Face à la baisse des rendements de l’épargne et notamment des fonds euros, les épargnants doivent trouver des solutions alternatives.

Si le niveau actuel des indices boursiers exclu d’y investir massivement avec sérénité, si les SCPI ont perdu de leur intérêt devant l’évidence d’un placement sans grand intérêt, il ne reste que le placement obligataire.

Et ça tombe bien, les taux ont bien monté depuis quelques mois.

Les perspectives de rendement apparaissent aujourd’hui relativement attrayantes par rapport au fonds euros, notamment pour les obligations d’entreprises dites « investment grade » dont la notation serait comprise entre AAA, AA, A, BBB. Ce n’est pas encore des rendements incroyables, mais c’est toujours mieux que les fonds euros, avec un niveau de risque acceptable (même s’il est supérieur au fonds euros, sans risque).

L’épargnant pourrait même aller encore un peu plus de rendement (et de risque) en privilégiant les obligations dites « High Yield » dont la notation serait comprise entre BB, B, CCC, CC, C. Prudence, le risque de défaut n’est pas à minorer. À mon humble avis, pas plus de 10%, 20% grand maximum de votre exposition obligataire en « high yield ». Le sur-rendement du high yield n’est pas gratuit.

Contrairement au fonds euros, l’investissement obligataire ne présente AUCUNE GARANTIE EN CAPITAL. En cas de hausse des taux ou de défaut de paiement, le montant de votre épargne pourrait baisser.

Pas de bras, pas de chocolat. Pas de risque, pas de rendement. Si vous n’êtes pas disposé à accepter ces risques, restez sur le fonds euros et assumez l’inévitable appauvrissement de votre capital.

Deux ETF pourraient apparaître comme relativement pertinents pour ceux qui voudraient creuser cette idée (ps : Je n’ai aucun lien avec AMUNDI. Pourquoi eux ? Pourquoi pas. Un ETF, reste un ETF, ne perdons pas trop de temps et d’énergie à chercher des différences infinitésimales entre deux ETF quasi-identiques) :

Deux ETF à réplication physique (vs réplication synthétique) ;

Deux ETF de capitalisation qui permettent de capitaliser les coupons (afin de limiter la fiscalité s’ils devaient être détenus via un compte titre ordinaire) ;

Deux ETF investis en zone euro afin de réduire le risque de change. Ceux qui préféreraient protéger leur épargne d’une défaillance de l’euro pourraient préférer sélectionner des ETF obligataires investis hors zone euros. Ce n’est pas l’idée ici (je pourrais faire un article spécifique dans les prochains jours).

  • AMUNDI EUR CORPORATE BOND UCITS ETF DR – EUR (C) – AMUNDI EUR CORPORATE BOND UCITS ETF DR – EUR (C) cherche à répliquer au plus près l’évolution de l’indice Bloomberg Euro Corporate Bond, que la tendance soit à la hausse ou à la baisse tout en minimisant la volatilité de la différence entre le rendement du Compartiment et le rendement de l’Indice (l’« Écart de suivi »).

Rendement (%) : 3.87%, c’est le rendement brut espéré en l’absence de défaut du portefeuille. Néanmoins, ce n’est pas le rendement de votre épargne. En effet, en cas de baisse des taux, ce rendement sera majoré d’une plus-value proportionnelle à la baisse des taux ; en cas de hausse des taux, ce rendement sera minoré d’une moins-value proportionnelle à la hausse des taux.

  • AMUNDI EURO HIGH YIELD BOND ESG UCITS ETF DR – EUR (C) – AMUNDI EURO HIGH YIELD BOND ESG UCITS ETF DR a pour objectif de répliquer au plus près la performance de l’indice iBoxx MSCI ESG EUR High Yield Corporates TCA Index (Total return) à la hausse comme à la baisse. Cet ETF permet une exposition aux obligations libellées en euros et notées BB/B émises par des entreprises excluant les émetteurs impliqués le divertissement pour adultes, l’alcool, les armes à feu civiles, les armes controversées, les armes conventionnelles, les jeux d’argent, les organismes génétiquement modifiés (OGM), l’énergie nucléaire, les armes nucléaires, le tabac, les sables bitumineux et le charbon thermique. Tous les emetteurs doivent avoir une notation MSCI ESG minimal de BBB.

Rendement (%) : 5.69%, c’est le rendement brut espéré en l’absence de défaut du portefeuille. Néanmoins, ce n’est pas le rendement de votre épargne. Hors défaut, en cas de baisse des taux, ce rendement sera majoré d’une plus-value proportionnelle à la baisse des taux ; en cas de hausse des taux, ce rendement sera minoré d’une moins-value proportionnelle à la hausse des taux.

Compte titre ordinaire (CTO) ou Assurance-vie ?

La question suivante est alors de savoir où et comment investir dans ces deux ETF ? Faut-il laisser l’argent dans l’assurance-vie (et payer des frais de gestion qui peuvent atteindre 0.60% à 0.90% du capital chaque année) ou sortir et investir dans le Compte Titre Ordinaire.

Avec un taux moyen à 0.80% de frais de gestion, ce sont 20% d’un rendement à 4% qui partent en frais de gestion, c’est considérable. À ce prix, la souscription du contrat d’assurance-vie doit être justifié par des avantages fiscaux considérables 😉

C’était le sens des réflexions que je vous ai proposées en fin de semaine dernière dans notre visio sous le titre « Bien rédiger la clause bénéficiaire de son contrat d’assurance-vie pour optimiser sa succession. » ou encore dans cet article « Le compte titres ordinaires est plus efficace que l’assurance-vie, y compris pour la succession« .

En deux mots. Considérant que l’avantage fiscal de l’assurance-vie est principalement son caractère hors succession, il est acceptable de payer ces frais de gestion pour la transmission dérogatoire aux enfants (le conjoint ne payant jamais de droits de succession). Une transmission dérogatoire qui permettra de réduire les droits de succession de 20% en général.

Vous devez probablement préférer le compte titres ordinaires :

  • Si le bénéficiaire de votre assurance-vie est le conjoint, car le conjoint ne paye jamais de droits de succession ;
  • Si vous êtes jeunes (et n’avez pas prévu décéder rapidement). La durée d’épargne est trop longue et le gain fiscal trop faible vs le montant des frais payés pendant toute l’épargne.

Vous avez donc probablement intérêt à préférer l’assurance-vie :

  • Si vous êtes relativement âgé autour de 75 ans, c’est-à-dire à moins de 15 ans de la fin de votre espérance de vie ;
  • Et si les bénéficiaires de vos assurance-vies sont vos enfants ou arrière-petit-enfants ;
  • Si les bénéficiaires de vos assurance-vies sont des personnes sans lien de parenté.

À suivre.