. La première génération crée, la seconde génération développe et la troisième génération détruit.

La première génération, c’est la génération qui part de rien. La première génération a faim de réussite, elle est pauvre, elle a tout à construire. La première génération, ce sont nos grands-parents. Agriculteurs pour 75% d’entre eux, nos grands-parents sont nés entre les deux guerres. Pauvres, ils sont nés avec rien d’autre que leur force de travail, et la nécessité de se remonter les manches pour manger. Adolescence ou jeune adulte pendant la guerre, ils ont passé leur vie active dans la guerre et surtout dans la reconstruction après la destruction totale. Plus pauvre que pauvre, ils avaient tout à reconstruire. L’espérance était énorme tant le désastre était grand. Une génération heureuse qui sait ce que signifie manquer et qui sait donc le bonheur de se contenter de ce qu’elle possède. Une génération qui a fait beaucoup d’enfants. Des enfants qui étaient l’espérance.

La seconde génération, c’est la génération qui fait grandir ce qui a été créé par la première génération. La première génération a semé les graines. La seconde génération les a fait grandir. La seconde génération a vu ses parents travailler beaucoup, manquer, devoir travailler beaucoup pour nourrir sa famille. La seconde génération a été élevée dans la culture du travail. La seconde génération, c’est les enfants nés dans l’après guerre qui a pleinement profité des fruits des 30 glorieuses de la reconstruction. La seconde génération est devenue riche par l’énorme travail accompli sur les fondations construites par la première génération. Beaucoup de travail, plaisir à travailler, réussite de la reconstruction… mais aussi, légèreté et besoin de profiter qui vient avec l’aisance financière. Cette seconde génération, c’est la génération qui réussit grâce à la culture du travail. Ils ont grandi avec des parents qui n’avaient rien, qui ont manqué et qui ont beaucoup travaillé pour manger. Cette seconde génération aura aussi besoin de profiter de sa réussite. Ils ont vu leurs parents travailler toute leur vie, ils ont aussi à cœur de profiter de leur réussite. Une génération heureuse qui a le bonheur de la réussite par le travail, mais qui profite de sa réussite dans la consommation et les loisirs.

La troisième génération, c’est la nôtre, la mienne. Né dans les années 80, nous sommes les petits enfants de la première génération, les enfants de la seconde génération. Une génération qui a grandi dans la réussite de la seconde génération. Une génération qui n’a pas souffert du manque, qui a bénéficié d’une forme d’abondance et du fruit de la réussite des deux générations précédentes. Une génération qui a fait des études et qui n’a plus faim de réussite par le travail. Une génération qui ne travaille plus pour manger et se sortir de la pauvreté, mais une génération qui travaille pour se développer intellectuellement, pour trouver du sens, pour être heureux, avoir du temps pour soi, faire du sport et partir en vacances. Une génération pour laquelle le travail n’est plus une nécessité absolue pour manger, mais juste un outils au service de son développement personnel. Une génération de loisir. Une troisième génération d’héritier qui n’a pas suffisamment faim pour travailler. Une génération malheureuse, sans espérance, qui tellement dans l’abondance qu’elle n’est plus capable de s’en rendre compte. Une génération d’héritier qui s’autodétruit. Une génération qui ne fait plus d’enfant.

Aujourd’hui, nous sommes en 2024 et la troisième génération prend le pouvoir.

Âgée de 40 ans, cette dernière génération arrive au pouvoir. Ils rêvent vacances, développement personnel, consommation différentes, croissance économique respectueuse, …

Une génération pour laquelle le travail est accessoire.

Une génération qui se sent enfermée dans sa vie « métro, boulot, dodo », qui ne rêve plus d’accession professionnelle et de réussite, mais qui rêve voyage, yoga et d’arrêter de travailler pour enfin avoir du temps pour soi….mais une génération qui doit suivre le rythme imposé par la productivité énorme de nos sociétés.

Une génération qui ne veut plus travailler comme avant, mais une génération qui s’impose un rythme de travail dingue.

Bref, une génération malheureuse qui rêve de développement personnel, mais que l’on enferme dans une productivité incroyable.

Il en découle une génération en burnout !

Une génération qui est en train de créer un nouveau monde, une nouvelle société. Voilà, 70 ans après la fin de la guerre, nous avons (enfin) réparé les dégâts de la destruction.

Il nous faut maintenant inventer cette société dans laquelle tous retrouveront l’espérance. Il faut sortir de ce burnout sociétal.

Certains affirmeront qu’il faut détruire pour mieux reconstruire et qu’il faudrait donc un effondrement ou une guerre pour permettre à chacun de retrouver l’envie d’être heureux, d’autres optimistes essaieront de trouver d’autres voies.

Je fais naturellement partie de cette seconde voie.

Cette troisième génération, et les enfants de la quatrième génération qui viennent sont en train de construire une nouvelle société.

La perception du travail va évoluer, la consommation va changer, nos espérances vont être différentes… et nous allons progressivement sortir de ce burnout sociétal.

À court terme, nos sociétés développées s’endettent excessivement pour s’adapter à cette nouvelle donne sociétale. La dette, c’est le prix de l’adaptation ou de la reconstruction.

À long terme, le capitalisme va devoir s’adapter. L’intelligence artificielle et la robotisation des process de production vont nous libérer, la retraite va progressivement devenir un concept obsolète, et nous allons retrouver le bonheur de la conscience d’une belle vie.

Aujourd’hui, nos sociétés sont crispées autour de la question de la retraite. Il s’agit pourtant d’un concept obsolète. L’homme est fait pour travailler toute sa vie. L’idée de devoir arrêter de travailler à 65 ans est l’idée d’une usure par l’excès de travail physique.

  • Dans une société toujours plus robotisée, pourquoi arrêter de travailler à 65 ans ? ;
  • Dans une société dans laquelle le travail est source d’épanouissement et de développement personnel, pourquoi arrêter de travailler à 65 ans ? ;
  • Pourquoi ne pourrions-nous pas envisager d’adapter nos carrières à l’évolution de la vie. Pourquoi pas travailler à 80% à partir de 60 ans, puis à 50% à partir de 65 ans, puis 30% à 70 ans. N’est-ce pas là l’avenir d’une société qui retrouve le bonheur de travailler dans un travail source d’épanouissement ?
  • Pourquoi devrions-nous exercer le même métier toute notre vie ? Pourquoi les études faites entre 15 et 22 ans devraient déterminer notre valeur ajoutée pour les 50 années qui suivent ? N’est-ce pas là une vision étriquée du travail et de la valeur qu’une personne peut apporter ?

Bref, il nous faut apprendre à sortir du cadre, réinventer notre société pour sortir du burnout qui rend malheureux toute la société.

Nous y sommes ! C’est difficile, mais nous sommes en train de le construire. L’avenir est radieux. Nos enfants auront une belle vie 😉

À suivre.

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