Depuis quelques années, les intervenants sur le marché actions se sentent protégés par le pouvoir quasi-divin des banques centrales ! Le marché action, qui n’est autre que le lieu de confrontation entre l’offre et la demande d’action représentative du capital des entreprise, est soutenu par cette certitude forte : En cas de crise, les banques centrales mettront en place de nouvelles politiques monétaire dites « Quantative Easing » et les cours de bourse augmenteront de manière automatique.
Pourtant, et c’est un sujet sur lequel nous vous avons déjà alerté, la question de ce soutien doit être posée et elle se pose de plus en plus dans les cercles dirigeants.Voici par exemple, ce que vient d’expliquer Ewald NOWOTNY, gouverneur sur le départ de la banque centrale autrichienne et membre du conseil des gouverneurs de la BCE :

« Au cours des dernières années, nous avons peut être suivi les anticipation des marchés de manière trop intensive et évité de les décevoir. […] Je pense que les banques centrales doivent être l’institution décisive et doivent en conséquence décevoir parfois les marchés » source : ECB should be ready to disappoint markets sometimes, Nowotny tells paper

La veille, c’est le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, qui a appelé la BCE à se montrer critique à l’égard des anticipation de marché et à fonder ses décisions sur les données macroéconomiques.
Puis hier, Klaas Knot, gouverneur de la banque centrale des Pays-Bas, qui explique que la BCE n’a pas besoin de relancer le QE pour le moment ; Et cela, sans parler de la dernière prise de parole de Wens Weidmann, gouverneur de la banque centrale allemande, qui reprenait son combat contre un excès de soutien monétaire :

« L’appel à une intervention majeure de la part de la politique monétaire est devenu un réflexe courant. Nombreux sont ceux qui, depuis la crise financière, considèrent les banques centrales comme l’unique acteur capable d’agir. Je ne pense pas que cette attitude soit la bonne. Par ailleurs, elle ne reflète pas les récentes données conjoncturelles dans la zone euro. […] Si les taux d’intérêt demeurent bas et les stocks de titres achetés sont maintenus à un niveau constant, la politique monétaire sera toujours très expansive. La question est de savoir si de nouvelles mesures sont nécessaires d’un point de vue de politique monétaire compte tenu de notre anticipation de l’évolution des prix, notamment lorsque les effets secondaires gagnent en importance et l’effet des instruments diminue. » extrait d’une interview passionnante publiée sur le site de la bundesbank.

Bref, méfions nous de nos certitudes. Rien n’est jamais certain ! Ces prises de parole doivent vous alerter sur la fragilité actuelle du marché action. Le marché est soutenu par cette certitude d’une future politique monétaire de quantitative easing et sur l’idée que les banques centrales ne peuvent pas prendre le risque de décevoir les marchés.
Pourtant, ces mêmes banquiers centraux tentent de reprendre le pouvoir et expliquant qu’il va peut être falloir décevoir les marchés. Il est peut être important de les entendre comme nous vous l’expliquions dans cet article : L’inquiétante confiance des marchés actions dans la puissance des banques centrales

Le consensus autour de la toute puissance des banques centrales modifie le comportement des acteurs de marché rendant nécessaire une politique monétaire nouvelle dans son approche et son niveau d’intervention.

Le consensus croit dans l’irréversibilité des politiques monétaires non conventionnelles, c’est à dire dans la mise en œuvre d’un nouveau quantitative easing ou assimilé si les marchés financiers devaient baisser trop fortement face à un risque déflationniste ou de croissance faible.

Ainsi, certain de voir appliquer cette nouvelle politique monétaire qui s’est avérée particulièrement favorable pour les marchés financiers, nombre d’acteurs, qui ne veulent rater la perspective d’une nouvelle hausse des cours, se positionnent d’ores et déjà à l’achat afin de profiter de la hausse des cours qui découlera inévitablement de la mise en œuvre d’un nouveau QE.

Néanmoins, en se comportant de la sorte, ces acteurs de marché obligent la banque centrale à changer de stratégie et de politique monétaire. La trop grande prévisibilité de la politique monétaire détruit sa probabilité d’être mise en œuvre.

 
Et n’oubliez pas « Le problème avec le consensus, c’est qu’il a toujours raison, jusqu’au jour ou on s’aperçoit qu’en fait il avait tord.« 

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