Jour après jour, la crise sanitaire du Coronavirus se transforme et devient une crise mondiale. Plus qu’un virus, la crise du coronavirus est une expérience de décroissance et de démondialisation accélérée. Le mouvement est d’une violence incroyable que l’on doit pouvoir comparer à une entrée en guerre. Les frontières se referment, les personnes ne peuvent plus circuler librement, le couvre-feu est imposé en Italie.
Bref, tout est en train de s’arrêter. Tout. Les conséquences pourraient bien être dévastatrices. Hier, Christine LAGARDE expliquait craindre une crise de l’ampleur de celle de 2008 ; Comment ne pas lui donner raison ? Nous sommes dans un phase d’incertitude majeure dont nous ne sommes pas capable d’estimer les conséquences à court terme ou même à moyen terme.
Face à un tel mouvement de destruction, la politique monétaire ne peut rien. Ce n’est pas en ajoutant toujours plus d’argent dans le système économique que les consommateurs vont recommencer à consommer. En Italie (et nous en prenons peut être le chemin), les habitants n’ont pas besoin que les banques leur prêtent de l’argent à taux faible. Les banques centrales ne peuvent rien faire.
Il faut faire le dos rond et attendre sagement la fin de l’épidémie. C’est la seule solution qui semble se dessiner pour les prochaines semaines. Attendre un vaccin, un médicament et essayer d’éviter de contaminer les personnes âgées sensiblement plus fragiles. C’est dingue.
Dans 2 mois, on va commencer à distribuer des bons alimentaire pour pouvoir nous nourrir ? C’est abracadabrantesque. On a presque le sentiment de vivre un moment de guerre et pourtant, nombre d’entre nous continuons de croire qu’il ne s’agit que d’une grosse grippe.
Qui se trompe ? Vivons nous un principe de précaution exacerbé ou refusons nous de voir la réalité en face ? Seul l’avenir nous le dira, mais pour le moment, l’incertitude gagne et détruit l’économie. Les collapsologues avaient ils raison ?
Je n’en reviens pas d’écrire de telles phrases.
Depuis quelques mois, je me suis plongé avec beaucoup d’intérêt dans la lecture d’un livre sur l’effondrement de l’empire Romain « Comment l’empire Romain s’est effondré« . J’ai débuté cette lecture, il y a plusieurs mois, bien avant le coronavirus, et je dois avouer être particulièrement frappé par la concordance des situations.
Le livre évoque puissance d’un empire, fluidité des échanges commerciaux autour de la méditerranée, mais aussi avec la Chine et la dynastie des Han, et ouverture de la route de la soie, mais surtout … modification du climat qui fragilise l’équilibre du système, destruction de la valeur de la monnaie et planche à billet (=réduction de la quantité d’Or dans chaque pièce qui conduit à réduire la valeur nominale de chaque pièce et conduit à l’inflation) … et pandémie qui finit d’affaiblir l’empire qui est alors facilement envahit par des peuples venus du Nord (Ce qui est aujourd’hui la Russie).
Voici la quatrième de couverture :

« Comment Rome est-elle passée d’un million d’habitants à 20 000 (à peine de quoi remplir un angle du Colisée) ? Que s’est-il passé quand 350 000 habitants sur 500 000 sont morts de la peste bubonique à Constantinople ?
On ne peut plus désormais raconter l’histoire de la chute de Rome en faisant comme si l’environnement (climat, bacilles mortels) était resté stable. L’Empire tardif a été le moment d’un changement décisif : la fin de l’Optimum climatique romain qui, plus humide, avait été une bénédiction pour toute la région méditerranéenne.

Les changements climatiques ont favorisé l’évolution des germes, comme Yersinia pestis, le bacille de la peste bubonique.

Mais « les Romains ont été aussi les complices de la mise en place d’une écologie des maladies qui ont assuré leur perte ». Les bains publics étaient des bouillons de culture ; les égouts stagnaient sous les villes ; les greniers à blé étaient une bénédiction pour les rats ; les routes commerciales qui reliaient tout l’Empire ont permis la propagation des épidémies de la mer Caspienne au mur d’Hadrien avec une efficacité jusque-là inconnue. Le temps des pandémies était arrivé.
Face à ces catastrophes, les habitants de l’Empire ont cru la fin du monde arrivée. Les religions eschatologiques, le christianisme, puis l’islam, ont alors triomphé des religions païennes. « 

Comme quoi, il faut que tout change pour que rien ne change.
 

Qui va payer la reconstruction ?

Bien évidemment, à situation de guerre, budget de guerre. On va mettre en œuvre un budget de guerre pour essayer de maintenir un semblant d’activité et pour reconstruire.
Mais qui va payer ? L’inflation monétaire ne va t’elle pas se traduire en inflation des biens et services ? Qui va prêter de l’argent au monde ? Les martiens ? Tout les pays du monde ne peuvent créer de l’argent en même temps, sans contrepartie. Il faut trouver un créancier ?
Qui sera ce créancier ? Je crains que ce soit vous, les épargnants. On va vous taxer votre patrimoine, vous spolier par l’impôt pour financer ce budget de reconstruction de guerre.
Les états sont déjà sur-endettés ; On ne va pas pouvoir mobiliser un budget de guerre sur la seule solvabilité de États. Les épargnants vont être mis à contribution de manière directe ou indirecte.
Drôle d’époque…

Étiqueté dans :
, ,