Nous vivons un moment monétaire. La monnaie est au cœur de notre économie comme elle l’a toujours été. Depuis 12 ans maintenant et la grande crise financière de 2008, les banques centrales ont pris le pouvoir pour maintenir en place un système économique fragilisé.
Depuis 2008, nous vivons une période d’inflation monétaire. La quantité de monnaie distribuée dans l’économie atteint des records, et nous n’avons probablement encore rien vu au regard de l’importance des plans de relance annoncés partout dans le monde. La monnaie était au cœur de l’avant coronavirus, elle le sera encore davantage après.
Après 2008, la monnaie injectée massivement a profité au système financier fragilisé par la crise bancaire et financière ; Les banques et le système financier étaient fragiles, l’apport massif de monnaie les a sauvés. Depuis 2008, l’injection monétaire est réalisée au niveau du système financier (banque, marché financier, …). La liquidité ne s’est pas diffusée dans l’économie réelle et elle a principalement alimenté la spéculation et les bulles immobilières (paris, lyon, Bordeaux principalement en France) et parfois financières.
Après 2020 et la crise du coronavirus, c’est l’économie réelle qui est fragilisée par l’arrêt total du monde économique pendant 2 mois ; L’apport massif de monnaie va à nouveau sauver le système économique. A partir de 2020, l’injection monétaire sera réalisée au niveau de l’économie réelle, c’est à dire des citoyens. Aujourd’hui, le chômage partiel et demain les déficits budgétaires financés par la dette à taux zéro permettront d’injection massivement de l’argent dans l’économie réelle malgré une activité économique réelle déprimée par la fragilité des entreprises qui n’ont pas créé de valeur pendant 2 mois.
Dans le moment monétaire post 2020, la monnaie va être directement injectée dans l’économie. Pendant le confinement, les Français ont massivement épargnés sur le livret A. On parle de 55 milliards d’euros. Demain, l’activité va reprendre et cet argent va naturellement être dépensé et l’approche des vacances devrait y aider (et ça tombe bien, car nous allons passer nos vacances en France et donc dépenser l’argent public du chômage partiel dans nos campings, chambre d’hôtes, hôtel, restaurant, musée, visites, …).
Il n’est pas impossible que nous soyons favorablement surpris par le dynamisme de la reprise économique qui nous attend. Si la résorption de la pandémie nous l’autorise, nous nous dirigeons peut être vers un été de folie (cf » Après le confinement, une forte consommation « made in France » et durable relance la croissance au-delà des espérances.« ).
Après la crise du coronavirus, l’exigence de profit va être grande pour les entreprises qui vont devoir compenser les pertes du début de l’année ! Les entreprises n’auront pas le choix, il va falloir trouver le moyen d’être plus rentable qu’avant l’épidémie.  La baisse du prix du pétrole devrait aider à améliorer les marges, mais ce ne sera pas suffisant, il va falloir augmenter les prix… et ça tombe plutôt bien car les consommateurs ont plein d’argent à dépenser après deux mois d’épargne forcée.
De surcroît, le coronavirus a montré la fragilité de la chaîne de production excessivement mondialisée. La régionalisation des chaînes de production qui naîtra naturellement de cette prise de conscience pourrait alimenter l’activité du côté de l’offre, mais aussi la hausse des prix après des années de déflation importée par le made in china. (cf « La crise du coronavirus est un accélérateur de changement ! L’après ne sera plus comme avant ! »).
Bref, l’inflation est une hypothèse qu’il ne faut pas sous-estimer comme nous vous le présentions dans cet article « Après le coronavirus, pourrons nous échapper à l’inflation et même à l’hyperinflation ? ».
 

Comment placer son argent ou investir son patrimoine en période inflationniste ?

De manière excessive simpliste, l’inflation profite au patrimoine investit dans l’économie, c’est à dire dans les patrimoine dont le revenu est indexé sur l’inflation. A contrario, l’inflation pénalise l’épargne (c’est dire la valeur de la monnaie stockée et les revenus statiques).
En période inflationniste, il faut s’attendre à une hausse des taux d’intérêt, même si ceux ci devraient rester structurellement faible pour autoriser un désendettement des états et des emprunteurs ; En d’autres mots, si l’inflation devait se confirmer, nous devrions assister à une hausse des taux d’intérêt, mais d’un niveau moindre au niveau de hausse de ladite inflation pour continuer la répression financière et le désendettement des états trop endettés.
 
 

L’immobilier, et sa valeur fondamentale liée au prix de construction, aime l’inflation.

L’investissement immobilier devrait continuer d’être une valeur privilégiée par le retour de l’inflation. Attention néanmoins car tous les actifs immobiliers pourraient ne pas en profiter. Depuis 10 ans, le marché immobilier s’est scindé en deux : D’une part, la spéculation et des hausses de prix « bullesques » à Paris, Lyon et Bordeaux puis récemment Nantes et Rennes et de nombreuses grandes métropoles depuis 2 ans  … puis le reste de la France avec des prix stables ou même en baisse depuis 10 ans.
L’inflation profite à la valeur fondamentale de l’immobilier, c’est à dire au prix de construction. Les actifs dont les prix sont basés sur le prix de construction, c’est à dire ces zones ou les prix sont entre 1000€ et 2500€ devraient donc profiter de l’inflation (cf »Faut il craindre une baisse des prix de l’immobilier et une hausse des taux de crédit immobilier ? »).
En revanche dans les régions dont les prix de l’immobilier sont déconnectés des fondamentaux de la construction (>4000€ / m²), l’inflation a un impact limité puisque les prix ne sont pas construits autour de ces fondamentaux.
L’inflation devrait également permettre une hausse des loyers à long terme après des années de faiblesse.

 
 

Les entreprises et leur capacité à augmenter leur prix aiment surtout si elles peuvent emprunter à un taux inférieurs

Les entreprises aiment un peu d’inflation car cela leur permet d’augmenter leur prix et donc leur chiffre d’affaires. Les entreprises aiment encore davantage l’inflation si elles peuvent emprunter à taux bas et donc créer du bénéfice sans effort (augmentation du chiffre d’affaires plus rapide que le taux d’intérêt des emprunts d’investissement = création automatique de bénéfice).
Mais attention, toutes les entreprises ne sont pas capables d’augmenter leur prix. On parle alors de pricing power.
Deux éléments sont favorables pour les entreprises :

– Une capacité à emprunter à taux faibles malgré l’inflation (grâce aux banques centrales qui permettront de maintenir des taux faibles) ;

– Une capacité à augmenter le chiffre d’affaires en même temps que l’inflation.

 

L’or, une monnaie dont la quantité ne peut augmenter sur décision politique d’une banque centrale

Enfin, alors que les monnaies FIAT perdent de leur valeur au gré de l’inflation monétaire, l’OR conserve sa valeur puisqu’il n’est pas possible d’imprimer de leur sur une simple volonté politique. Ainsi, l’OR qui n’est pas un investissement est une monnaie dont la valeur ne baisse pas lors d’une période d’inflation monétaire.
Ainsi, il faut toujours plus de monnaie fiat (Euros, Dollars) pour une même quantité d’OR. En Euros ou Dollar, on peut avoir l’impression que la valeur de l’OR augmente, mais en réalité, il s’agit de la valeur de l’euro ou du dollar qui baisse.
 
 

Assurance-vie en fonds euros, livret, épargne, obligation… n’aiment pas l’inflation et paupérisent leur détenteur.

Si l’inflation est favorable au détenteur d’investissement dont le revenu est indexé sur l’activité économique, elle est défavorable aux épargnants, c’est à dire à ceux qui stockent de la monnaie en espérant un rendement par taux d’intérêt.
L’épargne et plus généralement les placements obligataires n’aiment pas l’inflation qui paupérisent leur détenteur. Le fonds euros du contrat d’assurance-vie est l’exemple typique du placement dans lequel il ne faut pas placer son argent.
 
A suivre …