Les prix de l’immobilier baissent à Paris. C’est un fait.

Si l’INSEE ne confirme pas encore une baisse aussi importante, nombre d’observatoires indépendants annoncent un prix de l’immobilier en dessous des 10 000€ /m², soit une baisse de -+1000 en l’espace depuis un an.

Une baisse des prix de l’immobilier autour de 10% qui commence à être sérieuse, d’autant plus sérieuse que la hausse des taux de crédit immobilier n’en est encore qu’à ses débuts.

Il y a fort à parier que cette baisse s’inscrive dans la durée. Nous ne sommes probablement qu’au début d’une situation beaucoup plus complexe pour le marché immobilier Parisien.

Ailleurs en France, la dynamique semble toujours puissante et les prix de l’immobilier, au moins sur les premiers mois de l’année sont toujours orientés à la hausse. La hausse des taux de crédit immobilier combinée à la guerre en Ukraine devraient néanmoins fortement freiner pour ne pas dire mettre fin à cette dynamique au profit d’un marché plus calme (mais probablement pas en baisse).

Voici les premières lignes du dernier baromètre des prix publié par Century 21 :

Cela faisait 3 ans que le seuil symbolique des 10 000€ le m² avait été franchi dans la Capitale…

Cela faisait 3 ans que le seuil symbolique des 10 000€ le m² avait été franchi dans la Capitale. Mais, de confinements en départs vers la banlieue ou la province, l’équilibre offre/demande s’est modifié favorisant un réajustement des prix.

Comparé à septembre 2021, le nombre de transactions parisiennes est en retrait de -2,3% sur un an selon le Réseau CENTURY 21, et le prix moyen au m² a chuté de – 5,7% depuis janvier !  Il se situe désormais à 9 758€ (contre 10 348€ au 1er janvier 2022), soit presque 1 000€ de moins qu’un an auparavant (10 768€ le m² en septembre 2021).

Autre fait notable, les délais de vente n’ont jamais été aussi longs à Paris ! En un an, ils se sont allongés de 15 jours pour atteindre -du jamais vu depuis que nous suivons cet indicateur- 96 jours en moyenne en septembre 2022. Ce délai est supérieur à celui constaté France entière, ce qui ne s’était jamais produit précédemment (les délais de vente moyens s’établissent à 86 jours à l’échelle nationale).
Les Parisiens prennent leur temps pour acheter et continuent d’exercer une pression à la baisse sur les prix.

Ces achats sont réalisés majoritairement pour l’acquisition de la résidence principale. Les contraintes réglementaires pesant sur les biens à la location, notamment dans le cadre de la rénovation énergétique, découragent les propriétaires bailleurs et les transactions destinées à l’investissement locatif reculent de -12,6% sur un an.

FRANCE ENTIERE

En France, la situation est plus nuancée. L’appétence pour les maisons est toujours forte et le prix moyen au m² continue de progresser de +4,8% depuis le 1er janvier 2022 (pour se situer à 2 626€ le m² en moyenne), ce qui provoque un ralentissement du marché sur ce segment. L’activité recule de -14,4% comparée à celle de septembre 2021.

Le prix au m² des appartements recule en revanche depuis le début de l’année (-3,4% par rapport à janvier, pour s’établir à 4128 € le m²), permettant à l’activité de demeurer stable.

Une évolution des prix de l’immobilier contrastée entre Paris et le reste du pays que l’on pourrait résumer dans ce graphique publié par un service du ministère du logement :

Bref, le mouvement de baisse est fort pour les prix de l’immobilier à Paris. Sommes nous au début du profonde consolidation ou au contraire, faut il se saisir de cette baisse de prix pour investir et profiter de la prochaine hausse ?

Seul l’avenir nous le dira, mais tout semble indiquer que nous ne sommes qu’au début d’un long mouvement de baisse. Entre la hausse des taux de crédit immobilier et l’obsolescence immobilière des DPE (cf. « L’inévitable crise immobilière à Paris entre passoires thermiques, encadrement des loyers et hausse des taux de crédit immobilier« )

En 2018, bien avant la crise du Covid-19, nous vous proposions cette analyse importante : « La bulle immobilière à Paris peut t’elle éclater comme la bulle de 1991 ?« 

Article dans lequel nous exprimions l’idée selon laquelle tout était en place pour revivre la grande crise de l’immobilier parisien et des SCPI des années 90.

Un article dans lequel nous vous proposions ce graphique prémonitoire :

Graphique publié en 2018 dans cet article « La bulle immobilière à Paris peut t’elle éclater comme la bulle de 1991 ?« 

A suivre.

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