-Un édito écrit par Julien Bonnetouche, notre lecteur passionné de la matière patrimoniale –
Les lecteurs du blogpatrimoine ont conscience d’être quelque peu privilégiés dans la mesure où ils possèdent un patrimoine pour la plupart d’entre eux, sous la forme de résidence principale, d’immobilier locatif ou encore d’un épargne débordante sur les contrats d’assurance-vie.
Mais si 65 % des français sont propriétaires, combien partagent la propriété de leur maison avec l’organisme de prêt ?
Et puis n’avons nous pas appris, avec la «prime inflation» de 100€ que 38 millions de français gagnaient moins de 2000€/ mois ? Ça fait beaucoup ! et cela ne leur laisse pas une grande marge de manœuvre pour économiser, sous une forme ou une autre.
Malgré tout, la bonne tenue des marchés financiers, ainsi que des prix de l’immobilier, y compris provincial, peut donner le sentiment d’une sorte d’enrichissement, apportant un soulagement certain dans un univers de revenus assez peu dynamiques comme nous allons le voir.
« 20 % des gens possèdent 80 % des richesses ».
« La mondialisation bénéficie à 20 % des gens qui sont des anywhere alors que 80 % qui sont des somewhere n’en bénéficient pas ».
Cette loi empirique des 80/20 que j’ai moi même souvent reprise à mon compte reste sans doute valable à l’échelon mondial, mais semble de moins en moins vérifiable pour notre pays.
Tout commence avec l’euro, ou plus exactement il y a 30 ans avec Maastricht.
Et avec un mensonge d’État, il faut bien le dire, nous assurant que la monnaie unique nous rendra plus forts,
Alors que cela signifiait une perte de souveraineté et notre inféodation à l’Allemagne, puisque ce sont les allemands qui ont les sous.( ils ne les avaient pas à l’époque de la réunification, mais il était évident que cela viendrait).
Mais ce n’est pas l’essentiel :
L’essentiel est la surévaluation de l’euro, pour les pays du sud globalement, (en même temps qu’une sous-évaluation pour l’Allemagne) rendant notre industrie non compétitive, et entraînant la délocalisation massive qui s’en est suivie.
Pas étonnant donc, que nous subissions un appauvrissement général.
Il y a un autre mensonge d’État permanent : le calcul de l’inflation.
L’INSEE, organisme d’État, ne prend pas en compte le prix du logement dans ses calculs d’inflation.
0 % pour les propriétaires ou accédants, considérant que c’est un investissement.
6 % pour les locataires sans raisons claire.
Alors que la réalité tourne pour tous, autour de 30 % des revenus, et cela s’est trouvé accentué ces 20 dernières années avec l’augmentation des prix de l’immobilier.
Le deuxième biais de calcul de l’INSEE est celui de la minoration du prix des objets manufacturés en fonction des progrès technologiques qu’ils contiennent :
Exemple :
un rasoir 2 lames coûte x
un rasoir 4 lames coûte 2x (à peu près)
Mais comme il y a un progrès technologique on va ramener son prix à x, et le comptabiliser comme tel.
Or, comme nous le savons tous, un rasoir 2 lames et un autre 4 lames rendent à peu près le même service…..
Cette règle est généralisée à l’ensemble des objets que nous consommons.
Il a été calculé que ce seul mécanisme correspondait à une inflation de 1 à 2 %/an.
Le résultat cumulé de tous ces facteurs, a modifié progressivement la richesse et surtout les revenus des différentes couches sociales françaises, celles ci ayant tendance à se confondre dans un magma «intermédiaire» avec un écrasement des revenus des anciennes classes qui se pensaient favorisées ( les fameux 20% qui se rapprochent maintenant plutôt de 1 %), chose que chacun ressent plus ou moins intuitivement. A 9.000€/mois/1 personne on entre dans les 1 % des meilleurs salaires, à 23000€/mois dans le club des 0,1 %, même là il faudra du temps avant de devenir millionnaire si l’on ne part de rien !!
-Les grilles de salaires au sortir des grandes écoles n’ont quasiment pas évolué.
Il n’est plus possible aujourd’hui d’espérer acquérir le statut de «bourgeois aisé» pour un polytechnicien par exemple sauf a devenir trader et encore !!
-Le niveau des études et des étudiants ne cesse de baisser, même en série scientifique.
-Le taux de fécondité lui aussi ne cesse de baisser, ce qui n’est pas bon signe, car élever des enfants pour leur donner un avenir digne de ce nom coûte cher.
L’ascenseur social n’existant plus, les moyens de devenir (assez) riche au cours de sa vie, c’est à dire posséder les 10 ou plutôt 20 millions nécessaires pour mettre un pied dans le porte du club des «petits riches» se réduit à quelques rares possibilités : ( par comparaison 10 millions $ aux USA est courant dès que l’on a un peu réussi)
Il faut donc soit :
-Hériter si possible d’une grande fortune
-Réussir en créant une start up à succès, ou une aventure du même genre.
-Être inspecteur des finances et faire des allers retours entre haute fonction publique et direction d’entreprise ( pas beaucoup de postes et réservés aux énarques de la botte ..)
– s’exiler vers des contrées où l’on paye mieux les talents, (mais justement c’est ce qu’il faudrait éviter)
Les gilets jaunes descendus sur les ronds points pour quelques dizaines d’euro, soutenus par 70 % des français qui se sentaient aussi un peu concernés, témoignaient de la fragilité du niveau de vie de la population.
Nous en étions là fin 2019, et ça n’allait donc pas très bien. Mais heureusement comme dans les bons westerns, la cavalerie est arrivée et avait pour nom : COVID 19.
Tous les problèmes ont été mis sous cloche d’un coup, et l’argent s’est mis à couler à flots !!
Au plus profond de la bataille Mme Merckel elle même a accepté des sortes d’eurobonds, impensables auparavant. Petit à petit l’idée qu’une possible financiarisation de l’économie par la planche à billets prenait forme dans l’esprit allemand.
Et maintenant nous avons le nouveau gouvernement allemand, avec Olaf Scholz, composé pour une bonne part de verts, qui ont obtenu par un tour de passe passe financier, évitant les contrainte constitutionnelles rigoristes, des émissions d’obligations rachetées par la BCE, avec pour but le «verdissement» de l’économie.
Ils ouvrent la voie à un fédéralisme européen, une idée qui a du corps, mais va à l’encontre des doctrines politique françaises de tous bords qui se pensent encore indépendantes ( à tort).
Nul doute cependant que ce «fédéralisme» si il prend forme sera sous commandement allemand….
Dans le même temps, le marché chinois se referme sérieusement. Cela tombe à pic puisque l’Allemagne devra réorienter ses exportations vers l’Europe (y compris du sud) et par conséquent la BCE pourra et devra continuer à actionner la pompe à finance pour donner à ces populations les moyens d’acheter les fameuses berlines de luxe, qu’elles ne pourraient s’offrir autrement.
C’est artificiel, on copie ce qui a si bien réussi aux les États Unis, mais il s’agit là d’une véritable révolution idéologique et monétaire.
A suivre.
– « Merci Monsieur COVID !! » :
il faut quand même en vouloir pour écrire un tel titre… Pour ma part, je défile régulièrement contre le pass sanitaire qui cause, de mon point de vue mais pas uniquement (heureusement !!!), des dommages incommensurables dans la société.
Je suis bien loin de remercie ce virus pour les impacts qu’il a, enfin, que les décisions étatiques afférentes à ce virus ont.
Il est par ailleurs intéressant que vous mettiez en exergue des mensonges d’Etat passés (pour qui suit les valeurs pharmaceutiques en Bourse, il sait qu’il faut observer le « pipe » des produits/médicaments/molécules à venir et que ce pipe se divise principalement en 4 phases et que les vaccins en cours sont toujours en phase 3).
Donc je ne vais pas aller plus sur ce sujet avec une potentielle polémique stérile à venir, mais il est intéressant de faire confiance à un menteur (avec un raccourci j’en conviens, mais pas fondamentalement éloigné de la réalité).
Et surtout REMERCIONS LE COVID pour ce bel avenir qui s’inscrit, quelle formidable opportunité que cette situation « pandémiesque » !!
Je regrette mais je ne peux pas ne rien écrire lorsque je lis un tel titre : que ce soit de l’ironie, j’en doute au vu de vos développements postérieurs, que ce soit une réelle adhésion intellectuelle, j’y crois bien plus à nouveau au vu de vos développements postérieurs, raisonnement intellectuel avec lequel je suis foncièrement en désaccord comme vous l’aurez évidemment compris.
– « Il faut donc soit:
-Hériter si possible d’une grande fortune
-Réussir en créant une start up à succès, ou une aventure du même genre.
-Être inspecteur des finances et faire des allers retours entre haute fonction publique et direction d’entreprise ( pas beaucoup de postes et réservés aux énarques de la botte ..)
– s’exiler vers des contrées où l’on paye mieux les talents, (mais justement c’est ce qu’il faudrait éviter) ».
Que voilà de beaux conseils à inculquer à vos enfants !
Libre à vous, mais je me permets d’en inculquer de différents au quotidien avec un message autour de moi qui s’insurge totalement en contradiction de vos recommandations et avec celles véhiculées par cette société moderne et essaie d’être source d’espérance plutôt que d’avidité matérialiste.
« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. »
@Sénèque
+1000
+2000
Je trouve que le paragraphe sur l’insee mérite un peu de clarification:
Premièrement l’inssee est un organisme d’état « indépendant ».
Deuxièmement: effectivement l’ achat immobilier est considéré comme un investissement et ça parait normal . l’inflation est un indice des prix à la consommation, je pense que toute personne qui achet de l’immobilier pense faire une dépense d’investissent et pas de consommation. (pour rappel l’investissement immobilier n’a que peut d’impacte sur le pouvoir d’achat global, car il n’y a pas de acheteur sans vendeur)
Concernant « l’effet qualité » vous pouvez prendre des exemple inverse comme Dacia ou les iPhone SE qui t devrai minoré l’inflation. il est admis par la grande majorité des économiste que l’effet qualité augmente l’inflation.
Je crois reconnaitre dans ces argument ceux de Philipe Herlin qui est pour rappel climatosceptique et antivacs
je vous conseille ce lien si vous voulez aller plus loin sur le sujet
https://www.marianne.net/agora/mesure-du-pouvoir-d-achat-sortir-de-l-unanimisme
La BCE réfléchit à un objectif d’inflation qui reflèterait mieux votre quotidien
https://www.capital.fr/economie-politique/la-bce-reflechit-a-un-objectif-dinflation-qui-refleterait-mieux-votre-quotidien-1381839
Pour ce qui est de l’inflation, la BCE veut mieux « saisir les coûts auxquels les gens sont confrontés dans leur vie quotidienne et refléter leurs perceptions », y compris le coût de l’immobilier.
et donc ? y a rien dans l’article… vous pouvez me dire c’est quoi le » cout de l’immobilier » ?
Un peu plus de contenu, vu que sujet à l’air de vous intéresser. je vous conseille le 2 eme lien si vous vous concentrez sur s’immobilier et l ensemble de la vision de l’insee.
https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/good-morning-business/nathalie-stubler-transavia-france-transavia-retrouve-ses-niveaux-d-avant-crise-07-10_VN-202110070101.html
https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/les-experts/les-experts-quels-sont-les-inconnus-qui-peuvent-menacer-la-reprise-07-10_VN-202110070141.html
« la BCE veut mieux « saisir les coûts auxquels les gens sont confrontés dans leur vie quotidienne et refléter leurs perceptions », »
Hé ben ce n’est pas trop tôt !!!!
« pour rappel l’investissement immobilier n’a que peut d’impacte sur le pouvoir d’achat global, » [peu d’impact]
Quand vous dépensez 30% de vos revenus pour vous loger, en loyer ou en crédit, ça a un peu plus d’impact sur votre pouvoir d’achat que lorsque vous dépensez 15%. En général.
Globalement, ça ne change peut-être rien, mais individuellement, la différence est énorme.
« Quand vous dépensez 30% de vos revenus pour vous loger, en loyer ou en crédit, ça a un peu plus d’impact sur votre pouvoir d’achat que lorsque vous dépensez 15%. En général.«
Oui mais comme le dit l’Insee pour les locataires en moyenne c’est 22%. Les loyers n’ont pas suivi la hausse des prix de l’immobilier(abstraction de Paris). Il suffit de regarder la courbe/tunnel de frigitt :https://www.immobilier-danger.com/wp-content/uploads/friggit-decembre-2021-prix-loyer-min.png.
Merci pour ce rappel de la situation actuelle et ce cours rapide de géopolitique.
Merci, c’est rassurant de savoir qu’on n’est pas tout seul et en fait de plus en plus nombreux😩😩 a faire partie des 80+++% de ceux qui rament….pour les autres 0,1%.
Car si on rajoute la Fiscalité….
La conclusion de votre article serait plutôt d’une façon ironique: merci l’Euro.
Bonjour,
Assez d’accord avec votre commentaire qui cache toutefois une réalité plus grave. Devenir riche au sens ou vous l’entendez (10 ou 20 M€) n’est pas une fin en soi, ni le but d’une vie pour tout un chacun. Peut-être avez vous lu le dernier livre en date de Christophe GUILLUY, « Le temps des gens ordinaires ». Son analyse percutante tend à démontrer qu’il y a eu un réel appauvrissement des classes moyennes, y compris diplômées, et qu’elles ont rejoint pour une partie d’entre-elles « les gens de rien » (sic) par suite d’un déclassement social et culturel. Après l’ascenseur social chiraquien, nous sommes plutôt arrivés à un « descenseur » social et culturel aujourd’hui.
Là où l’éducation permettait à un enfant d’ouvrier, de petit commerçant…de faire des études et de sortir de la condition qui lui était a priori assignée, (j’en fait partie), l’éducation, aujourd’hui n’y parvient plus.
Or ce qui était un fantastique facteur d’intégration a désormais disparu contribuant a créer un écart irréductible entre les élites et le peuple qui a perdu toute perspective. Ainsi après les Gilets jaunes, je me demande si tous les mouvements actuels, woke et Cancel culture n’ont pas d’autre but que de détourner l’attention pour que tout reste à l’identique. (Il faut que tout change pour que… cf Tomasi Di Lampedusa)
J’ai bien ri Merci
Allé, retournez tous en rang – fermez le banc !
« Et avec un mensonge d’État, il faut bien le dire, nous assurant que la monnaie unique nous rendra plus forts,
Alors que cela signifiait une perte de souveraineté et notre inféodation à l’Allemagne, puisque ce sont les allemands qui ont les sous.( ils ne les avaient pas à l’époque de la réunification, mais il était évident que cela viendrait).
Mais ce n’est pas l’essentiel :…. »
Mais si c’est l’ESSENTIEL et le début de la décadence !
Rappelez-vous ce que disait ce Monsieur à ce sujet:
https://www.dailymotion.com/video/x27uepu
Bonjour à tous et merci pour vos commentaires, en premier lieu de ceux qui ne sont pas d’accord avec ma vision des choses, cela enrichit le dialogue.
A propos d’enrichissement :
Si devenir millionnaire n’est pas forcément un objectif individuel, ce devrait être un devoir civique enseigné dans les écoles (au lieu que ce soit le contraire).
En effet, un pays pauvre est d’abord un paye où il n’y a plus de riches.
Si nous avions en France beaucoup d’entrepreneurs créateurs de richesses y compris pour eux mêmes, cela exprimerait un dynamisme économique qui nous manque cruellement.
Ils payeraient des impôts, contribuant ainsi à la richesse d’un Etat qui saurait intelligemment ne pas les inciter à l’exil fiscal en pratiquant une fiscalité non dissuasive.
Tous les jeunes que je connais actuellement et qui sont des « pointures » dans leurs métiers, parlent anglais couramment, n’hésitent pas à partir là où on les demande, et où ils seront très bien payés.
On ne peut plus compter sur la barrière de la langue pour les retenir.
« Tous les jeunes que je connais actuellement et qui sont des « pointures » dans leurs métiers, parlent anglais couramment, n’hésitent pas à partir là où on les demande, et où ils seront très bien payés.
On ne peut plus compter sur la barrière de la langue pour les retenir »
Bien d’accord avec vous, pour exemple mes deux enfants qui sont partis à l’étranger et ne pensent pas pour l’instant revenir en France. Deux me direz-vous n’est pas une généralité, sauf qu’ils sont entourés de françaises et français qui ont choisi cette vie et qui ne semblent pas vouloir revenir en France en ce moment. Ce qui m’a frappé c’est le nombre important de ces jeunes: la force vive de la nation qui va enrichir un autre pays (voir le nombre d’ingénieurs français dans la Silicon Valley).
Personne ne se pose la question de savoir pourquoi les migrants à calais ou ailleurs ne veulent pas rester en France(pourtant socialement protectrice) et tentent, au risque de leur vie à franchir le Channel? Ce sont des gens qui rêvent de s’en sortir et feront tous les efforts pour, et ils savent que là-bas tout est possible. Ceux qui viennent chez nous pour y rester ne semblent pas avoir cette envie.
concernant les migrants y a du vrai dans ce que vous dites, mais y a beaucoup la langue,. y a pas de migrant francophone à Calais.
[+1]
Je ne sais pas si c’est un objectif très partagé que d’atteindre par ses propre moyens (*) après une vie de labeur (ou au moins quelques dizaines d’années…) un patrimoine de 10 voir 20 millions d’euros… (Je sais il y a du monde à tous les gros tirages du loto…)… Par contre il est tout à fait possible y compris comme salarié pour un diplômé des 10 ou 15 meilleures écoles scientifiques ou commerciales d’atteindre 1 voir 2 millions de patrimoine, (effectivement en le gérant et en ayant un but…). Notons que le nombre de boursiers est en constante augmentation dans ces écoles et les classes préparatoires (qui il y 30 ans étaient réservées aux enfants d’anciens ou aux enfants des enseignants – qui savaient eux…). La force de l’Allemagne a été d’avoir un budget défense très faible, pas d’ambition politique internationale, une protection sociale bien moins généreuse qu’en France, (mais pourtant autant d’écart entre les riches et les pauvres, et c’est aussi un pays où le taux de propriétaire de son logement est particulièrement bas …) mais qui rétribue mieux ses fonctionnaires intermédiaires ( infirmières, enseignants…) postes il a encore peu, très enviés en France, sauf qu’on découvre que la salaire, en France, y stagne sur la durée et même si on est performant…) De façon générale L’Allemagne rétribue mieux ses niveaux intermédiaires s’il sont jugés efficaces ( et ne les écrase pas de charges sociales pour tenir à bout de bras les moins efficaces…)
(*) L’héritage est le première source d’amplification des inégalités dans la mesure où il ne recompense que le mérite du défunt qui a su le constituer ou ne pas dilapider celui de ses parents…
« L’héritage est le première source d’amplification des inégalités dans la mesure où il ne recompense que le mérite du défunt qui a su le constituer ou ne pas dilapider celui de ses parents… »
Formule de gauche voire communiste
Versus
Formule de droite
« L’héritage est le résultat du travail, de l’investissement, du risque et de l’épargne d’un défunt qui a tout donné pour que leurs enfants vivent mieux qu’eux. A ces derniers de poursuivre l’idée… pour que vivent le capitalisme et le progrès »
Perso, je choisi ?
Vous avez raison, l’héritage est totalement inégalitaire, et quand il est important, cela va en général de pair avec des inégalités d’éducation et d’instruction ( bonnes écoles payantes, relation familiale, pistons en tous genres que l’on adore en France) Mais une écrasante majorité de français tient à l’héritage tous simplement parce qu’ils savent que pour eux c’est le seul moyen d’avoir un capital. C’est malsain mais on ne peut leur reprocher, tout comme est malsaine l’attitude du joueur de loto, espérant tirer le gros lot alors qu’il ne le mérite pas!! Et pourtant , L’Etat qui met tant de barrières, y compris morales, à l’enrichissement personnel, est le premier à encourager les jeux de hasard😁 logique n’est ce pas ?
Ce n’est pas malsain de penser que si ce n’est pas possible d’atteindre l’autonomie financière sur une génération, ça l’est sur plusieurs générations.
L’héritage immobilier ou entrepreneurial n’est-il pas l’un des moteurs de la réussite de la Bavière, de l’Autriche, ou du Nord de l’Italie ? (Je cite ces héritiers
+1
L’on ne voit pas ce qu’il pourrait y avoir de » malsain « pour les entrepreneurs, ou autres particuliers, transmettant un héritage,très souvent le fruit d’une vie de labeur acharné,de volonté,de talent,d’espérer ainsi récompenser et responsabiliser leurs descendants souhaitant continuer respectueusement dans la même voie.
La bonne gestion d’un héritage ne va pas de soi, et n’a ainsi rien à voir avec un gain au loto !
Elle représente souvent un travail à part entière, et l’écrasante responsabilité des héritiers de pérenniser une entreprise familiale.
« Quelqu’un s’assoit à l’ombre aujourd’hui parce quelqu’un d’autre a planté un arbre il y a longtemps ».(Warren Buffet)
+1
Plaidoyer pour la suppression des droits de succession : Qu’en pensez-vous ?
https://www.contrepoints.org/2021/12/25/417949-il-faut-supprimer-les-droits-de-succession?mc_cid=619c10a175&mc_eid=63a580b094
Tout à fait d’accord avec cet article de Contrepoint.
Mais allez expliquer cela à un type de gauche, impécunieux de surcroît !!!
N’oubliez surtout pas que les gens dits : « de gauche »,ne sont pas nécessairement impécunieux ou « ennemis » d’une finance qui n’aurait pas de visage : c’est même parfois le contraire,et……. contre toute attente (?)😉
Bien sûr, mais vous aurez compris que c’est une tendance ou une moyenne si vous préférez!
Et par ailleurs, c’est notamment depuis Mitterrand que le déficit de la France s’est accéléré même si sous Giscard avec le dernier budget en équilibre la première année de son mandat (1974), le déficit a commencé à se creuser avec l’ENORME crise du choc pétrolier pour remonter ensuite en fin de mandat.
La courbe ci-dessous est assez parlante. Un bon point cependant aux années Jospin/ Sapin qui a profité d’une période de croissance pour diminuer sensiblement les déficits.
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9ficit_public_de_la_France#/media/Fichier:Public_Deficit_of_France.png
Certes,Anticrédule, mais la dette mondiale a récemment atteint des records, ce qui ne saurait être ignoré dans le contexte d’une économie hyper mondialisée où faire cavalier seul n’a plus guère de sens.
Les banques centrales devraient continuer à acheter de la dette durant de nombreuses années,en raison de perspectives économiques très exigeantes.
Seule inquiétude pour le moyen terme : la tendance structurelle déflationniste qui semble perdurer pourrait être radicalement remise en cause par un bond inattendu de l’inflation difficilement maîtrisable en cas de crise !
https://www.businessinsider.fr/la-dette-mondiale-va-atteindre-un-nouveau-record-en-2020-185887
« Une fois le génie de l’inflation sorti de sa bouteille,il n’est pas facile de l’y faire rentrer »
https://investir.lesechos.fr/marches/analyses-opinions/hausse-de-l-inflation-la-bourse-est-passee-sans-trop-d-histoires-par-le-deni-le-transitoire-le-transitoire-qui-dure-et-maintenant-l-abandon-du-transitoire-1994198.php
Bonsoir
Sur l’Euro, je ne partage pas du tout votre point de vue… Sans l’Euro, il y a longtemps que la France aurait été dans la situation de la Grèce (cessation de paiement) et nous n’aurions pas pu nous endetter pour financer la crise COVID. L’Euro a aussi protégé notre pouvoir d’achat. Juste imaginer quel serait le prix de votre cadie de supermarché avec une dévaluation de 30% -40% sur le Franc par rapport au niveau de l’Euro actuel (le prix du litre d’essence à la pompe serait beaucoup plus élevé qu’actuellement). Plus les taux d’intérêt élevés (conséquence d’une monnaie faible) qui asphyxieraient l’économie… Merci l’Euro car sans lui nous serions actuellement mort économiquement
Verrons bien quand ce « bidule » utopique, idéologique, antidémocratique allemand va vous péter à la gueule !
Verrons bien si c’était une bonne idée, l’EURO ??? (à ne pas confondre avec l’Europe)
Cet essai de Mr Mody devrait vous éclairer sur le sujet.
Voici l’essai:
https://lvsl.fr/leuro-catastrophe-moderne-et-tragedie-antique/
Bonjour,
Cet « edito » me met mal à l’aise.
C’est une compilation dont on ne saisit pas l’articulation de considérations, certaines banales, d’autres personnelles, certaines fondées, d’autre intuitées.
Cela ne constitue en rien une analyse, encore moins une démonstration.
De là à parler de « géopolitique », il ne faut tout de même pas exagérer.
Ne partez pas Mr FONTENEAU, vous et votre bon sens.
Gardez l’ADN qui fait le succès de ce blog…..patrimoine
Cordialement
Vous êtes mal à l’aise en me lisant ?
Vous pensez que l’euro n’a que des avantages ?
C’est pour vous que j’ai écrit cet article. L’économie est complexe.
J’appuie effectivement volontairement là où ça fait mal.
Parce que le discours majoritaire et consensuel vous l’avez tous les jours sur toutes les chaines d’informations.
L’euro est aujourd’hui incontournable, et l’on ne peut revenir en arrière. D’ailleurs les retraités eux ne s’y trompent pas : ils savent qu’ils perdraient beaucoup en pouvoir d’achat si l’on en sortait.
Mais l’Etat lui, tout au long de ces 30 dernières années est hautement fautif, de ne pas avoir donné aux entreprises et à l’économie en général les conditions de compétitivité indispensables à leur développement dans le cadre de cette nouvelle monnaie.
Il fallait « germaniser l’économie française »
Alors oui l’euro a des avantages. Vous citez le financement de la crise du covid, très bien.
Et d’ailleurs depuis des mois ici nous parlons ici de la financiarisation de l’économie sous tous ses aspects, positifs et peut être négatifs un jour, par la dette BCE, car il ne faut pas rester aveugle : c’est de la dette !!!
Pour éponger une telle dette, l’économie doit suivre !! vite et fort !!
Et nous en revenons toujours au même problème : faire rentrer des sous parce que l’on a de bonnes entreprises qui font des bénéfices…
Moi je suis mal à l’aise en lisant quelqu’un qui ne raisonne qu’en considérant ce qui est profitable pour lui, point.
A ce titre, cet auteur ne voit la résolution à tous les problèmes que dans la richesse matérielle accumulée et va même jusqu’à conseiller d’enseigner dans les écoles à devenir millionnaire (« Si devenir millionnaire n’est pas forcément un objectif individuel, ce devrait être un devoir civique enseigné dans les écoles (au lieu que ce soit le contraire). »)
=> il serait cocasse d’encourager sans cesse des entrepreneurs du type Silicon Valley, multimillionnaires voire milliardaires…qui interdisent à leurs propres enfants les produits et services qui font leur fortune ! Je trouve cela d’un cynisme incommensurable…mais vous certainement que non, car ces entrepreneurs deviennent immensément riches ! donc ils doivent être heureux, ils doivent rendre leurs proches, leur pays, le monde, l’humanité heureuse et meilleure ! même s’ils ne paient pas d’impôt proportionnellement aux autres contribuables moins fortunés, même si leurs produits et services peuvent être particulièrement interrogés quant à leur nocivité au vu de leurs propres réserves personnelles, qu’ils agissent comme des gouffres sans fond siphonnant des richesses, même si lesquelles richesses accumulées ne servent qu’à satisfaire des pulsions égotiques déconnectées de la réalité, même si les liquidités sont accumulées sur des contrats financiers à l’utilité somme toute toute relative…).
Par ailleurs, voir l’entreprise et l’esprit qui anime les entrepreneurs à la seule volonté de gagner plus toujours plus, est quelque est quelque peu réducteur de mon point de vue. Certains font cela pour réaliser un projet personnel, travailler dans le seul respect de leurs convictions sans être passivement à exécuter les ordres d’une hiérarchie avec laquelle elle serait en désaccord, pour être responsable de son cadre de travail, pour aménager son planning hebdomadaire différemment qu’un salarié…
Montesquieu en son temps écrivait:
« Si je savais quelque chose qui me fût utile et qui fût préjudiciable à ma famille, je le rejetterais de mon esprit. Si je savais quelque chose utile à ma famille et qui ne le fût pas à ma patrie, je chercherais à l’oublier. Si je savais quelque chose utile à ma patrie et qui fût préjudiciable à l’Europe, ou bien qui fût utile à l’Europe et préjudiciable au genre humain, je la regarderais comme un crime. »
Qu’il est loin ce temps des personnes qui ne raisonnaient pas exclusivement par leur seul prisme personnel, voire de leur nation mais raisonnaient pour le salut de tous…
oui, on peut dire merci à l’euro, et surtout merci à la BCE et sa politique de Quantitative Easing depuis 2015 ( soit bien avant le covid), qui est une sorte de création de monnaie déguisée . Sans cette politique, nous serions en décroissance. Cette politique de rachat de dettes souveraines ne s’arrêtera pas de sitôt, puisque alors tout s’écroulerait. En plus, cette politique ne génére même pas d’inflation ( , ce qui génère de l’inflation, c’est le commencement de la fin, c’est à dire la raréfaction des matière premières, et rien d’autre. La terre n étant pas extensible à l’infini. ( On le voit très bien par exemple sur la production mondiale du pétrole CONVENTIONNEL qui n’a cessé de diminuer depuis 2008. ( Le non conventionnel à pris le relais, mais bcp plus difficile à extraire, et donc forcément bcp plus cher, et surtout le non conventionnel atteint maintenant ses limites, et le pétrole est en fait à la base de tout dans nos économes modernes;;.) Alors, puisque cette politique de QE fonctionne très bien depuis 2015 ( et même depuis 2010 en fait ), autant continuer., tant que ça tient comme ça.. Alors oui, on peut dire Merci l’Euro !!!!!!!!!!!! ( les dettes s rachetées par la BCE ne seront jamais remboursées, mais tout simplement annulées d’un trait de plume, pas le choix de toute façon, et surtout ne sera d’aucune conséquence , )
bonjour Thierry G,
Vous abordez là de manière tout à fait appropriée la deuxième partie de l’article :
Nous semblons nous situer à un tournant politique en Allemagne, puisque après avoir subi les « facilités monétaires de la BCE » les allemands semblent s’être ralliés partiellement à cette nécessité. ( N’oublions pas qu’en Allemagne la bonne gestion budgétaire est une quasi-religion.
La crise du covid a permis de constater qu’il était possible de financiariser l’économie sans dommage apparent (pour le moment) à condition que le monde entier le fasse.
Les allemands se voient en fait dans le nécessité de passer par là, si ils veulent conserver leur niveau de vie et celui de meurs retraités ( raison pour laquelle ils ne veulent pas d’inflation).
Mais ce n’est pas le seul élément : la très forte baisse de natalité ( 1,4 enfant / femme) ainsi que le besoin d’exporter hors Chine comme je l’ai déjà dit.
il y a quand même quelques soucis :
Certes il n’y a pas d’inflation importante, mais une forte inflation des actifs immobiliers et actions) en même temps qu’une stagnation des salaires et des retraites (ce qui nous ramène à le première partie de l’article)
Cela nous entraîne vers un futur encore plus inégalitaire., avec une baisse du pouvoir d’achat de la majorité de français y compris les retraités alors que les retraités allemands sont investis en fonds de pension mondialisés.
De toutes façons il était certain que nous en arriverions à cette sorte de dérive facile pour nos dirigeants politiques ( mondiaux)
Mais comme je l’ai dit, cela réussit bien aux américains depuis des lustres…
@Julien
« Mais comme je l’ai dit, cela réussit bien aux américains depuis des lustres… »
Ne pas oublier qu’eux ont le $$$$$$$$$$…………… ce qui fait toute la différence.
Certes Badtimes, mais l’Histoire est en train de s’écrire. Nous voyons que l’euro est une monnaie solide , aussi solide que le $. Manquent à l’Europe une politique, une langue commune. Or cela évolue plutôt dans ce sens, avec l’ Allemagne comme leader et pas la France. Et l’anglais comme langue. Mais nous sommes obligés de suivre pour les raisons expliquées dans l’article, car nous n’avons plus les moyens d’une indépendance même relative. Je suis convaincu que nous avons intérêt à accepter l’idée d’un fédéralisme européen. L’Euro ne tiendra dans la durée qu’à ce prix.
» Et l’anglais comme langue »
Sans vouloir faire du French Bashing mais alors pour ce qui est de l’Europe fédérale avec langue anglaise, revenez m’en parler dans un siècle ou deux et encore (malheureusement)-pour ce qui concerne notre beau pays tout du moins, car le niveau dans cette langue va plutôt, comme le reste de l’éducation dans notre pays, pas du tout dans le bon sens (à part certaines élites bien sur et encore, croyez moi je parle en connaissance de cause!).
J’étais plutôt pour une Europe telle que vous l’envisagez mais suite à la dérive technocratique que l’on constate je suis plus proche aujourd’hui de la vision de de Gaulle que celle de Giscard (ou Delors).
Au moment de mes études on était à fond pour l’Europe, mais on se disait souvent que ce que les allemands n’avaient pas gagné par la guerre ils l’obtiendraient par l’économie: c’est ce que vous décrivez.
Je pense que les Anglais après tout, à long terme, n’ont peut être pas eu tort de conserver leur souveraineté.
L’avenir nous le dira(une fois qu’ils auront dépassé l’ère Boris!).
« Je pense que les Anglais après tout, à long terme, n’ont peut être pas eu tort de conserver leur souveraineté. »
J’aurais tendance à penser cela aussi !
Attention au raisonnement »dans le rétroviseur », l’importance de la grande Bretagne , juste par l’effet démographie, ira en se réduisant par rapport au reste du monde surtout si on regarde ce qu’était l’empire britannique au XIX éme siècle… La grande Bretagne se replie sur elle même tout en agaçant beaucoup (qui, au fond, trouvent des solutions ailleurs, alors qu’au XIXéme tout repassait par Londres…). Par ailleurs les prédictions à un siècle… En 2000 imaginiez vous la société et le monde de 2020??? Ceci étant, il y a quelques chose de comique d’avoir pour langue quasi officielle dans les instances de l’Europe de Bruxelles , l’anglais qui n’est la langue que de L’Irlande et une des langues de Malte… Quand l’Europe était à 6, par bêtise, on a laissait filer le français qui satisfaisait quasiment tout le monde (et presque les Hollandais, seuls vraiment peu convaincus…) et on a commencé à remplir les bureaux de fonctionnaires traducteurs jusqu’à chercher d’improbables traducteurs finnois/ bulgare, etc… Dans les réunions où se discutent (?) les »normes », il y a plus de traducteurs que d’experts du sujet (qui ne peuvent pas s’exprimer sans y être invités expressement par un politique… Et après les mêmes politiques se plaignent d’être harceler par les lobbies ou que leurs collègues en sont les marionnettes…)
A terme, l’anglais deviendra le latin »classique » langue de communication internationale mais dans une forme qui sera la langue maternelle de personne…
« Attention au raisonnement »dans le rétroviseur », l’importance de la grande Bretagne , juste par l’effet démographie, ira en se réduisant par rapport au reste du monde surtout si on regarde ce qu’était l’empire britannique au XIX éme siècle… La grande Bretagne se replie sur elle même tout en agaçant beaucoup … »
Quand on dit une chose depuis bientôt 10 ans (même si tout le monde l’a oublié!) et que cela se produit ce n’est pas un rétroviseur mais bien une intuition prédictive qui repose sur des piliers essentiels propres à la GB et notamment l’aspect démocratique et libéral.
Pas en 2000 mais à partir de 2011 quand j’ai commencé à m’intéresser à tous ces sujets dont nous débattons sur ce blog, j’imaginais très bien que nous allions vers une époque de crise et de chaos et je disais à qui voulait bien l’entendre que l’Angleterre (tout comme l’Allemagne d’ailleurs) s’en sortirait toujours même s’il fallait être patient et laisser passer les « n’en fait qu’à sa tête » du fantasque BJ. L »Angleterre nous montrera le chemin du progrès et de la croissance. Voilà mon avis et rappelons nous en 2025 et suivantes.
Les actionnaires de Shell ont quitté Amsterdam pour Londres. Qu’en pensez-vous ?
Bonjour Seneque , merci pour votre commentaire tout à fait représentatif d’une partie de « l’esprit français » et à ce titre appelle une réponse.
La puissance d’un Etat,( et c’est l’essentiel de mon propos) le respect qu’il inspire, la crainte parfois, passe certes par les valeurs qu’il véhicule, mais aussi par sa puissance financière, sans quoi on le regarde avec dédain comme c’est le cas de la France qui veut donner des leçons (de morale) au monde entier tout en ayant de moins en moins les moyens d’asseoir ses positions.
La France aurait pu choisir la voie du libéralisme comme a su le faire l’Angleterre dès le 18eme siècle, ou les USA.
Elle ne l’a pas fait, car c’est le berceau de la révolution, et le marxisme s’est installé plus facilement qu’ailleurs dans les esprits, et encore jusqu’à nos jours ( rappelez vous le « je n’aime pas les riches » de Hollande.)
Le libéralisme est le système économique le plus efficace pour l’enrichissement des Etats, mais profondément inégalitaire puisqu’il implique aussi l’enrichissement l’une minorité de la population, celle qui a les plus importantes capacités entrepreneuriales.
Or comme vous le suggérez si bien, on aime en France les entrepreneurs qui entreprennent pour le bénéfice de la collectivité mais non pour le leur.
il faudrait pour bien faire qu’ils soient payés de retour essentiellement par les honneurs qui leurs seraient rendus, de s’être mis au service de la société.
Malheureusement, c’est impossible, et ce concept en peut exister que chez des cerveaux formatés par la pensée marxisante, des cerveaux qui ne peuvent réellement se mettre dans la peau d’un entrepreneur qui réussit. D’ailleurs ce sont en général des « intellectuels purs »
C’est pour cela que nous en sommes là, relégués au rang de puissance très secondaire.
|+1|
En fait, les britanniques ne sont pas plus libéraux que quiconque. Ils adoptent juste le discours qui convient à leurs intérêts, que ce soit le libéralisme, le protectionnisme, le mercantilisme, ou n’importe qu’elle autre théorie économique qui sert leurs desseins. On appelle ça le pragmatisme , me semble-t-il.
En France, on préfèrera se battre pour des idéologies…
@julien bonnetouche
« La France aurait pu choisir la voie du libéralisme comme a su le faire l’Angleterre dès le 18eme siècle, ou les USA.
Elle ne l’a pas fait, car c’est le berceau de la révolution, et le marxisme s’est installé plus facilement qu’ailleurs dans les esprits »
Le marxisme,phénomène exceptionnel, continue d’échapper pour l’essentiel à une réflexion de fond : Le sujet est abordé par le journaliste essayiste Thierry WOLTON, dans un livre paru en Octobre 2021,et pouvant illustrer votre propos.
https://www.icigrandsboulevards.fr/product/942340/penser-le-communisme
Le « je n’aime pas les riches » de François HOLLANDE est ce qu’on appelle une phrase démagogique tout comme son « je n’ai qu’un ennemi, c’est la finance » : libre à chacun de déceler une once d’honnêteté ou de sincérité de la part de celui qui la formule. Vous aurez compris le crédit que j’attache ainsi à de tels propos.
Les phrases démagogiques sont plutôt stupides car caricaturales, sans fond réel, et témoignent, de mon point de vue, d’une insulte à l’intelligence du public qui les reçoit et alimentent les plus basses passions de l’homme favorisant les antagonismes les plus primaires.
Quant à la révolution de fin XVIIIe et autres joyeusetés historiques de ce type, ce sont plutôt le fait de la classe possédante, bien rarement de la classe possédée (sauf à croire que la Révolution française fut une énorme soulèvement populaire exclusivement mais alors si vous en êtes à ce stade d’analyse de la révolution française, je ne saurai quoi écrire). Soit donc, que nous tombons au fur et à mesure des siècles toujours plus vilement dans cette matérialité qui se solidifie. Pas besoin d’être « marxiste » ou « libéral » pour constater cela, mais historien ou lecteur de livres d’histoire apolitiques et honnêtes intellectuellement.
Au passage, nous sommes en accord sur le fait qu’un Etat puissant économiquement peut être puissant, car il en a alors les moyens, dans ses actions sociétales, sociales voire plus…mais pas à n’importe quel prix pour ma part:
Je préfère être second, voire dernier, si le juste, le beau, le vrai sont respectés (quelle mentalité de perdant !!!)
Je ne souhaite pas être premier avec la négation de ces principes (quelle absence de mentalité de gagnant !!!)
Par ailleurs, sur la richesse, je n’ai rien contre elle, loin de là et bien au contraire ! Sauf à ce que vous souhaitiez m’accoler cette idéologie marxisante de formatage que vous citez, mais alors c’est que je dois profondément mal m’exprimer pour qu’une telle idéologie perce sous mes écrits.
Par contre sur le partage de la valeur ajoutée, là j’ai un problème : je pourrai vous citer pléthore de cas réels quotidiens ou la richesse créée par les « seuls » entrepreneurs (« seuls » évidemment car ils n’ont évidemment pas besoin d’ouvriers dans les usines, pas besoin de salariés dans les bureaux, pas besoin de force de vente, pas besoin de ressources diverses…tout roule exclusivement et uniquement grâce au seul entrepreneur…, lesquels ouvriers, salariés, commerciaux…ont besoin des entrepreneurs évidemment pour leur part !). Opposer les entrepreneurs aux non-entrepreneurs est peu pertinent de mon point de vue (entendu que les uns et les autres peuvent l’être successivement dans leur vie qui plus est).
De ce fait, nos modes de pensée semblent bien difficilement conciliables mais il est toujours intéressant pour moi de lire les arguments et positions de ceux ayant des raisonnements distincts des miens.
Bien respectueusement.
Bonjour Sénèque
J’aime bien votre approche qui reste posée et étayée. Je vois le problème mais avec une solution à l’opposé de la votre : Pour moi, les entrepreneurs créent de la richesse et ont des raisons d’en être fiers. Et c’est bien eux qui la créent en ayant des idées, en les appliquant, en travaillant beaucoup et en prenant des risques. Et pour ceux qui réussissent, il y a la richesse, parfois la reconnaissance. Bien évidement s’il s’agit d’une grosses entreprises il y aura des ouvriers, des commerciaux, etc.. Mais à la différence de l’entrepreneur, eux ne prennent aucun risque. Dans le pire des cas, si la boite fait faillite ils touchent le chômage et peuvent recommencer dans une autre boite. L’entrepreneur lui aura son temps, son énergie, tous les biens qui étaient mis en garantie bancaire de sa boite … et parfois sa famille.
De même si vous mettez ensemble des ouvriers et des commerciaux dans une usine, il ne se passera rien. Quelle que soit la taille de l’entreprise, il faudra commencer par y mettre un entrepreneur pour que ça commence. A moins bien sûr qu’il s’agisse d’une coopérative, mais dans ce cas c’est une collectivité d’entrepreneurs.
Et enfin la meilleure preuve, c’est que si les ouvriers et les commerciaux n’étaient pas payés, ils ne viendraient pas travailler pour lui. Le seul qui a une vision, c’est lui. Les ouvriers sont payés pour leur travail et c’est leur récompense. La récompense de l’entrepreneur sera la réussite et son enrichissement
Donc je pense que c’est l’entrepreneur seul qui « crée » la richesse, les ouvriers eux la « fabriquent ». Et ils peuvent déjà en être fiers.
[mille fois +1]!
Vu récemment à la télé, une entreprise de fabrication de chaussures de sport, montrée en exemple de réindustrialisation de la France. 1 patronne, et 20 employés, là où il en fallait 200 au siècle dernier. La réalité, c’est que l’industrie de demain, en France, se fera avec des machines et des robots, pas des ouvriers.
Et alors ! Moi je trouve ça extra.
Moi aussi ! Je répondais à Sénèque qui s’inquiétait qu’on ne s’interessât qu’à l’entrepreneur, et pas aux employés, dans le processus de création de richesse.
« Être inspecteur des finances et faire des allers retours entre haute fonction publique et direction d’entreprise ( pas beaucoup de postes et réservés aux énarques de la botte ..) »
Il y a 10 ans, 25% des entreprises du CAC étaient dirigées par des énarques.
Aujourd’hui, c’est 10%, et le départ de Stéphane Richard va encore faire baisser ce pourcentage.
Plus personne ne croit qu’un énarque soit capable de diriger une entreprise. Même pas les énarques eux-mêmes.
« Ils ouvrent la voie à un fédéralisme européen, une idée qui a du corps, mais va à l’encontre des doctrines politique françaises de tous bords qui se pensent encore indépendantes ( à tort).
Nul doute cependant que ce «fédéralisme» si il prend forme sera sous commandement allemand…. »
Dès les premières semaines de la crise du Covid, alors que l’Italie était durement touchée, sous l’oeil mi-inquiet mi-goguenard du reste de l’Europe (Ah, ces Italiens …), la France et l’Allemagne se rendirent subitement compte qu’elles n’avaient pas assez de respirateurs en stock et décidèrent chacune de leur côté de sécuriser leurs stocks et d’interdire leur exportation, y compris vers d’autres pays européens… Grosse colère du premier ministre italien à l’encontre de ses homologues européens. Dans la foulée, la Chine proposait de fournir rapidement et gracieusement l’Italie. Autant pour la solidarité européenne. Et c’est normal. On élit ces gens pour qu’ils nous protègent, pas pour un idéal quelconque, comme le croient les élus et fonctionnaires de Bruxelles. Surtout quand ces idéaux s’opposent au pragmatisme le plus naturel (voir ce qu’il se passe aux frontières de l’Europe en ce moment).
On aime l’Allemagne et son Europe tant qu’elle paye. Le jour où elle ne paiera plus, c’en sera fini, et ça ne prendra pas beaucoup de temps.
Bonsoir adnstep , cette fois ci je ne suis pas d’accord avec vous. Pendant cette crise l’euro a tenu et nous continuons emprunter à la BCE sans envisager de rembourser parce que l’Allemagne est le garant. L’Euro est en réalité la monnaie allemande. Et je ne vois pas du tout un gouvernement français ( ou autre) de passer de cette facilité. C’est malheureux à dire mais nous sommes à la botte des allemands !! Un exemple : la roupie mauricienne, qui se tenait très bien depuis des années a dévalué de 20% depuis 2 ans, et pourtant il n’ont pas aidé les gens comme en France . Pas de quoi qu’il en coûte !!
D’accord avec vous pour dire que les taux des emprunts d’état français sont garantis par la signature allemande. Mais en contrepartie, l’industrie française a été laminée.
Cette position est certes fragile pour la France, l’Italie, mais également pour l’Allemagne. Car l’industrie allemande a besoin des clients européens. Donc de nous financer. Donc de pousser à l’endettement de la BCE. Et je ne compte pas la transition « écologique » et la fragilité du modèle allemand basé sur le gaz russe.
Ça peut durer un certain temps. Mais à la fin, soit l’Allemagne arrive à convaincre l’état français de présenter un budget primaire à l’équilibre, (comme y arrive déjà l’Italie), et de se mettre sur les rails de l’orthodoxie financière, soit elle arrête de financer ses clients du sud pour sauver sa signature, reprend son DM, et advienne que pourra, soit elle ne le fait pas et les marchés se rappelleront à son bon souvenir un jour ou l’autre. Dans les trois cas, il nous faudra un Supermario au carré pour trouver une solution originale.
Un gouvernement français, italien, espagnol, …, ne se passera sans doute pas de ces facilités, mais il y sera peut-être contraint. Et alors, d’autres « parrains » se proposeront pour prendre la place des Allemands. Ou alors, on se remonte les manches.
Au demeurant, bien des pays européens n’ont pas adopté l’euro. S’en sortent-ils plus mal pour autant ?
C’est bien le premier problème de l’euro, pas de possibilité de réajustement des pays, ceux du sud notamment, France compris, via la dévaluation et donc perte de compétitivité et donc délocalisations ou faillites.
Le titre de cet article et l’article en lui-même en dit long sur le sujet !!
https://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20121212trib000736772/moins-de-10-des-suedois-sont-desormais-favorables-a-l-euro.html
A la création de l’Europe (voire de l’euro), la France avait de l’avance sur l’Allemagne.
Mais notre conception (construction ?) sociale n’a pas permis les réformes structurelles particulièrement difficile mises en oeuvre dans les pays anglosaxons.
Résultat, nous sommes à la traine, comme la plupart des pays du Sud, et devrons un jour au l’autre effectuer ces réformes, surtout si la fécondité qui nous sauvais disparait.
Sur le fédéralisme, il semble difficile de ne pas y aller pour harmoniser l’économie.
La primauté de l’anglais ne s’arrête pas à l’Europe, mais est mondiale. Heureusement que nos jeunes s’y mettent, du moins ceux de notre élite intellectuelle. Mais êtes vous sur que tous les Allemands parlent l’anglais et même la langue de Goethe. Il existe beaucoup de dialecte également en Allemagne.
« Sur le fédéralisme, il semble difficile de ne pas y aller pour harmoniser l’économie »
????
Les USA = un Gouvernement fédéral subdivisé en trois branches distinctes : législatif, exécutif et judiciaire, dont les pouvoirs sont respectivement conférés par la Constitution des États-Unis au Congrès, au président et aux juridictions fédérales.
Pour autant, l’économie de la Californie n’est pas exactement celle du Wyoming.
Dans un autre domaine, je crois que la CJUE et la CEDH fâchent de plus en plus de citoyens européens, et on a même vu un européiste convaincu, ex-négociateur du Brexit, en appeler à la souveraineté juridique de la France.
Parallèlement on parle d’harmonisation fiscale pour les entreprises, on dénonce les cotisations sociales différentes entre les pays, …
Je ne dis pas que cela sera immédiat, je pense même que le chemin sera long.
Attention également aux effets de manche des candidats. M. BARNIER devait amoindrir son passé européen pour avoir une once de chance de passer la primaire. Il a toutefois moduler ses propos dans des commentaires ultérieures à sa déclaration.
Il a levé un tabou. C’est déjà pas mal.
Le détricotage des élucubrations bruxelliennes est la base de la survie d’une Europe libre, démocratique, et économiquement viable.
Sur ce point je suis en accord.
Vous avez encore la croyance ( comme bcp, je l’admets), que l’Allemagne va continuer à s’en sortir mieux que les autres. pour ma part, je n’en suis pas si sûr. Par exemple, c’est l’industrie automobile le moteur de ce pays. Mais depuis, 2013, se secteur ne fait que diminuer, on y fabriquait plus de 6 millions de voitures, contre un peu moins de 5 millions en 2019 ( avant covid, donc) . Moins de 5 millions de véhicules, concus et fabriqués par 800 000 salariés, conception et sous traitants inclus. ( En gros, 5 voitures par salarié du secteur) En France, on fabriquait encore un peu moins de 2 millions de voitures, en 2019 avec 210 000 salariés au total. Soit en gros, 10 voitures par salarié…. ( ON fabriquait 3;5 millions de voitures dans la fin des années 1980) Qui est le plus compétitif des 2 pays, sachant qu’on ne fabrique plus depuis longtemps des petites voitures en France ( et certainement aussi en ALLemagne… ) ?
« Par exemple, c’est l’industrie automobile le moteur de ce pays. Mais depuis, 2013, se secteur ne fait que diminuer »
Tout à fait, et c’est bien pour ça que l’Allemagne essayé de mettre la main sur le marché aéronautique, au grand dam de la France, qui l’a domine largement en ce domaine.
Bonjour, puisque Guillaume semble en vacances de Noël ( bonnes vacances !!) je vais rebondir sur les 2 derniers commentaires : l’affaiblissement industriel de l’Allemagne n’est pas encore à l’ordre du jour, tout simplement parce que cette réussite industrielle est née du système familial dit « famille souche » qui implique l’ordre , l’application, l’organisation, le travail bien fait. ( encore une fois lisez Emmanuel Todd) . Une des raisons de l’échec économique français, vient de la méconnaissance que nos décideurs ont des structures familiales françaises , de leurs points forts, et de ne pas avoir su les exploiter. Par exemple, nous avons toute une France périphérique, composée à l’origine de familles souches, qui ont pu permettre le développement d’industrie des le 18 eme Siècle. Ce sont toutes les zones frontalières avec la Belgique, l’Allemagne, la Suisse, les vallées alpines, la vallée du Rhône, et pyrénéennes. Il est intéressant de noter par exemple que si toute l’industrie aéronautique française se situe à Toulouse, c’est parce que son fondateur Latecoere, est originaire de Bagnieres de Bigore en plein cœur des baronnies pyrénéennes. Ce secteur là a survécu du fait du développement des besoins de l’aérien dans le monde , mais nous aurions pu tout aussi bien maintenir l’industrie dans les autres régions concernées en y appliquant des politiques économiques appropriées, comme en Allemagne ( ou en Italie du nord de même structure familiale) L’essentiel du reste du pays ( dans sa moitié nord) est composé de familles nucléaires égalitaires ( système familial qui au 21e le siècle se généralise à l’ensemble de l’Europe progressivement) qui lui, est propice à l’initiative individuelle, au commerce , et dans notre pays aux développements des sciences mathématiques et physique. C’est pour cette raison que le pôle de Saclay s’y trouve. Le politique devrait comprendre mieux la nature des peuple, surtout lorsque il existe une diversité comme en France ( l’Allemagne elle est assez homogène) . Cela permettrait d’exploiter au mieux les capacités des uns et des autres, pour le développement de la communauté. Contrairement aux idées reçues on ne peut en France tenir un discours unique pour tous, il faut aider les développements régionaux en fonction de la nature des populations.
Bonjour Julien.
Quelques remarques :
« …tout simplement parce que cette réussite industrielle est née du système familial dit « famille souche » qui implique l’ordre , l’application, l’organisation, le travail bien fait. » Je suis tout à fait d’accord. Un bel exemple : Sartorius. Spécialiste des instruments de mesure pour laboratoires. Capitalisation : 42 milliards d’€. Créé en 1870 à Göttingen, mais côté à Paris, car a racheté Stedim en 2008. Siège de l’entreprise à Aubagne et Göttingen.
Aujourd’hui encore, les 3/4 du capital sont entre les mains de la famille. Sans doute grâce au système fiscal allemand, qui permet de transférer l’héritage dans une fondation plutôt que d’assassiner les héritiers.
A noter également que contrairement à la France, on n’a pas nationalisé en Allemagne les entreprises qui avaient fricoté avec les nazis (https://www.sartorius.com/en/company/about-sartorius-ag/history/sartorius-during-national-socialism)
À comparer avec Renault, autre entreprise familiale : https://www.google.com/amp/s/amp.lefigaro.fr/actualite-france/2012/11/21/01016-20121121ARTFIG00576-bataille-d-historiens-sur-la-collaboration-de-renault.php
Mais en France aussi, on a de belles entreprises familiales. Bolloré, par exemple, qui va fêter ses 200 ans.
————
« toute l’industrie aéronautique française se situe à Toulouse, »
Non. L’industrie aéronautique irrigue tout le territoire, en particulier l’Ile de France (100 000 emplois directs), l’Aquitaine (70 000 emplois), l’Occitanie en général (90 000 emplois, 40% de l’emploi industriel de cette région) et PACA (25 000 emplois).
Mais c’est sûr qu’en Occitanie, à part l’aéronautique, il n’y a pas beaucoup d’industries.
« Contrairement aux idées reçues on ne peut en France tenir un discours unique pour tous, il faut aider les développements régionaux en fonction de la nature des populations. »
Tout à fait. Même si je ne suis pas d’accord avec vos catégories.
D’ailleurs, à la séparation nord-sud que vous faites, il faudrait au moins ajouter une séparation est-ouest, entre les anciennes régions du Saint-Empire et les autres.😁
Hé ben, moi qui croyait que c’était (surtout) le libéralisme (= liberté) qui était à l’origine du succès économique de l’Allemagne tout comme la Suisse, l’Irlande, la GB, les US dans une certaine mesure et bien d’autres …
https://www.lesechos.fr/2007/11/le-liberalisme-politique-clef-du-xxie-siecle-546237
Extraits:
Parce qu’il fait le double pari du primat de la liberté et de la raison des hommes, le libéralisme politique est la seule doctrine qui permette à la fois de tirer tout le parti de l’extraordinaire potentiel que recèle la mondialisation et de maîtriser ses tensions et ses risques. Aux antipodes de la vision à fois fermée et impérialiste du néoconservatisme américain, le libéralisme politique revendique la valeur universelle de la liberté tout en l’ancrant au coeur des citoyens et des sociétés, tout en reconnaissant sa dimension nécessairement pluraliste. Fondé ultimement sur le respect des droits et de l’autonomie de l’individu, il est aussi ouvert et tolérant à la diversité des cultures et des croyances que ferme dans sa condamnation des prophètes de la violence, des démagogues ou des idéologues prompts à légitimer la tyrannie par un prétendu sens de l’histoire. Promoteur de l’équilibre des pouvoirs et de la modération dans l’exercice de l’autorité, il constitue le meilleur antidote à l’emballement des passions collectives ou au vertige de la démesure qui menacent toutes les nations.
Son déclin (de la France) est le produit d’une pensée unique, largement répandue au sein des élites, faite de corporatisme, d’étatisme, de protectionnisme, d’un nationalisme étroit et stérile. Une pensée unique qui a paupérisé les Français et mis la France au ban des démocraties développées comme de l’Europe.
Allemagne = ordolibéralisme. Du moins dans le récit national. Je vous laisse chercher sur wikipédia.
Pour le RU, je crois l’avoir déjà écrit plus haut, ou dans un autre texte, il fut mercantiliste, libéral, protectionniste, ou autre, en fonction de ses intérêts du moment. Du pragmatisme, en fait.
Une constante dans ces pays, qui gardent encore conscience de leur destin national : la politique économique est à peu près partagée par tous, à un moment donné, et les règles sont appliquées dans l’intérêt à long terme de la Nation et des entreprises.
Par comparaison, on remarquera qu’en France la réglementation économique est avant tout à visée électoraliste. Ainsi, Hollande qui taxe les riches. Ainsi, Macron, qui se rend compte que Pécresse va lui prendre des voix à droite, et qu’il ne peut gagner qu’avec les voix de gauche, laisse déjà paraître deux axes de sa campagne : le logement (voir le rapport de l’INSEE qui pointe du doigt les méchants bailleurs ultrariches) et l’héritage (voir le rapport du CAE qui pointe du doigt les méchants héritiers ultrariches). C’est plus subtil que son ancien boss, l’attaque n’est pas directe.
Ordo certes mais libérale avant tout !!!
C’est un peu plus complexe que ça. Dans l’ordolibéralisme, il y a aussi de l’économie sociale de marché, et du capitalisme chrétien.
Cela n’enlève rien à mon propos du 22 décembre.
On y rajoute les réformes de Mrs Hartz et Shröder au début des années 2000 et on comprend pourquoi l’économie allemande a progressé beaucoup plus que celles des buveurs de vin !
Julien, je vais tenter une nouvelle réponse (tout en regardant le concours de l’homme le plus fort de Grande-Bretagne, sur l’Equipe TV, ma dose de junk TV quotidienne 🙂 ).
» tout simplement parce que cette réussite industrielle est née du système familial dit « famille souche » qui implique l »
C’est une constante en Allemagne : BMW, Bosch, Bertelsman, Otto, Grohe, … J’ai découvert récemment Sartorius, géant mondial des instruments de mesures pour laboratoires pharma, créé en 1870, toujours détenu à 75% par la fondation familiale (le système de fondation à l’allemande permet de limiter les impôts de succession, et d’empêcher les cessions d’actions par les membres de la famille). Sartorius créée à Göttingen, est côtée sur le SBF120 car elle a racheté en 2008 Stedim, géant français du secteur, pour créer Sartorius Stedim Biotech, Sartorius AG devenant la holding chapeautant les activités dans la biotech et les activités mécaniques. Avec plus de 40 milliards de capitalisation, elle pourrait largement faire partie du CAC40.
J’ai trouvé tout de même l’apparition dans la Loi Pacte, en vigueur depuis le 11 avril 2019, d’une nouvelle institution juridique très intéressante, le « Fonds de pérennité » qui pourrait devenir l’équivalent de la fondation familiale allemande. Ce fonds « à long terme » est un nouvel outil de détention et de cession de participations dans les entreprises. Je cite : « Avec ce fonds, le législateur souhaite mettre à disposition un instrument juridique destiné à contribuer à la stabilité et à la pérennité des entreprises. De cette manière, la poursuite et le développement d’une ou de plusieurs sociétés dont les actions sont transférées au fonds en tout ou en partie de manière gratuite et irrévocable doivent être assurés. Le fonds devient alors l’actionnaire majoritaire, sinon unique, des actions de la société, qui sont en principe devenues incessibles ». L’exposé des motifs du projet de loi précise que le modèle de la « fondation d’actionnaires », déjà utilisé avec succès dans certains pays européens, a servi de modèle pour le fonds à long terme. Je ne sais pas s’il y a eu un décret d’application, et si des précisions ont été données sur l’objet juridique par Bercy.
Le Fonds de pérennité, à l’instar de la Fondation allemande de la famille, pourrait aider à la survie des entreprises familiales françaises sur plusieurs générations. Le nouveau « modèle français de fondation » offre au fondateur d’une entreprise familiale un outil intéressant pour protéger son œuvre de la vente et de la destitution, sans qu’il n’y ait besoin de litiges entre héritiers.
Et puisqu’on est sur le blog patrimoine : « En outre, l’apport au fonds peut être effectué dans le cadre du Pacte Dutreil, qui permet une réduction de 75% de la base imposable des actions apportées sous réserve du respect de certains critères. En outre, une réduction de 50% de la charge fiscale est accordée si le fondateur n’a pas encore atteint l’âge de 70 ans. ». Je laisse les spécialistes du domaine apporter leurs contributions.
Autre différence avec la France : les entreprises sont peu soumises aux aléas politiques. Ainsi, Sartorius a notoirement participé à l’effort de guerre nazi. Elle ne fut pourtant pas pour autant confisquée à la famille fondatrice, comme ce fut le cas de Renault en France. Quand à nationaliser des entreprises au nom du socialisme triomphant, comme ce fut le cas en 1936 ou 1981, ou 1962, quand Miterrand réclamait la nationalisation de Dassault (« En prenant une telle initiative l’auteur de cette proposition de loi ne cherche pas à arrêter les termes d’une politique économique de caractère général et ne choisit pas entre les systèmes qui doivent normalement conduire la nation à dominer l’action des monopoles. […] pour ce qui concerne le groupe d’entreprises visé par la présente proposition de loi, l’urgence d’une décision apparaît d’autant plus clairement qu’il convient, au moment où s’établit une nouvelle définition de notre politique de défense, de dégager cette politique de toute emprise, de toute pression des intérêts privés »). Et ce n’est pas toujours la gauche qui est à la manœuvre : https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/dassault-comment-chirac-a-fait-plier-son-ami-de-trente-ans_1376092.html.
« Il est intéressant de noter par exemple que si toute l’industrie aéronautique française se situe à Toulouse, »
Pas vraiment.
L’industrie aéronautique et spatiale est présente en Ile de France (110 000 emplois directs), en Occitanie (90 000 emplois directs), en Nouvelle-Aquitaine (70 000 emplois directs) et en PACA (25 000 emplois directs). Plus des structures plus ou moins importantes dans le Centre, en Bretagne, …
Évidemment, l’impact des 90 000 emplois industriels en Occitanie est largement plus important que celui des 110 000 en Ile-de-France.
adnstep,
votre autre commentaire ne passe pas la modération parce que il y a je crois trop de liens externes.
je n’ai pas la main, et en l’absence de Guillaume, enlevez les liens et remettez le.
Pas possible. J’écris directement dans l’interface du blog. Tout est perdu. Je ferai peut-être l’effort ce soir de réécrire.
Le capitalisme familial allemand est justement le résultat de lois permettant de mettre en accord entreprises pérennes intergénérationnelles et ce que souhaitent les familles souches, alors qu’en France on s’évertue à casser les ETI au moment des successions.
C’est une des clefs du succès.
« alors qu’en France on s’évertue à casser les ETI au moment des successions. »
L’héritage, c’est mal, paraît-il.
De plus l’Allemagne a placé sa production dans un registre de qualité plutôt que de quantité. Si cela se retrouve dans la vitrine « automobile » qui souffre, l’électroménager (Miele, Bosch, …), les machines outils, la chimie, …. font aussi partie de l’économie qui repose sur de nombreuses PME non limitées par des impositions excessivement lourdes à l’atteinte de tailles (11, 50, … salariés).
Oui, au bémol près que seul le très haut de gamme est fabriqué en Allemagne. La plupart de l’électroménager Bosch provient d’Europe de l’Est, de Turquie, ou d’Asie. Clairement, la qualité n’est pas la même. Et Bosch (BSH) n’est pas précisément une PME.
Pour MIELE aussi, uniquement les gros modèles haut de gamme sont en fabrication locale, les petites machines sont fabriqué en Pologne et autres.
Mais je pense que le respect du cahier des charges à l’allemande et la certification qualité finale sont particulièrement rigoureux.
Ainsi Mr Macron veut taxer encore plus les bailleurs et les successions pour se faire réélire.
La conséquence d’une décision non réfléchie, pour un bénéfice immédiat, sera des contraintes lourdes qui vont rendre la France aussi attractive que la peste pour les grosses fortunes, comme cela l’est déjà pour les bailleurs.
Mais nous sommes en Europe et il est facile aujourd’hui de partir du moins économiquement.
Dazns cet esprit l’excellent commentaire de Marc Touati.
Extrait:
« Pour ne rien arranger, les dettes publiques ont atteint de nouveaux sommets historiques, en particulier en France avec un record absolu de 2.834,3 milliards d’euros au troisième trimestre 2021, soit 116,3% du PIB français. Compte tenu de la poursuite du dérapage des comptes publics fin 2021 et début 2022, il est donc clair que la barre des 3.000 milliards d’euros sera aisément dépassée d’ici le printemps 2022, soit une hausse de notre très chère dette publique de 350 milliards en deux ans !
…. la France se paie le luxe d’être la plus forte contributrice de la dette publique de l’Union européenne et de la Zone Euro. Une triste première place qui n’est d’ailleurs pas près d’être perdue…
… Et c’est là que le piège se referme, car à force de s’être endettés sans compter, les États, en particulier les plus laxistes, dont la France, n’ont désormais plus de marge de manœuvre pour relancer la machine face à la stagflation qui s’installe. Et ce, surtout si les banques centrales stoppent leur “planche à billets”, ce qui se traduit par une remontée logique des taux d’intérêt des obligations d’Etat. Eh oui, il faut bien que la “fuite en avant” irresponsable des États et des banques centrales s’arrête un jour. »
https://www.capital.fr/entreprises-marches/omicron-stagflation-dette-le-piege-se-referme-1423736?utm_campaign=20211225&utm_medium=email&utm_source=nl-cap-matinale-eco#nlref=064fb7300168a3bf9af648daf238f347&part%5Bname%5D=pm&part%5Btoken%5D=064fb7300168a3bf9af648daf238f347&srAuthUserId=064fb7300168a3bf9af648daf238f347&utm_campaign=20211225&utm_medium=email&utm_source=nl-cap-matinale-eco&nlsha=9aa1a84b9e46da79e5f5fcecf0f8a7fb1c416b8d5c8aa9e82823c9053d0757d5
Bonjour,
adnstep, merci pour votre contribution particulièrement fouillée, qui complète utilement mon analyse du cas allemand et des possibilités françaises, en matière industrielle.
Même en période de vacances, le blog de Guillaume vole haut !!
Même remarque que vous aussi sur le Conseil d’Analyse Économique , organisme proche du gouvernement.
j’ai regardé médusé ce matin sur BFM Buisness, Philippe Martin représentant du CAE, habituellement libéral, expliquer qu’ils voulaient taxer les héritages des 0,1% ( encore ce chiffre) les plus élevés ( dit il au delà de 13 millions €) qui sont donc pour l’essentiel des entreprises.
Et que naturellement les français n’avaient rien à craindre puisque leurs petits héritages ne seraient pas touchés.
Un discours socialiste dans la veine d’un Hollande 2012. !!
Christian Saint Etienne, pour qui le libéralisme est une religion, s’était élevé avec vigueur contre ce projet.
Effectivement, il s’agit pour le président sortant de reprendre la main sur sa gauche.
Il est logique de se demander quelle peut être l’efficacité électorale d’un tel programme pour un homme dont on a compris qu’il était tout de même pro-entreprises.
Pour faire une chanson à succès, le texte doit correspondre à la personnalité du chanteur, sinon on n’y crois pas…
Bonjour,
Oui Julien d’un jour à l’autre l’analyse des « experts » de Bfmbusiness sur le dossier du CAE est complètement différent. L’analyse qu’en a fait Christian Saint Étienne m’a paru beaucoup plus cohérente, claire, précise et decorellée du penchant macronisme de Philippe Martin. même Gille Raveau qui se dit lui même à gauche à presque été d’accord avec Christian Saint Étienne.
De toute façon la période électorale dans laquelle nous rentrons va nous sortir plein de marronniers qu’il faudra prendre avec beaucoup de recul.(et de pincettes).
Pour ce qui est de la chanson, dans ce registre je n’ai encore jamais vu un interprète convaincant! ……étant optimiste pourquoi pas voir surgir une star en 2022🧜♀️
Ce sera mon souhait pour cette nouvelle année.
Bonjour Remi,
Réponse à votre commentaire d’hier sur le communisme.
Le communisme, s’est développé sur un terrain particulier, celui des familles communautaires, associant une certaine égalité des enfants, mais toujours avec le respect du chef de famille, le patriarche.
l’égalité des rôles familiaux des garçons et des filles n’est pas toujours nécessaire, comme en Chine. (le femme a là bas un statut inférieur)
Par contre en Russie cette égalité était respectée.
Si le système familial communautaire était un terreau indispensable, il fallait un élément déclencheur, la notion de lutte des classes, permettant à la pauvreté de se mettre en confrontation directe avec la minorité dirigeante et nantie.
Mais les deux exemples principaux de communisme ayant pris le pouvoir que sont les Chine et l’URSS, montrent bien qu’en réalité rien ne change dans les systèmes politiques des pays concernés.
En Chine Tsi Jinping ou Mao sont les descendants des empereurs, et en Russie, Poutine n’est que le descendant des tzars, dans les deux cas avec les pouvoirs assez comparables avec leurs homologues du passé.
Le communisme, bien que système ne fonctionnant pas quant à l’amélioration du sort des populations, a tout de même été un merveilleux instrument pour prendre le pouvoir.
En France, nous avions de nombreuses familles communautaires encore jusqu’à la première moitié du 20eme siècle.
elles se situaient géographiquement dans le centre /sud ouest du pays.
C’est pour cette raison que ces régions étaient et sont encore un peu des bastions traditionnels de la gauche.
Mais la société change, et de nos jours la famille nucléaire égalitaire se généralise. (partout en Europe)
C’est à dire que les enfants quittent le domicile parental pour aller fonder leur propre foyer ailleurs, et de débrouiller par leurs propres moyens, plutôt que de compter sur l’entraide familiale au sein d’une même communauté de vie avec les contraintes que cela supposait.
Comme je l’évoquais plus haut, la famille nucléaire pousse au libéralisme, car on doit se prendre en charge.
Cela explique probablement, le déclin du communisme dans notre pays, et plus généralement le déclin des idées traditionnelles de gauche, celles ci étant remplacées par de nouvelles théories comme le wokisme, qui cherchent à se positionner un peu comme le communisme l’avait fait : c’est à dire en recréant une opposition de classe, cette fois ci entre hommes et femmes, noirs et blancs, homosexuels et hétérosexuels….
les dirigeants politiques de ces mouvements connaissent leur manuel d’histoire et le mode d’emploi, mais ici il y a un manque d’assise, d’enracinement territorial..
Merci Julien pour votre analyse instructive
J’ai pris connaissance du livre du journaliste essayiste Thierry Wolton, (« Penser le communisme), qui met en exergue,un peu à contre courant, le rôle déterminant des intellectuels souvent d’origine bourgeoise, et en quête de pouvoir,(C.F. : analyse Freudienne intéressante), plutôt que celui « des larges masses populaires » dont il est souvent fait état,pour expliquer l’avènement au 20 ème siècle de ce qui était présenté à l’origine comme un idéal de société,voire une sorte de nouvelle religion.
Selon Thierry Wolton,la philosophie du communisme a bien été appliquée pour certains pays qui continuent toujours dans la même voie, en dépit de leur conversion à l’économie de marché, (C.F. la CHINE)
Votre réflexion confirme ainsi le message transmis par Thierry Wolton :
« Le communisme, bien que système ne fonctionnant pas quant à l’amélioration du sort des populations, a tout de même été un merveilleux instrument pour prendre le pouvoir ».
Rien de nouveau sous le soleil, puisque de nouveaux concepts prêchant l’émancipation font à nouveau florès en ce début de siècle tourmenté,la nature ayant horreur du vide, surtout la nature humaine dont le déterminisme est bien l’exercice du Pouvoir……. de préférence sans partage !
Pour aller un peu plus loin, si l’on veut mieux comprendre les raisons des partis d’extrême gauche dans leur soutien aux immigrations, il faut intégrer le modèle familial africain. Que ce soit l’Afrique du Nord ou l’Afrique noire, les familles communautaires sont la règle. Ces modèles familiaux sont fréquemment importées avec l’immigration en Europe. Quand on souhaite établir un neo -communisme ayant une assise territoriale, il est logique de vouloir favoriser l’implantation de toujours plus de familles communautaires.