Et mince alors ! Alors qu’à la fin de l’année 2023, tout le monde expliquait avec aplomb et certitude que la baisse des taux d’intérêt long terme était une certitude au cours de l’année 2024, voilà que la réalité, comme toujours, pourrait bien être différente.

Aujourd’hui, on doit accepter de revoir cette idée. Les taux d’intérêt de long terme ne devraient pas baisser, du moins, pas dans les proportions que beaucoup espèrent encore.

Oui, les taux court terme devraient baisser, notamment en Zone Euro. Au début du mois de Juin, la Banque Centrale Européenne devrait baisser la rémunération de l’argent à court terme. L’€ster (ex-EONIA), pourrait baisser pour atteindre autour de 3.50% / 3.75% contre 3.90% à ce jour.

Historique €ster

Le taux du livret A va baisser, les Sicav monétaires rapporteront moins, les CAT court terme seront moins attrayants.

Baisser les taux court terme permet d’améliorer les marges d’intérêt des banques qui sont ainsi incitées à prêter davantage. La création monétaire est le fait des banques commerciales.

Pour relancer l’activité économique, la banque centrale s’appuie sur les banques commerciales (BNP, Société Générale, BPCE, Crédit agricole, et compagnie) et leur capacité à créer de la monnaie lorsqu’elles accordent des crédits. La seule manière de créer de l’argent nouveau à injecter dans l’économie, c’est grâce aux crédits bancaires accordés par les banques.

En baissant les taux court terme, les banques gagneront plus d’argent sur chaque crédit… et seront donc incitées à en accorder davantage. CQFD.

Les banques seront d’autant plus encouragées à relancer le crédit que les taux long terme pourraient ne pas baisser dans les mêmes proportions.

En effet, la marge d’intérêt d’une banque repose sur la capacité des banques à se financer de manière peu onéreuse sur les taux d’intérêt à court terme (la baisse des taux par la banque centrale est alors une bonne nouvelle)… pour revendre cet argent à des taux élevés à long terme.

Une banque construit ses bénéfices sur la marge d’intérêt entre le cout de l’argent à court terme qu’elle emprunte auprès d’autres banques ou de la banque centrale et les taux d’intérêt à long terme qu’elle refacture aux emprunteurs.

Ne pas confondre taux court terme et taux long terme.

Les taux court terme sont fixés par les banques centrales de manière autoritaire.

Les banques centrales décident du niveau des taux court terme en fonction de la nécessité à relancer ou freiner la croissance économique. Les banques centrales utilisent les banques commerciales pour essayer de piloter le niveau de croissance et d’inflation.

En second lieu, la baisse des taux d’intérêt décourage l’épargne monétaire et encourage l’investissement dans l’économie réelle ou la consommation de cet argent dont la rémunération n’est plus jugée comme satisfaisante.

Les taux long terme sont fixés par les marchés financiers en fonction de la croissance nominale de l’économie.

Ce ne sont pas les banques centrales qui fixent le niveau des taux long terme. Les taux longs terme sont fixés par les marchés financiers.

En théorie, le taux sans risque doit permettre un maintien du pouvoir d’achat du préteur. En théorie, le taux sans risque, c’est-à-dire le taux d’emprunt de l’État Français, doit être proche du taux de croissance nominale de l’économie (PIB + Inflation) sur la durée.

Aujourd’hui, avec un taux de croissance pour 2024 autour de 0.80% et une inflation cible autour de 2.50%, le taux sans risque qui devrait être le taux d’emprunt de l’état Français, devrait être autour de 3.20%.

Au regard des projections dans les années futures, un taux sans risque autour de 3% à 3.50% semble assez cohérent.

Ainsi, celui qui anticipe une forte baisse des taux d’intérêt long terme, anticipe une forte baisse de l’inflation et une récession. Plus les taux long terme sont faibles, plus la croissance nominale de l’économie est faible.

Une forte baisse des taux est possible. La vie économique n’est pas linéaire. Les accidents peuvent arriver. Néanmoins, ce ne serait vraiment pas une bonne nouvelle pour votre patrimoine et pour l’économie.

En revanche, si la croissance économique devait se maintenir autour des niveaux actuels, voire se renforcer comme anticipé, les taux d’intérêt devraient rester aux niveaux actuels, voire augmenter à l’avenir.

Je n’arrive pas à comprendre le discours de ceux qui anticipent et se réjouissent d’une future forte baisse des taux d’intérêt.

Je ne crois pas à ce scénario d’une forte baisse des taux d’intérêt tant il s’accompagnerait d’une crise financière que nous n’avons pas les moyens d’assumer.

  • Les États-Unis affichent un déficit autour de 8% du PIB avec un taux d’endettement autour de 130% du PIB alors même que nous sommes dans un cycle de croissance favorable et que le taux de chômage est au plus bas historique ou presque ;
  • La France affiche un déficit de -5.50% et un endettement de 110% du PIB. idem. Un tel déficit avec un taux de chômage aussi faible n’est pas raisonnable si la croissance devait se retourner.
  • La zone euro, grâce à l’Allemagne notamment, un déficit de -3.60% du PIB et un endettement 88% du PIB.

Que se passera-t-il si la croissance devait chuter ? Ce serait une catastrophe, notamment pour les États-Unis qui affiche un déficit et un niveau d’endettement déjà très élevés. Ce n’est donc pas un scénario envisageable.

Une grave récession n’est pas possible sauf à détruire le système.

Nous sommes face à un mur. La croissance économique est impérative, même si elle doit s’accompagner d’inflation ! Il n’existe aucune autre alternative. Ne cherchons pas d’autres solutions, elles n’existent pas, sauf pour celui qui fait le pari de l’effondrement du système.

Jouer les collapsologues n’est pas crédible. Le système s’adapte en permanence pour survivre et servir les intérêts de la majorité.

Bref, les taux ne peuvent pas fortement baisser (ou alors ce serait une telle catastrophe que nous serons heureux d’avoir un grand potager avec des pommes de terre pour survivre).

J’ai un grand potager. Mais, ce n’est pas du tout mon scénario. L’histoire nous apprend que le système s’adapte toujours pour croitre inexorablement ! Nous n’avons pas mieux que la croissance pour servir l’intérêt collectif.

La victime est ainsi celui qui n’investit pas dans l’économie, mais préfère laisser son argent dormir dans ses placements d’épargne sans risque, l’OR et autre bitcoin sans usage. La faiblesse des rendements futurs de l’épargne face à une économie qui poursuit sa croissance inexorablement appauvrit les épargnants.

Le gagnant sera celui qui investit son patrimoine dans l’économie. Plus que jamais, vous devez investir en actions ou acheter des biens immobiliers. Ce sont les deux principaux actifs qui permettent d’exposer votre patrimoine à l’économie.

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