Le bilan et la synthèse de l’année 2012

2012 aura définitivement été marquée par la macro économie et les doutes des investisseurs quant à la pérennité d’un modèle de croissance mondiale basé sur toujours plus de consommation et d’endettement des états.
2012, année de prise de conscience des pays développés de la nécessité de réduire leur endettement pour protéger leur modèle économique. L’année de prise de conscience qu’il n’est pas éternellement possible de vivre au-dessus de ses moyens sur le dos de créanciers crédules.
2012, année ou la zone euro semble abandonner l’idée de croissance économique afin de sécuriser son avenir. En 2012, les pays développés ont préférés opter pour la réduction massive de leurs dépenses publiques et l’augmentation des impôts quitte à sacrifier la croissance économique (au moins à court terme, afin de mieux repartir une fois le bilan assaini).
2012, année de sacrifice (ou plutôt de retour à la réalité) pour des économies qui ont vécues au-dessus de leur moyens.
 
2012, année de forte hausse du chômage et d’appauvrissement inéluctable des populations après des années d’opulence à crédit
2012, année du début du dégonflement des bulles immobilières (notamment en France).
Bref, 2012, année du retour à la réalité. Le « monde des bisounours » est bel et bien derrière nous.
Paradoxalement, 2012, sera une année profitable pour les marchés financiers et la bourse qui analysent cette prise de conscience des politiques comme vertueuse et indispensable à la recherche de la croissance économique.
2012, pourrait (vous remarquerez le conditionnel sciemment utilisé) marquer le début de la fin de la crise macroéconomique des pays développés. C’est-à-dire la fin des questions existentiels quant à l’avenir même de la zone euro, quant à la faillite des états sur endettés, … 2012, année ou la fin du monde (économique) ne sera finalement pas.
2012, année de transition pour l’économie ;
2012, fin d’une ère, début d’une nouvelle ? Seul l’avenir pourra nous le dire.
 
 

Et 2013 ?

2013 est aujourd’hui une belle inconnue. Car si la macroéconomie semble derrière nous, aucun des problèmes de 2012 ne sont pas réglés ! Alors que 2012 n’était qu’une suite de crise, de résolution de crise, de re-crise, re-résolution de crise, 2013 pourrait-il être différent ? En tout cas, avec cette fin d’année en fanfare, les marchés financiers semblent optimistes quant au retour de la croissance économique à partir du second semestre 2013.
Si les pays développés semblent embarqués dans une réduction vertueuse de leur train de vie, la question reste toujours :
Comment créer de la croissance économique dans un monde qui ne peut plus s’endetter ? Depuis plus de 30 ans, chaque crise trouve sa fin dans une relance économique orchestrée par des états, de plus en plus endettés, crise après crise. Force est de constater que cela ne pourra pas être le cas cette fois ci.
2013, devra, (et le challenge est loin d’être acquis) être une année de retour de la croissance économique, pour confirmer cette extraordinaire croissance des marchés financiers sur le dernier trimestre 2012.
Le dernier trimestre 2012 fait le pari d’un retour de la croissance économique qui réglerait tous les problèmes macro-économiques liés au surendettement des états.
Des lors que la croissance économique est au rendez-vous, la problématique du surendettement des pays développés devient secondaire car chacun retrouve les moyens de rembourser sa dette.
Attention, à la déception, les attentes sont très (trop ? )  fortes. Car s’il est évident que le retour de la croissance économique donnerait de l’air aux surendettés, ces derniers resteraient tout de même dans une situation complexe.
 

Mais d’où pourrait venir la croissance économique ?

Dans l’incapacité de relancer la croissance via la dépense publique, il faut rechercher d’autres recettes pour espérer le retour de la croissance économique.
Certes, les banques centrales injectent massivement des liquidités dans le système financier, mais cela est-il suffisant ?
Dans un monde qui manque de visibilité, dans un monde dans lequel chacun est persuadé du retour de la récession, comment convaincre les individus d’investir.
Injecter des liquidités dans le système économique est utile pour sauver le système de l’explosion à court terme, mais est-ce que cela sera suffisant pour assurer sa pérennité à long terme.
A l’instar de la situation du Japon depuis 25 ans, comment réussir à empêcher les agents économiques (entreprises et particuliers) a épargner ou à se désendetter ? Comment les encourager à investir pour construire la croissance de demain ?
 
 

Après des années d’excès, ne peut on pas anticiper quelques années de consolidation ?

La vie économique est une question de cycle. Nous sommes actuellement entre deux cycles de croissance : Le premier prend fin, le second n’est pas encore présent.
Cette situation de consolidation, en attendant un nouveau cycle de croissance économique basé sur une innovation majeure, pourrait être marquée par une récession plus ou moins marquée (ou une croissance tellement ridicule)  et la déflation (baisse généralisée des prix).
Prenons, l’exemple d’un véhicule. Pour avancer, il faut trois éléments fondamentaux : Un moteur, de l’essence et de l’huile.
Pour que le moteur avance dans la sérénité, et surtout sans se fatiguer, il faut régulièrement changer l’huile et ajouter de l’essence.
Un moteur qui dispose d’essence a volonté peut théoriquement avancer sans limite, mais quand il manque d’huile, celui-ci s’abime, le véhicule peut continuer à avancer mais l’usure est rapide et il avance avec de plus en plus de peine. Le moteur finit par s’user et on connait malheureusement la finalité… Seul une nouvelle injection régulière d’huile permet de repartir de plus belle.
Vous remplacez le moteur par la croissance économique, l’huile par l’innovation et l’essence par les injections massives de liquidités par les banques centrales et vous aurez tout compris de la complexité du monde actuel.
Le moteur dispose d’essence à volonté, mais faute de nouvelle innovation, l’essence ne sert à rien… le moteur est en train de caler.
Ajouter toujours plus d’essence ne sert plus à rien… Ce qu’il faut c’est de l’huile.
Espérons que 2013 nous apporte cette huile indispensable au retour de la croissance économique … sinon, nous risquons bien de poursuivre cette situation de récession ou de croissance très très mole (quelle est la différence entre -0.50% de croissance et +0.5% ? sachant que la marge d’erreur statistique est de 0.50%) accompagnée d’une déflation.
Cette situation pessimiste ne serait définitivement pas une bonne nouvelle pour les investissements et les patrimoines.
Gardons néanmoins confiance dans la capacité des hommes à rebondir et à innover.

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