Mario Draghi aurait il encore frappé en annonçant une énième promesse d’intervention de la Banque Centrale Européenne pour sauver la zone Euro de la déflation ? La politique monétaire non conventionnelle est elle vraiment la solution ? N’est il pas trop tard pour utiliser cette arme monétaire utiliser depuis 2011 par la banque centrale américaine ?
Carmignac Gestion n’y croit plus. Dans une récente publication intitulée « Les marchés sont dans le déni« , Didier Saint Georges revient sur la déconnexion actuelle entre les marchés financiers actuel et la réalité de l’économie et prévient :

« Les investisseurs sont obnubilés par les mesures des banques centrales, faisant fi du ralentissement de la croissance mondiale.

Les investisseurs vivent les dernières semaines de 2014 bercés par un consensus très large : l’économie américaine va plutôt bien, malgré un moindre soutien de la Fed, tandis que l’Europe malade se languit mais sera bientôt requinquée car la Banque centrale européenne se prépare à lui injecter une dose massive de liquidités via des rachats d’actifs obligataires multiples, comme le fit naguère la Fed pour relancer la machine américaine. Le problème avec cet avis général est qu’il fait fi du cycle économique.
Le constat est pourtant que la croissance mondiale est bien en décélération, des Etats-Unis au Japon et de la Chine à l’Europe. Et il est préoccupant que les marchés demeurent aujourd’hui largement dans le déni, en particulier en Europe, pour qui la croissance globale est vitale.
Peut-être le cycle repartira-t-il dans le courant de 2015. Mais nous n’en sommes pas encore là.

2015 serait il l’année de la désillusion ?

2015, la grande désillusion ? est le titre d’une publication de Natixis du Mois d’Août dernier. Publication dans laquelle Patrick ARTUS était prudent devant une croissance 2015 inférieure à 2014 :

On peut craindre une correction importante des marchés d’actions, des marchés du crédit, si les investisseurs se mettent à anticiper que 2015 ne sera pas une bonne année. Or ceci peut être très certainement le cas avec :

  • Le risque d’une crise de la construction donc d’une crise de croissance en Chine;
  • la fin des effets du Quantitative Easing au Japon et au Royaume-Uni;
  • La fin des effets stimulants de la désinflation et de l’assouplissement des politiques budgétaires dans la zone euro ;
  • Le freinage de la croissance des pays émergents (hors Chine) avec les goulots d’étranglement entraînant la stagnation de l’industrie;
  • Les facteurs structurels de freinage de la croissance aux Etats-Unis (inégalités, stagnation de l’investissement résidentiel et des salaires réels) toujours présents.

Le scénario de recul de la croissance en 2015 par rapport à 2014 n’est donc pas à exclure
 

2015 pourrait être l’année marquée par le retour du facteur croissance dans la valorisation des actions. Après 3 ans d’un marché de flux guidé par les banques centrales au gré des annonces et des injections de liquidités, c’est le niveau de la croissance mondiale qui pourrait guider l’année boursière 2015.
 

2015 et au-delà: déflation, « lowflation »,
reflation ou stagnation séculaire

Dans un très long article publié sous le titre « 2015 et au-delà: déflation, « lowflation »,
reflation ou stagnation séculaire« , les économistes d’AMUNDI tentent de nous dresser leur prévision pour 2015.

Le scénario central d’Amundi pour 2015 (probabilité : 65%) est celui d’une croissance mondiale qui reste relativement solide, mais la croissance de la zone euro reste faible. 
La déflation menace encore, ce qui pousse la BCE à mettre en place des mesures qui poussent la taille du bilan à la hausse.
Jusqu’ici, la croissance économique n’a pas eu un rôle important dans la détermination du prix des actifs de la zone euro (hormis dans les pays périphériques). Est-ce durable ? Sans doute pas, parce qu’une stagnation de la croissance, ou, pire, un nouvel effondrement de celle-ci, ne manquerait pas de raviver les doutes sur la solvabilité de certains États. Il nous semble bien évident que la croissance et les perspectives de croissance – sont redevenues et vont rester un facteur déterminant dans la valorisation des actifs risqués… et des spreads souverains.
Une dépréciation supplémentaire de l’euro nous semble inévitable. Les politiques économiques s’infléchissent quelque peu, mais l’accélération de la reprise économique prend du temps. 2015 devrait être une année caractérisée par des politiques de reflation, dans un environnement de faible croissance.
Un environnement suffisamment sain pour éviter une nouvelle crise, mais un environnement de plus forte volatilité, qui n’empêche cependant pas la convergence économique et la défragmentation financière de se poursuivre. La Fed conserve quant à elle une politique monétaire accommodante, mais les courbes futures se pentifient dans la deuxième partie de l’année. La baisse de l’euro serait sans aucun doute l’un des facteurs les plus favorables pour les marchés d’actions de la zone, avec le rendement du dividende, historiquement et systématiquement plus élevé qu’au Japon ou aux États-Unis. Il faut tout de même noter que dans un environnement de taux très bas et de plus grande volatilité, être long duration des pays du noyau dur ne protège plus des secousses sur les marchés d’actions. Cette limite au « macro hedging » est elle-même génératrice d’une plus grande volatilité..

 
 

Enfin, une synthèse de 6 ans de crise et les perspectives pour les années à venir par Eric VENET, Montbleu Finance

 

Eric Venet – BFM Business – Intégrale Bourse… par montbleu_finance
 
 
 

 Et vous, quelles sont les perspectives des marchés actions pour 2015 ?