L’annonce de la prochaine baisse du rendement du Livret A pour atteindre 1.5% ou 1% à compter du mois d’août 2013, va continuer d’entraîner l’ensemble de la courbe de rémunération des placements vers le bas. Il devient de plus en plus difficile de trouver une rémunération correcte pour son épargne.
Face à une rémunération à la baisse et même une rémunération de l’épargne qui ne permet que de couvrir l’inflation, les épargnants s’interrogent de plus en plus sur les stratégies à mettre en oeuvre pour valoriser leur patrimoine.
 

Mais faut’il vraiment aller à la recherche du rendement perdu ?

C’est vrai qu’il est tentant pour l’épargnant en manque de rendement d’abandonner son livret A et le fonds euros de son contrats d’assurance vie pour investir sur des actifs dont le rendement potentiel est meilleur. Cette réflexion est saine et pleine de bon sens.
Néanmoins, il est essentiel de comprendre l’environnement économique que nous traversons afin de réussir cette diversification et cette recherche de rendement. Investir dans un actif dont le rendement passé est exceptionnel ne présente aucun sens, c’est la perspective d’un bon rendement futur qui doit guider votre choix. Et la vous conviendrez qu’il s’agit d’un tout autre challenge. Selon nous, seule une parfaite maîtrise de l’environnement économique et financier actuel peut être de nature à valider la pertinence des investissements futurs.
 
A partir de l’observation de la situation économique actuelle, essayons de décrire les grandes lignes d’une bonne stratégie d’investissement.
 

L’économie Européenne est en récession ou en croissance très faible.

Lorsque la croissance économique est faible, les entreprises ont des difficultés à augmenter leur chiffre d’affaires et les marges baissent. Les modèle économique sont soumis à rude épreuve et les entreprises doivent jouer d’une grande agilité pour adapter leur modèle économique pour prendre des parts de marché dans un gâteau qui se réduit.
Dès lors, il ne faut pas investir sur les marchés des actions. Les entreprises ne trouvant dans l’incapacité d’augmenter toutes leur part de marché, les bénéfices risque de stagner voir de baisser. La valeur des actions et donc leur cours de bourse risque d’être sous pression baissière.
 
Aussi, il convient d’être prudent sur les actifs dont la valeur repose sur la capacité des entreprises à dégager des bénéfices. Par exemple, il conviendra d’être plutôt prudent pour vos investissements en SCPI de rendement. Les entreprises locataires peuvent être tentées de négocier une baisse de leur loyer pour faire face à la conjoncture morose (cf article : Immobilier d’entreprise et SCPI : Quelle conjoncture ? Analyse du second semestre 2013).
 
 

L’inflation est faible et nous assistons peut être à un début de déflation

La baisse généralisée des prix (qui n’est pour le moment pas constatée), accompagne souvent une période longue de récession. Cette baisse des prix est fortement négative pour les épargnants dont le rendement du capital et donc le capital peut être renier au gré des baisses de prix.
L’immobilier et la baisse des loyers induite par la déflation est directement touché par la déflation. La baisse des loyers à pour conséquence de réduire de rendement locatif et donc la valeur capitalisé d’un investissement immobilier.
Néanmoins, dans une économie de financement de l’économie à crédit, la valeur des actifs immobiliers devraient rester à un niveau relativement élevé. La récession / déflation s’accompagne de taux d’intérêt particulièrement faible, source de valorisation importante des actifs.
Ainsi, la déflation a pour conséquence une pression baissière sur le prix de l’immobilier (baisse des loyers et baisse des coûts de construction – sauf nouvelles normes-), mais les taux d’intérêt bas qui l’accompagne sont un soutient au prix de l’immobilier  (Cf article Le CAC 40 au dessus de 4000 points … Mais comment est ce possible ? pour comprendre le lien entre baisse des  taux d’intérêt et valorisation des actifs).
Au regard de la formidable hausse que nous venons de connaître (principalement expliquée par la baisse des taux d’intérêt), cette baisse des prix due à la déflation pourrait donc être limitée (cf article : Comprendre la bulle immobilière pour anticiper la baisse des prix de l’immobilier ?).
 
Dans une hypothèse déflationniste, les entreprises peuvent difficilement augmenter leur prix et les marges bénéficiaires sont sous pression baissière. La récession économique est défavorable aux entreprises et à la valorisation des actions. Néanmoins, tout comme nous venons de le présenter pour le marché immobilier, la baisse des taux d’intérêt induit par cette récession / déflation permet de maintenir un haut niveau de valorisation des actions malgré une pression sur les hausses des bénéfices. Cela peut sembler paradoxal mais tout est expliqué dans cet article « Le CAC 40 au dessus de 4000 points … Mais comment est ce possible ? »
Enfin, la valorisation des matières premières industrielles sont également sous pression baissière du fait d’une moindre demande.
Par contre, dans une période de déflation, l’investissement devra être privilégie sur :

  • Les obligations à taux fixe. 
  • La trésorerie
  • Les fonds euros des contrats d’assurance vie;

Les rendements seront ridicules, mais comme nous vous le présentions dans notre article « Quel investissement, quel meilleur placement en 2013 ?  »

L’absence de croissance économique en zone euro et surtout le risque grandissant de déflation qui accompagne parfois les récession, oblige à la plus grande prudence quant à la gestion de votre patrimoine financier.
 Avant de rechercher à valoriser votre capital, la préservation de ce dernier doit être une priorité
 

 

Les banques centrales européennes manipulent les taux d’intérêt vers le bas. C’est la répression financière.

De manière assez normal, une période de récession s’accompagne de taux d’intérêt faible. C’est la nature même du marché.
Néanmoins, nous assistons aujourd’hui à une manipulation manifeste des taux d’intérêt par les banques centrales. L’injection massive de liquidités dans le circuit a pour conséquence une baisse exagérée des taux d’intérêt.
Tout intervention des banques centrales ayant une fin, cette fin aura pour conséquence une hausse des taux d’intérêt (cf article Crise : Krach obligataire ou normalisation lente de la courbe des taux ?), et c’est l’ensemble des actifs qui devraient baisser. (action, immobilier et surtout obligation) Et pour les mêmes raison que la baisse des taux à fait fortement augmenter leur valorisation.
Cette hypothèse de normalisation des politiques monétaires ne doit surement pas être écartée par l’épargnant qui devra donc éviter :

 

Conclusion

Lorsque l’on combine ces trois situations de fait, il en ressort un grand moment de solitude. Que faire de mon épargne ? Faut il diversifier pour espérer rechercher du rendement ou se contenter d’un rendement tellement ridicule ?
Les actions ne pourront pas longtemps afficher une hausse continue et insolente de leur valorisation dans un monde de faible croissance économique et/ou de potentiel normalisation de l’interventionnisme monétaire des banques centrales.
L’immobilier de part la baisse des loyers (déflation ) ou la hausse des taux d’intérêt (normalisation de la politique monétaire) devrait également voir ses valorisations baisser.
Les obligations et les fonds euros des contrats d’assurance vie ont une épée de Damoclès au dessus de leur tête : La moindre hausse des taux d’intérêt pourrait être fatale.
 
Bref, parfois Avant de rechercher à valoriser votre capital, la préservation de ce dernier doit être une priorité. 
A ce titre, l’épargne bancaire et la trésorerie est la plus efficace.
 
 
Ps : J’avoue, ce discours n’est pas très optimiste… Et vous qu’en pensez vous ?

Étiqueté dans :
,