Voilà une analyse de l’INSEE que pourrait définitivement battre en brèche l’idée selon laquelle il manque de logements en France (et que nous avons déjà très largement analysée via cet article « NON, Il ne manque pas 800 000 logements en France »).
En effet, l’INSEE vient de publier une analyse sur les chiffres du logement en proposant un parallèle entre évolution de la population et augmentation du nombre de logement.
Extrait de l’analyse de l’INSEE sur des chiffres que nous avions déjà commenté en 2016 (cf »L’incroyable explosion du nombre des logements vacants depuis 2006…. »).

En France entre 2010 et 2015, le parc de logements augmente de 1,1 % par an, soit deux fois plus vite que la population.
La progression des résidences principales génère les deux tiers de cette croissance avec comme premier moteur la croissance démographique, notamment en périphérie des principales villes-centres.
La réduction de la taille des ménages s’atténue et n’explique plus que 28 % de l’augmentation du parc, contre 61 % entre 1990 et 1999.
La vacance de logements a beaucoup augmenté depuis 2010 (+ 3,4 % par an) expliquant désormais 23 % du nombre de logements supplémentaires. En France, 2,8 millions de logements sont vacants, soit un taux de vacance de 8 % en 2015.
La vacance est marquée dans les villes-centres et plus faible en périphérie. Elle est moins prégnante dans les aires urbaines des métropoles régionales, notamment celles où le marché de l’immobilier est tendu.

 

 
Cette analyse détaillée est passionnante.

Peut on en conclure que l’on a construit trop de logements en France entre 2010 et 2015 ?

En effet, seule les 2/3 de l’augmentation de logement entre 2010 et 2015 étaient affectés au titre d’une résidence principale. Le solde est affecté aux résidences secondaire et surtout aux logements vacants. Au lieu de construire toujours plus… et augmenter le nombre de logements vacants, ne serait il pas préférable de rénover les logements inadaptés afin qu’ils ne deviennent pas vacants ?
 

Augmentation de la population et baisse de la taille des ménages sont insuffisants pour justifier la hausse totale du nombre de logements

« Entre 2010 et 2015, chaque année, 139 600 logements (sur un total de 374000) supplémentaires ont été nécessaires en moyenne pour couvrir les besoins liés à la croissance de la population. Sur cette période, 37 % de l’augmentation du nombre de logements s’explique ainsi uniquement par le dynamisme démographique ».
« La baisse tendancielle de la taille des ménages s’est atténuée au tournant des années 2010. En 2015, on dénombre 2,23 personnes par logement, contre 2,27 en 2010 et 2,59 en 1990. La modification des comportements de cohabitation induit une hausse annuelle de 105 500 logements entre 2010 et 2015, soit 28 % de la variation du nombre de logements. Entre 1990 et 1999, la diminution de la taille des ménages expliquait 61 % de la croissance du parc de logements. »
 
Ainsi, 65% de la hausse du nombre de logement s’explique par la hausse de la population (37% de la hausse du nombre de logements) et la baisse de la taille des ménages (28% de la hausse du nombre de logements). Le solde est attribué au résidence secondaires mais surtout aux logements vacants.
Bref, nous construisons toujours plus… pour toujours plus de logements vacants ?
 

La hausse des logements vacants est principalement dans les banlieues et couronne des grands pôles.

Alors que l’intuition pourrait nous conduire à croire que l’augmentation des logements vacants serait le fait de mouvement de population qui quitterait les zones abandonnées de France pour se rapprocher des zones urbaines, réputées plus dynamique, l’INSEE confirme que le taux de croissance des logements vacants est le plus élevés dans les centres villes et en banlieues des grands pôles. 

Entre 2010 et 2015, dans les villes-centres des grands pôles urbains, le parc de logements vacants augmente moins vite qu’ailleurs, mais le taux de vacance y est élevé (9,5 %).

Dans les couronnes et les banlieues des grands centres urbains, la vacance de logements est plus faible en proportion, mais sa croissance est plus prononcée. Ceci peut témoigner de la perte d’attractivité d’une partie du parc, accélérée par une augmentation des constructions neuves NDLR : (Faut il y voir un lien avec le succès de la loi PINEL ? Construisons nous trop de PINEL ? ).

Dans les moyens et petits pôles, ainsi que dans les communes isolées hors influence urbaine, le rythme de progression de la vacance est similaire à la moyenne nationale. Ces territoires, qui restent à l’écart de la croissance démographique, cumulent vieillissement de la population et difficultés économiques. La vacance est alors le signe de l’obsolescence d’une part grandissante de leur parc de logements.

 

 
 

 
Voilà des chiffres très intéressant ! Que pensez alors du projet du grand Paris qui prévoit de construire 1 000 000 de logements dans une zone ou la population n’augmente pas ? (cf »[débat] Faut-il parier sur le grand Paris pour votre prochain investissement immobilier ?).

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