Attention, avant d’oser me lancer dans un tel article, quelques précisions importantes :

  • Je ne suis pas économiste, je ne fais jamais de politique, je n’ai aucune idéologie, aucun dogme. J’essaie juste de comprendre le monde qui nous entoure et réfléchir ;
  • Je n’ai jamais aucune certitude ; j’avance, je recule, j’essaie de construire une pensée cohérente.
  • Dans le cas présent, je me contente de réfléchir autour de l’aspect économique de la politique de TRUMP ; Je ne voudrais en aucun cas être assimilé aux propos misogyne et parfois haineux du personnage.

 
Toute ma réflexion part d’un constat que nous partageons depuis de nombreuses années maintenant : Chômage de masse, déficit public, dette publique toujours plus importante, incapacité à rendre le peuple heureux malgré une croissance redevenue élevée, populisme grandissant.
La France semble s’appauvrir et nous ne trouvons pas de solution pour mettre fin à ce cercle vicieux. L’exemple du moment est parfait : Nous sommes en pleine croissance avec des niveaux supérieurs au potentiel de long terme, pourtant, aucune euphorie, aucune joie. Les #giletsjaunes nous montrent à quel point les Français ne sont pas heureux. Ont ils raison de se plaindre ? Je ne sais pas, mais une certitude, une part importante de nos concitoyens souffrent et ne sont pas heureux.
 

Que faire ? Comment en sommes nous arrivés là ? Pourquoi n’arrivons nous plus à employer cette main d’œuvre abondante ?

L’avenir économique du pays repose t’il seulement sur les emplois de domestiques / sous payés / subventionnés par les réduction d’impôts que sont les services à la personne ? Oui, bien au delà des chiffres du chômage, les services à la personne, et la précarité induite par ces emplois, concernent entre 1.1 millions et 2 millions de personnes. Imaginez vous, dans la fourchette haute, ce sont 2 millions d’emploi de domestiques subventionnés par un crédit impôt !
Pourquoi assistons nous à une paupérisation rampante des travailleurs ? et surtout, qui va payer ? Comment peut on espérer durablement vivre dans un pays dans lequel un part de plus en plus importante de la société n’a plus d’utilité économique ?
Cette main d’œuvre ne trouve plus le travail qui lui permette de vivre. Il est facile de trouver du travail et ainsi mettre fin au chômage de masse, il suffit de remplacer les chômeurs par des travailleurs pauvres, mais est ce que cela règle le problème de fonds de la paupérisation de la société ? Est ce un progrès vers lequel nous devons tendre ? Je ne crois pas.
 

La question est alors de savoir si nous n’avons pas été trop loin dans la mondialisation ?

Ne nous sommes nous pas engagés dans une concurrence perdue d’avance face à des pays qui ne respectent pas les mêmes exigences de protection de environnementale et de protection des salariés
Comment espérer créer des emplois en France alors que des pays peuvent produire la même chose moins chère grâce à des salaires plus bas, mais aussi et surtout des conditions de travail moins respectueuses de l’homme (semaine de 48H, pas de vacances ou très peu, pas de sécurité sociale, pas de retraite, emploi des enfants, …). La question du respect de environnement doit aussi être envisagée. Comment peut on envisager gagner la compétition de la production face à des pays dont les usines détruisent l’envirronnement ? Combien de produits chimiques interdits en France ou soumis à des règles d’usage et de recyclage rigoureuses sont rejetés en pleine nature dans les pays asiatiques, usine du monde. Combien de forêt dévastées au bénéfice du profit de nos entreprises occidentales ?
 
Mais attention, contrairement aux idées reçues, ce sont les entreprises mondialisées des pays développés, nos entreprises, qui sont à l’origine de cette sur-optimisation des chaînes d’approvisionnement.
L’entreprise Américaine NIKE est un exemple parfait : Nike possède 900 usines de production en ASIE ! 900 sous-traitants qui fabriquent les chaussures ! L’avantage majeur d’un sous-traitant est, pour l’entreprise, de pouvoir fermer les yeux sur les modes de fabrication non conformes aux exigences occidentales ! L’entreprise n’est évidemment pas responsable si le sous-traitant emploi des enfants ou des produits chimiques dangereux pour l’envirronnement ou les travailleurs (SIC!)… il est évident que l’entreprise Américaine ne pouvait pas savoir et qu’elle condamne ces pratiques ;-(
Bref, depuis la fin des années 90 (et l’entrée de la chine dans l’OMC ?), nous assistons à une sur-optimisation des chaînes d’approvisionnement, c’est à dire du process de production. Les entreprises mondialisés profitent des conditions de travail et des moindres protection dans les pays en développement pour y faire fabriquer leur produit moins cher … et capter ainsi toujours plus de valeur, tant sur les travailleurs que sur environnement.
Nous vivons dans un monde de production mondialisée. Les chaînes d’approvisionnement sont optimisées afin de produire toujours moins cher. On utilise la sous-traitance mondialisée pour faire produire toujours moins cher … sans être responsable des conditions (environnementales et salariales) dans lesquelles ladite production est réalisée.
En France, nous nous imposons des règles, de protection de l’envirronnement, de protection des travailleurs, de retraite, de chômage, … qui ne sont pas respectées dans les pays producteur de notre consommateur ! La faiblesse des coûts de production étranger s’explique souvent par une moindre protection de l’envirronnement (destruction des forêt et des biens communs ; Rejet dans la nature de polluants résultants de la production, …) ou par un moindre protection des travailleurs (faibles salaires, pas de retraite, pas de sécurité sociale, …).
Cette sous-traitance massive est à l’origine :

– de la déflation dans les pays développés ; Produire moins cher permet de faire baisser les prix ;
– De l’absence d’emploi pour les non qualifiés et d’une partie du chômage de masse;
– Mais aussi d’une captation de richesse toujours plus grande pour les cadres supérieurs et les actionnaires de ces entreprises qui mettent en œuvre ces process de production sur-optimisé.

Face à cette délocalisation massive des productions, les salariés de l’industrie ne trouvent plus d’emploi… mais, si l’Asie est l’usine du monde, l’occident est le consommateur du monde. Le dilemme est majeur : Comment maintenir de train de vie de l’occident, et donc le train de vie du monde, si les consommateurs ont un pouvoir d’achat en baisse. Une forme de loi d’erain, un cercle vicieux qui paupérise toujours plus les pays, et donc la croissance mondiale.
C’est alors que la politique monétaire, les taux bas et toujours plus d’endettement est la solution pour maintenir, artificiellement, le train de vie de nos pays. Lorsque vos consommateurs n’ont plus de pouvoir d’achat (car chômage de masse par exemple et salaire tirer vers le bas du fait de cette compétition inégale avec les pays peu protecteur de l’environnement et du salarié), il faut les solvabiliser en les endettant d’où la politique monétaire actuelle.
 
La situation est donc insoluble en l’état actuel des choses, les politiques essaie donc de limiter la casse en essayant de réduire le niveau de protection, principalement des travailleurs, afin d’espérer un minimum d’alignement avec ces pays à faibles protections. Une forme d’alignement par le bas pour espérer retrouver de la compétitivité face à ces pays ? Il s’agit de remettre en cause la retraite par répartition, réduire la générosité de la sécurité sociales, …
Cette solution me semble être sans issue. Nous ne pourrons aller toujours plus bas, car il y aura toujours moins cher quelque part.
 
 

A côté de cela, nous ne sommes que des consommateurs hypocrites qui refusons de travailler plus de 35h / semaines, mais acceptons d’acheter très chers des « Nike » fabriquées par des enfants en Asie…

Nous sommes disposé à payer très cher un maillot de l’équipe de France … dont le prix de revient est de 3€ dans une usine en Asie , sans nous poser la question de la légitimité de ce prix de vente. Qui peut payer un tel prix pour un T-shirt ? Que produit celui qui achète ce t-shirt ? est il ce chômeur qui paye la conséquence de cette sur-optimisation des production ? Croyons nous réellement qu’il s’agit d’un modèle durable ?
 
 

La seule solution me semble être d’imposer nos exigences de protection de l’environnement et des salariés aux pays producteurs !

La seule solution me semble être d’imposer nos exigences de protection de l’environnement et des salariés aux pays producteurs ! C’est à dire mettre fin à cet esclavagisme ou destruction de l’envirronnement que nous n’acceptons pas chez nous.
Cet alignement n’aura jamais lieu. Elle serait source d’une inflation incroyable … et de moindre profit pour nos entreprises qui ont construit leur bénéfice sur cette sur-optimisation des chaînes d’approvisionnement et de production.
Ne reste t’il donc pas qu’une seule solution : Une forme de protectionnisme qui permettrait de tenir compte de cet écart d’exigence entre les pays.
Un protectionnisme qui aurait pour conséquence de taxer les produits qui seraient fabriqués dans des conditions que nous considérons non conformes à nos exigences de respect de l’envirronnement ou de protection des salariés, bref, en deux mots, une forme de protectionnisme à la TRUMP.
Ce protectionnisme sera très négatif pour le modèle économique de nos grandes entreprises qui construisent leur profit par cette sur-optimisation des chaînes d’approvisionnement. Les autres entreprises, les PME, le TPE qui ne procèdent pas à cette sur-optimisation de leur process de production, ne s’en sortiront elles pas mieux ?
Une forme de protectionnisme qui permette de tenir compte des différences de protection de environnement ou des travailleurs, n’est il pas la seule solution pour redonner un peu d’emploi (et donc de pouvoir d’achat) pour cette grande partie de la population qui n’a plus de perspective dans le monde économique actuel ?