Alors que l’on croyait la réforme des retraites enterrée par l’accumulation des évènements récents mais voici que le premier ministre s’est dit déterminé à relancer les négociations. Le président Macron semble même considérer cette réforme des retraites comme la mère de toutes les réformes.
Nous allons donc entrer dans le dur entre un président déterminé à réformer le système des retraites, et une population qui ne comprend pas l’intérêt et la motivation profonde derrière cette « mère de toutes les réformes ».
Dans une récente interview dans la presse régionale, le président lance d’ailleurs une énorme fakenews pour essayer de justifier la nécessité absolue d’une réforme des retraites : « Nous avons tous vu durant cette crise ce qu’on appelle la deuxième ligne, les livreurs, les caissières… Toute cette France-là est la France perdante du système de retraite actuel. »
Ainsi, la réforme des retraites aurait pour objectif d’augmenter le montant des retraites de ceux qui sont doivent aujourd’hui être considérés comme les véritables premiers de cordés ?
Pourtant, dans la même interview, il explique que « la question du nombre d’années pendant lesquelles nous cotisons demeure posée« .
Bref, tout ça pour augmenter la durée de cotisation et partir plus tard en retraite. Enfin, le véritable objectif de la réforme des retraites apparaît clairement : Il faut allonger la durée de cotisation à défaut de baisser les retraites ! 
Nous aurons donc du attendre 3 ans de négociation pour que le gouvernement annonce enfin la réalité de sa mission.
Aujourd’hui, la retraite à taux plein est acquise pour celui qui cotise pendant 172 trimestres, soit 43 années de cotisations sans aucune interruption. A défaut de ces 43 années, vous devrez atteindre 67 ans pour espérer bénéficier d’une retraite à taux plein.
Demain, il faut donc tout simplement s’attendre à ce que le nombre d’années ou de trimestres de cotisations augmente pour retarder l’âge réel de départ à la retraite. Que d’énergie gaspillée alors qu’il aurait été tellement plus simple d’expliquer la vérité.
Demain, devrons nous cotiser pendant 44 années ou atteindre 68 ou 69 ans pour partir à la retraite à taux plein ? C’est en tout cas, un scénario tout à fait plausible si on regarde les données utilisées pour bâtir le rapport Delevoye (Réforme des retraites : »Il faut travailler plus longtemps ! » Ça veut dire combien d’années en plus ?).
 

Pourrons nous échapper à la baisse des retraites ?

C’est là une question importante. Est il possible de faire porter l’objectif d’équilibre du système des retraites uniquement sur ceux qui cotisent, c’est à dire sur les travailleurs.
Un système des retraites par répartition, c’est un équilibre permanent entre le montant des cotisations perçues pendant l’année et le montant des pensions retraites versées cette même année. Aujourd’hui, l’équilibre de long terme est proche puisque sur les 300 milliards d’euros annuel, l’écart entre le montant des cotisations perçues et le montant des pensions retraites versés est négatif de seulement 4 à 10 milliards d’euros. C’est vraiment peu, c’est toujours trop, mais finalement très peu au regard de l’importance du système.
Néanmoins, la crise dans laquelle nous entrons va faire déraper ce déséquilibre puisque la baisse de l’activité économique et le chômage qui s’en suit devrait être à l’origine de cotisations en baisse. La question est alors de s’interroger sur celui qui doit faire un effort pour permettre au système de retrouver l’équilibre à court terme (et consolider ainsi l’équilibre de long terme).
Il est de coutume de demander à ceux qui travaillent de faire un effort supplémentaire en augmentant la durée de leur vie active. C’est l’augmentation classique des durées de cotisations.
Mais ne pourrions nous pas enfin admettre l’évidence d’une nécessaire baisse des retraites ? L’équilibre du système de la retraite par répartition, c’est aussi une question de solidarité générationnelle. Aujourd’hui, on a parfois le sentiment d’un âge d’or qui profite d’une belle retraite alors même que ceux qui la payent doivent travailler dans des conditions économiques de plus en plus difficile.
Les retraités d’aujourd’hui, ont beaucoup travaillé pour obtenir leur pension retraite. Mais les travailleurs actifs d’aujourd’hui doivent travailler encore plus pour leur maintenir un niveau de retraite qui n’est plus en adéquation avec la santé de notre économie.
Nous assistons à une forme d’égoïsme d’une génération de retraités qui refuse de renier sur ces acquis, même si la conséquence directe de leur égoïsme est d’étouffer leurs enfants qui n’arrivent plus à s’en sortir.
Augmenter les cotisations ou allonger la durée de la vie active pour maintenir coûte que coûte le niveau de vie des retraités n’est pas un choix raisonnable. L’équilibre du système repose aussi sur la nécessité de la prise de conscience d’une solidarité transgénérationnelle.
Lorsque les conditions économiques ne permettent plus d’assurer un niveau de cotisation suffisant, la seule solution est la baisse des pensions retraites.

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