La fin de l’année est traditionnellement la période de l’annonce des rendements des fonds euros des contrats d’assurance vie. Depuis deux années, mais ce devrait être encore plus marqué cette année, les rendements des fonds euros devraient être assez hétérogène : face à la baisse structurelle des rendements, le assureurs doivent être innovant et développent d’ingénieuses stratégies pour proposer un rendement meilleur aux assurés.
 
 

Le fonds euros permet au mieux de garantir le capital contre l’inflation… mais peut rester à la base du patrimoine…

C’est vrai que le fonds euros traditionnel perd petit à petit de son intérêt avec un rendement qui s’effrite d’année en année.
En 2011, pour la première fois, avec un rendement moyen après prélèvements sociaux, de 2.53% (3% – CSG-CRDS) le fonds euros ne permet plus de s’enrichir. Au mieux, le capital est protégé contre l’inflation. Il est vrai que dans le conteste déflationniste que nous connaissons, protéger son capital est déjà une bonne chose (cf article : Déflation ou Inflation … quels placements, quels investissements ?)
Pour autant, est ce suffisant ? Peut on se contenter de valoriser son capital au même rythme que l’inflation pour préparer sa retraite ? Quel sera le comportement du fonds euros en cas d’un retour massif d’inflation ? …
Ainsi, alors que l’investissement dans le fonds euros était source d’enrichissement par le passé (grâce à un taux de rendement nettement supérieur à l’inflation ), l’épargnant doit aujourd’hui rechercher d’autres placements (ou d’autres supports) pour augmenter la rémunération de son fonds euros.
Le fonds euros dispose de qualité intrinsèque importantes :

  • Garantie du capital
  • Rendement appuyé sur le rendement des obligations d’état ou d’entreprise.
  • Relative disponibilité du capital (même si cette donnée pourrait être suspendue en cas d’aggravation de la crise des états sans intervention de la BCE.

Ces qualités permettent d’accepter d’investir une partie importante de son épargne dans ce support. L’épargnant doit y investir le capital qu’il souhaite protéger de tout risque. Pour autant, il ne faut plus espérer un rendement attrayant. La garantie du capital est à ce prix.
 
 

Le retour de la répression financière explique pourquoi les taux d’intérêt resteront bas…

Les lecteurs les plus attentifs constateront un changement important dans la réflexion. En effet, nous vous mettions en garde au début de l’année contre les risques de l’assurance vie en cas de krach obligataire (notamment dans cet article : Faut il garder votre contrat d’assurance vie malgré la baisse des rendements ?). Depuis, la banque centrale européenne a fondamentalement changé la donne en affirmant qu’elle interviendrait massivement pour empêcher ce krach obligataire afin de sauver la zone euro (Cf article : Mario DRAGHI aurait il sauvé les fonds euros et l’assurance vie ?). La banque centrale annonce vouloir maintenir des taux bas longtemps, à court terme, mais également à long terme.
Nous entrons dans une longue période de taux bas (pour le fonds euros, mais également pour l’économie « zone Euro, car une hausse des taux ne serait pas supportable pour notre économie chancelante), pendant laquelle le rendement du fonds euros n’est certes pas satisfaisante, mais cela restera la prix de la garantie du capital. L’épargnant qui souhaitera valoriser son capital à un rythme supérieur à l’inflation devra accepter de prendre un risque et de diversifier son épargne vers d’autres produits d’investissement.
Les lecteurs les plus passionnés qui voudraient comprendre pourquoi j’affirme que nous entrons dans une période de taux bas, pourront s’attarder sur la notion de « répression financière » en lisant cet article publié par la banque de France  : le retour de la banque de France : Le retour de la repression financière.
Extrait :

Les périodes de fort endettement ont toujours été associées à une fréquence croissante des défauts ou des restructurations de la dette publique et privée. Parfois, cette restructuration s’opère plus subtilement, prenant la forme de la « répression financière ». Lorsque les taux d’intérêt réels sont négatifs sur la durée, ils équivalent à un impôt sur les porteurs d’obligations et, plus généralement, sur les épargnants. Sur les marchés fortement réglementés du système de Bretton Woods, toute une gamme de restrictions financières nationales et internationales ont favorisé une réduction rapide et marquée, ou « liquidation », de la dette publique entre la fi n des années quarante et les années soixante-dix. Les restrictions ou mesures réglementaires adoptées à cette époque trouvent leur origine dans ce qui s’appellerait aujourd’hui des préoccupations d’ordre « macroprudentiel », apparues dans le sillage des profondes crises financières qui avaient sévi dans de nombreux pays au début des années trente. Au vu de l’accumulation des dettes publiques après la Grande Crise puis durant toute la Seconde Guerre mondiale, les autorités se sont facilement laissé convaincre des mérites de taux d’intérêt stables et faibles et du crédit dirigé. Cet article décrit comment la répression financière est réapparue à la suite de la crise de 2007-2009, parallèlement à l’envolée de la dette publique dans certaines économies avancées. Peut-être ce processus de « démondialisation » financière ne fait-il que commencer.

 
Pour les moins passionnés, vous pourrez lire notre article de vulgarisation sur cette idée de répression financière : Pauvre épargnant : hausse d’impôts, baisse des rendements, Inflation…
 
 

Quels investissements pour valoriser mon patrimoine ? Quels alternatives aux fonds euros du contrat d’assurance vie ?

Une fois affirmé que le fonds euros pouvait rester à la base du patrimoine (c’est le prix de la sécurité dans un contexte de taux long très bas et de cycle déflationniste sur les actifs), la question est de savoir dans quels actifs investir ?
Dans le prolongement de notre article : Déflation ou Inflation … quels placements, quels investissements ?, le risque de déflation sur les actifs, c’est à dire le risque d’une baisse de prix des investissements immobilier, foncier, action semble important … en Europe et dans les pays développés.
 
 

Les marchés actions à l’international et les obligations d’entreprise en Zone euro.

Nous considérons donc qu’il convient d’investir de manière flexible et diversifié sur les marchés financier (action et obligation)  mondiaux afin de tirer profit de la croissance mondiale là ou elle se trouve (et vraisemblablement pas en France ou Europe). 
Dès lors que les taux d’intérêt resteront bas pendant une longue période, il peut être opportun d’investir dans les obligations d’entreprise en zone euro de bonne qualité. Ces obligations apporteront un meilleur rendement que les emprunts d’état.  Mais prudence, dans une économie en récession, les entreprises souffrent et leur capacité à rembourser les obligations peut être altérée.
Devant la baisse de rendement des fonds euros traditionnels, certains assureurs proposent dorénavant des fonds euros nouvelle génération. Ces nouvelles formules de fonds euros sont pertinent et devrait permettre un meilleur rendement :
Fonds euros à coussin.
Contrat d’assurance vie diversifiés. Cf article :  Fonds euros diversifié: une nouvelle génération d’assurance vie pour rechercher un meilleur rendement
 
 

On évitera l’immobilier … sauf l’immobilier à très fort rendement.

Bien évidemment, on évitera d’investir dans l’immobilier pour espérer protéger son capital ou réaliser une plus value. Les risques de baisse des prix sont trop élevés pour y investir avec cet objectif (Cf article : Prix de l’immobilier : une baisse comprise entre -30% et -40% selon Primeview).
 
Par contre, il peut s’avérer pertinent dans l’immobilier dès lors que la valeur de votre investissement résident dans le niveau des loyers. Peu importe la valeur patrimonial de l’immeuble, c’est le revenu généré qui apporte de la valeur.
Dans ce contexte, il peut être pertinent d’investir dans un bien immobilier dont le rendement locatif est supérieur à 8% pour l’immobilier d’habitation.
L’investissement dans certaines SCPI de rendement peut également être pertinent. Dès lors que les biens sous-jacent ont un rendement locatif compris entre 8% et 10%, la valeur de l’actif est protégé par sa capacité à générer un revenu. Cf article :SCPI : Quelle SCPI choisir ? Commerces ? Bureaux ? Habitation ? …
 

Que penser des fonds euros investis dans l’immobilier ?

Devant l’incroyable performance de l’immobilier depuis 25 ans, certains assureurs viennent de créer des fonds euros principalement investi dans l’immobilier. Nous ne sommes pas particulièrement convaincus par ces nouveaux fonds euros, du fait de cette exposition dans l’immobilier dont nous ne sommes pas particulièrement friands.