La banque de France vient de publier les chiffres de production de crédit immobilier pour le mois de mars 2023. En mars 2023, la production de nouveaux crédits à l’habitat devrait ressortir à 13.7 milliards d’euros avec un taux moyen, hors assurance emprunteur, à 2.52%.
Des chiffres qui pourraient être jugés catastrophique à court terme en comparaison avec la production de crédit immobilier constatée ces quelques dernières années. Néanmoins, je crois qu’il convient de relativiser, car en réalité, nous sommes les victimes d’un effet loupe qui nous empêche de voir à quel point nous étions dans un marché euphorique depuis 2015/2016.
Entre 2015/2016 et 2022, nous étions dans un marché hyper-dynamique. Un dynamisme excessif dont nous pouvons percevoir l’ampleur depuis quelques mois avec ce retour à la normale. L’atterrissage est violent.
Voici le niveau de production des mois de mars depuis 2012 :
- mars 2012 : 8.7 milliards ;
- mars 2013 : 9.5 milliards ;
- mars 2014 : 8.001 milliards d’euros ;
- mars 2015 : 13.86 milliards d’euros ;
- mars 2016 : 12.11 milliards d’euros ;
- mars 2017 : 23 milliards d’euros
- mars 2018 : 14.126 milliards d’euros ;
- mars 2019 : 15.466 milliards d’euros ;
- mars 2020 : 19.763 milliards d’euros ;
- mars 2021 : 21.227 milliards d’euros ;
- mars 2022 : 24.522 milliards d’euros ;
- mars 2023 : 13.7 milliards d’euros.
Une évolution mensuelle de la production de crédit immobilier que l’on peut mieux visualiser avec ce graphique construit à partir des données de la banque de France :
Bref, la chute est brutale, mais le marché n’était-il pas monté trop haut ? C’est tout le sujet.
Il faut maintenant se poser les bonnes questions.
Oui, le marché euphorique est bel et bien derrière nous ;
Oui, les professionnels payés sur le nombre de transactions vont souffrir. Notaires, agents immobiliers, courtier en crédit immobilier n’ont plus grand choses à faire en ce moment ; Courtier en crédit immobilier et agent immobilier dont la population a très fortement augmenté depuis 2015 ! Avec la chute de l’activité, nombreux vont être ceux qui vont devoir se reconvertir.
Oui, le nombre de transactions va chuter ;
Oui, les prix de l’immobilier vont devoir baisser là où ils étaient déconnectés de la valeur fondamentale de l’immobilier, comme nous vous le calculons dans cet article « Immobilier : Le prix de la valeur refuge qui vous protège de la hausse des taux et de l’inflation » ;
Oui, l’immobilier est un investissement protecteur contre l’inflation ;
Oui, l’immobilier de rendement va souffrir face à la hausse des taux des rendements de l’épargne.
…
Bref, ce retour aux fondamentaux est au contraire le bienvenu, car les marchés euphoriques ne sont jamais de bonne période d’investissement. Poussé par la peur de manquer la bonne affaire, l’investisseur perd son bon sens paysan devant la peur de rater l’affaire du siècle.
Investir dans l’immobilier est une affaire de long terme et de cycle. Il faut être capable de faire le dos rond, capable de continuer à viser le temps long et accepter l’impression de beaucoup travailler pour un gain finalement bien maigre.
L’immobilier est une affaire de laborieux. Il était illusion de croire que l’immobilier était la solution de facilité pour devenir riche sans effort ; Maintenant, il vous faut tenir les 10 ou 15 prochaines années, rembourser vos crédits immobiliers, entretenir vos logements…,
Dans 15 ans, lors de la fin du prochain cycle d’euphorie immobilier, vous pourrez récolter le fruit de votre investissement.
Comme nous vous l’expliquions dans cet article « Nous entrons dans un nouveau cycle immobilier – 2023, le début d’un cycle baissier de 8 ans ?« , les cycles immobiliers durent environ 8 ans.
A suivre.