La défiscalisation ne doit pas être la finalité de l’investisseur.
Défiscalisation, voici un mot que nous employons avec grande prudence pour ne pas conduire à des excès sources de pertes et de désillusion.
En effet, il faut bien comprendre qu’offrir une réduction d’impôt ou un crédit d’impôt n’est pas un acte gratuit pour l’administration fiscale. Il s’agit bien :
- De faire financer un secteur de l’économie non rentable par des contribuables généreux (tel que les SOFICA (financement du Cinéma), les investissements GIRARDIN Industriel)
- De diriger l’épargne des Français vers certains secteurs qui ont des besoins de capitaux (tel que les investissements dans les FIP ou les FCPI ou encore l’investissement immobilier vers le SCELLIER, la location meublée CENSI BOUVARD ou encore l’investissement MALRAUX).
De manière pragmatique, la réduction d’impôt est un outil qui permet de compenser l’absence de rendement intrinsèque du support d’investissement ou de réévaluer le rendement d’une opération pour y attirer les investisseurs (par comparaison avec d’autres investissements ne bénéficiant pas d’un régime fiscal de faveur) : les avantages fiscaux ont pour conséquence de modifier les rendements des opérations d’investissement pour orienter l’épargne.
Dès lors que vous aurez intégré cette notion forte, vous pourrez vous intéresser avec parcimonie aux investissements permettant une réduction d’impôt ou un crédit d’impôt, mais la sélection de votre investissement défiscalisant devra avant tout partir des perspectives favorables du secteur d’activité de l’investissement (immobilier, action, PME … ) pour ensuite bénéficier d’une réduction d’impôt.
Une défiscalisation immédiate « ONE SHOT » ou répartie dans le temps ?
Une défiscalisation « ONE SHOT » pour profiter d’une réduction maximale sur une année
La défiscalisation peut s’envisager de deux manières différentes. Tout d’abord, il y a les investissements qui permettent une défiscalisation forte sur une année. Ces investissements « ONE SHOT » permettent de réduire votre impôt l’année de l’investissement. Pour profiter d’une défiscalisation régulière, il sera essentiel de reproduire cet investissement annuellement.
Il s’agit principalement :
- Des SOFICA (SOciétés pour le Financement de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle) dont la réduction d’impôt atteint 7740€ soit 43% de l’investissement plafonné à 18 000€. L’investisseur qui investira dans cette société bénéficiera d’une réduction d’impôt très forte mais il s’agit là de la contrepartie d’un investissement dont l’issue ne sera vraisemblablement pas rentable sauf à ce que la SOFICA réalise des investissements dans un film à grand succès.
- Le GIRARDIN INDUSTRIEL est un dispositif fiscal qui permet d’attribuer une réduction d’impôt aux contribuables qui financent des infrastructures industrielles ultramarins. Il s’agit donc de financer l’acquisition de matériel industriel dans les DOM TOM. La réduction d’impôt est égale à 47.5% du montant des matériels financés, déduction faite des subventions éventuelles. Le mécanisme fiscal est plutôt complexe et conduit au final à une réduction d’impôt comprise entre 15 % et 25% de l’investissement dès l’année de la souscription. Contrairement aux autres mécanismes de réduction d’impôt, l’investissement GIRARDIN INDUSTRIEL est à fonds perdus.
- Des FIP (Fonds d’investissement de proximité) et des FCPI (Fonds commun de placement dans l’innovation). Il s’agit là de deux investissements dont l’objectif est d’orienter l’épargne des Français vers les PME Française. L’objectif est d’apporter des capitaux à des entreprises en développement qui créeront peut être les emplois de demain. Le taux de réduction d’impôt est de 22% de l’investissement. L’investissement total est plafonné à 24 000€ par an, soit une réduction d’impôt de 5280€.
Alors que les investissements dans les SOFICA ou dans le financement de matériels industriels ultramarins bénéficient clairement d’une réduction d’impôt du fait du caractère intrinsèquement non rentable, l’investissement des les FIP ou dans les FCPI répondent davantage à la nécessité d’orienter l’épargne des Français vers un secteur de l’économie rentable qui a besoin de capitaux pour croître et se développer.
Depuis quelques mois, nous vous conseillons d’investir dans l’économie réelle et plus précisément les entreprises :
Extrait de notre article : Réussir ses placements et ses investissements en 2011. Mise à jour 3ieme trimestre
Nous considérons que la crise actuelle devrait modifier en profondeur le système économique et qu’il est indispensable de suivre les évolution de la société pour espérer valoriser son patrimoine dans cette période délicate.
Les entreprises et l’investissement en action permet d’investir dans cette économie en pleine évolution. En effet, une entreprise a une existence de part sa capacité à dégager un chiffre d’affaire et surtout un bénéfice. Dans un environnement mouvant, l’entreprise doit s’adapter pour survivre : L’adaptation à un environnement en pleine évolution est dans l’ADN de toutes les entreprises… profitez s’en!!
L’investissement dans les PME via les FCPI ou les FIP pourrait être une bonne idée à long terme (du moins une meilleure idée que l’investissement dans les SOFICA ou le GIRARDIN INDUSTRIEL).
Une défiscalisation répartie dans le temps… pour des investissements à long terme dans l’immobilier.
La seconde manière pour réduire votre impôt sur le revenu tient dans l’investissement dans l’immobilier neuf ou dans l’immobilier ancien remis à neuf.
Il s’agit là d’un investissement nettement plus conséquent (maximum 300 000€ pour le l’investissement SCELLIER par exemple), dont l’avantage fiscal sera répartie équitablement sur 9 ans.
La question principale lors d’un investissement de ce type doit être la qualité du bien immobilier et surtout la pertinence d’un tel investissement (Quel niveau de rendement attendre ? Quel plus value espérer ? … ). Si vous nous suivez régulièrement, vous connaissez nos réticences liées aux prix de l’immobilier et aux faibles rendements proposés par ces investissements.
Vous pouvez d’ailleurs relire quelques uns de nos articles dédiés :
- Prix de l’immobilier : analyse, psychologie et légendes urbaines
- Bulle ou pas bulle immobilière : L’investissement doit pouvoir répondre à des objectifs simples
- Baisse des prix de l’immobilier : un rapport qualifie le marché Français de BULL
Une fois cette précision données, analysons ensemble les différentes options de défiscalisation dans l’immobilier :
- La loi SCELLIER, l’investissement locatif dans l’immobilier neuf bénéficie d’une réduction d’impôt de 22% en 2011 pour les investissement réalisés dans des Bâtiments Basse Consommation (BBC) et de 13% en 2011 pour les investissements réalisés dans les autres bâtiments. Pour 2012, le projet de loi de finance pour 2012 prévoir un taux de réduction d’impôt abaissé à 14% pour les investissements BBC et supprimé pour les investissements NON BBC. Vous pouvez approfondir le sujet en relisant ces articles : Synthèse de notre analyse sur l’investissement SCELLIER
- La location meublée « CENSI BOUVARD », est l’investissement locatif dans l’immobilier neuf exploité par des sociétés de services hôteliers tel que les résidences étudiantes, les résidences affaires, les résidences de tourisme ou encore les résidences pour personnes âgées. Le taux de réduction d’impôt est de 18% pour 2011 mais devrait être réduit à 12% pour 2012 dans le cadre du projet de loi de finance pour 2012. Pour plus de détail, vous pouvez utiliser notre simulateur d’investissement : Simulateur location meublée – Censi Bouvard : Optimisation juridique et fiscale de votre investissement immobilier … ou ces articles sur la synthèse du dispositif fiscal de la location meublée
