Les fonds euros, une impasse à moyen terme ?

Les beaux jours des fonds euros sont derrières nous.

L’assurance vie et surtout les fonds euros représentent une part très importante de l’épargne des Français et donc une part très significative des conseils prodigués tant par les banquiers, les assureurs mais également les conseils en gestion de patrimoine indépendant.

Devant les charmes des fonds euros, peu trouvait à redire : Souplesse, Disponibilité,  Absence de risque, Rendement … Ce fût les beaux jours de l’assurance vie. Le fonds euros permettait aux épargnants de faire croître leur épargne à une niveau largement supérieur à l’inflation sans prendre aucun risque sur leur capital : Devant autant d’atouts, les épargnants et les conseils ne voyaient aucun intérêt à prendre des risques via l’investissement sur les marchés financiers action ou obligataire.

 

Malheureusement, la baisse structurelle des rendements des fonds euros ne permet plus autant de facilité. A mon sens, il n’est plus possible de préconiser un investissement sur le fonds euros d’un contrat d’assurance vie à un investisseur dont l’objectif de placement est à long terme. Les rendements actuels et futurs semblent trop peu attrayant pour orienter l’épargne d’un investisseur vers ce support.

 

Considérant que les fonds euros représentent près de la moitié de l’épargne financière des Français, trouveriez vous pertinent d’investir la moitié de votre épargne sur un livret A ? NON. En terme d’optimisation financière on a connu mieux. Le raisonnement risque d’être comparable pour le fonds euros dans les années à venir.

 

Vers une baisse structurel des rendements des fonds euros.

Comment peut on prédire l’avenir et l’évolution future des rendements des fonds euros ? en fait plusieurs facteurs nous permettent d’annoncer que les rendements des fonds euros vont se dégrader dans le temps.

Un niveau très bas des taux d’intérêts …

Le premier facteur explicatif tient dans la structure des taux et dans le niveau très bas des taux d’intérêt depuis quelques années (principalement depuis l’éclatement de la bulle technologique, c’est à dire post 2001). Depuis près de 10 ans, l’argent coule à flot, et les taux d’intérêt atteignent des plus bas historique.

Or, les fonds euros des contrats d’assurance vie sont constitués par des obligations sans risque pour une part comprise entre 60% et 80% pour la majorité. Depuis près de 10 ans, les compagnies d’assurance vie investissent l’argent des épargnants sur des obligations dont les rendements brut atteignent péniblement les 3,5% à 4,5%. Déduction faîtes des impôts, des frais de gestion de la compagnie d’assurance, vous comprenez bien que le rendement net n’est pas attrayant.

 

Pour autant, par soucis de concurrence et grâce aux investissements antérieurs, les compagnies d’assurance vie continuent de proposer des rendements nettement supérieurs aux rendements des obligations. Les compagnies d’assurance vie grignote petit à petit le matelas de plus value latente constitué par la baisse des taux d’intérêt.

 

Une réforme de la solvabilité qui oblige à moins de risque

De surcroît, une réforme des mesures de solvabilité des compagnies d’assurance vie est actuellement en cours de déploiement. Cette réforme devrait conduire à une moindre prise de risque pour les compagnies d’assurance mais également, indirectement à de moidre rendement.

 

Face à cette fatalité, nous aménageons progressivement notre conseil

Naturellement, cette baisse structurelle des rendements, nous conduit à revoir notre conseil. Alors qu’il y a encore peu de temps, nous nous contentions, sans aucune ingénierie intellectuelle, à quasi systématiquement proposer un investissement sur le fonds euros d’un contrat d’assurance vie dès lors que vous nous annonciez ne pas vouloir prendre de risque, nous révisons progressivement notre manière de travailler.

Pour les prochaines années, pour obtenir un rendement sur le capital un minimum de prise de risque sera indispensable.

Dorénavant, nous nous attardons vraiment sur la nature des investissements (financier et/ou immobilier) afin de proposer à nos clients une organisation de leurs investissements qui puisse générer des rendements attrayants dans le temps.

Cela nécessite, tout d’abord une diversification à la fois dans la nature du placement, mais également dans le type de risque accepté.

Par exemple, nous pouvons combiner

  • Une garantie du capital, non pas à tous moment, mais seulement à échéance, afin de permettre de meilleurs rendement
  • Une diversification sur les marchés financiers actions, sans garantie de capital, mais dont l’espérance de rendement est meilleure (à condition de gérer les fonds et de ne pas se contenter d’investir sur un indice).
  • Un investissement sur le marché de l’immobilier d’entreprise, via des SCPI
  • L’investissement dans des produits financiers combinant rendement et protection du capital. …

 

Il ne s’agit pas de prendre des risques à tous prix, il s’agit principalement d’organiser son patrimoine de manière à profiter de la croissance des différents secteurs d’investissement.

 

Car investir la majorité de son épargne sur le fonds euros est source de forte désillusion.