voici la dernière analyse de la cours des comptes sur le patrimoine des français…

Les conclusions et le travail est formidable et nous donne une belle photographie de la situation patrimonial des français.

http://www.ccomptes.fr/fr/JF/documents/divers/Rapport-Patrimoine-des-menages.pdf

Voici quelques extraits :

« En 1997, la richesse nette des ménages6 s’élevait à un peu plus de
3 800 milliards en euros courants, soit environ 160 000 euros par ménage.
Fin 2007, elle s’élevait à près de 9 400 milliards d’euros, soit plus de
380 000 euros par ménage. Ainsi, entre 1997 et 2007, la valeur réelle du
patrimoine net a crû en moyenne de 7,6% par an (Graphique 1), contre
2,3% par an seulement entre 1987 et 1997. La période étudiée dans ce
rapport correspond donc à une phase d’augmentation exceptionnelle de la
valeur du patrimoine des ménages. Le rapport entre le patrimoine net et le
revenu disponible brut des ménages, qui était resté stable sur la période
1987-1997, a fortement progressé après 1999 pour atteindre, fin 2007,
plus de sept années et demi de revenu disponible (Graphique 2a) ; la
progression du patrimoine net a été globalement plus forte en France que
dans les autres pays de l’OCDE.

Si elle provient en partie des flux d’épargne nouvelle, le taux
d’épargne brut étant relativement stable depuis une dizaine d’années
autour de 15% des revenus7, cette croissance exceptionnelle de la richesse
nette des ménages s’explique d’abord par l’évolution des prix réels de
l’immobilier. L’atonie de la croissance du patrimoine net entre 1987 et
1997 était liée à l’effondrement du marché immobilier à partir de 1991,
tandis que la décennie suivante recouvre à peu de choses près une phase
complète de croissance des prix de l’immobilier, phase qui s’est
poursuivie jusqu’en 2008.
Parallèlement, les ménages ont été plus nombreux à recourir au
crédit, et pour des montants plus élevés8. L’évolution des prix de
l’immobilier a fortement pesé sur la dette totale des ménages. En juillet
2008, près de 75% des encours de crédits aux ménages concernent des
crédits à l’habitat (source : Banque de France), dont la majeure partie
consacrée à l’acquisition de la résidence principale. Les ménages ont pu
continuer à acquérir leur logement en bénéficiant de la faiblesse des taux
d’intérêt tout en acceptant d’allonger, pour rester solvables, la durée
moyenne de leurs emprunts9.

La composante non financière du patrimoine net représente
environ deux tiers du patrimoine net des ménages en moyenne sur les
deux décennies 1987-2007. Descendue à 60% du patrimoine net total vers
1999, suite à la forte baisse des prix de l’immobilier jusqu’en 1995 puis
au mouvement haussier des marchés boursiers jusqu’en 2000, elle a
augmenté de plus de 10 points de pourcentage depuis 1997 pour retrouver
et même dépasser son niveau de 1987 (Graphique 3).
Par convention, en comptabilité nationale, le passif des ménages
est considéré comme du passif financier, qui vient donc en déduction des
actifs financiers pour calculer le patrimoine net, bien que ce passif soit
constitué pour l’essentiel de crédits à l’habitat. L’augmentation très forte
de la part du patrimoine non financier entre 1997 et 2007 est donc plus
accentuée pour le patrimoine net que pour le patrimoine brut. En
raisonnant sur le patrimoine brut, la part du patrimoine non financier
serait de 55% en 1997 et de 63% en 2007 »

« C – Des actifs financiers constitués principalement de
dépôts et d’assurance-vie

Les deux faits marquants de l’évolution de la structure du
patrimoine financier depuis vingt ans sont, d’une part, la progression
constante de l’assurance-vie, d’autre part, la régression parallèle des
dépôts. L’évolution observée sur la décennie 1997-2007 s’inscrit très
clairement dans la continuité de la décennie précédente. La structure du
patrimoine financier se caractérise depuis 1997 par :
− la part très importante, quoiqu’en régression, des dépôts, des
placements et de l’épargne contractuelle, entre 35 et 40% du
total entre 1997 et 2007 ;
− la part également très importante et en forte progression
investie en contrats d’assurance-vie, autour de 30% en
moyenne sur la période ;
− enfin, le faible contenu de l’épargne en actions cotées détenues
directement par les ménages, compensé toutefois par une part
significative (de l’ordre de 12%) investie auprès d’organismes
de placements collectifs. »

« Une part importante et croissante de l’épargne des ménages est
placée auprès d’intermédiaires financiers (près de 54% du patrimoine
financier total des ménages21) via l’assurance-vie ou les organismes de
placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM). Afin d’identifier
l’allocation finale de l’épargne ainsi gérée, il est nécessaire de procéder à
sa mise en transparence.
Il apparaît alors que les institutions financières contribuent
fortement à remodeler la géographie de l’épargne des ménages français.
Après mise en transparence, plus de la moitié des actifs sont investis à
l’étranger22 alors que, avant mise en transparence, seuls 8% des actifs
financiers apparaissent comme investis à l’étranger.
Si elle permet une diversification géographique, l’intermédiation
financière ne parvient pas à réorienter de manière significative l’épargne
vers les actions. Une part très large de l’épargne intermédiée est en effet
investie en titres d’administrations publiques françaises et de la zone
euro. »

Bref c’est un rapport vraiment passionnant, qui permet de casser certaines idée reçues. Fini le copier/coller, il est urgent pour vous de lire (ou de parcourir) l’ensemble de ce document.