Les marchés actions (mais les autres c’est la même chose) ne peuvent suivre que deux directions : monter ou baisser .

C’est apparemment plus facile à cerner que le loto ou les courses de chevaux, et pourtant, anticiper l’orientation future, que ce soit dans l’heure ou l’année reste à ce jour quasiment impossible. C’est toujours un pari.

Il y a les  gourous, (qui ont eu raison une fois  et se trompent toujours ensuite), les analystes sérieux ou pas qui ne sont pas meilleurs, et maintenant les robots, dopés à l’intelligence artificielle anthropomorphe, à qui l’on demande de faire le travail des traders, et qui n’ont pas besoin de cocaïne pour tenir le coup. C’est un plus !!!

Pour le moment ces algorithmes ne s’en sortent pas mal dans la mesure où on leur demande de réagir à la nanoseconde, tâche dont ils s’acquittent honorablement puisqu’ils effectuent une grosse majorité des transactions à l’échelle mondiale.

Mais dans l’état actuel du développement de cette science, l’intelligence artificielle est conçue pour suivre un modèle défini, et s’adapte encore très difficilement aux événements nouveaux qui ne sont (par définition) pas prévus dans son programme. Nous pouvons pourtant supposer que les robots finiront par supplanter l’humain en face des réactions erratiques des marchés financiers, tout bonnement parce qu’ils n’ont pas d’émotions.

Mais ils n’ont pas d’intuitions non plus ni 6eme sens…

Nous manquent les psychanalystes.

Les marchés sont des organismes vivants, qui puisent leur énergie dans une multitude de sous ensembles, allant des plus petites cellules comme chacun des boursicoteurs, aux plus grosses que sont les places boursières mondiales, se surveillant les unes les autres d’un œil, tout en gardant l’autre sur  wall street marché directeur, en passant par une grande quantité de fonds, de banques centrales, et de politiques aux pouvoirs variés.

Les marchés malgré cette apparente complexité, suivent quand même des règles, comme tous les humains.

Trois sont essentielles :

  • Le niveau des taux d’intérêts. plus les taux sont bas comme actuellement, mieux les entreprises vont pouvoir financer leurs investissements. Mieux aussi les flux financiers seront orientés vers les actions plutôt que les placements sans risques.
  • L’abondance des liquidités (ou leur restriction) comme en ce moment celles offertes par les banques centrales du monde entier
  • Les résultats d’entreprises, qui permettent d’anticiper le niveau que doivent refléter les cours de bourse pour l’année.

Si ils sont excellents comme en c’est le cas, du fait de la reprise post-covid, cela incite à une hausse des cours.

Les marchés suivent également les analyses techniques des traders, faites de supports et de résistances, de tops et de bottoms (plus significatifs lorsqu’ils sont doubles ou triples) sans réel rapport avec la valeur réelle des entreprises, mais dont  tout le monde tient compte, c’est là,  la force principale des graphiques qui donnent la tendance, « le trend ».

Cela pourrait se résumer ainsi : ça monte, donc ça va monter jusqu’à ce que cela s’arrête… (pareil à la baisse)

Car le marché a ses humeurs, tout comme un être vivant, il est tantôt enthousiaste, jusqu’à atteindre une certaine frénésie parfois, (la fameuse exubérance irrationnelle) tantôt morose, apathique ou franchement déprimé.

Le marché passe par toutes les phases qu’un humain peut connaitre.

Il peut même se sentir déprimé, alors qu’apparemment tout va bien pour lui, tout simplement parce qu’il suppose de mauvaises nouvelles à venir. Le contraire est également vrai.

Le marché réagit comme un être humain bipolaire, c’est  ce qui le rend si difficile à comprendre surtout dans les phases de crises, car dans certains cas il en perçoit les bons côtés en faveur d’une sortie par le haut, alors que  l’accumulation de contrariétés le laisse froid, et dans d’autres cas, le fond du trou dans lequel il se propulse à l’excès, est aussi profond que son angoisse est communicative aux intervenants de marché.

Certains docteurs peuvent intervenir quand le mal est pris à temps. ( les chefs de services cela va de soi comme C Lagarde ou  J powell). parfois quelques  paroles rassurantes suffisent, sinon des  d’injections  (de liquidités) plus radicales sont prescrites, calmant le mal jusqu’à la prochaine rechute.

Le marché ne guérit jamais, mais se remet toujours. Quoi qu’il arrive il ne faut donc jamais s’angoisser !!!

La période que nous vivons actuellement est particulièrement intéressante car l’instabilité couve en lui.

En effet, après une période quasi ininterrompue de plus d’un an d’euphorie ( de mai 2020 à août 2021)  parce que les fondamentaux restent bons, une baisse d’humeur est brutalement survenue  avec l’affaire de la reprise en main de la politique intérieure chinoise, puis depuis quelques temps un deuxième coup au moral lui est porté avec l’inflation US qui pourrait perdurer, les vaccins qui se montrent moins efficaces, et le variant omicron dont on ne sait pas encore la gravité.

Tout cela va peut être s’arranger dans les semaines qui viennent, mais, tout comme pour un individu, l’accumulation de contrariétés peuvent perturber son moral.

Et selon la formule célèbre  » les emmer… ça vole en escardrille »…

Et puis, le bon docteur Powell dit qu’il va réduire les transfusions.

Ce n’est pas la bonne décision thérapeutique dans le cas présent, mais il a  peur que sa médecine finisse par  tuer le malade si il en abuse….

On ne sait donc pas trop où l’on va, notre patient risque une rechute, et son moral s’en ressent. Mais il pourrait tout aussi bien sortir des soins intensifs, et cela explique une certaine décorrélation d’un jour sur l’autre  entre le CAC et le DJ que nous avons pu constater la  semaine dernière, alors que lorsque  tout va bien  les orientations sont parallèles.

Réponse bientôt.