L’édito hebdomadaire de Julien Bonnetouche


La bourse, c’est l’anticipation. On a coutume de dire que la bourse anticipe à 6 ou 12 mois.

Avec des marchés actions qui battent records sur records, y a-t-il de quoi être optimiste pour les prochains mois et peut-être même pour les prochaines années pour l’économie réelle ?

Le marché directeur est comme toujours le marché américain.

Celui-ci est au plus haut, de même que l’ensemble des marchés européens et japonais. On pourrait donc penser que tout va bien partout.

Tous ces marchés actions sont en réalité confrontés à une distorsion entre quelques valeurs phares et le reste.

Aux USA, les 7 magnifiques ( Alphabet, Amazon, Apple, Meta Platforms, Microsoft, Nvidia et Tesla ) représentent 30 % de l’indice SNP500 et les 2/3 de la hausse en 2023 , soit 20 % pour l’investisseur en euro.

Concernant le CAC 40, nous avons toujours en tête le luxe ( LVMH, Hermes, Loréal (nos GAFAM françaises) et 3 techno Cap Gemini, Schneider Electric, ST Micro.

LVMH s’en sort relativement bien en ce début d’année 2024 après avoir subi le contrecoup de la baisse du marché intérieur chinois.

À titre de comparaison, Nvidia, c’est 1700 milliards de capitalisation boursière, notre champion mondial LVMH 400 et air liquide environ 100. Nvidia a par ailleurs vu son cours multiplié par 4 ou 5 depuis l’arrivée de CHAT Gpt

Enfin, on doit citer quelques cas particuliers comme les pharmaceutiques sur un créneau porteur tel Novo Nordisk au Danemark, qui avec son médicament anti-obésité fait un tel carton, que sa capitalisation boursière égale le PIB du Danemark, ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes d’équilibre.

Les autres valeurs ont suivi plus modestement la progression générale par anticipation, essentiellement depuis l’annonce de la baisse des taux attendue pour cette année 2024.

Il faut par conséquent mettre le projecteur sur les valeurs de la tech américaine qui ont repris un second souffle depuis la mise sur le marché de l’intelligence artificielle et CHAT Gpt.

Il n’est pas exagéré de dire que c’est CHAT Gpt et plus généralement l’intelligence artificielle, qui fait monter le marché, (alors qu’il n’a que 1 an et demi d’existence), depuis les fabricants de puces jusqu’aux utilisateurs au premier rang que sont les GAFAM, Microsoft en premier lieu comme actionnaire d’open AI.

Sam Altman (créateur de CHAT GPT) est en train de sonder le terrain auprès du gouvernement américain, après avoir annoncé une recherche de fonds de 7000 milliards$ !! dans le but de fabriquer des puces pour passer au stade supérieur !! (ce sera celui de l’IA possédant peut être une conscience et capable de créer ses propres programmes, prévu d’ici à une dizaine d’années)

Je cite ces montants pour les mettre en parallèle avec nos chiffres français du ministre de l’Économie qui cherche, lui, à économiser 10 milliards sur le budget de cette année, pour nous éviter un déclassement par les agences de notations.

Nous voyons en réalité deux mondes évoluer côte à côte :

Celui du nouveau monde lié à la technologie et surtout à l’IA qui ne semble pas connaître de limites, et celui que l’on peut qualifier d’ancien monde, fait d’une croissance molle ou nulle, et d’un pouvoir politique européen impuissant à la fois par manque de moyens financiers, ainsi que par un encadrement administratif et juridique omnipotent.

Ce n’est donc pas que l’argent n’existe pas, mais qu’il se dirige vers ce que les investisseurs considèrent comme la réalité de demain.

Et cette disparité devrait continuer de s’accroître. En effet, concernant l’évolution technologique, la loi de Moore que l’on croyait arrivée à terme en 2016 (doublement des capacités tous les 18 mois) continue sa progression naturelle, alors que les problèmes inhérents à l’ancien monde, nonobstant les guerres et les questions sociétales ne paraissent pas converger vers une amélioration.

Quelques mois en arrière seulement, on se demandait encore si l’intelligence artificielle allait remplacer certains de nos emplois. Ce sera sans doute le cas, mais aujourd’hui la question ne se pose plus en des termes. L’IA fait déjà partie de la vie des entreprises, participe à des gains de productivité dans les process industriels et surtout dans les services. (pas les coiffeurs naturellement!!)

Et son développement est fulgurant.

À titre d’exemple, en France, un grand groupe bancaire Natixis, a mis au point une variante de chat GPT interne, empêchant la divulgation des données, ce qui est essentiel, et qui permet de quasiment tout faire : analyses, rapports, algorithmes pour produits financiers et serait en passe de remplacer les conseillers de la banque.

Ce qui se faisait en 8 jours prend maintenant quelques minutes, avec davantage de fiabilité.

La conséquence en est l’augmentation de la productivité et une baisse des coûts.

Dans le même ordre d’idée, Bloomberg vient de créer Bloomberg GPT, sorte de super CGP qui collecte en temps réel l’ensemble des données disponibles présentes et passées, et au-delà des aspects techniques va jusqu’à donner son «sentiment» positif ou négatif, sur les marchés.

Notons bien que l’introduction rapide de l’IA dans les entreprises, est un facteur déflationniste auquel va venir s’ajouter la surproduction chinoise qui, à défaut de demande intérieure, est en passe d’écouler à prix coûtant ses produits manufacturés en occident.

Et nous ne mettrons jamais assez de barrière aux frontières pour les en empêcher, d’autant que notre pouvoir d’achat est insuffisant pour résister au chant de ces sirènes.

La surproduction est telle, que le prix du lithium (indispensable aux batteries) a baissé de 80 % depuis 1 an !!

La conséquence, on la connaît, c’est la destruction continue de notre tissu industriel manufacturier, pourtant déjà bien entamée.

Tout cela n’est qu’un début, et l’objet de cet article est d’attirer l’attention du lecteur sur le tsunami en formation qui va emporter, dans peu de temps, tout ce que notre monde comportait comme repères traditionnels, corporatismes rassurants, et probablement valeurs institutionnelles.

Le métier d’avocat ou de médecin d’ici 10 ans ne ressemblera sûrement plus beaucoup à ce que l’on connaît aujourd’hui ; l’éducation va devoir se réformer dans le sens d’une personnalisation de l’enseignement en fonction du niveau de l’élève dont on captera les données par l’intermédiaire de son smartphone, et les différentes structures de l’État, elles aussi, devront s’adapter, à commencer par les administrations dont les performances et les temps de réaction devront évoluer au rythme de l’IA.

D’ailleurs, celle des impôts toujours à la pointe du progrès, utilise déjà les signaux faibles pour déceler les éventuels fraudeurs négligents qui espèrent passer au travers des mailles du filet.

On ne peut douter que cette révolution participera, ou même décidera de la transformation de nos sociétés à bout de souffle, que chacun de nous ressent comme inéluctable.

Le problème majeur restant le temps d’adaptation, un peu trop rapide pour nos esprits humains. Mais nous devrons absolument être acteurs de cette nouvelle donne si l’on ne veut pas la subir.

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