Un édito écrit par Julien Bonnetouche, notre lecteur passionné de la matière patrimoniale –

Le rôle du capital dans la croissance de l’entreprise et donc de l’économie.

En France , il est de bon ton de critiquer l’Amérique, ses excès et surtout son modèle capitaliste, en l’opposant au notre, plus social et protecteur.

Les chiffres sont toujours sujets à interprétation, mais grosso modo, de nos jours le revenu moyen aux USA est supérieur de 50 % à la France et à l’OCDE, alors que dans les années 80 il ne l’était que de 20 % environ.

Le sujet de cet article est de vous faire toucher du doigt le rôle du capital dans l’entreprise et au delà, dans la nation toute entière.

Opposer capital et travail comme le font les idéologues est une perversité qui débouche hélas sur une situation délétère au détriment de tous, à commencer par les plus fragiles.

Et j’engage les plus courageux,  au-delà des quelques pistes que je donne, à se pencher à titre informatif sur ce qu’est la «stratégie d’entreprise» afin d’en comprendre le développement.

L’argent de l’État, celui des dépenses pour la santé, l’éducation, la formation, la sécurité, etc.. indispensables à toute société, ne vient pas de la création monétaire comme on le voit trop depuis quelques années, mais bien des bénéfices engendrés par les entreprises, qui servent, outre les impôts, à payer les salaires et les charges sociales.

Plus il y a de bénéfices plus nous aurons de recettes de l’État, meilleurs seront les salaires aussi.

Il vaut toujours mieux travailler dans une entreprise riche chacun peut en faire l’expérience.

C’est une évidence, mais il est bon de le rappeler parfois.

Vendredi dernier, nous avons eu une conférence de Hiboo passionnante, ici sur leblogpatrimoine, que je conseille de voir ou revoir (cf. « Replay Visio : « Les secrets de l’investisseur de long terme pour réussir en bourse »).

Vous verrez alors, que pour une entreprise donnée (malgré modèle économique qui s’adapte en permanence en fonction de l’évolution de la société), les cours boursiers, (donc les bénéfices), suivent sur le long terme, une ligne droite dite droite de régression dont la pente est quasi- invariable, malgré les écarts momentanés dus aux circonstances et à l’humeur des acteurs de marché.

Exemple :

Si on regarde maintenant ces mêmes courbes non plus avec un œil boursier mais celui  d’un entrepreneur, nous aurons évidemment la même chose, mais en sachant que la pente de la courbe est essentielle pour connaître les résultats de l’entreprise sur plusieurs années ( 5 ans ou 10 ans par exemple)

Dans le langage des spécialistes de la stratégie d’entreprise dont l’objectif est l’optimisation de la croissance, comme le Boston Consulting Group, cette droite prend le nom de «courbe d’expérience»  au lieu de «droite de régression», mais c’est à peu près la même chose, puisque les cours de bourse sont eux, en lien étroit avec les résultats d’entreprise sur le long terme.

(ici c’est un cas simple, car  les courbes d’expérience d’entreprises peuvent prendre  de multiples formes et applications réservées aux spécialistes)

Par exemple, si l’on sait que la croissance moyenne de l’entreprise est de 20 % / an il est facile s’en déduire où elle en sera dans 5 ou 10 ans.

Comme je le disais, plus haut, tout dépend de la pente de la droite, et cette pente est liée à deux facteurs essentiels :

Le « business model »  relevant du marché potentiel, mais aussi de multiples facteurs  tels la qualité des produits, les coûts de productions, la qualité du travail, aujourd’hui la robotisation, la compétence des employés, etc…et même le bonheur des salariés, on le sait aussi.

Il va de soi que toute modification de ce business model dans un sens ou un autre influera sur la pente de la croissance.

Le capital investi

Une fois le buisness model optimisé mis en place, le développement, l’acquisition de parts de marchés surtout, va dépendre de l’argent que l’on y investira.

Par exemple pour acheter les robots, pour envoyer des équipes à l’étranger afin d’y développer un marché, et surtout la recherche et développement, indispensable au renouvellement de la gamme de produits….

Il s’agit bien souvent pour une entreprise d’une guerre commerciale avec des concurrents.

Et pour reprendre le mot fait à Louis XII «pour gagner cette guerre il faut trois choses, premièrement de l’argent, deuxièmement de l’argent, troisièmement de l’argent».

Avoir une bonne idée et un excellent modèle économique ne sera pas créateur de croissance économique forte si le capital investi ne permet pas une diffusion rapide de l’innovation. Le capital est déterminant pour créer de la croissance économique.

Il existe trois moyens pour une entreprise d’augmenter son capital :

  • Emprunter, mais il faudra rembourser.
  • Utiliser l’argent des dividendes, c’est à dire ne pas distribuer, c’est le cas des entreprises de croissance dont les actionnaires vont se rattraper sur les cours de bourse.
  • Faire appel aux actionnaires investisseurs, qui sont souvent les dirigeants des entreprises.

Nous voyons donc que la façon la plus efficace immédiatement, est l’apport en capital.

Et pour ce faire, il est absolument indispensable qu’il y ait du capital disponible.

L‘État, qui a besoin d’entreprises performantes, n’a donc pas intérêt à taxer trop le capital si il souhaite qu’il en reste pour investir …

Les impôts sur le capital que sont l’IFI, les droits de succession, ont un rôle essentiel dans la pérennisation  de ce capital.

Nous parlons ici de temps en temps de «biais cognitifs» nous rendant insensibles aux réalités parfois criantes, du fait de nos idées arrêtées sur un sujet donné.

Il en est un, dont sont atteints les idéologues anticapitalistes : l’aveuglement  total et sans doute volontaire des mécanismes de la croissance des entreprises et des États.

Ce biais a atteint progressivement l’ensemble de notre société, petit à petit, comme par osmose, si bien qu’au bout du compte, notre richesse nationale est loin d’être ce qu’elle aurait pu devenir au fil du temps.

J’entends déjà mes détracteurs m’opposer un accroissement des inégalités, mais disons le en pareil cas, oui, les entreprises seraient beaucoup plus riches et leurs actionnaires également comme aux USA.

Mais aussi l’État qui aurait d’avantage de moyens à consacrer à la sécurité, à la défense, à la santé, à l’éducation, … Et puis les salaires seraient aussi plus élevés.

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