En préambule, jetons un coup d’œil sur le cas de nos voisins suisses.
Là bas le SMIC avoisine des 4000€ et tous les autres salaires sont aussi 3 fois plus élevés que chez nous à emploi équivalent. (avec un taux d’imposition et de charges un peu plus faible)
Le coût de la vie en Suisse est un peu plus élevé qu’en France, mais pas d’avantage qu’à Paris, que ce soit pour les courses ordinaires ou les loyers.
La richesse de cette nation ne s’est pas construite en un jour, mais en plusieurs décennies, progressivement depuis les années 50/60, car à l’époque les niveaux de revenus étaient assez comparables entre les 2 pays et 1 Franc suisse valait à peu près 1 franc français (contre 6 aujourd’hui)
Mais voilà, les suisses ne sont pas des français.
Nous pouvons tout de même en tirer quelques enseignements : c’est à force de travail, de gestion saine, et surtout de continuité dans le sérieux, que l’on parvient petit à petit à améliorer le niveau de vie des gens.
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Et en France, les candidats à la présidence de la république promettent d’augmenter les salaires.
Les élections présidentielles approchant, la ritournelle sur l’augmentation des salaires prend de l’ampleur.
Certaines des ces chansons sont franchement comiques comme le doublement du salaire des enseignants ( 30 milliards/an) d’autres plus ou moins raisonnables ( passer le SMIC de 1270€ net à 1400€ net) mais elles sont toujours démagogiques, c’est leur point commun.
La crise que nous venons de connaître, a eu pour effet d’accentuer les écarts entre ceux dont les situations sont stables et les autres, c’est vrai pour les individus comme pour les entreprises.
Nous savons que les français auront «économisé» globalement 150 à 200 milliards d’euro supplémentaires d’ici la fin de l’année, mais d’une manière inégalement répartie selon que l’on avait un emploi CDI, une entreprise solide ou le contraire.
Pour exemple, certaines brasseries au chiffre d’affaire élevé ( disons 100000€/mois) ont reçu 30000€ d’aide/mois pendant la période de fermeture, alors que leur personnel était lui même en chômage partiel, autrement dit il restait une grande part de bénéfice.
A contrario, d’autres entreprises plus fragiles parce que débutantes par exemple, ou certains individus qui n’avaient pas d’emploi stable se sont vus pénalisés, ont fait faillite pour les unes et se sont durablement éloignés de l’emploi pour les autres.
Il y a donc des gagnants et des perdants.
Là dessus, nous avons maintenant une tendance à l’inflation liée aux difficultés d’approvisionnement en toutes choses, et à une reprise forte induisant des tensions sur les prix, surtout de l’énergie.
Si le plein d’essence et le plein de fioul augmentent sérieusement, les gilets jaunes risquent de redescendre dans les rues….
Bien sur, le gouvernement doit prendre cela en considération, (il le fait d’ailleurs actuellement en encadrant momentanément les prix de l’énergie) mais il doit aussi garder à l’esprit que le niveau des salaires dans un pays donné est à la fois déterminé :
- Par la richesse globale de ce pays,
- Par les conséquences d’une hausse des salaires sur l’inflation et sur la compétitivité des entreprises, et ceci dans un monde où on ne peut plus dévaluer la monnaie comme on le faisait allègrement du bon temps des 30 glorieuses et de l’«échelle mobile des salaires» ( supprimée en 1982)
Le lecteur qui suit régulièrement le blog sait que l’inflation est supportable tant qu’elle est modérée (2à 3%). Au-delà, le risque d’emballement est fort, car les salaires devront suivre pour conserver le pouvoir d’achat, et les banques centrales seraient alors tentées de remonter les taux pour endiguer cette inflation.
L’exemple des années 1980 à 2000 nous montre que pour que être efficaces, les taux doivent au minimum s’aligner sur l’inflation.
( Je rappelle que la pire inflation, car difficilement contrôlable, est celle induite par la spirale prix/salaires bien d’avantage que par l’inflation importée, due aux prix du pétrole et des matières premières, qui eux, peuvent rebaisser)
Or nous l’avons mainte fois répété, les taux ne peuvent pas monter beaucoup, car cela grèverait les investissements, donc la croissance absolument nécessaire, mais aussi les possibilités de refinancement de la dette ( qui a enflé) et créerait un véritable tsunami sur les marchés financiers, à commencer par les marchés obligataires ( comme en 1994, en pire, vu les masses d’argent en jeu.)
Avertissement aux lecteurs rousseauistes : il leur est fortement conseillé d’arrêter la lecture ici, car ils risquent d’être pris de vertiges….
Cet article vient à la suite de celui de la semaine dernière, qui traitait de «l’industrie en France un défi impossible ? » : [EDITO] Et si la croissance était plus forte que prévue en 2022 et 2023 ?
Si nous voulons vraiment améliorer le sort général de la population française, il est indispensable de reconquérir des parts de marché tous azimuts, et cela passe de nos jours par des entreprises et des industries de haut niveau.
Qui dit industries de haut niveau dit aussi accroissement en nombre et en qualité de techniciens, ingénieurs, chercheurs de pointe, spécialistes des «sciences dures», mathématique, physique, chimie, informatique.. et des structures adaptées, tant dans le secteur privé que public.
Tous les salaires des gens qui se trouve en bas de l’échelle du savoir, à commencer par les chômeurs de longue durée (dont 80 % n’ont pas le bac, pourtant donné à tous ceux qui se présentent à l’examen) mais aussi ce que l’on appelle les «bad jobs» autour du SMIC (livreurs, manutentionnaires, garde à domicile…..) mais également ceux qui sont un peu au dessus de ce niveau, n’ont pas de raison d’être particulièrement revalorisés parce que même si leurs rôle social est utile ( il faut bien des livreurs de pizza) la valeur ajoutée qu’ils apportent est faible.
Ceux qui sont en haut de l’échelle du savoir par contre, doivent être choyés. Il faut leur offrir des conditions de vie et de travail équivalentes à celles qu’ils trouvent, hélas pour nous, en partant vers d’autres cieux plus accueillants.
Mais cette élite doit également être bien formée, avec un niveau identique à celui des meilleures universités mondiales.
Il faut donc aussi des professeurs de haut niveau.
Ces professeurs doivent être recrutés en France comme à l’étranger, et payés au niveau international, naturellement en fonction des résultats, ce qui n’est pas le cas actuellement.
En conclusion, comme nous l’avons vu plus haut, il ne faut donc pas augmenter les bas ou moyen salaires, largement majoritaires, car cela risquerait de faire exploser un système financier déjà sous pression, et pénaliserait la reconquête industrielle.
Des aides ponctuelles et ciblées sont préférables quand c’est nécessaire.
Par contre, il serait souhaitable de revaloriser très nettement les conditions de travail des professions minoritaires en nombre mais à forte valeur ajoutée, (sous condition de résultats bien sur) dans le but d’en finir avec le déclin programmé de notre pays ; tout cela dans un contexte plus large de redéploiement industriel.
Tout à fait d’accord avec cet article.
Je crois même qu’il faudrait rechercher et aider les grosses têtes dès la classe de 4ème pour les mettre en classes spécialisées pour hauts niveaux. Je pense que si on consacre autant d’argent par tête que celui consacré aux élèves des ZEP, cela devrait suffire.
On le fait déjà avec des lycées sélectifs après le troisième… Au bilan les meilleurs vont faire les classes prépa, puis l’X, l’ENA, l’ENS, HEC,… et vont soit partir dans des grands groupes internationaux soit vagabonder dans les grands corps d’états (qui sont entrain de disparaître) et errer autours des ministères et administrations centrales. Et le coût de la formation (pour les trois premières écoles citées en tout cas) est entièrement à la charge de l’état. Rien à voir avec le prix d’un étudiant en ZEP.
La bonne question est de savoir si on est content du résultat.
Ok alors je crois qu’il faudrait aussi revoir cette filière d’excellence. Le résultat n’est pas à la hauteur des espoirs.
Analyse assez classique, alors qu’il faut probablement réfléchir de façon disruptive. En effet, rien ne dit que l’inflation pérenne par le couple inflation/salaires ferait monter les taux d’intérêts. Qui aurait pu imaginer des taux d’intérêt négatifs il y a 20 ans, personne. L’équivalent d’un taux négatif est un propriétaire qui paierait un locataire pour occuper sa maison !!!! inimaginable et pourtant c’est bien le cas des taux négatifs. Il y a une telle masse de liquidité en circulation que la loi de l’offre et de la demande pousse les taux vers le bas. Ensuite, les banques centrales ont imprimé une masse considérable de billets sans créer d’inflation, alors que tous les économistes ont étudié le contraire…. En pratique, la France produit peu et n’exporte que des produits à forte valeur ajoutée où la part salariale est faible. Donc augmenter le coût horaire du coiffeur, du serveur, du maçon, de l’aide ménagère, bref de tous les métiers de service ou locaux n’a pas d’effets sur la compétitivité de la France. Par contre augmenter ces salaires favorise la consommation interne de service et peu créer un cercle vertueux de création de richesse. Sans compter que l’inflation réduit mécaniquement la dette de l’Etat et spolie les épargnants. Une bien meilleure piste que l’impôt qui pèse inéluctablement sur l’activité. Donc soyons prudent sur les affirmations bâties sur l’expérience passée, la finance moderne montre qu’aucun schéma établi et partagé par tous les économistes n’a résisté récemment.
J’ai aimé le début de votre commentaire sur l’hypothèse de taux d’intérêts stables malgré une inflation mais le paragraphe sur l’idée cercle vertueux « m’a tuer ». La relance de l’économie par le cercle vertueux de l’injection d’argent vers les consommateurs qui en bons soldats vont acheter français et donc faire marcher nos entreprises et donc baisser le chomage.
Autant affirmer que le mouvement mécanique perpétuel existe sur terre
Vous aviez raison, une augmentation des revenus induisait une forte augmentation du déséquilibre de la balance commerciale. Cependant, l’économie a évolué vers une économie de services , de loisirs, qui représente une part de plus en plus importante du PIB. Bon nombre de start up sont d’ailleurs sur un modèle de service. Le problème, c’est que les salaires dans les services sont beaucoup plus faibles que dans l’industrie. Si vous prenez la valeur du point d’indice des fonctionnaires, que je place dans les services, il a augmenté de 20% depuis l’euro, alors que les prix ont augmenté de 35% et le smic de 50%. Le salaire médian en France est de 1800 euros, donc une moitié des salariés gagnent à peine plus que le smic augmentée de la prime d’activité. Et pourtant, cette baisse globale des salaires n’a eu aucun effet sur la désindustrialisation de la France, et le problème de la compétitivité de la production Française ne peut se réduire aux salaires. C’est un élément parmi beaucoup d’autres et très minoritaire. Ce que je dis, et c’est ça le plus important, c’est que l’inflation n’aura pas d’incidence sur la compétitivité, mais par contre réduira la dette, augmentera le pouvoir d’achat des Français vis à vis des biens produits à l’étranger car on est protégé par un euro stable, alors que classiquement le pouvoir d’achat induit par l’inflation était gommé par la baisse du taux de change. On est donc dans un environnement financier complètement différend de tout ce que l’on a connu et il faut essayer d’en tirer partie: inflation, mais sans augmentation des taux et sans baisse du taux de change. Ca vaut au moins le coup d’y réfléchir plutôt que de rester planter sur des schémas dépassés.
Il n’y a pas de mouvement perpétuel, mais il y a peut-être une fenêtre d’opportunité, limitée dans le temps, avec la présence de l’euro et de l’achat des dettes par la BCE.
Vous avez raison de dire que le niveau de salaires est déterminé en partie par la richesse produite. Un récent article dans le Figaro Éco expliquait que les Français travaillant moins longtemps (sur leur carrière totale et non en heures annuelles), la richesse produite était donc moindre, et que par conséquent les salaires étaient plus bas puisqu’il fallait compenser cette perte par des prélèvements sociaux élevés (notamment retraite). Autrement dit, il serait illusoire d’espérer un renchérissement significatif des salaires tant que le Français travaillera 5 à 7 ans de moins que ses voisins de l’UE.
Et revoir la stratégie de formation (déjà engagé avec la réforme de l’alternance).
Je ne comprends pas qu’on puisse encore proposer des diplômes BAC+3 (type licence) sans valeur sur le marché du travail… Des diplomés qu’on retrouve ensuite en livreurs faute de place en master…
Le diplôme est loin de faire la valeur.
Je préfère un bac+2 qui sera ensuite spécialisé en interne qu’un bac+4 qui aura su mal à s’adapter, tant il arrive tard sur le marché du travail.
Ceci dit, je ne connais pas la valeur des Master actuels. Peut-être celui d’un bac+2 il y a 30 ans ?
Pendant très longtemps, le diplôme Bac +3 était la référence pour passer les concours de catégorie A de la fonction publique. Mais il a été décidé de passer les concours d’enseignement au niveau master (de mémoire sous Sarkosy), ce qui représente un gros morceau des postes qui étaient disponibles à Bac+3. Le système est maintenant un peu bancale, surtout que ce retrouve à l’université pour faire des études longues des personnes qui ont été jugées pas assez douées pour faire des études courtes !!! L’université est alors obligée de faire un tri avec un taux d’échec important dès la première année, et seléctionne pour les entrées en master. Il n’y a malheureusement pas de bonne solution excepté d’expliquer par la pédagogie que se lancer dans des études longues est souvent contre productif.
Le livreur de pizza, par les temps qui courent, n’est pas forcément en bas de l’echelle du savoir, quant à la valeur ajoutée qu’il vous apporte, elle peut se situer tout simplement à sa modeste contribution à la satisfaction de votre seul appétit !……….Vous n’en serez ensuite, une fois repus, que plus productifs, ne voyez vous pas là de bonnes raisons d’inclure aussi les bas échelons ?………
« Si nous voulons vraiment améliorer le sort général de la population française, il est indispensable de reconquérir des parts de marché tous azimuts, »
Ou transformer les Français en investisseurs, et leur épargne en investissement. Après tout, le DAX nous tend les bras, et il paraît que les allemands sont travailleurs. Profitons-en. Un petit 10% de Siemens ou Linde changerait beaucoup de choses, et pas que sur le plan économique.
Vous n’y pensez pas, investir dans un pays où les syndicats sont très puissants et codirigent les entreprises. Où les écolos vont fermer toutes les usines polluantes dans les mois à venir. Autant aller directement investir sur l’économie communiste chinoise 🙂
Je ne saurais être plus d’accord avec cet article mais c’est entièrement à contre-courant de la pensée dominante en France… Trouvez-vous normal que des ingénieurs nucléaires commencent chez Framatome à guère plus de 2000€ par mois tout en travaillant à la Défense (avec un coût de la vie qui s’ensuit) et aient des perspectives d’augmentation si lentes qu’elles en sont désespérantes malgré des conditions de travail exigeantes et une technicité très forte ? Ces conditions salariales indignes induisent un turnover et des démissions en masse, des difficultés d’attractivité de plus en plus grandes, et ne sont pas sans lien avec les difficultés du nouveau nucléaire en France… Ce pays m’attriste de plus en plus profondément tant il persiste et signe dans l’auto-sabotage.
+1
Du coup, ingénieur nucléaire à 2000 euros/mois à la Défense, je ne comprends pas du tout pourquoi de jeunes gens ont tenu à faire leurs études dans le secteur de l’ingénierie nucléaire, ils auraient pu y penser avant. Cela met en évidence un manque de prévision évident, ce qui n’est pas rassurant de la part de personnes qui manient l’atome..
Quel est le but de l’économie ? Quelle est la vraie richesse produite ?
Pour moi, une économie saine est une économie :
– où les personnes âgées ne finissent pas dans une grande solitude ou en institution avec du personnel débordé et d’autres personnes âgées pas toujours faciles à supporter,
– où les enfants ne sont pas déposés chez la nounou à 7h du matin et récupérés, exténués après une journée dans une classe surchargée, à la garderie à 18h par des parents épuisés,
– où ceux qui rencontrent un accident de la vie peuvent compter sur leurs proches pour le surmonter, parce que leurs proches ont autant de temps que nécessaire à leur consacrer
– où l’on ne transforme pas son pays en décharge à cause de la surconsommation, avec un environnement détruits par l’agriculture intensive ou la pollution industrielle
– où les besoins fondamentaux de chacun (alimentation, eau, air, logement, protection contre le froid et le chaud, santé…) sont pourvus.
Certes, un tel modèle économique serait néfaste à la bourse et à l’industrie du loisir, mais on a moins besoin de masse monétaire et les besoins sont mieux pourvus…
J’observe d’ailleurs dans certaines catégories sociales, une évolution en ce sens : moins de travail rémunéré, moins de nounou, EHPAD, plus de temps consacré à ses enfants et à ses personnes âgées, moins de consommation, mais plus de consommation de qualité…
Merci Guillaume d’avoir abordé un tel sujet si sensible en France. Il ajoute à votre blog une page qui le rend si particulier et enrichissant.
Mais permettez moi d’être quelque part choqué par l’argent facile octroyé par les banques centrales aux banques privés, puis aux startupdelatech, puis à d’autres secteurs et qui serait refusé aux entreprises individuelles que sont les salariés.
Que les employés d’un Monoprix gagnent de quoi payer loyers, vacances et études !
Normal que les valorisations de sociétés s’envolent ? Normal que l’argent finance des entreprises privilégiées ? Et pas normal que cela aille finalement aux salariés ?
A vouloir la manne, c’est aussi accepté ses conséquences.
En Suisse, n’oubliez pas que le contrat de travail est résiliable sans cause réelle et sérieuse. Les charges employeurs sont de 10% contre 45% en France. Donc une plus grosse part va au salarié. L’impot sur le revenu touche presque tout le monde et pas 10% des foyers. La TVA (taxe la plus inégalitaire) est à 7,7% contre 20% pour nous.
N’oubliez pas que les cotisations sociales maladie et mutuelle sont à prendre en charge par le salarié. Compte tenu de la vie très chère en Suisse (loyers, alimentation, restaurants, frais médicaux , assurances maladie et mutuelles) nombreux sont les témoignages qui montrent que le nombre de pauvres est en train d’augmenter en Suisse surtout depuis la crise sanitaire.
Je viens de passer plusieurs jours à m’informer sur tous les sites accessibles (cantons, simulateur confédéral des impôts, coût de la vie, quotidien notamment des enseignants qui
jettent l’éponge par épuisement….)
J’en suis ressortie échaudée et très méfiante quant aux descriptions qui nous dépeignent un véritable Pérou. Je pense que les qualités de résilience de mes ancêtres suisses ont été bien exploitées par les forces ultra-libérales qui en profitent…
Comme indiqué dans un autre commentaire, le coût de la vie en Suisse est proche de celui en région parisienne. Ainsi dans le Valais, même à Crans Montana, station huppée, vous avez un Aldi avec des prix certes loin du marché du 93 mais bien moins chers que dans Paris Centre.
Quant aux forces de l’ultra libéralisme, est-ce-que Google, Transgene et Orange sont dans votre enfer?
bonjour chers amis,
Je vous remercie pour vos commentaires, tous réfléchis, même si chacun interprète les choses avec le biais cognitif qui lui est propre. (tout comme moi même)
Je dois dire que je m’attendais à d’avantage de vindicte vis à vis de l’accroissement des inégalités que sous-tendent mes propos…..C’est peut être une preuve que la société change. Mais il est vrai que nous somme ici sur un blog plutôt élitiste !!
Comme l’exprime « Ingenieur » cet article (tout comme la plupart de ceux que j’écris, et que Guillaume accepte de publier), va à l’encontre de la pensée dominante, selon laquelle la société serait au service de l’individu, et non le contraire.
C’est de mon point de vue l’un des élément premiers du déclin français.
Comment demander à un ingénieur de chez Framatome à 2000€/mois de s’investir pour son pays si on ne lui donne pas les moyens de le faire pour lui même ?
la fonction publique n’est pas mieux lotie : un haut fonctionnaire issu de l’ENA de 50 ans, ou un chef de service hospitalier gagnera environ 5000€/mois, une misère quand on sait le parcours très difficile pour parvenir à ces postes.
C’est bien de travailler pour la gloire !!!!
Le recours à » l’argent magique » qui nous a permis de traverser la crise de la Covid avec le sentiment de ne pas trop en souffrir ne pourra à l’évidence durer éternellement, alors que dans le même temps, le système socio-économique actuel semble à bout de souffle.
On tire trop sur la corde.
Il faudra surement rebattre les cartes un jour ou l’autre.
Bonjour Sophocle,
Nous avons souvent abordé ici sur le blog la question des taux « administrés » par les banques centrales, ainsi que tout ce qui tourne autour de ce que l’on appelle la « Théorie Monétaire Moderne », ( et je vous engage à relire l’article qui y est consacré) selon laquelle dans une certaine mesure la création monétaire pourrait remplacer un temps la création de richesse.
Nous y sommes rentrés effectivement avec la crise de la Covid, et jusqu’ici on s’en sort bien.
la création monétaire, (dans la mesure où toutes grandes économies du monde agissent de concert), les taux zéro et une inflation supérieure qui paye les dettes, sont d’excellentes mesures à condition d’en faire bon usage.
Et le bon usage consiste à en profiter pour relancer la croissance, et la création de richesses, sans lesquelles la simple monétisation trouverait rapidement ses limites.
Lorsque Guillaume nous dit que nous avons devant nous une croissance infinie (ou presque) et une avenir boursier en parallèle, c’est bien sur, sur la sagesse des hommes et la bonne utilisation de ces leviers qu’il compte.
les marchés aussi y croient, du moins il y ont cru jusqu’à cet été. En ce moment ils sont pris d’un léger doute, car une telle mécanique, un peu comme un moteur gonflé, ne supporte pas les défaillances dans la carburation.
Les banques centrales maintiendront les taux très bas aussi longtemps qu’elles le pourront évidemment.
Mais la menace sur une augmentation des taux est réelle si notre véhicule capote parce que l’on aura privilégié la facilité de la manne providentielle et les dépenses de fonctionnement à l’investissement productif.
Tout à fait d’accord avec ce que vous dites, mais il y a loin de la coupe aux lèvres et une réorientation vers l’investissement dans ce que sera la société numérique de demain, demandera du temps, à supposer que la France relève ce challenge…. là, je vous parle d’une fenêtre limitée dans le temps pour profiter de l’opportunité que représentent le taux de change stable de l’euro, l’inflation et l’action de la BCE. Maintenir des salaires bas appauvrit le pays. Augmenter les salaires et surfer sur une inflation de 2 à 4%, peut présenter un intérêt. D’ailleurs, Patrick Artus qui est ma boussole en matière d’économie ne dit pas le contraire.
Bonsoir
version corrigée
Merci pour cet article dont le principal mérite est de stimuler le débat et donc d’inciter à réfléchir sur les forces et les faiblesses de notre modèle économique et social. Jusqu’à preuve du contraire il n’existe pas une autorité centrale qui décide des variations des salaires nominaux au niveau global .C’est heureux qu’il en soit ainsi. En effet, l’évolution des salaires dépend de l’état du marché du travail et d’un processus de négociation entre les partenaires sociaux. C’est pourquoi la question « doit-on augmenter les salaires » me semble mal formulée, car elle suggère en creux qu’il existe un agent omnipotent qui ordonne aux entreprises d’augmenter les salaires et ce indépendamment de leur situation économique et financière : trésorerie endettement, état de la demande adressée à leur production, leurs besoins en main-d’oeuvre qualifiée ou non, leur facilité d’accéder aux crédits bancaires…
Par ailleurs notons que toutes les entreprises ne sont pas logées à la même enseigne: certaines se portent bien et d’autres sont en mauvaise santé. C’est pourquoi on ne peut pas demander aux bien-portants et aux malades de faire le même effort. En conséquence une augmentation des salaires ne tenant pas compte de la diversité des situations comporte le risque d’aggraver les difficultés des entreprises déjà fragilisées par la crise sanitaire, et donc d’accroître le chômage en rappelant au passage que la baisse de celui-ci brandie dernièrement par le gouvernement est en fait une baisse en trompe-l’oeil, car elle semble ignorer le continent noir du chômage partiel qui n’est pas pris en compte dans la comptabilisation du chômage, sans parler du halo du chômage et des chômeurs découragés. Pour de multiples raisons décréter une hausse généralisée des salaires est une absurdité dans une économie mixte comme la nôtre où la détermination des salaires reste décentralisée.
Il est vrai qu’il est tentant de tourner le regard vers l’histoire pour reproduire le scénario des accords de Grenelle en 1968. Mais cette hausse a eu lieu dans des circonstances exceptionnelles: les entreprises étaient dans une situation prospère et elles pouvaient donc se permettre de faire des concessions salariales pour acheter la paix sociale. Point n’est besoin de préciser que la situation économique, sociale et culturelle aujourd’hui est radicalement différente de celle qui prévalait dans le contexte des trente glorieuses.
Néanmoins il est vrai qu’en France le gouvernement peut donner un coup de pouce au SMIC, lequel peut induire des vagues de hausses des salaires qui sont dans le voisinage du salaire minimum. A ce propos je me permets de rectifier une inexactitude concernant la Suisse : ce pays n’a pas de salaire minimum au niveau fédéral. Certes une initiative populaire « pour une protection des salaires équitables » a été soumise au vote des citoyens en 2014, mais elle a été rejetée par une large majorité des citoyens et les 26 cantons et demi. Sans doute en raison d’une perception erronée de la causalité entre le chômage et le salaire minimum, notamment pour la main-d’oeuvre peu qualifiée et peu expérimentée. Cette crainte privilégiant une seule cause semble ignorer que la causalité est plus plurielle. En tout cas, les études empiriques menées en France montrent que la causalité est complexe et que l’évolution du SMIC constitue souvent une réponse à l’évolution endogène du salaire moyen, du moins si l’on néglige ses adaptations à l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Ainsi dans le contexte suisse l le salaire minimum à 4000 francs suisses au niveau national n’a pas pu être mis en place comme le recommandait l’initiative populaire. Toutefois, notons que cinq cantons ont adopté un salaire minimum, mais n’excédant pas les 4000 euros. Ainsi le canton de Neuchâtel s’est doté en 2017 d’un smic à 3600 francs suisses pour 42 heures de travail hebdomadaire. Il convient de souligner que cette mesure ne s’est pas traduite par une explosion du taux de chômage au niveau cantonal comme le redoutaient les pourfendeurs du salaire-plancher officiel. Inutile de préciser qu’ avec un tel salaire on tire le diable par la queue, compte tenu du coût de la vie en Suisse. En effet la Suisse reste un îlot de cherté sans doute à cause de l’existence des structures monopolistiques, et un enfer pour les titulaires de bas salaires. Le niveau élevé des salaires ne semble pas expliquer la cherté de la vie en Suisse contrairement à une idée largement répandue; car si tel était le cas on devrait observer une boucle prix-salaire et un taux d’inflation élevé. Or, la stabilité de cet indice à un niveau faible contredit l’affirmation selon laquelle la cherté du coût de la vie est la réponse logique à des salaires élevés.
Enfin ,last but not least la prospérité de la Suisse est multifactorielle, mais deux éléments retiennent l’attention : « la paix du travail », un accord signé en 1936 et obligeant les partenaires sociaux à régler les conflits autour d’une table par la négociation et pas comme chez nous dans la rue avec des calicots mêlant les revendications matérielles et le rêve du grand soir . Le second facteur explicatif de la réussite du modèle suisse, c’est son systéme d’apprentissage hérité des bâtisseurs des cathédrales. Certes le système forme de bons techniciens dont les compétences sont adaptées aux besoins des entreprises et préservant un savoir-faire ancestral comme c’est le cas dans le secteur de l’horlogerie. Cependant un tel système ne semble pas réserver une large place à l’enseignement des humanités, lequel est favorable au développement de l’esprit critique et à l’épanouissement personnel pour comprendre la complexité du monde qui nous entoure et formuler avec justesse son jugement de citoyen éclairé. C’est sans doute cette carence qui explique l’attitude conservatrice de nos voisins à l’égard des innovations sociales et leur croyance dans l’idée que c’est dans les vieilles marmites du libéralisme avec un Etat minimal qu’on fabrique les bonnes performances macroéconomiques. Comme on peut le constater que la vérité est plurielle et c’est ce qui fait son charme.
Répondrede mon commentaire:
Bonjour Noel, et merci pour votre contribution intéressante.
Mmmm. Donc, c’est par ignorance que les Suisses seraient conservateurs et refuseraient le monde merveilleux des « innovations sociales » ?
Le « big quit » : pourquoi les Américains démissionnent massivement ?
Plus de 20 millions d’Américains ont démissionné depuis le printemps. Un phénomène inédit.
Le big quit ou « la grande démission » ; ce phénomène profond, impressionnant, inédit constelle présentement les Unes de la presse américaine. Il s’invite au cœur des matinales, il se juche au sommet des sujets tendances sur Reddit et Twitter. Mais… de quoi s’agit-il ? De la vague sans commune mesure d’employés américains qui quittent leur travail, volontairement. En août, ils sont 4,3 millions à avoir démissionné. Et 20 millions, on le disait, vous le disiez Guillaume, depuis le printemps. Alors chaque semaine et chaque mois, le phénomène s’accélère. Tant et si bien qu’en ce moment-même, le marché américain de l’emploi est percé de 11 millions d’offres non-satisfaites. En France aussi, si le contexte est différent, si la structuration syndicale est singulière, certains observent déjà les prémisses d’une situation comparable. Ici aussi, bien sûr, la crise sanitaire et sociale a transformé le rapport au travail. Comme le disait Benoît SERRE, vice-président de l’association nationale des DRH : « Les salariés sont fatigués. Ils ont du mal à revenir à une autre organisation du travail. Ils ne supportent plus les réunions inutiles, l’instabilité des décisions, l’excès de contrôles des managers. » Comme aux Etats-Unis, nous serions sans doute inspirés de remettre ou de mettre la question du travail, du sens, des conditions, la question salariale, au cœur du débat public français. Et de la campagne présidentielle. A l’image, au fond, de ce que proposait déjà Marcel AMONT, il y a 60 ans., spécialiste d’économie du travail, directeur de recherche au CNRS, trace des lignes de fuite entre la situation actuelle et celle que le marché américain a traversé en 2009.
Alors à quoi ressemble le portrait-robot du démissionnaire américain ? Eh bien il s’agit d’une femme, qui vit dans le Midwest, qui a plus de 35 ans, et qui travaille généralement dans la grande distribution, l’hôtellerie, la restauration, les services à la personne. Mais ce que le Département du Travail ne donne pas. Ce sont les motifs de ces démissions. Là encore, les réseaux sociaux et les sites communautaires permettent de comprendre ce qui se trame. Les messages d’Américains qui se félicitent d’avoir claqué la porte pour protester contre leurs conditions de travail se multiplient. Ainsi, une ancienne employée de Walmart s’est filmée en annonçant sa démission. Puis a posté la vidéo sur TikTok… vidéo qui a été visionnée plusieurs millions de fois ! Pour Philippe ASKENAZY, le phénomène va bien au-delà de la vague de démissions. La vague se transforme peu à peu en grève généralisée.
https://www.franceculture.fr/emissions/la-transition/le-big-quit-pourquoi-les-americains-demissionnent-massivement
En gros c’est le midwest blanc qui a voté Trump, qui démissionne car il en a marre de bosser pour les californiens et new-yorkais woke votant Biden. Et qui en plus leur donnent des leçons de morale.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/La_Gr%C3%A8ve_(roman_d'Ayn_Rand)
Même si le leitmotiv n’est pas exactement le même, on s’en approche.
J’adore ce livre !
Pour moi ce n’est pas très clair. Ils démissionnent pour faire quoi ? Si c’est pour passer dans une autre entreprise, je n’y vois pas de grandes perturbations du marché du travail, c’est même très sain comme comportement et fluidifie le marché du travail. Si c’est pour arreter de travailler, c’est qu’ils en ont les moyens. Une troisième option est qu’ils créent leur propre boite… mais sur 20 millions il va surement y avoir un peu de perte au bout de quelques années.
Il y a toujours plusieurs raisons :
– aides sociales qui n’existaient pas avant Covid,
– travail au noir,
– bourse
– abandon du rêve américain et des dépenses qui vont avec (près de 1,5 million d’étudiants en moins dans les universités américaines, avec un décrochage net chez les jeunes hommes blancs). Pas de prêt de 70 000$ à rembourser, c’est autant de moins à gagner.
Des raisons de quitter le travail je peux en imaginer. Mais c’est de savoir de quoi ils vivent après. Les aides sociales viennent en grande partie d’être arrétées. Pour vivre de la bourse, il faut déjà être riche (même si on arrive à faire 5% par an, il faut avoir 20 fois son revenu annuel placé pour garder son train de vie). Je veux bien que l’on abandonne le rêve américain, mais il faut bien remplir de frigo. Reste le travail au noir, mais cela ne peut pas tout expliquer et ne correspond pas vraiment à la typologie de la femme de 35 ans qui travaille dans l’hôtellerie ou la restauration, sauf si elle se fait le même travail qu’avant mais au noir. Dans ce cas c’est un truc qui avantage les patrons et pas les employés.
Il y a aussi un effet ciseau : les stats sont toujours en retard sur la réalité. Le gros des démissions a eut lieu au mois d’août. On peut penser que ces gens vont tenir encore un peu sur l’acquis avant de retourner bosser.
Le travail au noir n’avantage pas que le patron. Sinon, il n’y aurait pas de travail au noir.
Je ne parle pas d’investissement en bourse, je parle de gains ponctuels conséquents pour tous ceux qui ont une retraite par capitalisation, ce qui est la norme aux USA. Et quand on est près de l’âge de la retraite, ça permet de partir plus tôt.
Une autre piste, le doublement du salaire minimal des contractuels de l’administration par Biden.
L’Amerique de Biden prend le chemin de la France. Ou le chemin de l’Amérique de Carter.
« Le coût de la vie en Suisse est un peu plus élevé qu’en France, mais pas d’avantage qu’à Paris, que ce soit pour les courses ordinaires ou les loyers »
oh là vous n’êtes jamais passé en Suisse faire vos courses ni pour y manger ! ce WE repas tout simple 2 tartines grillées avec oeuf fromage jambon+ 2 boissons : 58 CHF . Pour sortir un salaire de 4000 CHF il faut bien avoir du chiffre d’affaire en conséquence en face et les suisses savent compter. Assurance santé 2500 CHF de franchise avant le premier franc remboursé. En Suisse vous ne roulez pas sur l’or avec 3500 CHF
Je parlais des courses ordinaires et des loyers. Effectivement les restaurants sont chers, on se demande pourquoi , et pas particulièrement bons ( en Suisse allemande
surtout) le système de santé est moins généreux qu’en France , mais là aussi c’est sûrement bénéfique à l’économie. Je reconnais que pour les personnes qui préfèrent un maximum d’assistanat, et de protections, la France est sûrement mieux!!
Le gouvernement vient d’annoncer qu’il glissera à partir de décembre prochain une obole dans la sébile des ménages modestes dont le revenu médian est inférieur à 2000 euros par mois. Remarquons en passant que le premier ministre s’est emmêlé les pinceaux en parlant du revenu médian, car le nombre de personnes éligibles à la prime inflation ne correspond pas tout bonnement à la définition de ce paramètre central de la statistique. En effet, le nombre de 38 millions de Français éligibles ne correspond pas au nombre de titulaires de revenus qui sont en dessous de la médiane, à moins que le premier ministre ait inclus dans sa liste les français ne disposant d’aucun revenu, auquel cas il ne faudrait pas parler de revenu médian!
Par ailleurs, peut s’interroger sur l’efficacité de la mesure au plan macroéconomique, même, s’il est vrai, elle peut mettre un peu de beurre dans les épinards des ménages les plus pauvres dont les fins de mois sont difficiles, compte tenu de la hausse des prix des produits de première nécessité, des loyers et bien sûr la hausse des prix de l’énergie, notamment pour la France de la périphérie, celle même qui a donné naissance au mouvement inédit des Gilets Jaunes.
Ainsi le gouvernement va injecter au total 3,8 milliards d’euros dans l’économie. En mettant de côté le calcul électoral du Père Noël qui espère récolter les bénéfices dans les urnes au printemps prochain de ce qu’il va semer en décembre, il serait intéressant d’évaluer l’impact de cette augmentation des dépenses publiques (transferts en faveur des ménages) sur le PIB et donc sur la croissance. Bien évidemment on peut estimer cet effet multiplicateur de la dépense publique par un calcul précis. Comme cela risque d’être fastidieux, contentons- nous d’une simple analyse qualitative.
Cet impact sera amoindri par les phénomènes de fuites : une partie de ce supplément de revenu sera probablement épargnée par les ménages, voire il pourrait être intégralement thésaurisé, tout particulièrement s’il est perçu par les bénéficiaires comme un phénomène transitoire. D’autre part, si l’on raisonnait en économie ouverte, il faudrait s’attendre à ce que une partie non négligeable de ce surcroît du pouvoir d’achat censé compenser la hausse des prix, profite aux biens étrangers importés, et donc elle pourrait creuser le déficit de la balance commerciale, lequel est déjà abyssal!
C’est pourquoi la mesure a toutes les chances de se révéler inefficace au plan économique; mais ,il est vrai qu’elle se défend en termes d’arbitrage sur la base d’un calcul coûts/bénéfices. En effet, elle est moins coûteuse qu’une baisse des taxes sur les carburants pour les finances publiques, sans parler du message politique qu’elle véhicule dans la mesure où elle permet au gouvernement d’afficher sa sensibilité à la cause climatique avec l’espoir de séduire les électeurs écologistes.
Cependant, force est de constater que l’indemnité inflation à qui le gouvernement assigne de facto un rôle de bonne à tout faire, ne peut avoir un effet désirable sur le pouvoir d’achat que si elle est relayée par le versement des primes aux salariés du secteur privé par les entreprises en bonne santé financière. D’autre part, il eût été souhaitable de baisser temporairement les taxes sur les carburants et de compenser les pertes de recettes fiscales par une micro-taxe sur les transactions financières électroniques. Il est vrai que cette solution néglige la fin du monde et donc la question du réchauffement climatique, mais il conviendrait de relativiser cette angoisse qui taraude de nombreux humains par le fait que nos efforts solitaires en faveur de la planète ont toute chance de ressembler à une goutte d’eau dans l’océan, surtout si les autres adoptent un comportement de passager clandestin. Toutefois, comme nous vivons dans le pays de Blaise Pascal, nous avons intérêt à suivre la logique de son pari : quel que soit le scénario qui puisse advenir, nous avons intérêt à faire des efforts en faveur de l’économie verte! Et cette attitude ne semble pas être incompatible avec une baisse temporaire des taxes sur le carburant!
Assisterons nous un jour à la compensation d’une baisse des taxes et TVA par une baisse des dépenses publiques au lieu de placer des cathéters dans des veines encore tranquilles ?
Sur le fond je suis d’accord avec vous : nous devons d’abord baisser les dépenses publiques pour pouvoir baisser les taxes et la TVA. Mais dans le contexte de crise que nous sommes en train de vivre, la baisse des dépenses publiques n’est pas la bienvenue dans la mesure où il existe une forte probabilité que les dépenses du secteur privé ( dépenses des ménages et investissements des entreprises) ne la compensent pas en raison de l’incertitude! Il faudrait réduire celle-ci pour que le secteur privé retrouve la vague d’optimisme favorable à ses projets de dépenses d’investissements et d’embauche du personnel. En tout cas l’austérité n’est pas adaptée à un contexte de récession ou de dépression, on a vu ses effets délétères lors de la crise des dettes souveraines au sein de la zone euro!
« Mais dans le contexte de crise que nous sommes en train de vivre, »
Comment ça une crise ? Nous sommes presque au plein emploi…
Baisser les dépenses publiques, c’est facile à dire mais pas à faire. On commence par quoi ? Dans les grandes lignes, vous avez les fonctionnaires, principalement des enseigants et mal payés, des hospitaliers (pas mieux lotis) et des policiers. Le reste des dépenses c’est principalement des aides sociales comme les aides aux logements ou de l’entretient (routes, forêts). Généralement on touche à l’armée en reportant les achats de matériels. Soyer rassurés, on va avoir plein de propositions dans les prochaines semaines comme lors des dernières éléctions. On parle des fonctionnaires qui ne servent à rien sans jamais dire lesquels. Je vous invite à aller sur le site des dépenses pas mission et d’indiquer selon vous dans lesquelles on va couper : https://www.budget.gouv.fr/budget-etat/mission
« On commence par quoi ? »
Par tout ce que l’état dépense hors administrations régaliennes, par exemple.
Dans les 1000 comités Théodule sur qui servent surtout à nourrir des multitudes de conseillers en tout, responsables en rien.
En ce qui concerne le gros de la fonction publique, le pb sera en partie résolu de lui-même. En ne revalorisant pas les salaires des fonctionnaires à la hauteur de l’inflation, c’est 15-20% de pouvoir d’achat de perdu en 20 ans, alors que les salaires du privé augmentaient un peu plus. L’attractivité de la fonction publique d’amoindrir. Ajoutez à celà le contractualisation d’un certain nombre de postes techniques, et vous résolvez une partie du pb sans même avoir à annoncer de grand soir.
Chaque année, si des postes sont vides, on aligne les référentiels en organisation sur les postes occupés, et vous gagnez quelques milliers de postes chaque année.
Autre voie d’amélioration : suppression de la LOLF, financement pluriannuel des projets, et vous gagnez des milliers d’heures de contrôles, de pilotage, de comptes-rendus savants et de réunions, ce qui se traduira là aussi par pas mal de temps, donc de postes, de gagnés.
C’est malheureusement ce que l’on fait… On a fermé des lits d’hopitaux, on a des élèves sans enseignants où avec des enseignants qui n’arrivent pas à avoir un concours alors qu’il y a parfois moins de candidats que de postes. Les français trouvent anormal que les pompiers où la police mettent plus de dix minutes à arriver et qu’ils doivent attendre des heures devant les guichet des administrations. Et plus on avance, plus c’est difficile de trouver ces fameux postes qui ne servent à rien. Et ce n’est pas parce qu’ils ne nous servent pas individuellement (si on n’a pas d’enfant, on n’a pas envie spécialement de payer pour) qu’ils ne sont pas nécessaires à la collectivité. Et au lien de citer un commité Théodule, tentez de citer un vrai commité en indiquant son budget, les économie que vous voulez faire.
« On a fermé des lits d’hopitaux »
Et en même temps on a créé des postes de stratifs (35% des postes dans le médical public en France). C’est bien le pb que j’évoque. Moins de postes de production, plus de postes de contrôle, pilotage, coordination, gestion, …
Supprimer les contrôles (donc supprimez les règles) vous gagnez des postes sans obérer la production. Et croyez-moi pour l’avoir vécu de l’intérieur en administration centrale, ce n’est pas deux ou trois postes, et ce ne sont pas les moins bien payés des fonctionnaires.
Quand aux comités Théodules (je vous laisse un peu chercher sur internet, la liste est longue ! Je vous en cite néanmoins quelques uns, supprimés en 2020 : Conseil supérieur de la pharmacie, Commission d’admission des sportifs de haut niveau, Commission des comptes du logement) : rien qu’en 2019, une centaine ont été supprimés, mais c’est pour recréer autant de postes dans d’autres domaines ! Donc la centaine supprimée était inutile, puisque ce gouvernement les a supprimés. Il est juste dommage qu’il en ait créé autant au service de sa communication et du pantouflage de quelques ex-conseillers, notamment le Haut Conseil pour le Climat.
Oh, certes, à chaque fois, ce ne sont que quelques petits millions qui sont économisés, mais les petits rus finissent par se jeter dans les fleuves. Au bout du compte, on arrive à des économies substantielles.
Vous citez pompiers et policiers. Savez-vous combien de temps ils passent sur le terrain, et combien de temps ils passent en comptes-rendus et procédures ? Simplifiez les procédures pénales, et je vous garantie qu’on gagne 25% de présence en plus. Et en même temps, on évitera les erreurs de procédures invoquées par les avocats pour faire libérer leurs clients.
Ce ne sont que quelques exemples, il y en a des centaines, partout, et pas que dans la fonction publique d’état.
Merci pour ce lien. Je sais qu’il est difficile, impopulaire, suicidaire pour certains élus de couper des subventions mais à suivre le principe de l’augmentation des prélèvements, encore 20 ans et on verra une taxe sur le poids de nos excréments. En effet les riches mangent plus que les pauvres, c’est bien connu et ecocidaire 🙂
Malheureusement le site du gouvernement ne permet pas de discerner où vont les budgets par catégorie.
Le plus effarant reste le poids de la dette.
Disons qu’en continuant sur ce beau chemin, les bulles de la dette seront des géantes à côté de la petite bulle immobilière évoquée régulièrement sur ce blog
Le prix du blé explosé. Le prix de la baguette va augmenter de 30%.
Il faut vite une prime baguette de 100€.
Le coût du blé dans une baguette, c’est de l’ordre de 3 à 5 centimes. Donc en doublant le prix du blé, vous devriez ajouter au maximum 5 centimes par baguette. Si vous en manger une par jour, cela fait dans les 18 euros de plus dans l’année ! Le problème c’est qu’il faut ajouter la cuisson (il faut de l’énergie), le transport, les salaires… Et contrairement à la voiture, les parisiens ne peuvent pas se passer de nourriture. Je conseille un prime de 400 € au minimum.
Plutôt que de donner 100€ pour n’porte quoi,, le gvt aurait dû donner A100€ pour du carburant. Avec 60% de taxes, il aurait récupéré en une semaine la majorité du pognon dépensé.
Ne confondons pas plein-emploi et phase de rattrapage.Certes le PIB progresse, mais il reste en-deça de son niveau de 2019. Pour qu’on puisse parler de plein-emploi, il faudrait que le chômage soit à 5% ou à 4,5%. Incontestablement le chômage a enregistré une forte baisse que d’aucuns considèrent comme en trompe-l’oeil.Par ailleurs il me semble difficile de parler de plein-emploi, alors que le dispositif de soutien public est toujours en vigueur; le chômage partiel, le PGE.
En France, on est quand même fort pour les usines à gaz :
https://www.bfmtv.com/economie/indemnite-inflation-pourquoi-certains-retraites-qui-se-pensaient-eligibles-ne-la-toucheront-pas_AN-202110220464.html
Vous imaginez le nombre d’heures qu’on dû y passer une foultitude de fonctionnaires de Bercy et d’ailleurs pour pondre cette prime ? Surtout qu’ils ont du changer de portage 100 fois avant que Bercy et les services du premier ministre se mettent d’accord et que le PM tranche.