Nous le savons tous, nous devrons travailler plus longtemps pour espérer obtenir une pension retraite qui ne soit pas anecdotique. Tout le monde est d’accord ou presque sur cette idée simple et intuitive.
Malheureusement, ne sommes nous pas dans l’illusion, dans une certitude collective qui est éloignée de la réalité ? On se pose rarement la question de notre capacité réelle à travailler jusqu’à 65 ou 67 ans. Conditionner l’âge de départ à la retraite à la nécessité de travailler jusqu’à 65 ans ou 67 ans n’est il absurde si les travailleurs ne sont plus en capacité physique de travailler jusqu’à cet âge ?
N’est ce pas transférer le coût de la retraite sur l’assurance chômage ?
La DREES, organisme public rattaché au ministère des solidarités et de la santé, vient de publier un chiffre qui fait réfléchir : En 2018, l’espérance de vie sans incapacité (= espérance de vie en bonne santé) est de 64,5 ans pour les femmes et de 63,4 ans pour les hommes !
 

 
Il s’agit de surcroît d’une espérance de vie à la naissance qui en réalité sur-estime la véritable espérance de vie en bonne santé. La DREES de préciser :

« En 2018, l’espérance de vie sans incapacité s’élève à 64,5 ans pour les femmes et 63,4 ans pour les hommes. Si cet indicateur baisse légèrement pour les femmes par rapport à 2017 (-5 mois), il progresse de 10 mois pour les hommes. En revanche, les espérances de vie sans incapacité à 65 ans des hommes et des femmes s’allongent toutes deux en 2018, pour atteindre 11,2 ans pour les femmes et 10,1 pour les hommes. Ces évolutions sont très liées à la baisse de déclaration de limitations fonctionnelles chez les octogénaires, femmes ou hommes, compensée pour les femmes par une légère hausse des déclarations de limitations fonctionnelles entre 30 et 60 ans.

Entre 2008 et 2018, l’indicateur de l’espérance de vie sans incapacité à la naissance a légèrement augmenté pour les hommes (+8 mois), mais est resté stable pour les femmes. L’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a progressé, elle, de 1 an et 2 mois pour les femmes et de 1 an et 5 mois pour les hommes depuis 2008, traduisant un recul de l’âge d’entrée en incapacité pour les personnes ayant atteint 65 ans. »

 

 
De manière synthétique, sur les 22 ans passés en moyenne en retraite, il y a 10 ans pendant lesquelles vous pouvez en profiter pleinement (=sans limite fonctionnelle) et 12 ans pendant lesquels vous perdez progressivement votre capacité à vivre pleinement votre vie.
 

 
Le COR, dans son rapport annuel publié en Juin 2019, donne une approche probablement plus fine sur cette question importante : En moyenne, ce sont entre 30 et 35% des hommes et des femmes qui auront une limitation d’activité sévère ou modérée entre 55 et 65 ans.
 

 
Au final, derrière la certitude d’une nécessité de travailler plus longtemps, la question de l’espérance de vie en bonne santé doit être posée. L’enjeu, devant cette dégradation annoncée, est peut être l’anticipation (pour ceux qui en auront les moyens) d’une cessation d’activité prématurée financée par une rente immobilière ou financière par exemple ?
Ce donner les moyens de profiter de sa fin de vie avec d’être dépassé par l’espérance de vie en bonne santé ne devient il pas une nécessité ?
A suivre …

Besoin d'un conseil ? Découvrez nos services :
Conseil indépendant 
Bilan patrimonial
Conférences patrimoniales
Abonnement patrimonial
Livre et formations 
Investir dans l'immobilier
Optimiser sa Succession
Assurance-vie et gestion de patrimoine
Conférences patrimoniales