Nous sommes  sur une trajectoire haussière de la reprise et des marchés, sans accroc pour le moment. La montée progressive des indices, des volumes plutôt faibles avec une volatilité inexistante, traduisent une sérénité affirmée ds bourses.

Par ailleurs, et nous l’avons déjà plusieurs fois développé, la reprise économique devrait se continuer plusieurs années encore. Tout va bien, peut être trop bien (nous n’y sommes pas vraiment habitués)

Les cours de bourse, sans nul doute vont continuer à grimper, là aussi quelques années. Est ce à dire qu’il n’y aura pas de correction ? Non, nous aurons des réactions baissières car c’est propre à la vie des marchés. La bourse n’est qu’une succession de phase de hausse, parfois excessive, puis de baisse, parfois excessive.

Depuis quelques temps, le moindre signe négatif est guetté comme le lait sur le feu par les intervenants de marchés. J’entends pas là, les possibles hausses de taux, corollaires d’une inflation devenant permanente, ou le fameux «tapering» que seraient les réductions d’achats de la part des banques centrales.

Un ombre plane de temps en temps puis se perd comme la brume s’évapore au soleil réchauffant.

Car les doutes s’évaporent aussi au fur et à mesure que la crise traîne à se résoudre en totalité : les États, les banques centrales ne sauraient donner de mauvais signaux, et casser une reprise forte mais naissante avant un retour définitif à la normale. Une normale au-delà même de la situation précédant la crise, car elle n’était pas vraiment brillante.

Il nous faut un nouveau dynamisme économique. Et le monde entier est concerné. Nous n’avons collectivement pas les moyens d’une récession mondiale. Les prochaines années seront « croissance forte ou crève ».

La vie d’après, sera peut être un peu différente de celle d’avant, dans le sens où certaines habitudes de vie comme le télétravail prendront une place accrue, mais on doit prendre en compte aussi que les relocalisations ne seront pas l’alpha et l’oméga de la nouvelle économie.

La mondialisation devra retrouver son rôle tampon, et le signe majeur sifflant la fin de partie devrait être selon moi, la reprises des voyages internationaux sans aucune contrainte.(Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui ne serais ce que pour aller en UE. Et quasiment bloqué pour hors zone UE.)

Le signe majeur sera le retour des chinois aux Galeries Lafayette et au Printemps !! C’est pour quand ? 2022?  2023 ? En attendant c’est le statu quo sur les taux.

En revanche, cette indispensable mondialisation pourrait être corrigée de ces excès. La taxe GAFAM et les taxes carbone aux frontières pourraient être les fondations de cette nouvelle mondialisation post-Covid-19.

Pourtant quelques signes de tension apparaissent, tels qu’une reprise plus forte que prévue aux USA, avec en même temps une baisse de certaines valeurs  américaines ( Technologiques) et un décalage ce mois dernier entre DJ et CAC, ce dernier ayant  progressé de 2 points de plus, ce qui traduit historiquement une fragilité boursière globale.

Les banques centrales sous la pression du tapering

La question est alors de savoir comment les banques centrales vont pouvoir résister à la pression du tapering, c’est à dire d’une politique monétaire moins accommodante. Comme nous venons de vous l’expliquer, dans les prochains mois la croissance économique devra être forte, très forte afin d’éviter que le monde ne tombe dans le chaos.

Les banques centrales devront donc impérativement conserver une politique monétaire accommodante malgré le rebond probable de l’inflation qui accompagne logiquement cette puissante reprise économique.

L’argument d’un rebond d’inflation temporaire pourrait être utilisé dans un premier temps pour justifier le maintien des taux excessivement bas malgré la croissance économique. Ensuite, il faudra être imaginatif et inventer une nouvelle narration pour réussir à maintenir les taux d’intérêt réels négatifs.

En réalité, une politique monétaire moins accommodante, et donc une hausse des taux d’intérêt n’est pas un problème insurmontable dès lors que les taux d’intérêt réel restent négatifs, c’est à dire inférieurs à la croissance du PIB en volume = PIB Réel = PIB nominal+ inflation.

Dans les prochains mois, l’enjeu pour les banques centrales sera donc de permettre aux taux d’intérêt d’augmenter au rythme de l’inflation et de la croissance économique retrouvée, tout en assurant que cette hausse ne remettra pas en cause la situation générale des taux d’intérêt réel négatifs.

Ce changement de cap sera très complexe à gérer et pourrait être à l’origine d’un stress sur les cours de bourse à court terme. Pourtant, à long terme, les taux d’intérêt devraient rester excessivement accommodants (car inférieur au taux de croissance nominale de l’économie) et devront profiter aux agent économiques structurellement endettés (États et entreprises) au détriment des agents économiques structurellement épargnant (c’est à dire les épargnants en produits de placement ou autres fonds euros).

Bref, pas de panique. Les taux d’intérêt resteront bas et une hausse limitée à la croissance du PIB en volume ne sera pas une catastrophe pour l’économie à long terme.

En revanche, cette hausse pourrait être dévastatrice pour les actifs dont la valeur excessive ne se justifie que par des taux d’intérêt trop bas.

Et vous qu’en pensez vous ?