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Vendredi dernier, je vous expliquais ma grande perplexité devant ce que vous croyez être la gestion de patrimoine. Gérer son patrimoine est devenu une affaire de gros sous. C’est une activité accessoire des conseillers en investissements financiers, une industrie très rentable.

À l’origine, le métier du conseil en gestion de patrimoine était une activité de bon sens, un partage d’expérience dont la vocation était d’accompagner chacun dans la réalisation de ses projets de vie. Une activité qui était le plus souvent pratiquée par le notariat, conseil des familles.

Une gestion de patrimoine civile, basée sur le consensus et le long terme.

Aujourd’hui, l’industrie du conseil financier nous fait croire que gérer son patrimoine est avant tout une question financière. Ils ont réalisé une OPA sur vos projets de vie.

L’industrie du conseil financier fait croire qu’il est impossible de se prétendre conseiller en gestion de patrimoine en l’absence d’une inscription en tant que Conseil en Investissement Financier (CIF) à l’ORIAS.

C’est faux. Il est interdit de vendre ou conseiller des placements financier si vous n’êtes pas inscrit à l’ORIAS. Mais, vendre des placements, ce n’est pas faire du conseil en gestion de patrimoine.

Il serait donc devenu impossible de prodiguer du conseil en gestion de patrimoine pour celui qui ne serait pas par ailleurs vendeurs de produits financiers et/ou d’assurance-vie. Un comble. La démonstration même de cette OPA.

Je crois qu’il est urgent de retrouver le bon sens et les fondamentaux d’une bonne gestion de patrimoine. Il faut impérativement réussir à vous détacher des réseaux de commercialisation de produits financiers et autres vendeurs de défiscalisation immobilière. Le conseil en gestion de patrimoine, ce n’est pas ça.

Gérer son patrimoine, ce n’est pas épargner dans tel ou tel placement financier, acheter telle SCPI ou encore sélectionner tel contrat d’assurance-vie. Ne vous laissez pas endormir par les beaux discours des commerciaux en placements.

Comment je gère mon patrimoine. Les conseils que je m’auto-prodigue.

Loin de moi l’envie de vous exposer ma vie personnelle. Je vais néanmoins essayer de vous décrire la manière qui est la mienne de gérer mon patrimoine, et surtout comment, aujourd’hui, je ne suis pas un client rentable pour l’industrie de la gestion de patrimoine.

Mon patrimoine est organisé autour de 3 actifs.

  • Immobilier (50% de mon patrimoine net / 2/3 de mon patrimoine brut)
  • Actions (50% de mon patrimoine net / 1/3 de mon patrimoine brut)
  • Liquidité (presque rien – Juste de quoi payer les impôts et l’Urssaf avec une année d’avance).

Je n’ai pas d’assurance-vie (ou très peu – non significatif – seulement quelques contrats pour tester), pas de SCI, pas de holding, pas de SCPI (évidemment), pas de produits structurés, … Bref, rien de compliqué.

Comme vous le savez, j’aime la simplicité pour sa souplesse.

Au niveau entrepreneurial, j’exploite leblogpatrimoine via une entreprise individuelle. Le bénéfice annuel de mon activité est le revenu sur lequel je paye mon URSSAF et l’impôt sur le revenu. Je paye donc beaucoup d’URSSAF, beaucoup d’impôt sur le revenu…. mais le reliquat m’appartient.

J’aime la liberté. L’idée d’être propriétaire d’un patrimoine « encapsulé » « bloqué » dans une structure à l’IS ne m’intéresse pas. L’idée de ne pouvoir disposer de mes actifs m’est insupportable ;

Je réduis considérablement mon impôt sur le revenu via des abondements importants dans un PER (Plan Epargne Retraite) en utilisant les plafonds majorés pour les TNS (Travailleurs Non Salariés).

J’ai de ce fait ouvert un PER compte titres. Un PER dans lequel j’investis en actions. J’y achètes des actions en direct avec une vision « investisseur de long terme ». J’achète et j’attends comme je vous le détail dans cet article « Vous devez investir en bourse comme vous investissez dans l’immobilier ! »

J’ai également ouvert un PER en ETF. Gestion passive et frais au plancher.

Immobilier (50% de mon patrimoine net ; 2/3 de mon patrimoine brut)

J’aime l’immobilier. J’aime faire des travaux et essayer de créer de la valeur. Un goût partagé avec mon épouse.

Néanmoins, j’ai un goût très limité pour le crédit. Je n’aime pas les dettes. Elles me donnent l’impression de me priver de liberté. J’ai donc une part limitée d’endettement. Je souhaite rester libre. Je ne voudrais pas me sentir contraint à cause de mes dettes.

(ps : Par exemple, c’est cette liberté qui m’a permis en 2019 de changer de modèle économique sur leblogpatrimoine en abandonnant 50% de mon CA via la suppression de la publicité).

Je possède donc quelques biens immobiliers, même si ma priorité a toujours été l’investissement dans ma qualité de vie :

  • Résidence principale (c’est la base)
  • Résidence secondaire.

Je possède également de l’immobilier locatif, prioritairement « patrimonial ». De l’immobilier ancien avec travaux. Le rendement locatif est faible, mais ce n’est pas l’objectif.

Je n’ai pas besoin de revenus supplémentaires qui seraient très fortement taxés (TMI 41%). J’ai besoin de stocker mon épargne dans un actif solide et capable de suivre la dynamique économique.

Je vise donc la valorisation du capital immobilier à très long terme grâce à la qualité des travaux apportés et les qualités intrinsèques du bâtiment.

J’habite à la campagne. Je n’ai pas d’autres choix que d’investir à côté de chez moi.

Actions (50% de mon patrimoine net / 1/3 de mon patrimoine brut)

J’aime investir dans le capital des entreprises. J’investis en actions principalement via mon PEA et mon Compte titres.

J’achète des actions en direct. Un portefeuille CAC40 / SBF 120 d’environ 25 lignes, mal équilibrées. J’ai environ 5 très grosses lignes ; 10 lignes moyennes et 5 petites lignes.

Je sélectionne des entreprises dont je comprends le modèle économique ;

J’essaie d’y investir lorsque le cours est déprimé et puis j’attends que la qualité du modèle économique se confirme à long terme.

Lorsque les cours baissent, je renforce dès lors que ma confiance n’est pas ébranlée.

Lorsque les cours montent, je suis content et ne fais rien.

Au final, je dois passer moins de 10 ordres chaque année.

Globalement, j’investis en actions depuis 2001.

Bref, la philosophie de l’investisseur de long terme, passif.

Liquidité

Je n’ai pas beaucoup d’épargne sur des livrets ou autres. J’ai un revenu qui est supérieur à mes besoins.

J’ai un an d’impôt sur le revenu et d’Urssaf de trésorerie.

Au gré de mes revenus excédentaires, ces liquidités augmentent, mais je trouve toujours l’occasion de les dépenser à l’occasion d’un apport important pour financer un achat immobilier ou acheter des actions lorsque je juge les cours de bourse accessibles.

Au final, une gestion de patrimoine très simple; Je ne suis pas client de l’industrie de la gestion de patrimoine.

Pas de SCI, pas de holding, pas d’assurance-vie ou très peu. Rien, je n’ai aucun produit vendu par l’industrie de la gestion de patrimoine. Je n’ai que des investissements purs :

  • Immobilier ancien sélectionné pour sa valeur d’usage (le mien pour la résidence principale et secondaire) et pour la qualité du bâtiment /emplacement pour le locatif ;
  • Actions en direct. Investissement à long terme dans le capital des entreprises.

Et puis c’est tout. Rien de très compliqué.