L’édito hebdomadaire de Julien Bonnetouche.


Le monde est complexe.

D’un côté, la guerre en Ukraine s’intensifie et s’étend à l’Europe, la Chine s’enfonce dans une crise historique et d’un autre, les promesses de l’intelligence artificielle poussent les marchés actions au plus haut.

La narration n’est pas encore fixée, mais on sent bien la complexité du moment. Entre euphorie boursière et risque géopolitique majeur, il n’est pas facile de se projeter.

La guerre en Ukraine s’étend à l’Europe de l’Ouest ?

Emmanuel Macron a mis les pieds dans le plat. L’état d’esprit «munichois» qui domine l’ensemble de l’Europe occidentale, des dirigeants jusqu’aux populations, qu’on le veuille ou non, a été bousculé dans son aveuglement par le chef de l’État français.

Ce qui était vrai sous les romains l’est encore aujourd’hui :

«si vis pacem para bellum» (« Si tu veux la paix, prépare la guerre » en français). Cela implique de développer considérablement et rapidement la production d’armes dans l’Europe entière, sans doute au détriment de l’investissement écologique qui va passer au second plan par manque de moyens.

Nous allons à nouveau entrer dans une économie de guerre. Pas le choix.

Mais il y a une sorte de course de vitesse, entre le renforcement des forces en présence sur le terrain, pour le moment à l’avantage des russes.

Or le seul moyen d’amener Poutine à des négociations est de l’affaiblir militairement.

Il va de soi que selon la tournure que prennent les évènements, un impact négatif sur les marchés financiers n’est pas à écarter.

Mais des marchés actions au plus haut grâce aux promesses de l’intelligence artificielle.

Nous n’en sommes pas encore là heureusement, et le plus probable est que l’année 2024 reste profitable aux grands indices mondiaux.

Nous le répétons régulièrement, le CAC ou le SNP500 sont tirés vers le haut par quelques sociétés ( les 7 magnifiques et le luxe pour ce qui nous concerne) le reste de la cote ne brillant pas particulièrement.

C’est à la fois une faiblesse intrinsèque, mais aussi une chance, dans la mesure où le développement de l’intelligence artificielle, qui est au cœur de cette hausse, a encore beaucoup de potentiel d’avenir.

La démesure guette les GAFAM et NVIDIA en particulier, avec à la clef un excès dans leur valorisation ( PER) qui risque quand même d’aller un peu trop vite, et de fragiliser leur cote.

Nous n’en somme cependant pas encore à ce stade, et l’année 2024 devrait logiquement se dérouler dans la poursuite de la hausse de 2023, d’autant plus que nous aurons à un moment ou un autre la baisse des taux promise par les banques centrales.

Il est d’ailleurs assez probable qu’à cette occasion, nous vivions une véritable explosion des marchés (obligataires et actions) à la hausse, même si nous devons considérer que le marché les aura un peu anticipées.

Sur le papier, tout semble indiquer que l’année 2024 sera une très belle année sur les marchés actions.

C’est alors qu’il faudra commencer à devenir méfiant. Cette certitude, ce consensus autour de la narration de l’intelligence artificielle et de la baisse des taux favorables aux marchés actions n’est-elle pas trop belle ?

Pour l’instant, la fête est belle.

Sur le plan pratique, il doit rester une marge d’environ 10 à 20 % de hausse avant de parler d’une bulle, notamment aux États-Unis, et de son éclatement possible à l’occasion d’un facteur déclencheur.

Une bulle n’est une bulle que lorsqu’un événement rappelle le marché à la réalité de l’économie. Tout va merveilleusement bien jusqu’au jour où …

C’est alors que les développements autour de la guerre en Ukraine, mais aussi la crise historique en Chine retrouvent leur importance et pourrait percuter la belle narration autour de l’intelligence artificielle…

À suivre.

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