2.96% de frais de gestion annuels, en moyenne, prélevés par votre assureur dans le cadre de la gestion de votre contrat d’assurance vie en unité de compte actions !
Comment dire ! Presque 3% de frais annuels calculés sur le montant de votre épargne investie sur les marchés financiers, cela signifie que l’unité de compte sur laquelle vous êtes investi doit générer au moins 3% de rendement pour vous assurer le maintient de la valeur de votre épargne ! Toute la plus-value apportée par le gestionnaire de l’OPCVM part dans les frais de gestion et dans sa rémunération !
L’épargnant est une vache à lait !
Ce chiffre est le résultat d’une étude récente réalisée par l’excellent Cyrille CHARTIER-KASTLER et l’équipe de goodvalueformoney. Dans le détail, l’étude révèle que les frais sont composés de :
– Des frais de gestion de l’OPCVM dont le montant est fonction de la nature de la gestion :
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- Supports Actions : Frais de gestion courants moyens 2019 : 2,06 % (vs 2,09 % en 2018) ;
- Supports Obligataires : Frais de gestion fixes moyens 2019 : 0,96 % (vs 1,03 % en 2018)
- Gestion profilée : Frais de gestion fixes moyens 2019 : 1,45 % (vs 1,45 % en 2018)
- Gestion flexible : Frais de gestion fixes moyens 2019 : 1,79 % (vs 1,85 % en 2018)
- Gestion indicielle (ou « trackers ») : Frais de gestion fixes moyens 2019 : 0,35 % (vs 0,36 % en 2018) (mais attention, les offres de trackers sont rares et les trackers souvent proposés dans le cadre d’une gestion profilée ou gestion sous mandat détruisant ainsi l’attrait de ces faibles frais puisqu’il faut y ajouter les frais de ladite gestion).
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– Des frais de gestion du contrat d’assurance vie dont le montant moyen est de 0.90% par année pour l’épargne investie en unité de compte.
Ces frais sont exorbitants et expliquent pourquoi les épargnants ne peuvent véritablement pas tirer un rendement attrayant de leur investissement sur les marchés financiers : Lorsque les marchés baissent, la valeur de leur épargne baisse plus vite du fait de ces frais … et lorsque les marchés montent, la valeur de l’épargne augmente moins vite du fait de ces mêmes frais !
Au final, l’épargnant est une vache à lait qui permet de rémunérer (grassement) tous ces intermédiaires qui se payent sur leur dos. Ces frais, nous les connaissons et nous les dénonçons depuis toujours dès lors qu’ils ne sont pas justifiés. Les frais de gestion des unités de compte des contrats d’assurance vie sont des frais cachés non légitimes (cf »Combien gagne votre banquier / CGPI / courtier sur votre contrat d’assurance vie ? »).
En effet, vous n’êtes pas sans savoir qu’en épargnant dans une unité de compte du contrat d’assurance vie, vous épargnez dans une unité de compte dont la valeur sera fonction de l’évolution du FCP ou OPCVM sous-jacente. Vous n’êtes pas propriétaire de l’OPCVM dans laquelle vous pensez épargner ; Vous n’êtes propriétaire que d’une créance sur la compagnie d’assurance vie dont le montant varie en fonction de l’évolution du FCP.
C’est donc la compagnie d’assurance vie qui est propriétaire des FCP et OPCVM et l’épargnant simple créance de la compagnie d’assurance vie. Mais alors, si c’est la compagnie d’assurance vie qui est propriétaire pourquoi n’investit elle pas dans des parts réservées aux institutionnels dont les frais sont nettement plus faibles que les parts réservées aux particuliers ? C’est un sujet que nous vous détaillions déjà dans cet article « Assurance vie : Les rétrocessions versées aux CGPI, courtiers et compagnies bientôt interdites ? » et qui est au cœur de l’évolution du métier de conseiller en gestion de patrimoine et leur abandon récent de l’indépendance ! (cf »Les CGP ne veulent plus être « indépendant ». Quels conseils peut on attendre d’un CGP non indépendant ?)
La fausse révolution des ETF / trackers !
Ces frais de gestion exorbitants sont à la base de l’innovation de ces nouveaux acteurs qui voulaient proposer des unités de comptes dans les contrats d’assurance vie. En effet, face à des gérants qui ne sont pas capables d’apporter de la valeur pour les épargnants (puisque leur valeur ajoutée est absorbée par leur propre frais de gestion – Pourquoi payer des frais de gestion et un gérant dont l’objectif, rarement atteint, est de suivre un indice ? », lest ETF / trackers pouvaient apparaître comme une solution miracle pour bénéficier de la croissance des marchés dividendes réinvestis sans assumer des frais de gestion rédhibitoires !
Malheureusement, au delà des risques spécifique aux ETF et Trackers dont nous aurons la révélation alors qu’il sera trop tard, ces trackers sont souvent proposés dans le cadre d’une gestion pilotée ou gestion sous mandat très onéreuse : ce que l’épargnant économise en épargnant dans des ETF, il le perd en rémunérant la gestion sous mandat ou la gestion pilotée (cf »La gestion pilotée : Arnaque marketing ou stratégie pertinente pour valoriser son épargne ? »). Les frais de gestion seront moindres… mais toujours très élevés puisqu’ils oscilleront entre 1.50% et 2% par an.
1.60% de frais de gestion pour une gestion passive, c’est à dire une gestion automatique, sans conseil, c’est trop ! Beaucoup trop !
De surcroît, investir en trackers ne me semble pas être une décision de bon sens ! Les trackers sont contraire à l’idée fondamentale d’un marché dont le juste prix est fixé par la confrontation de l’offre et de la demande. L’excès de trackers dans un marché me semble porteur de risques importants à moyen terme ; Pour le moment, il n’y a aucun problème … jusqu’au jour ou il se révèlera (et il sera alors trop tard). C’est un point de vue important que nous vous proposions dans cet article « Faut il se méfier des ETF par simple principe de précaution et suivre son intuition de bon sens ? ».
Ces frais de gestion annuels réduisent l’attrait de l’assurance vie pour valoriser votre épargne.
L’épargnant de long terme pourrait chercher à éviter d’utiliser l’assurance vie pour valoriser son épargne à long terme. Les unités de compte ne sont pas une solution pertinente ; Les frais sont trop importants pour que l’épargnant puisse espérer un rendement attrayant.
Je crois qu’il devient impératif de retrouver le bon sens de l’investissement en bourse qui consiste tout simplement à la détention passive de très long terme (cf »Bourse : Investir avec la véritable « gestion passive » pour tirer profit du dynamisme à long terme des entreprises ?« ).