Investir est facile. Faire un bon investissement est très difficile. En effet, pour espérer réussir votre investissement, vous devez réussir à dépasser l’effet de mode et le cadre de pensée consensuel.
Réussir son investissement, c’est investir dans un actif qui n’est pas à la mode, c’est investir dans des actifs, un bien immobilier, une entreprise, qui ne sont pas jugés attrayants par la masse des investisseurs, mais dont vous aurez détecté une opportunité que le marché n’aura pas vue.
Bref, réussir un investissement, c’est être contrariant et c’est là un exercice très difficile tant il est source de stress à court terme. Stress de ne pas faire comme tout le monde, stress sur la pertinence de l’analyse contrariante, stress d’oser ne pas penser comme les autres.
En 2015, alors que le marché immobilier était en plein marasme, je me souviens encore avoir rédigé cet article contrariant « Et si c’était le moment d’investir dans l’immobilier ? Prix en baisse, taux de crédit immobilier faibles, vendeurs aux abois… » qui marquera un tournant dans mon analyse sur l’investissement immobilier. Après de longues années à vous expliquer que le marché immobilier était récessif, je vous préconisais d’être contrariant et de sérieusement envisager d’y investir.
Une préconisation qui était extrêmement difficile à faire tant le momentum n’était pas favorable. 8 ans plus tard, on sait à quel point l’analyse arrivait à point nommé.
Idem pour l’investissement en SCPI. Cela fait des années que je vous explique qu’il ne faut pas y investir. En juillet 2018, lorsque j’écris cet article « SCPI de bureaux : Le risque d’obsolescence immobilière caché par des taux d’intérêt trop bas ?« , le propos est totalement à l’encontre du consensus qui voit dans les SCPI la martingale de l’épargnant. Aujourd’hui, avec la violente crise qui se prépare sur l’immobilier commercial et les SCPI, on comprend à quel point l’analyse était juste.
On pourrait multiplier les exemples par centaines :
- La pertinence de l’investissement immobilier dans les villes moyennes en 2018 (Immobilier : Faut il (re) investir dans les centres-villes des villes moyennes ?) ;
- La pertinence de l’investissement en actions en pleine crise Covid (cf. « Gérer son patrimoine, c’est penser long terme. Oubliez la spéculation en bourse et investissez ! publié le 13 mars 2020 ou encore « Bourse : S’extraire de l’émotion du marché et se concentrer sur la valeur de long terme de l’entreprise » ; ou même en septembre 2022 alors que le CAC40 affichait 5700 points seulement (Bourse : Krach généralisé en perspective ? Carnage ! Entendez-vous le son du canon ?)
- Le risque d’investir dans un bien immobilier à Paris ou Lyon au niveau de prix atteint en 2020.
Comment investir en 2023 pour l’investisseur contrariant ?
L’objectif n’est pas ici de faire une liste des bonnes idées d’investissements passés. Essayons de nous projeter sur les bonnes idées d’investissement qui paraissent contrariantes en 2023 … et qui pourraient pourtant s’avérer pertinente à long terme.
Être contrariant n’est pas facile. Il est tellement plus simple de faire comme tout le monde.
Pourtant, j’en suis persuadé, les investissements contrariants sont les meilleurs rendements de demain. Un seul bémol : accepter de se tromper et ne pas persister dans l’erreur et l’entêtement si l’analyse de marché de l’investisseur se révélait erronée.
En 2023, l’investisseur contrariant :
- N’investis pas dans les indices boursiers, et notamment le CAC40 dont le niveau atteint des sommets grâce à l’euphorie boursière autour d’une petite minorité de titres comme nous vous l’écrivions hier « Attention aux ETF. Et si les indices boursiers étaient durablement pénalisés à l’avenir ? » ;
- Pourra essayer d’investir dans les entreprises cotées dont il jugera le cours déprimé par rapport aux potentiels de long terme. En effet, si les indices sont parfois très fortement valorisés, il existe des segments de la côte qui apparaissent aujourd’hui comme vraiment sous valorisés. Le retour du stock-picking ? On verra bien ; C’est stressant, source de déception à court terme, mais n’est-ce pas la meilleure stratégie pour construire les plus-values de demain. Acheter au son du canon, suppose d’investir lorsque personne ne veut investir. C’est dans ces conditions que les cours sont faibles. Mais quel stress ! C’est ce que j’essaie de faire à titre personnel et dans les portefeuilles de l’investisseur de long terme Actions
- Sera extrêmement prudent lorsqu’il investira dans un bien immobilier tant les prix apparaissent comme trop élevés dans certaines villes, localisation. Les prix doivent baisser là où ils ont le plus augmenté. Les prix doivent baisser dans les grandes métropoles, littoral, montagne principalement… globalement là où les prix sont supérieurs à 3500€/4000€ m². En revanche, toujours de très belles opportunités dans l’immobilier patrimonial situé dans les villes moyennes ou les prix sont encore faibles au regard d’un coût de construction qui a explosé depuis 3 ans ;
- Vendra ses SCPI avant qu’il ne soit trop tard. Au contraire, l’investisseur contrariant pourrait envisager d’investir dans l’immobilier côté tant les cours ont chuté depuis 2 ans (mais attention à la volatilité, car la crise de l’immobilier d’entreprise qui semble arriver va être source de stress) ;
- …
- Attendre. Des opportunités vont arriver dans quelques semaines, mois. Soyez attentif et opportuniste. En attendant, un bon CAT ou même un livret sera un excellent support d’attente.
