J’adore les entrepreneurs et j’ai la chance d’en côtoyer tous les jours. Des vrais entrepreneurs qui connaissent le prix à payer, les sacrifices et le travail qu’il faut réaliser pour faire un euro de bénéfice.

Des entrepreneurs passionnés qui savent traverser les tempêtes, s’adapter à une conjoncture instable par nature, faire évoluer leur modèle économique pour toujours créer plus de valeur pour eux, mais surtout pour l’intérêt collectif et le bien commun.

Je pense notamment à Corinne, fidèle cliente depuis quelques années qui vient de vendre ses parts dans l’entreprise familiale à son frère. Une entreprise créée en 1921 par son grand-père. Un fleuron de l’image de la France dans le monde. Une entreprise dont la résilience et le caractère des chefs et cheffe d’entreprise successifs auront démontré leur valeur.

Mais aussi, François qui aura réussi à transformer la quincaillerie familiale créée aussi en 1921 en une magnifique entreprise de distribution de matériel de cuisine par internet.

Des entrepreneurs brillants, mais silencieux, et qui travaillent, se remettent en question et ne cherchent pas la lumière tant ils savent à quel point tout cela est difficile et ephémère pour celui qui s’endort sur ses lauriers.

Des entrepreneurs à la réussite incontestable qui passeront le relais à une autre génération, dans la famille ou à l’extérieur, pour que l’entreprise poursuive son aventure.

De véritables entrepreneurs, ceux qui créent vraiment de la valeur, mais qui sont aujourd’hui ringardisés.

Hasbeen la rentabilité et le bénéfice. Place à la startup nation.

Aujourd’hui, ces entrepreneurs de talent sont déconsidérés et parfois relayés au statut de « hasbeen ». Il est vrai qu’ils sont bien ridicules avec leur 4 à 10 millions de valorisation, alors que toutes ces startups annoncent des valorisations proches du milliard d’euros.

Aujourd’hui, pour être considéré, il faut être une startup. Peu importe que vous ayez un modèle économique rentable ou que vous soyez capable de dégager des bénéfices. La lumière s’arrête sur ces entrepreneurs en carton qui vous font croire qu’être entrepreneur, c’est être capable de lever des capitaux au détriment de la rentabilité.

Des startups omniprésentes dans les médias qui laissent à penser qu’ils sont la vraie vie. Que l’argent tombe du ciel et qu’il suffit d’avoir une idée pour être un entrepreneur de génie.

En réalité, ces startuppeurs ne sont, le plus souvent, des entrepreneurs médiocres qui vont se prendre le mur de la rentabilité, tôt ou tard.

Créer une entreprise est facile, faire du marketing et raconter n’importe quoi est à la portée de tout le monde. Faire du chiffre d’affaires n’est pas compliqué pour celui qui n’est pas obsédé par la rentabilité.

C’est tellement facile de vendre à perte et de gaspiller l’argent des actionnaires.

Mais faire des bénéfices, ça, c’est l’apanage des vrais chefs d’entreprises ! De ceux d’entre nous qui savent combien il est difficile de sortir un euro de bénéfice aujourd’hui… et surtout demain.

Des chefs d’entreprises modestes par nature tant ils ont l’humilité de ceux qui savent à quel point leur réussite d’aujourd’hui n’est pas acquise.

Je ne supporte plus la startup nation et ces entrepreneurs en carton, donneurs de leçon.

Raz-le-bol de ces entrepreneurs en carton qui donnent des leçons au monde alors même qu’ils n’ont rien fait et qu’ils ne savent pas faire autres choses que de gaspiller l’argent de leurs actionnaires !

Vive les ringards !

Si vous êtes comme moi (ou que vous voulez faire un cadeau à un de vos enfants, héros de la startup nation) offrez ou lisez le dernier roman de Gaspard KOENING, Humus), ça devrait lui remettre les pieds sur terre !

Ps : Oui, j’ai peut-être besoin de vacances 😉

Ps 2 : Je me sens mieux. Écrire est une forme de catharsis pour moi 😉