Assistons-nous une nouvelle fois à la démonstration par l’exemple qu’il est contre-productif de s’amuser à investir directement en actions et que les ETF sont incontournables ?
Dans un marché haussier et surtout lorsque la hausse est portée par un nombre toujours plus réduit d’actions, il est impossible de battre l’indice. Les ETF sont la meilleure option d’investissement dans ces conditions de marché.
À court-terme, en tout cas, le portefeuille de stock-picking affiche un niveau de performance très inférieur au portefeuille ETF.
Le portefeuille de gestion pilotée actions – 100% ETF affiche un TRI de 14.50% depuis le 01/01/2023 contre seulement 4.59% pour le portefeuille actions – 100% titres vifs (cf. « Gestion pilotée – Un début d’année presque trop facile« )
En moyenne, le TRI des 3 portefeuilles de gestion pilotée affiche tout de même 10.07%, mais c’est la contribution du portefeuille ETF qui explique cette bonne performance.
Les indices sont portés par l’incroyable performance de quelques entreprises, encore +10% depuis le 01/01/2024 pour LVMH par exemple. Des entreprises qui ne se trouvent pas toujours dans le portefeuille de titres vifs, ou du moins pas dans les pondérations importantes de l’indice.
Faut-il abandonner le stock-picking et la construction d’un portefeuille à base d’actions sélectionnées ?
Attention, il ne s’agit pas de savoir si la gestion passive est plus performante que la gestion active. Vous le savez, tous les portefeuilles de gestion pilotée sont en gestion passive.
La gestion passive, c’est une mode de gestion de votre portefeuille titres qui consiste à ne rien faire ou du moins à en faire le minimum : Vous achetez les actions ou les ETF à un moment donné puis vous laissez le temps et la croissance économique valoriser votre capital. (cf. « Bourse : Investir avec la véritable « gestion passive » pour tirer profit du dynamisme à long terme des entreprises ?« )
Contrairement à la gestion active qui incorpore une dose de spéculation de court terme sur les forces du marché, la gestion passive fait confiance au temps long pour valoriser le capital.
Ainsi, les deux portefeuilles de gestion pilotée sont en gestion passive :
- Le portefeuille ETF est en gestion passive à base d’ETF ;
- Le portefeuille titres-vifs est en gestion passive à base d’entreprises sélectionnées selon mes critères personnels. Je cherche des entreprises dont je connais le modèle économique, dont je suis ou pourrais être client des produits et services (car je les trouve excellents ou répondant à un besoin qui me plaît) et qui présente un niveau de prix satisfaisant. Par exemple, je n’investirais pas dans l’action Apple, car je ne suis pas client et ne comprends pas qu’on soit capable de mettre autant d’argent dans de tels produits ; Idem pour coca-cola ou Mc Donald, mais aussi Hermes et LVMH ou encore Orpéa…
Force est de constater qu’à court terme, le momentum ne soit pas favorable à ma sélection.
Ce n’est pas très grave. J’ai une approche assez traditionnelle et plutôt value. Il n’est pas totalement anormal que les résultats ne soient pas au rendez-vous après seulement 14 mois d’investissement.
Aujourd’hui, ce sont quelques leaders qui captent toute la performance des marchés actions d’autant plus que les flux majoritaires des ETF dirigent les capitaux vers les entreprises les plus représentées dans les indices. 😉
Les ETF auto-alimentent le succès des entreprises les plus représentées dans les indices.
Quel est mon scénario pour les prochains mois ?
Les marchés actions sont au plus haut. Ça ne va pas durer. C’est toujours la même histoire comme je vous l’expliquais dans cet article « Bourse : Se préparer à l’impensable«
Je ne sais pas ce qu’il va se passer, mais il va se passer quelque chose.
1 – Soit ces quelques entreprises dominatrices voient leur cours baisser, car l’espérance des investisseurs est déçue par la réalité des chiffres et des ventes. L’intelligence artificielle déçoit, le luxe peine à vendre toujours plus, …
2- Soit les cours de ces quelques entreprises dominatrices n’augmente plus, mais ce sont toutes les autres qui bénéficient d’une forme de rattrapage tant l’écart de valorisation est excessif.
Bref, je ne sais pas ce qu’il va se passer, mais il va se passer quelque chose. La situation actuelle des marchés ne m’apparaît pas saine. 10 entreprises ne peuvent pas capter toute la croissance mondiale.
Le système va réagir comme toujours. Le système va chercher un nouvel équilibre. Peut-être allons-nous assister à un réveil protectionniste ? Je ne sais pas, mais il va se passer quelque chose qui remettra en cause nos certitudes d’aujourd’hui.
- Les barrières à l’entrée de l’intelligence artificielle ne semblent finalement pas si importantes que cela ; L’entreprise française Mistral créée il y a 6 mois semble afficher des performances supérieures à l’intelligence artificielle de Google 😉
- Hier, la Chine était annoncée comme la future première économique mondiale. Cette perspective semble s’éloigner de plus en plus tant la Chine s’enfonce dans la crise.
Bref, attention aux certitudes.
En tout état de cause, lorsqu’il arrivera ce qui peut arriver, nous serons probablement satisfaits d’être investi en entreprises industrielles dites « values ». Des entreprises dont le cours plus ancré dans la réalité et moins dans l’espérance devrait afficher une moindre volatilité.
À suivre…