Investir pour se protéger contre l’effondrement de la zone euro ?!

Il semble que vous soyez nombreux à vous inquiéter pour l’avenir de la zone euro et donc à chercher à investir pour vous protéger contre l’effondrement économique qui en découlerait.

Ce n’est clairement pas mon analyse. Je crois qu’il s’agit d’un mirage orchestré par l’apocalypse cognitive et l’influence de réseaux sociaux ou de médias envahis de collapsologues, complotistes et autres influences géopolitiques auxquels nous donnons une place trop importante dans le débat public.

En réalité, vous êtes nombreux à refuser de voir que tout ne va pas si mal que les médias veulent bien vous le laisser croire.

Le chômage est au plus bas, nous venons de traverser une crise historique (Covid-19) combinée avec une guerre aux portes de l’Europe avec une résilience déconcertante, l’innovation nous redonne l’espérance d’un bon de croissance considérable, …

Bref, le monde est complexe, mais ça va plutôt bien… mais tout le monde refuse de le voir. C’est d’ailleurs le propos de Nicolas BOUZOU dans son dernier ouvrage « La civilisation de la peur – Pourquoi et comment garder confiance en l’avenir« .

C’est là une résonance parfaite de l’apocalypse cognitive de Gérald BRONNER.

ps : Il est d’ailleurs délicieux d’entendre cette dénonciation sur Europe 1 et Cnews, chantre de l’apocalypse cognitive et de l’industrie de la peur !

Mais, comme vous êtes nombreux à craindre le pire, traitons le sujet 😉

Vous l’aurez compris, ce n’est pas du tout mon scénario !

Investir pour se protéger contre l’effondrement de l’Euro et de la zone euro ?!

Après cette mise au point indispensable, venons au cœur du sujet qui vous préoccupe aujourd’hui. Se protéger contre le risque d’effondrement économique de la zone Euro.

Je crois que trois idées doivent dominer votre réflexion :

• 1 – La zone Euro est la principale zone économique du monde. L’effondrement de la zone Euro entrainerait une crise économique majeure dans le monde entier. Il est illusoire de croire à une crise limitée à cette espace économique ;
• 2 – Si le meilleur n’est jamais certain, le pire non plus.
• 3 – La zone euro doit surmonter de nombreux obstacles dans les années à venir. Mais, il est probablement illusoire que l’herbe est plus verte dans les autres zones économiques. La Chine s’effondre sur elle-même devant le choc démographique qui l’attend et pourrait mettre des années à sortir de sa crise immobilière ; Les USA sont malades. Un pays qui voit l’espérance de ses habitants chuter sur fonds de vague épidémique de drogue et qui s’apprête à élire un président neo-fasciste ne va pas bien.

Où investir pour se protéger de l’effondrement de la zone euro ?

La première question est alors OU INVESTIR ? Se protéger consiste à investir dans une zone économique qui pourrait ne pas être affecté par l’éventuel effondrement ? Pas simple au regard de notre argument 3.

L’herbe n’est pas toujours plus verte dans les pays voisins.

La suisse ? Croyez-vous vraiment que l’économie de la suisse survivrait à l’effondrement de la zone Euros ? C’est fini le temps du secret bancaire et des paradis fiscaux qui ont fait la fortune passée du pays 😉

Dans quels actifs investir ?

Ensuite, la question est de savoir dans quels actifs investir dans la zone déterminée comme protéger contre l’effondrement.

Les actions localisées dans des zones dynamiques non concernées par l’effondrement ?

Acheter des actions d’entreprises domiciliées dans ces pays ? Pourquoi pas, mais aujourd’hui, les entreprises sont multinationales. Une entreprise multinationale localisée aux USA verrait probablement ses bénéfices s’effondrer en cas de faillite de la zone Euro.

Finalement, investir dans une entreprise Française qui ferait ses bénéfices dans le monde entier, type Schneider Électrique ou n’importe quelle entreprise mondiale qui fait son bénéfice dans le monde entier apparaît comme tout autant pertinent (sans risque de change).

Investir dans des actifs obligataires ?

Pourquoi pas. Prêter de l’argent à des états étrangers suffisamment solides pour ne jamais faire défaut doit être une idée à creuser.

Néanmoins, il convient de s’assurer de la convertibilité de la monnaie. Aujourd’hui, à part le dollar américain …

On pourrait par exemple s’intéresser à cet ETF « Amundi US Treasury Bond 7-10Y UCITS ETF Dist » (l’objectif d’investissement du Fonds est de refléter la performance de l’Indice Bloomberg Barclays US Treasury 7-10 Year (ci-après, l’« Indice de référence »), libellé en dollars américains (USD) et représentatif des obligations du Trésor américain avec des échéances restantes entre 7 et jusqu’à (sans toutefois inclure) 10 ans, tout en minimisant la volatilité de la différence entre le rendement du Fonds et le rendement de l’Indice de référence (l’« Écart de suivi »)

Mouais, pourquoi pas. Espérons tout de même que la société de gestion AMUNDI ne soit pas emportée dans la faillite de la zone euro.

Ce n’est pas une solution totalement satisfaisante.

L’OR ?

L’OR est une monnaie mondiale. Une monnaie qui possède une valeur industrielle et une valeur esthétique, mais qui est surtout une réserve de valeur reconnue par tous depuis la nuit des temps.

En ce sens, l’OR est censé protéger contre l’effondrement des autres monnaies.

L’OR ne sert pas à grand-chose, il ne crée aucune valeur sauf de rendre les femmes encore plus belles et de servir quelques usages industriels, mais l’OR doit être protection lorsque tout s’effondre.

Pourquoi pas. À titre personnel, je n’ai pas d’OR.

Je préfère investir dans un actif dynamique capable de créer de la valeur à long terme, plutôt que dans un actif passif qui ne tire sa valeur que de la baisse de valeur des autres monnaies. Et comme je ne crois pas à cette théorie de l’effondrement… je trouve plein d’actifs dynamique capable de capter la croissance inexorable de l’économie.

Certains trouveront rassurants de détenir des bitcoins, dont la clé privée sera stockée dans une clef USB, et qui sera totalement inutilisable le jour venu. Totalement bullshit.

Et si, le véritable investissement, c’était d’investir dans sa capacité à s’adapter et dans la résilience.

En réalité, lorsque tout s’effondre, tout s’effondre. Il me semble vain de chercher à se protéger.

Pendant les guerres, période d’effondrement, il est plus important de détenir des cigarettes pour manger que des lingots stockés dans un coffre.

Bref, il est impossible de garantir son patrimoine dans un monde qui s’écroule. L’enjeu n’est plus d’être riche, mais de survivre.

Tant que le droit de propriété est maintenu, la propriété immobilière et foncière me parait être une valeur d’usage à haute valeur ajoutée. Un foncier qui permet de cultiver, de manger. Un toit qui permet de protéger sa famille ou loger des familles tiers.

Investir massivement dans sa qualité de vie actuelle et future est alors INDISPENSABLE.

Au-delà, survivre, c’est être capable de s’adapter au monde qui s’effondre. Accepter de moduler son quotidien en fonction des nouvelles exigences imposées par l’effondrement.

Ainsi, le plus important, c’est la culture, l’éducation, la formation et le goût de l’effort et du travail, la vie sociale, l’amour, les enfants, le respect, la sérénité, les amis, la sécurité, la santé, … 😉

La gestion de patrimoine n’est-il pas la préoccupation d’une société qui n’a pas de problème ?

Une société qui s’effondre à d’autres préoccupations plus essentielles.

À suivre.