La fin de l’année est propice aux prospectives. Il s’agit s’essayer d’anticiper ce que l’année 2021 nous prépare. C’est un exercice qui doit être effectué avec humilité tellement il est impossible de connaître le futur.
L’exercice de prospective consiste donc à essayer de lire la narration de l’année en cours et d’en prolonger la tendance pour dessiner l’année 2021. Pour cette année 2021 qui arrive, la fin prévisible de l’épidémie de COVID-19 et une relance économique massive au profit d’un développement plus respectueux de l’environnement et des modèles sociaux pourrait donner le point de départ d’une nouvelle vague d’optimisme dont le monde à tant besoin.
Bref, nous allons probablement vivre une belle année 2021 :
- La fin de l’épidémie du COVID-19 libérera les populations devenues anxieuses et psychologiquement fragilisées par une année 2020 difficile. Une forme d’euphorie, de prise de conscience d’un bonheur collectif à protéger. Bref, la légèreté envahit la société ; Les mœurs se libèrent après des mois de stress et de tension.
- La vie économique va reprendre de manière spectaculaire, mais de manière différente. L’année 2020 aura été l’année d’une prise de conscience collective des travers de notre société et des défauts d’un capitalisme qui n’est pas toujours conforme avec des ambitions d’un développement durable respectueux des populations et de l’environnement ; C’est un sujet que nous avons déjà développé dans cet article « Après le coronavirus, le retour de l’espérance grâce à une croissance économique renouvelée !« .
- En 2021, nous pourrions assister à la remise en cause d’une mondialisation excessive. Le COVID-19 aura été un accélérateur de cette tendance qui était déjà initiée depuis quelques années. Après 20 années de désindustrialisation, la réindustrialisation des pays développés participera à leur renouveau économique.
- Il s’agira, pour les pays dits développés qui se font piller leur croissance économique par des pays émergents ne respectant pas les mêmes conditions de production (salaire bas, absence de protection sociale, non respect de l’environnement, …), d’imposer des taxes carbones et sociales pour rétablir une concurrence plus loyale.
- Les consommateurs seront également des acteurs principaux de la remise en cause de cette mondialisation excessive. Les consommateurs deviendront les acteurs de la réindustrialisation des pays développés en exigeant une production «fabriquée en France » et respectueuse de l’environnement.
- En 2021, un budget de guerre sera mobilisé par les états pour financer une croissance économique plus respectueuse de l’environnement. Le respect de l’environnement sera mis au service d’un renouvellement des besoins de consommation et donnera un coup de fouet violent à la croissance économique. Un capitalisme plus respectueux de l’environnement sera à l’origine d’une inflation qui sera un début de réponse à l’endettement excessif de nos états.
- Après 4 années de chaos, le départ de D. TRUMP libérera le monde d’une volonté destructrice qui alimente les vérités alternatives et autres discours mensongers et manipulateurs. Comme nous l’écrivions dans cet article « Après 4 années de chaos, le monde s’apaise et se reconstruit autour des valeurs imposées par TRUMP« , l’année 2021 va marquer l’entrée dans un nouveau cycle géopolitique plus apaisé et favorable au vivre ensemble. Le complotisme et le populisme permanent dans lequel nous vivons va progressivement mourir en même temps que la croissance économique accélérera. Le monde a besoin d’une croissance économique forte pour devenir plus léger et retrouver l’apaisement indispensable qui l’empêchera de sombrer dans des idées toujours plus noires et destructrices.
Après 5 années d’un stress devenu difficilement supportable (attentat, gilet jaunes, pandémie, …), un vent de légèreté pourrait nous submerger.
L’après coronavirus sera l’occasion de mettre en place un nouveau pacte social et environnemental qui permettra de réparer ce capitalisme qui répond plus aux attentes d’une part grandissante de la population.
Ce renouveau sera d’ailleurs au cœur du prochain forum économique de Davos. Extrait :
« Le programme de Grande remise à zéro [ NDLR : Du capitalisme] se composerait de trois éléments principaux.
Le premier orienterait le marché vers des résultats plus justes. À cette fin, les gouvernements devraient améliorer la coordination (par exemple en matière de politique budgétaire, réglementaire et fiscale), moderniser les accords commerciaux et créer les conditions nécessaires à une « économie des parties prenantes ». À l’heure où l’assiette fiscale se dégrade tandis que la dette publique monte en flèche, les gouvernements ont de bonnes raisons de poursuivre une telle action.
De plus, les gouvernements devraient mettre en œuvre des réformes, attendues depuis longtemps, favorisant des résultats plus équitables. En fonction du pays, cela pourrait inclure des modifications de l’impôt sur la fortune, le retrait des subventions aux combustibles fossiles et de nouvelles règles régissant la propriété intellectuelle, le commerce et la concurrence.
Le deuxième élément d’un programme de Grande remise à zéro garantirait que les investissements permettent de réaliser des objectifs communs, tels que l’égalité et la durabilité. Ici, les programmes de dépenses à grande échelle mis en place par de nombreux gouvernements représentent une opportunité majeure de progrès. La Commission européenne, pour sa part, a dévoilé les plans d’un fonds de relance de 750 milliards d’euros (826 milliards de dollars). Les États-Unis, la Chine et le Japon ont également leurs propres plans de relance économique ambitieux.
Plutôt que d’utiliser ces fonds, ainsi que des investissements d’entités privées et de fonds de pension, pour combler les lacunes de l’ancien système, nous devrions les destiner à la création d’un nouveau plus résilient, équitable et durable à long terme. Cela signifie, par exemple, la construction d’infrastructures « vertes » en ville et la création d’incitations pour que les industries améliorent leur bilan en matière de mesures environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).
La troisième et dernière priorité d’un programme de Grande remise à zéro est d’exploiter les innovations de la Quatrième révolution industrielle pour soutenir le bien public, notamment en relevant les défis sanitaires et sociaux. Pendant la crise de COVID-19, des entreprises, des universités et d’autres intervenants ont uni leurs forces pour développer des diagnostics, des thérapies et d’éventuels vaccins ; établir des centres de test ; créer des mécanismes de traçage des infections ; et proposer des services de télémédecine. Imaginez ce qui serait possible si de tels efforts étaient déployés dans tous les secteurs.
https://fr.weforum.org/agenda/2020/06/le-temps-de-la-grande-remise-a-zero/
Ce programme du forum de Davos est régulièrement exploité par les tenants de la vérité alternative et autres vendeurs d’apocalypses pour faire peur aux populations et autres personnes influençables comme nous l’évoquions hier dans cet article « Le grand reset, une théorie séduisante qui profite du ressentiment collectif« .
Pour faire bref, certains utilisent ce terme de « programme de Grande remise à zéro [ NDLR : Du capitalisme » ou « Le grand reset » pour expliquer que le virus du covid-19 serait un virus volontairement introduit dans la société pour provoquer son effondrement, préalable indispensable à la mise en œuvre d’une dictature mondiale sous couvert d’une nouvelle monnaie.
Et bien évidemment, selon les tenants de ces théories TRUMP est le véritable gagnant des élections américaine, mais la dictature mondiale qui se prépare à organisé une fraude massive lors des élections pour faire élire un président qui lui est favorable.
Il suffit de lire les commentaires laissés sur cet article « Bitcoin : Le retour de l’euphorie spéculative sur la cryptomonnaie qui ne sert à rien. » ou encore cet article « Le grand reset, une théorie séduisante qui profite du ressentiment collectif » pour comprendre une partie des maux de la société.
Nous vivons une drôle de période qu’il est urgent d’apaiser.
Vivement 2021.
Alors mr Fonteneau, il faudrait savoir : grand reset ou pas grand reset ?
Par ailleurs, il est toujours sympa de regarder le futur avec des lunettes roses mais ce sera plus compliqué que cela.
Je veux bien acheter une voiture électrique et me casser les pieds avec le nombre trop faible de bornes , mais 40 000 € pour autre chose qu’une compacte trop petite , ça pique.
On peut bien dire que l’on va relocaliser , mais quand on entend Dame pannier runnacher nous dire que l’on va financer ( à grand frais ) la création ENORME de 1800 emplois industriels après avoir reconnu la perte de dizaines de milliers d’emplois annuels dans l’industrie dans l’indifférence coupable de nos responsables politique , il n’y a pas comme un problème ? Quand on voit que , dans l’indifférence coupable de nos politiques actuels , on aide grassement PSA et Renault, pour entendre que le prochain véhicule haut de gamme DS vient de chine , que le prochain véhicule électrique Dacia vient de chine, que la prochaine ZOE ne sera plus fabriquée à Flins, on se dit que cette situation ressemble à celle de la 7 eme compagnie avec son recul stratégique et sa tenaille.
Si la consommation reprend pour acheter encore et toujours des produits chinois, nous creuserons encore et toujours notre tombe. Sachez qu’actuellement le prix des conteneurs départ chine a juste quintuplé selon un de mes fournisseurs.
Peut être que oui, peut être que non. Comparer la fin de l’épisode COVID pour les pays développés (car c’est à cette partie du monde que votre propos imagine muter – au passage une petite partie de la population mondiale… – et dont la réalité de la fin en 2021 suppose encore quelques étapes-) à une situation de reconstruction euphorique et enthousiaste du type post libération après une une longue guerre a quelques faiblesses: l’épisode COVID est infiniment moins sévère en durée, décès ou destruction que 4 années de guerre : la machine économique est endormie et non détruite même si quelques acteurs individuels auront disparus (décès ou faillite), l’outil est là. Le 2éme confinement a montré la grande faiblesse de l’état (à part le niveau sanitaire où on a enfin assisté à un peu d’humilité de la part des autorités médicales et administratives de l’hopital public, en particulier vis à vis des autres acteurs du monde sanitaire, créant des embryons de coopérations très efficaces), pour le reste, la préparation des mesures d’accompagnement du confinement a été brouillonne, erratique, bourrée d’incohérences et dans de nombreux domaines a conduit à des mesures incontrôlables et donc incontrôlées… La relativement faible durété de l’épisode fait que malgré la faiblesse de l’état la mentalité des beaucoup de citoyens, adeptes de l’état providence, n’accepteront pas que cet état leurs demande plus d’efforts ou des sacrifices qu’ils ne voulaient pas envisager avant… Enfin, du fait de l’endoctrinement humaniste, en Occident, l’individu et ses droits aux choix reste ( ou redevient vite) plus important que la collectivité, et que par humanisme (et religions de toutes obédiences…) on se refuse à voir dans l’explosion démographique la cause racine primaire de tous les maux (sur exploitation des ressources, accélération de tous les processus (communication, transports…) pour être le premier dans une compétition dont on sent bien que tous ne seront pas primés, pandémie, perte de biodiversité…). Bien sur nous ne sommes pas des visons d’élevage, mais la prise de conscience ne veut pas dire solutions brutales si on veut bien anticiper… Encore faut il qu’il y est prise de conscience et diffusion mondiale de celle-ci . (La notion d’écologie a mis 40 ans pour être au moins évoquée mondialement… ). J’étais lycéen en 68, certes la société (en particulier dans les relations de travail) a changé en quelques semaines, mais les fondamentaux basés sur une idée (qui apparait au combien simpliste et désuète aujourd’hui: que le monde des enfants serait meilleur que celui des parents, comme depuis des années, ) n’avait pas disparu et a perduré encore au moins 30 ans… Depuis la population mondiale a été multipliée par 2…
Puissiez- vous avoir raison ! Cependant, je vous trouve très (trop) optimiste. Nos politiques font preuve chaque jour d’errements, même si l’on peut comprendre que ce n’est pas facile, eu égard aux trop nombreux spécialistes qui se contredisent eux-même. Il en résulte une incertitude pour nous, le bon peuple, et cela est peu propice à l’enthousiasme que vous évoquez.
Personnellement, je me mets en « position d’attente » et verrai plutôt en 2022.
bonjour,
votre optimisme Guillaume, est tempéré par les 3 commentaires ci dessus plutôt bien argumentés.
En Face d’une Asie conquérante, parce qu’elle sort de la misère, d’une Amérique partagée et en plein questionnement, la « vieille Europe » en phase de décadence et d’asservissement saura t elle réagir ?
Si l’on pose la question autrement, la dictature sanitaire que nous vivons en France, sera t elle suffisante pour donner à nos populations cette envie et cette énergie libératrice qui permet aux pays d’entamer un nouveau cycle de croissance ?
Les sondages récents montrant que 70% des français souhaitent encore davantage de coercition et de soumission pour une protection accrue contre le covid, microbe qui n’a pas encore tué 1 millième de la population, ne vont pas dans ce sens.
Mais on doit garder à l’esprit que cela nous dit aussi que 30 % sont prêts à se battre. Ce sont toujours les mêmes, les entrepreneurs, les libéraux, ceux qui soufrent le plus de cette crise.
Est ce que ce sera suffisant ?
En tous cas cela y fera un peu, si l’Etat sait comprendre la nécessité d’utiliser ces « vraies forces vives » pour relancer le pays, c’est à dire ne pas leur mettre de bâtons dans les roues.
A la fin de cette crise, il faudra vraiment aller dans le sens d’un allègement des taxes, charges, réglementations, qui inhibent la volonté d’entreprendre et de développer les entreprises.
Nos politiques en auront ils la compréhension, et le courage ? c’est toute la question !!!
Bonjour,
Bravo Guillaume pour la version optimiste;
Pour la version pessimiste on peut évoquer :
– une guerre civile aux Etats-Unis entre les partisans d’un Trump arc bouté sur sa position de victoire ;
– une montée des tenson en Méditerranée avec les conflits Syrien, Libyen et Arménien sans compter la frontière Turco-Grecque ;
– une relocalisation à minima, mais déficitaire qui ne trouve pas de marchés viable ;
– une rupture des approvisionnements lié au manque d’anticipation (ou de finance) des entreprises avec tendance inflationniste avec une augmentation du coût des transports maritimes, qui ne pourront peut-être plus employer le canal de Suez, eu égard au point 2 supra ;
– un manque d’énergie, lié à la fermeture de Fessenheim et les retards du parc nucléaire. Le tout électrique, c’est bien, mais encore faut-il avoir une production en suffisance ;
– la poursuite du sentiment d’insécurité en Europe avec peut-être quelques attentats non déjoués et le retours des « gilets jaunes » (pas les historiques, les casseurs) avec cascade de faillites dans les commerces non essentiels ;
– ….
Mais, je souhaite réellement avoir tout faux et que votre version soit la bonne.
Merci de nous faire rêver à un monde meilleur, malheureusement nous ne vivons pas dans un mode de bisounours et tous les éléments évoqués par les commentaires précédents sont et seront biens réels dans le monde après Covid-19.
Néanmoins l’espoir faisant vivre peut être verrons nous des innovations technologiques qui permettront de tendre vers le monde que vous décrivez.
De toute façon, avant de parler d’un grand programme de renouveau, on ne sait déjà pas ce que veulent vraiment les Français:
-si ils veulent plus d’écologie, ou au contraire continuer à consommer comme des fous et voyager en avion à l’autre bout de la planète,
-Si ils veulent plus de mondialisation, ou plus de protectionnisme.
– Si ils veulent plus de croissance économique ( c’est à dire travailler comme des abrutis),
ou moins de croissance, mais plus de temps libre à consacrer à sa famille ( et du coup moins d’argent et consommer moins) ;
Il faudrait déjà que ces points soient éclaircis pour décider d’une renouveau économique, social et environnemental, sinon, on ne fait que brasser du vent.. 😉
Les français ne savent vraiment pas ce qu’ils veulent.
ils sont remplis de contradictions , certains disent même vouloir plus d’écologie,
mais veulent aussi continuer à voyager à l’autre bout du monde en avion, c’est dire la folie..
Je souhaite bon courage pour nos gouvernants pour mettre d’accord tout ce monde et décider vraiment d’un programme de renouveau ….
( je suis bien heureux de ne pas être au pouvoir !!!! )
Je ne suis pas aussi optimiste, probablement parce que je vois les choses par le petit bout de la lorgnette, à un niveau microéconomique.
On en a pas encore fini avec la Covid, ainsi qu’avec les autorisations, couvre-feu et autres interventions télévisuelles génératrices d’angoisse. L’occasion pour beaucoup d’occuper le territoire médiatique est trop belle, et durera bien jusqu’en mars.
Ensuite, une bonne partie de l’économie est maintenue en lévitation par les aides publiques, quoi qu’insuffisantes qu’elles soient. A la fin du premier trimestre 2021, les experts comptables fourniront les bilans, et annonceront à plusieurs dizaines de milliers de PME que c’est la recapitalisation ou le dépôt de bilan. Celles qui s’en sortiront de justesse devront engager des plans de réduction de coût d’urgence, et donc pour beaucoup, des plans de réduction d’effectifs.
La deuxième lame du rasoir sera les charges sociales 2020, que l’URSSAF nous a permis de repousser à 2021 mais n’a pas annulées. Pour beaucoup de commerces, d’artisans, d’indépendants ayant passé 2020 avec une trésorerie à bout de souffle, devoir payer 2020 et 2021 sera l’estocade finale. Sans parler des PGE qu’il faudra songer à rembourser. Nul doute qu’il y aura des aménagements et un étalement de ces dettes sociales, mais ce sera loin d’être suffisant.
Si les grandes entreprises sauront probablement se réinventer à une vitesse dont on les soupçonne pas en 2021 (ce qui se fera bien souvent au détriment de l’emploi !), pour les « petits » et les classes moyennes, 2021 sera probablement une lente et longue descente aux enfers économiques.
Personnellement, j’attends plutôt 2022, comme plusieurs des commentateurs précédents. Sauf qu’en 2022, nous avons en France une échéance électorale de première importance, susceptible de rebattre les cartes, pour le meilleur ou pour le pire.
@pierre
D’accord avec vous sur les restructurations des grandes entreprises au détriment de l’emploi : Danone ouvre la danse et cela va continuer puisqu’avec le digital et télétravail tout à coup ces grands groupes s’aperçoivent qu’il y a beaucoup trop de monde dans les sièges sociaux et bureaux: j’ai peur pour les cadres intermédiaires…
Mais travailler en télétravail ne signifie pas qu’il en résulte une réduction de personnel ! Les groupes commencent à réaliser que le coût de leurs bureaux et autres infrastructures peut être réduit de manière significative et qu’il est sans doute préférable d’indemniser leurs collaborateurs .
Je pense à une compression dans la hiérarchie (comme par exemple l’ordinateur a supprimé la secrétaire).
Je ne dis pas que j’ai raison mais l’avenir nous le dira.