Depuis 2008, nous sommes tous certains que nous courons à notre perte, que le système économique et financier global va exploser, que le big-one arrive, le grand reset indispensable.
Cela fait maintenant 8 ans que le monde doit s’écrouler, nous sommes en 2016, le soleil se lève toujours le matin, le printemps arrive, l’INSEE revoit la croissance Française légèrement à la hausse, les bénéfices des entreprises du CAC40 ont certes baissés de -+ 10% en 2015 vs 2014 mais rien de cataclysmique, le trou de la SECU et du régime général des retraites se résorbent petit à petit, les taux d’intérêt sont au plus bas, vous avez renégocié votre crédit immobilier et gagné en pouvoir d’achat pour assurer le quotidien, le chômage structurel est puissant mais l’émergence d’une nouvelle économie est enthousiasmante et doit faire naître l’espoir que quelque chose est possible ;
Bref, en 8 ans, il s’est passé beaucoup de choses, mais pas d’effondrement, vous êtes toujours là, votre patrimoine n’a pas fondu, vos revenus sont stables mais en l’absence d’inflation ce n’est pas catastrophique, … Par contre, celui qui attend « the big one » avec la jouissance de celui qui sait et qui attend que les autres « crèvent de leur ignorance » ne fait rien… Il attend, il ne sait plus quoi attendre mais il attend. Il n’investit pas, se repli sur lui, pense investissement dans l’OR, est convaincu qu’il a raison et n’admet pas ses erreurs depuis 8 ans.
Combien de temps attendre d’avoir enfin raison ? 5 ans, 10 ans , 15 ans, 20 ans ? Faut-il s’empêcher de vivre pour aller au bout de ses certitudes ou humblement admettre ses erreurs de jugement et reconnaître qu’au fond on ne se sait rien.
En 2008, nous étions tous affirmatif : le pétrole allait atteindre 250$ ou 300$. Il y a quelque semaines il était à peine au-dessus de 30$. C’est alors que les meilleurs experts du monde, ceux qui vous affirmaient avec l’aplomb du sachant (aplomb avec lequel j’écris souvent d’ailleurs), que le pétrole allait chuter jusqu’à 20$, c’est une certitude. Voilà qu’il dépasse les 40$ ce matin.
Bref, personne n’en sait rien ! Personne n’est capable de prédire l’avenir, seulement des intuitions, des idées, des réflexions, qui petit à petit permettent de construire une idée générale et globale. trois certitudes :

– Ne pas avancer, c’est reculer.

– Le pire n’est jamais certain.

– Je sais que je ne sais rien et probablement d’une grande sagesse.

Tout le reste n’est que blabla inutile.

Avoir raison tout seul ne sert à rien.

Raisonner, réfléchir, anticiper est tout autant indispensable qu’avancer, investir, modifier son cadre d’analyse. Mais en aucun cas, il faut attendre passivement car c’est la meilleure manière de passer à côté des choses. Accepter l’incertitude, accepter de ne pas savoir, de se tromper, d’ajuster son jugement aux évolutions conjoncturelles et structurelles, mais toujours avancer.
En stratégie d’investissement, le raisonnement est le même. Il faut accepter la mutation du système économique et investir cette mutation pour en faire une force. Oui, les modèles économiques d’hier ont la vie dure, mais de nouvelles perspectives s’ouvrent pour de nombreux acteurs.

1-      Investir dans les entreprises, le seul investissement « dynamique » dont la capacité d’adaptation est une question de survie. Dans un monde qui change, sans repère, sans visibilité, seul le monde de l’entreprise et son indispensable nécessité de s’adapter pour survivre et toujours générer des bénéfices est source d’enrichissement. Investir dans une entreprise, c’est investir à long terme dans le modèle économique en devenant actionnaire ou preteur via le crwodfunding lending ou encore mieux, preteur avec

2-      Investir dans l’immobilier à crédit en s’adaptant aux nouvelles donnes structurelles du marché (obsolescence énergétique des bâtiments, nouveaux modes de consommation collaboratif adapté à l’économie numérique tel le co-working ou la colocation ou encore le vieillissement des populations et surtout investir à crédit pour compenser la perte en capital induite par une éventuelle hausse des taux des crédits immobiliers.

3-      Disposer d’une épargne disponible conséquente et majoritaire pour être capable de saisir les opportunités créées par les ruptures et les cycles de destruction-créatrice. Car considérant la crise non comme une fatalité, mais comme une opportunité pour les outsiders, la violence de la crise que nous connaissons doit être l’occasion d’un gisement incroyable d’opportunités ;

4-      Ne plus accepter les certitudes du passé comme acquises. Le pire n’est jamais certain.

5-      Et surtout ne pas investir dans les actifs du passé qui atteignent des valorisations stratosphériques (scpi, location meublée avec résidence service, …) ;

6-      Et plus globalement se comporter comme entrepreneur de votre patrimoine. Sans investissement personnel dans la gestion de votre patrimoine, vous êtes condamné à suivre la masse et vous faire tondre à la prochaine crise boursière. Vos interlocuteurs ne s’y connaissent pas plus que vous et sont le plus souvent payés, non pour vous apporter un conseil, mais pour faire vivre leur employeur. Celui qui n’est pas capable de s’investir et de se comporter comme entrepreneur de son patrimoine devra se contenter d’une rémunération médiocre attaché à l’absence de prise de risque et prendra le risque de subir les mutations de la crise que nous traverser.

La meilleure défense, c’est l’attaque.