Le métier de conseiller en gestion de patrimoine est une hérésie. Un métier qui ne devrait pas exister tant gérer votre patrimoine est en réalité d’une extrême simplicité.
Pourtant, l’industrie de l’épargne et de la finance n’a de cesse de vous faire croire qu’il s’agit d’une matière complexe ; Une complexité qui n’est autre qu’un argument marketing pour justifier des marges exagérées et un modèle économique construit autour de la captation de richesse pour une valeur ajoutée particulièrement limitée.
Gérer son patrimoine n’est qu’une question de bon sens et de satisfaction des projets de vie.
Gérer son patrimoine, c’est travailler pour obtenir un revenu du travail (salaire ou rémunération du chef d’entreprise) qui permet de faire vivre sa famille et financer des projets de vie à court, moyen et long terme.
Pour financer ces projets de vie, les fruits du travail ne seront pas intégralement dépensés dans le financement de la vie du quotidien. Régulièrement, le fruit de votre travail non consommé immédiatement pourra être « mis de côté » pour être consommé ultérieurement.
Il s’agit simplement de préparer le financement de ces projets de vie importants qui jalonneront votre vie :
- Achat du foyer de la famille ; C’est l’acquisition de la résidence principale ;
- Financement des études des enfants ;
- Achat de la résidence secondaire ;
- Accompagnement des enfants lors de leur installation dans la vie ;
- Préparation d’une retraite avec un niveau de revenu à la hauteur des besoins de consommation ;
- Anticipation de la dépendance et d’une fin de vie onéreuse mais digne ;
- …
Comme vous le constatez, l’accumulation de patrimoine pour le plaisir d’accumuler (avarice ?) ou encore l’économie d’impôt ne sont pas des projets de vie. Accumuler et payer moins d’impôt ne sont en réalité que des moyens au service d’un objectif supérieur.
La première étape pour bien gérer votre patrimoine est donc de comprendre quels sont vos projets de vie. Sans projet de vie, il n’est pas possible de mettre en place une gestion de patrimoine cohérente.
Lors de mes rendez-vous de consultation patrimoniale, l’une de mes premières questions est souvent : « Pourquoi voulez vous investir ou améliorer la gestion de votre patrimoine ? Quel est votre objectif ? »
Il s’ensuit une méthode que l’on peut comparer à la maïeutique (méthode suscitant la mise en forme des pensées confuses) pour réussir à identifier ces projets de vie dont vous n’avez pas toujours parfaitement conscience.
Au-delà des projets de vie, la nécessité de dégager des revenus du travail qui ne seront pas consommer.
Comme expliqué ci-avant : Les fruit du travail (salaire ou rémunération du chef d’entreprise) ne sont pas tous consommés pour les dépenses du quotidien ; Celui qui serait incapable de ne pas consommer l’intégralité de son revenu ne pourra espérer se constituer un patrimoine.
Se construire un patrimoine repose sur votre capacité à ne pas consommer l’intégralité de votre revenu :
- Soit en adoptant un niveau de consommation réduit si la rémunération de votre travail est modeste ;
- Soit en travaillant beaucoup afin de dégager un niveau de revenu suffisamment élevé pour vous permettre un train de vie élevé … tout en état capable de mettre de l’argent de côté régulièrement.
A la base de toute construction patrimoniale, il y a le travail. Le travail est au cœur de tous les patrimoine. Certains seront des héritiers, ils profiteront des fruits du travail de leurs ancêtres, et devront souvent travailler ardemment pour réussir à maintenir et/ou valoriser ce travail ancestral.
Sans travail et sans capacité à ne pas consommer l’intégralité du fruit du travail, il ne peut y avoir de patrimoine. Ce n’est pas plus compliqué que cela.
En synthèse :
Étape 1 : Identifier les projets de vie ;
Étape 2 : Identifier les moyens que l’on peut affecter à la satisfaction de ces projets de vie. Combien pouvez vous mettre de côté tous les mois ? .
Se construire un patrimoine, c’est investir ses revenus excédentaires dans l’économie
Étape 3 : Investir les excédents de revenu dans l’économie afin de capter son inexorable croissance.
Si vous faites partie des adeptes de la décroissance et/ou de l’effondrement, vous ne pourrez pas vous construire un patrimoine car votre priorité sera d’investir dans votre capacité à manger lorsqu’il n’y aura plus rien et que le droit de propriété sera remis en cause. Vous allez donc devoir à apprendre planter des pommes de terre et trouver un point d’eau potable ; L’autarcie et le survivalisme seront vos projets de vie. Vous ne pouvez raisonnablement envisager d’investir dans une économie dont vous prédisez l’effondrement.
Évidemment se construire un patrimoine suppose d’avoir confiance de le système économique pour poursuivre son inévitable croissance.
Il existe en effet deux solutions pour investir vos revenus excédentaires dans l’économie :
- Acheter des actions, c’est à dire des parts des entreprises qui seront à l’origine de la croissance économique et en fera profiter ses propriétaires, soit sous forme de dividendes ou de valorisation ;
- Acheter un bien immobilier dont les caractéristiques suivent mécaniquement la dynamique économique. Inflation, croissance économie, taux de chômage, … sont autant de facteurs qui permettent de suivre la dynamique économique.
Cependant, investir dans l’économie suppose d’investir à très long terme ; Il s’agira de limiter le risque d’une croissance économique inexorable… mais qui n’est pas toujours linéaire.
En permanence, vous devez être capable de ne pas avoir besoin de vos investissements durant les 15 prochaines années.
Pour vous prémunir de ce risque, et afin de gérer le stress de la volatilité, vous serez probablement contraint de conserver un volant de trésorerie important, non rémunérée, mais disponible à tout moment, qui permettra d’assurer le financement serein de vos projets de vie à court et moyen terme.
Tout le reste me semble n’être que blabla et complication inutile.
ps : Je vous donne rendez-vous, Vendredi prochain, 20 Mai 2022 à 12h, pour parler de tout ces sujets lors d’une nouvelle visio-patrimoniale : « Améliorer le rendement de votre épargne & de vos assurance-vie face à l’inflation ».
Vous êtes des milliers à accumuler des sommes folles sur vos placements bancaires (PEL, livret) ou sur le fonds euros de vos assurance-vie. Face à l’inflation, ces placements vous appauvrissent !
Pendant 1 heure, nous allons travailler sur les stratégies que vous devez adopter vous changer tout cela et arrêter de perdre de l’argent !
A suivre.
Excellent article, je me permets de le dire sans ambages ni retenues, mais, il y a toujours un mais, il répond comme beaucoup de choses au principe de Pareto.
Que vous connaissez tous.
Je ne vais pas commenter le bon, aucun intérêt, c’est parfait, voyons donc le méchant.
« Celui qui serait incapable de ne pas consommer l’intégralité de son revenu ne pourra espérer se constituer un patrimoine. »
C’est faux, archi faux, vous avez oublié l’emprunt.
Et j’ai au moins une expérience, la mienne: à la tête d’un patrimoine confortable, j’ai toujours consommé la totalité de mes revenus.
Je n’ai jamais accepté de laisser un centime aux intermédiaires.
« Si vous faites partie des adeptes de la décroissance et/ou de l’effondrement, vous ne pourrez pas vous construire un patrimoine car votre priorité sera d’investir dans votre capacité à manger »
C’est également incorrect, ou incomplet, bref c’est pas exact.
Je suis adepte de la décroissance durable mondiale et je me suis construit un patrimoine.
à ce niveau intervient ce que vous Guillaume avez toujours refusé d’admettre, la différence entre placement et investissement.
Cette confusion entraine ce genre de propos.
Pareto, la brute vous le certifie ! 😉
Comment remboursez vous vos crédits ? Avec quels revenus ?
Salut Guillaume
C’est vrai que je ne l’ai pas rappelé, mais vous savez vous que c’étaient mes locataires qui payaient mes crédits ….. et mon huile de coude
Tiens maintenant que j’y pense, dans votre texte, je n’ai pas relevé de rapports, rendements TRI et autres choses de ce genre! Un progrès ou vous avez oublié? 🙂
Le mot essentiel « mon huile de coude ». N’est ce pas du « travail » ?
Je ne vous ai pas parlé de Pareto? et de « Je ne vais pas commenter le bon, aucun intérêt, c’est parfait, »
Je me suis juste permis de mentionner l’oubli de l’emprunt
Non, le mot principal est bien emprunt, car sans emprunt pas d’huile de coude!
Et je me dois de compléter : Sans travail, pas de crédit.
Le cercle vertueux.
Quand vous consommez tout ce dont vous disposez, le travail seul ne vous permet pas d’investir.
Alors qu’un quidam qui ne veut pas lever le petit doigt peut investir (mal je l’accorde)
mais vous avez raison, parfois difficile de dire qui est l’œuf
Au fait et ces ratios? 🙂
Bonjour,
merci pour vos apports.
Vous évoquez la » « décroissance durable mondiale ». En pratique, comment cela va-t-il se matérialiser selon vous ?
merci
Bonjour,
merci pour vos apports.
Vous évoquez la » « décroissance durable mondiale ». En pratique, comment cela va-t-il se matérialiser selon vous ?
merci à vous
C’est un rêve, malheureusement!
C’est simple, le PIB mondial doit baisser, soit des PIB de pays « pauvres » doivent augmenter et celui des pays « riches » doit diminuer.
Je ne dis pas comment, seulement que …
Avec un espace fini, ça arrivera obligatoirement un jour, ou ……
Le PIB, c’est la somme des salaires distribués. Il suffit que la monnaie perde de sa valeur pour que les PIB baissent (en valeur réelle) alors que leur valeur monte (illusoirement)
Oui mais ça c était avant! Aujourd’hui si vous trouvez un investissement immobilier qui vous paye la totalité de vos crédits c est impossible!
Bonjour,
Vous écrivez « Je n’ai jamais accepté de laisser un centime aux intermédiaires. » et vous parlez d’emprunt …
Si vous empruntez, l’organisme de crédit se rémunère via les intérêts que vous versez.
Donc vous laissez quelques (des milliers) centimes aux intermédiaires.
Vous n’avez peut-être pas l’impression de payer ce service si c’est couvert par les loyers de votre locataire … mais en réalité, vous payez bien l’intermédiaire.
Débat intéressant!
Qui me rappelle ma jeunesse 🙂
« mais en réalité, vous payez bien l’intermédiaire. »
C’est vrai, mais si vous avez lu mes propos, vous devez savoir que j’ai toujours été déficitaire avec mes banques.
C’est une position philosophique, pour l’instant sans intérêt particulier, nous verrons en ce qui concerne l’avenir.
« Si vous faites partie des adeptes de la décroissance et/ou de l’effondrement, vous ne pourrez pas vous construire un patrimoine car votre priorité sera d’investir dans votre capacité à manger lorsqu’il n’y aura plus rien et que le droit de propriété sera remis en cause. Vous allez donc devoir à apprendre planter des pommes de terre et trouver un point d’eau potable ; L’autarcie et le survivalisme seront vos projets de vie. Vous ne pouvez raisonnablement envisager d’investir dans une économie dont vous prédisez l’effondrement. »
Si le monde était aussi binaire que vous le dites, ça se saurait depuis longtemps et au final il n’y aurait que des riches et des pauvres !!!
« et au final il n’y aurait que des riches et des pauvres !!! »
Vous avez raison, avec la croissance c’est bien ce qu’il se passe!
Je n’ose pas répéter l’histoire du bol de riz
« Au-delà des projets de vie, la nécessité de dégager des revenus du travail qui ne seront pas consommer. »
en fait : consommés….
payé ou à payer ce n’est pas la même chose
cela me semble pourtant plus simple que la gestion de patrimoine