C’est incroyable. Les indices boursiers affichent record sur record et rien ne semble pouvoir les arrêter.

Au moment, ou j’écris ces lignes, le CAC40 affiche 8161 points. Historique. Et le pire, c’est que cette hausse apparaît comme relativement saine et elle ne peut pas être qualifiée de bulle et/ou d’exubérance irrationnelle.

Tout semble au contraire indiquer que nous sommes au début d’un nouveau cycle de croissance économique forte qui pourrait faire entrer le monde dans une nouvelle ère de prospérité.

Les cours de bourse ne sont en réalité que l’anticipation de ce nouveau cycle de croissance que l’on commence à percevoir.

Depuis le début des années 2000, nous enchaînons les crises et les difficultés économiques. Le monde développé et l’économie européenne étaient empêtrés dans un cycle de désindustrialisation, croissance nulle, déflation importée par la production chinoise et une mondialisation excessive.

Un cycle destructeur de nos économies et de nos emplois.

Un cycle dont on se rend compte du caractère destructeur en 2016 aux US avec l’arrivée de Trump au pouvoir et en 2018 en France avec les gilets jaunes.

Un cycle qui prendra fin en 2020 à l’occasion du Covid-19. Les pays occidentaux ont profité de la crise Covid-19 pour reprendre le leadership du monde économique et enterrer la chine et nombres de pays qui ont excessivement profité de la mondialisation au détriment des pays occidentaux.

Depuis lors, le sujet, c’est : réindustrialisation, transition énergétique, croissance à tout prix, protection contre la mondialisation excessive, investissement dans l’innovation et intelligence artificielle.

Aujourd’hui, les efforts commencent à payer. Les perspectives s’améliorent considérablement et ce pourrait bien être l’intelligence artificielle qui signera le grand retour des puissances économiques occidentales comme moteur du monde.

Dans un rapport remis hier au président de la république, des économistes, au premier rang duquel on trouve Philippe AGHION, estime que l’intelligence pourrait avoir pour effet de doubler la croissance potentiel du pays à l’horizon de 10 ans.

Imaginez ! C’est considérable ! Dans un tel contexte, l’intelligence est un changement de paradigme incroyable.

Un doublement de la croissance potentiel grâce à l’industrialisation de l’intelligence artificielle. C’est inespéré et une source d’une prospérité nouvelle qu’il faut intégrer dans nos réflexions.

Extrait :

L’ampleur de ces gains et la façon dont ils seront répartis dans la société sont incertaines et ne sont pas définies a priori. En 10 ans, ils pourraient augmenter le PIB de 250 à 420 milliards d’euros, soit autant que la valeur ajoutée de toute l’industrie.

Depuis les Trente Glorieuses, l’économie française, et plus généralement les économies de la majorité des pays développés, ont connu une baisse de leur taux de croissance. Certains économistes en ont conclu que cette faible croissance était inéluctable, parlant même de « stagnation séculaire ».
L’IA pourrait nous aider à retrouver des taux de croissance élevés dans nos économies
développées par deux effets : (i) en augmentant notre productivité, c’est-à-dire la vitesse à laquelle nous produisons des biens et des services ; (ii) en augmentant notre capacité à générer de nouvelles idées, et donc de nouvelles innovations, de nouveaux produits ou de nouvelles formes d’organisation.

L’IA peut augmenter notre potentiel de croissance en automatisant des tâches dans la
production de biens et services. Elle contribue ainsi à l’augmentation de la productivité, comme cela s’est produit avec la mécanisation dans le secteur agricole, l’invention de la chaîne de montage dans l’industrie, ou plus récemment la numérisation d’une part importante de l’économie.

Les gains de productivité sur ces tâches contribueront à augmenter le taux de croissance.
Une récente étude américaine13 s’intéresse justement aux effets de l’adoption de l’IA générative sur la productivité d’employés du service client d’une entreprise.

L’entreprise a progressivement déployé un outil d’IA aidant les employés chargés de répondre à la clientèle via un chat en ligne en leur proposant des réponses générées automatiquement.

Dans le cadre de cette étude, l’effet du déploiement de cet outil est substantiel : la productivité des employés ayant eu accès à l’assistant IA a crû de 25 %, dont 14 % dès le premier mois d’utilisation. L’effet est donc immédiat et persistant sur les cinq mois d’étude.

Si l’on cherche à dépasser le cadre d’une entreprise pour estimer l’impact global de l’IA sur l’économie, deux questions se posent : quand verra-t-on les gains économiques de l’IA, et quelle sera leur ampleur ? Nous pouvons faire le parallèle avec les effets sur la productivité des révolutions technologiques passées.

Aux États-Unis comme en Europe, dans le cas de l’électricité, les gains de productivité se sont matérialisés une vingtaine d’années après l’invention de la technologie.

Cela nous conduit à une seconde question : quelle est l’ampleur des gains économiques à attendre ? Si l’on considère que les gains de productivité permis par la vague de l’IA au cours de la prochaine décennie seront comparables à ceux de la vague de l’électricité dans les années 1920 en Europe, la croissance de la productivité augmenterait alors de 1,3 point de pourcentage par an à partir de 202416.
Si l’on préfère prendre comme point de comparaison la vague des technologies numériques de la fin des années 1990 et du début des années 2000 aux États-Unis, la hausse de la croissance de la productivité serait d’environ 0,8 point de pourcentage par an.

En comparaison, la productivité potentielle de la France est aujourd’hui estimée à 0,5 % par an à moyen terme. En étudiant plus en détail le différentiel de croissance entre la France et les États-Unis sur la période 1997-2006, on constate effectivement que ce sont les secteurs producteurs ou fortement utilisateurs de technologies numériques qui expliquent la quasi-totalité de l’écart observé: le développement et le déploiement d’une nouvelle technologie aussi déterminante que le numérique sont le principal facteur explicatif des écarts de prospérité entre les États-Unis et la France sur cette période.


Toutes choses égales par ailleurs, les gains générés par l’IA augmenteraient significativement le taux de croissance de la France, estimé à 1,35 % par an à moyen terme. De tels gains de productivité pendant dix ans conduiraient à une hausse du PIB comprise dans une fourchette allant de 250 Md€ à 420 Md€ en 2034, soit l’équivalent de la valeur ajoutée de l’industrie dans son ensemble !

Cette prédiction sera cependant considérée comme trop pessimiste pour certains, trop
optimiste pour d’autres. Les premiers feront valoir que l’IA permet d’automatiser également la production d’idées, ce qui permet de générer un surcroît de croissance, et ce, de façon permanente. Les seconds mentionneront l’existence d’obstacles à la croissance, notamment l’absence de concurrence sur différents segments de la chaîne de valeur de l’IA.

Rapport 25 recommandations pour l’IA en France.

La bourse, c’est l’anticipation.

Nous vivons un moment important. Un moment de bascule et de prise de conscience que le meilleur est peut-être devant nous. Le potentiel de croissance ainsi révélé pourrait être un changement majeur pour nos sociétés en quête de croissance.

Dans un tel contexte, les cours de bourse actuels apparaissent comme totalement justifiés et même encore relativement faibles au regard de cette nouvelle prospérité qui pourrait être la nôtre…

Bien évidemment, la bourse, c’est aussi un lieu d’excès et parfois de bulles, mais des bulles nécessaires pour construire la croissance.

A suivre.

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