Dans la tête de Jérome Powell, ou les lendemains de Jackson Hole
Vendredi dernier, tout le monde attendait de Jérôme Powell qu’il ne dise rien, et il n’a rien dit de plus que ce que l’on savait déjà : « Un jour la FED réduira ses achats d’actifs, (le fameux tapering) bientôt peut être, ou un peu plus tard, très progressivement de toutes façons ».
Quant à la remontée des taux, ce n’est pas à l’ordre du jour.
Logiquement, les marchés devraient continuer de monter, et c’est certainement ce qui va se produire jusqu’au jour ou un évènement inattendu mettra fin à cette belle hausse des cours. C’est toujours comme ça en bourse.
Pourtant l’euphorie n’est pas de mise, car le moral des investisseurs est une résultante de nombreux facteurs, dont politiques, mais aussi psychologiques et techniques, comme l’attentisme de la rentrée.
La mauvaise gestion du retrait des forces militaires d’Afghanistan, et les conséquences humanitaires d’un retour de l’islamisme radical, et son impact vis à vis des femmes en particulier, doit singulièrement être vécu comme une défaite ( de plus) de l’armée américaine au pays du «wokisme»
Et puis il y a la Chine.
Il n’y pas un mois, leblogpatrimoine publiait un article sur l’avenir comparé des GAFAM et des BATX (Cf. « Chine Vs États-Unis. Un durcissement de ton qui profitera aux occidentaux ?« ) , à la suite des mesures «antitrust» prises par le PC chinois depuis quelques temps déjà.
Le «scénario chinois» s’est depuis assez nettement dégradé, avec une reprise en main énergique touchant aussi bien des patrons que des populations, chaque jour apportant son nouveau lot de nouvelles restrictions, de nouveaux interdits.
Tout y passe, à commencer par les réseaux sociaux, maintenant les influenceurs et les jeux vidéos, et tout ce qui est susceptible de distraire l’esprit humain, du dogme communiste. Mais en résumant et pour synthétiser :
– Les riches doivent partager les richesses (sans doute mal acquises)
-Les écoliers et étudiants devront apprendre les «pensées de Tsi Jinping» rappelant en cela sans équivoque, le petit livre rouge de Mao.
Tout cela, sur un fond de variant Delta, vis à vis duquel le vaccin chinois sinovac semble moins efficace que le Pfizer selon une récente étude de Hong Kong (alors même que la population Chinois est peu vaccinée).
Dans un article, Christophe Barraud, publie un article passionnant sous le titre « Chinese Growth Hit The Brakes » (la croissance Chinoise met les freins).
Extrait :
« Les derniers indicateurs suggèrent que la croissance chinoise a freiné depuis le début du troisième trimestre. Ce fort ralentissement économique peut s’expliquer principalement par un pic de cas de Covid-19, qui a poussé les autorités à mettre en œuvre des restrictions qui incluent des blocages locaux. Entre-temps, les conditions météorologiques défavorables, la répression de la spéculation immobilière, la pénurie de puces, les prix élevés des matières premières et les nouvelles politiques environnementales ont également ajouté une pression à la baisse sur l’activité économique chinoise.
Les autorités chinoises ont multiplié les mesures restrictives pour contenir l’épidémie de Delta
L’épidémie de variante delta, signalée pour la première fois le 20 juillet à Nanjing , la capitale de la province orientale du Jiangsu, s’est rapidement propagée à au moins 17 provinces . Cette résurgence a contraint les autorités à fermer des sites touristiques, à annuler des événements culturels et des vols pendant la haute saison des vacances.
Bien que le nombre absolu de cas soit faible par rapport à d’autres pays, les autorités chinoises ont également mis en place une autre série de blocages locaux, des restrictions de transport (métro, bus, etc.) couplées à des tests de masse à travers le pays ( Wuhan , Zhangjiajie , etc.). Par conséquent, malgré la vaccination de plus de la moitié de sa population , la Chine a maintenu sa politique de tolérance zéro.
D’autres facteurs ont également ajouté une pression à la baisse sur la croissance chinoise
La Chine a également été confrontée à des conditions météorologiques défavorables avec des précipitations record dans la province du Henan le mois dernier, provoquant des inondations qui ont fait plus de 300 morts. La semaine dernière, Reuters a rapporté que « cinq villes de la province centrale du Hubei en Chine ont déclaré des « alertes rouges » après que des pluies torrentielles ont fait 21 morts et forcé l’évacuation de près de 6 000 personnes ». En outre, « l’Administration météorologique chinoise a averti que les fortes pluies torrentielles allaient probablement se poursuivre jusqu’à cette semaine, les régions le long du fleuve Yangtze étant vulnérables aux inondations. «
La répression de la spéculation immobilière est également devenue un obstacle pour le logement et le financement des collectivités locales. Hier, Bloomberg a souligné que « la Chine étend les freins à la flambée des prix des maisons dans le pays en arrêtant temporairement les ventes aux enchères de terrains dans certaines grandes villes ». L’article ajoutait : « Les régulateurs redoublent d’efforts pour maîtriser les prix des terrains et des maisons qui ont alimenté l’industrie immobilière chinoise en fuite. Leurs mesures les plus récentes ont consisté à empêcher les fonds de capital-investissement de lever des fonds pour investir dans des développements immobiliers résidentiels.
Pourtant, les ventes de terrains ont généré plus de 1 000 milliards de dollars de revenus pour les gouvernements locaux l’année dernière, créant un équilibre délicat pour Pékin. ” Un jour plus tôt, Nikkeia révélé que la Chine durcissait la réglementation concernant les transactions de copropriété. Il a souligné que « Parmi les mesures prises par les autorités figurent l’introduction de règles d’éligibilité pour les achats immobiliers et l’intervention sur le marché de l’occasion dans les grandes villes pour éviter l’inflation des prix. «
Un autre frein à la croissance chinoise a émergé du secteur automobile. La production automobile est fortement tributaire des semi-conducteurs et souffre d’une pénurie depuis quelques mois. Selon une étude de Susquehanna Financial Group , les délais de livraison des puces, l’écart entre la commande d’un semi-conducteur et la réception de la livraison, sont passés à 20,2 semaines en juillet (le plus long depuis que la société a commencé à suivre les données en 2017).
La hausse des prix des matières premières a également accru la pression sur les petites et moyennes entreprises qui sont moins en mesure de répercuter les récentes hausses des coûts des matières premières sur les acheteurs. Pour rappel, l’inflation départ usine a augmenté de 9% en GA en juillet alors que l’indice des prix à la consommation n’a augmenté que de 1% en GA.
Enfin, de nouvelles politiques environnementales , destinées à limiter les émissions de carbone, impliquent une baisse de la production d’acier dès le 2S21.
Les données officielles de juillet et les indicateurs à haute fréquence d’août indiquent un net ralentissement économique
La croissance chinoise a ralenti plus que prévu en juillet. Lundi, les chiffres publiés par NBS ont montré que les ventes au détail ont augmenté de 8,5% en glissement annuel en juillet, inférieure aux 10,9% prévus par les économistes. Dans l’intervalle, la production industrielle a augmenté de 6,4% en glissement annuel par rapport à l’estimation médiane de 7,9%, tandis que les investissements en immobilisations ont augmenté de 10,3% en glissement annuel au cours des sept premiers mois de l’année, contre une prévision de 11,3%.
Les restrictions sociales plus strictes de la Chine pour lutter contre la récente épidémie de Covid-19 ont principalement touché le secteur des services, en particulier les voyages. Selon la société de données aéronautiques OAG., la capacité aérienne globale de la Chine a chuté de 31,9% au cours de la première semaine d’août, la plus forte baisse depuis février 2020. Ces résultats semblent cohérents avec les données d’ Airportia , qui indiquaient une baisse jusqu’au 14 août. Le crash des transports a déjà eu des répercussions sur les raffineurs de pétrole. Bloomberg a rapporté que « La société d’ État China Petroleum & Chemical Corp., communément connue sous le nom de Sinopec, réduit les taux de production de certaines usines de 5% à 10% ce mois-ci par rapport aux niveaux de juillet. «
La politique zéro covid de la Chine a également affecté le transport maritime.
Le port de Ningbo-Zhoushan a été partiellement fermé la semaine dernière, perturbant le commerce à un moment où les entreprises se multiplient pour la saison des achats de Noël. Selon Reuters , « mardi, plus de 50 porte-conteneurs faisaient la queue au port de Ningbo, le deuxième plus grand centre maritime de Chine, selon les données de Refinitiv, contre 28 le 10 août lorsqu’un cas de COVID-19 a été signalé dans l’un de ses terminaux. «
Conclusion
L’un des principaux risques à la baisse pour la croissance chinoise, à savoir l’épidémie de delta, s’est matérialisé. Le choc a été amplifié par d’autres facteurs et affectera probablement d’autres économies asiatiques, déjà confrontées à une situation économique difficile.
En fait, la part de la population vaccinée est faible par rapport aux pays occidentaux tandis que la politique zéro Covid reste en place dans plusieurs domaines, ce qui entraîne des restrictions sévères et coûteuses.
Dans ce contexte, les mauvaises surprises devraient se poursuivre à court terme, poussant les économistes à revoir à la baisse leurs prévisions 2021 tant pour les Chinois et le PIB mondial.
A ce stade, il est complexe de donner une estimation précise car cela dépend de la rapidité avec laquelle l’épidémie sera maîtrisée en Chine et ailleurs. De plus, étant donné que la politique de tolérance zéro de la Chine devrait persister au moins jusqu’aux Jeux olympiques d’hiver de février 2022, cela implique que le biais de la PBoC devrait rester orienté vers le côté accommodant à court terme. »
https://www.christophe-barraud.com/chinese-growth-hit-the-brakes/
Les conséquences se voient déjà :
La capitalisation boursière des valeurs de la tech chinoise s’est effondrée, les confinements reprennent, et la croissance chinoise faiblit, en tous cas elle est inférieure aux prévisions, alors que partout dans le monde occidental elle tient son rythme.
Le pari de Tsi Jinping était sans doute le suivant :
Le moment est choisi pour resserrer l’étau autour des libertés de façon à ne pas être débordé par les évènements, et prendre le risque de voir le nouvel empereur se laisser déposséder de son pouvoir à plus ou moins long terme.
Il devait compter pour cela sur le dynamisme de son marché intérieur, ainsi recettes dues aux exportations nécessaires au monde qui continueront, et d’un acquis technologique suffisant pour voler de ses propres ailes, car fortement appris des occidentaux au départ.
Mais même chez les chinois, le moral est un élément déterminant.
N’oublions pas que ce sont des commerçants dans l’âme, le tiroir caisse, c’est important ! et si l’ambiance est au retour au communisme pur et dur, l’initiative individuelle risque bien de se retrouver freinée.
L’impact de la croissance chinoise sur la croissance mondiale est importante, environ 1/3.
Et personne ne peut douter que cet élément nouveau de la politique chinoise trotte dans la tête des dirigeants américains, puisque la Chine est l’un des premier acheteur de bons du trésor américain d’une part, et que toute baisse de la croissance mondiale aurait un impact négatif sur les économies occidentales.
En outre, le durcissement de l’idéologie communiste chinoise, oblige, s’il en était besoin, au redéveloppent d’un certain nombre d’industries vitales sur les territoires du monde libre, ( comme les semi-conducteurs ou la pharmacie par exemple) toutes choses déjà conscientes à l’esprit des occidentaux avec la crise. Il faut de l’argent. Beaucoup.
Les conséquences de ces nuages économiques (gris pour le moment) iront sans doute dans le sens de la facilité monétaire et budgétaire, d’une manière encore plus durable que par le seul fait de la pandémie. Cela y compris en Europe, puisque notre cycle économique est toujours en retard d’un ou deux ans sur celui des USA.
Même la Chine sera sûrement obligée de continuer à financiariser son économie.
Et puis les politiques adorent l’argent facile à dépenser.
La liquidité restant le moteur principal de la hausse boursière, pour le moment, il n’ y a donc pas de raisons de changer de stratégie d’investissement actions long terme.
Les 7000 sur le CAC sont peut être pour bientôt, mais les nuages commencent à s’accumuler sur la croissance Chinoise, et donc mondiale.
L’évènement inattendu qui provoquera la fin du cycle de hausse des cours de bourse viendra t’il du côté de la croissance chinoise ?
A suivre.
L’économie chinoise sous pression: l’activité industrielle ralentit en août, celle des services se contracte
PÉKIN (Reuters) – L’activité industrielle de la Chine a progressé à un rythme plus lent en août, et celle du secteur des services s’est contractée, les restrictions liées au coronavirus et les prix élevés des matières premières exerçant une pression sur la deuxième économie mondiale.
L’indice officiel des directeurs d’achat de l’industrie (PMI) s’est établi à 50,1 en août, contre 50,4 en juillet, selon les données du Bureau national des statistiques publiées mardi.
Le seuil de 50 points sépare la croissance de la contraction. Les analystes s’attendaient à ce qu’il tombe à 50,2.
Signe inquiétant de la lenteur de la reprise de la consommation en Chine, un indicateur de l’activité du secteur des services a connu en août une forte contraction pour la première fois depuis le pic de la pandémie en février de l’année dernière.
La Chine a connu une reprise impressionnante après avoir été affectée par la pandémie de coronavirus. Toutefois, la croissance a récemment montré des signes de perte de vitesse en raison de la reprise de l’épidémie dans le pays, du ralentissement des exportations, des mesures plus strictes visant à maîtriser les prix de l’immobilier et d’une campagne de réduction des émissions de carbone.
L’indice PMI composite officiel du mois d’août, qui comprend à la fois l’activité manufacturière et l’activité des services, est tombé à 48,9 contre 52,4 en juillet.
(Gabriel Crossley; version française Camille Raynaud)
Bel exercice périlleux de macro économie prédictive Julien !
Nuages à l’Est, mettons nos chaises longues à l’abri dit un nanti varois.
Mais plus sérieusement, me semble possible de réécrire ce billet en remplaçant Chine par Union Européenne.
– gel, tempêtes et incendies
– contraintes et taxations foncières
– crainte de nouveaux attentats
– dettes à combler
– tensions sociétales (banlieues, gilets noirs, jaunes, immigrations)
– virus et ses variants encore là pour quelques années avec son cortège de restrictions
– baisse de la production de nouveaux logements (peut-être est-ce bien??)
Certes, on n’a pas encore de pass sanitaire contre l’usage abusif des jeux vidéos mais qui sait ?
Bref, a-t-on besoin de pointer du doigt la Chine quand ici même, nous avons assez de nitrate d’amonium stocké dans nos hangars ?
Réponse classique du troll -mercenaire chinois. C’est étonnant qu’ils soient présents sur ce blog…
Le whataboutism consiste en permanence à essayer d’éloigner le débat du sujet, c’est notamment une spécialité des propagandes russes et chinoises.
« Chez vous c’est pas mieux » répondra invariablement l’employé du service de propagande, n’hésitant jamais à verser dans la Fake news si cela peut l’aider dans son harassant travail quotidien.
Le lien entre croissance chinoise et stocks de nitrate d’amonium en France ? Facile : c’est cette personne, troll de profession.
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Whataboutism
Puisqu’il faut une explication de texte : le nitrate d’ammonium peut être utilisé dans la fabrication d’engins explosifs, et que mal stocké, il peut provoquer des explosions comme a Beyrouth. Ce que suggère la métaphore de bip59, c’est qu’en dehors de l’impact que pourrait avoir la « récession » chinoise sur le reste du Monde, l’Europe a ses propres difficultés endogènes.
NB : je ne suis pas sûr que ce soit une métaphore. Quelqu’un peut-il m’éclairer ?
Ca ressemble bien à une métaphore mais je pense que tout le monde l’avait comprise LoL!
https://www.lalanguefrancaise.com/linguistique/metaphore-figure-de-style
on peut (aussi) remplacer Chine par France (!) avec beaucoup PLUS de taxes, impôts et encore plus de réglementationS !!
1) Les chiffres publiés par la Chine ont toujours moins tenu aux statistiques qu’à la poésie. Y compris concernant le Covid.
Autre point important : la population active chinoise baisse.
2) Il sera intéressant de voir l’effet de la fermeture chinoise sur la croissance allemande, elle qui voulait vendre massivement ses voitures aux Chinois.
3) On discute actuellement de l’implantation d’usines de fabrication de puces en Europe, en collaboration avec TSMC. Mais ça va prendre du temps, les Allemands voulant absolument ces usines chez eux, au détriment des Italiens et Français associés au sein de STMicro. On verra si pour une fois nos dirigeants sauront défendre nos intérêts.
Je ne suis pas défaitiste mais je parie 10 contre 1 que l’Allemagne va largement se la jouer perso : normal elle controle l’europe.
Je viens de lire avec attention votre article sur la Chine. Exercice de macro économie qui me confirme les raisons pour lesquelles nos fonds préférés ont baissé ces derniers temps. Merci de cet éclairage qui doit être un signal de prudence y compris pour nos marchés occidentaux qui seraient vite atteints si la baisse de la croissance Chinoise devait persister. Cela induirait sans doute une baisse de leurs importations de matières premières, source de soutien fort des prix actuellement.
Bonjour,
Suivre
Voilà un futur schéma de catastrophisme jaune qui se dessine.
Probable, mais comme dans la vie réelle les choses ne se passent JAMAIS comme prévu , il faut s’attendre à de grosses surprises et de belles leçons d’histoire que l’on inscrira dans les tablettes pour nos enfants.
Il faudrait peut-être que l’on soigne nos névroses collectives. Quand la chine à une forte croissance, ce n’est pas bien, on a trop de dépendance envers elle, mais si cette croissance faiblie ce n’est pas bien non plus. Si la population augmente, c’est une catastrophe pour la planète, si elle diminue, c’est la fin du monde !
On se plaint que le gouvernement chinois laisse se développer la spéculation immobilière et on critique quand il lutte contre. Certes, si la chine ralentie, on leur vendra peut-être moins d’avion et de produit de luxe, mais il y aura moins de
pression sur le prix des matières premières et moins de pollution. De toute façon on ne peut pas espérer une croissance infinie sans influence négative sur l’environnement. Mais on ne sait pas non plus choisir entre les deux, on n’est pas prêt d’être soignés !
C’est surtout qu’ « on » se plaint, mais « on », ce n’est jamais les mêmes personnes. 😁.
Certains ont tiré profit de la Chine usine du Monde, d’autres non, certains tireront profit d’un éventuel déclin de la Chine, d’autres non.
Il me semble que le rôle de nos dirigeants est de « sentir » ces évolutions et d’adapter nos économies. Ou de les provoquer. Sans la mise en place du GIEC dans les années 80 par Thatcher et Reagan, serions-nous aujourd’hui en voie d’indépendance énergétique vis à vis des théocraties pétrolières ? Dépendance énergétique qui a largement forgé l’évolution du monde depuis 1945, et encore plus depuis 1974 ?
Bonjour, et merci à tous,
Cette néo-révolution culturelle chinoise, plus encore que la covid, est peut être l’événement majeur de cette année 2021.
Elle doit en effet s’installer dans la durée, si Tsi Jinping(&associés) veut en obtenir les bénéfices attendus de renforcement de leurs pouvoirs et avantages.
Et il y a tout lieu d’imaginer, qu’il n’entende pas revenir en arrière.
La Chine est donc très probablement en train de se refermer sur elle même comme elle a déjà su le faire dans sa longue Histoire.
Le capitalisme à la chinoise a du plomb dans l’aile, la partie non étatique va se réduire, et les conséquences géopolitiques en seront considérables.
La bonne nouvelle, viendra peut être de la diabolisation que les pays occidentaux feront de la Chine (un peu comme les américains faisaient avec l’URSS) renforçant les budgets militaires comme le fait déjà le Japon cette année ;
Le paradoxe étant que cette situation de repli sur soi volontaire, rend peu crédible toute intervention militaire extérieure, comme certains le craignent à Taïwan par exemple.
En effet une opération extérieure de ce type, pourrait risquer de déstabiliser le pouvoir central chinois, puisque la population sous pression, n’approuverait pas majoritairement.
Nous ne sommes plus en 1960, malgré tout l’information circule et bon nombre de chinois sont au courant de ce qui se passe dans le monde.
« Le paradoxe étant que cette situation de repli sur soi volontaire, rend peu crédible toute intervention militaire extérieure, comme certains le craignent à Taïwan par exemple. »
Pour Xi Yinping, une intervention à Taïwan ne serait pas une intervention extérieure. Toute intervention étrangère serait considérée comme une intervention dans les affaires internes à la Chine.
Mieux vaut donc compter sur la montée en puissance des armées voisines, aidées par les occidentaux. Bien que nous ayons déjà été échaudés avec nos ventes de frégates et d’aéronefs à Taïwan dans les années 90, c’est peut-être un nouveau marché qui s’ouvre pour les Rafale et les Barracuda. Et pourquoi pas un accord global puces contre armement ?
« Le paradoxe étant que cette situation de repli sur soi volontaire, rend peu crédible toute intervention militaire extérieure, comme certains le craignent à Taïwan par exemple. »
Une bonne guerre si elle est gagnée bien sûr, permet par contre de pouvoir renforcer son pouvoir cf La Dame de Fer!
La Chine se repliant sur elle-même : et que faites vous des nouvelles routes de la soie. Il me semble que Tsi Jinping renforce son pouvoir interne pour mieux avoir les coudées franche dans son programme externe. Le maritime étant contrôlé par les US il va privilégier le terrien pour son développement commercial externe. Je ne pense pas que la Chine ait abandonné son plan à long terme.
Certes non. Mais les problèmes internes risquent d’accaparer suffisamment de temps et d’énergie pour ralentir le programme d’expansion.
Il y a une certitude: « Pas de progrès sans liberté ».
Si Xi Jinping et associés comme vous dites continuent de serrer la vis, la Chine va inévitablement déflationner et qui en sera tenu responsable dans le discours officiel, bien sûr l’occident avec son modèle et l’Amérique en premier.
Quand un pays décroît, en principe il s’arque boute de plus en plus, donc plus de restrictions et ainsi de suite,… la dictature se durcit dans un premier temps puis le conflit arrive dans un deuxième temps. Et avec un pays surarmé et qui consacre 10% de plus chaque année à son budget militaire, les autres pays potentiellement ennemis ont du souci à se faire et notamment ceux qui ne sont plus ou très peu armés … suivez mon regard !
Julien, une question qui me trotte dans la tête depuis cet article: la Chine pourra t-elle admettre un chômage qui se compterait en dizaines ou même centaines de millions de péquins ?
Connaissez-vous le « piège de Thucydide » ?
https://www.lexpress.fr/actualite/monde/asie/j-p-cabestan-les-risques-d-incidents-armes-entre-la-chine-et-les-etats-unis-vont-augmenter_2157315.html?m_i=y_jNeZtX7W95az7p44ye%2BKLqu4SEWSjWk7dy_YEglph3qg4JjV_vgrTdPKpi824mXZE6qxEElbjeZPAVADzVvf6Dd08HEN&#xtor=EPR-583-%5BNL_flash_info%5D-20210901&M_BT=900485355262
Comme le dit Florentino, maintenant, si vos enfants ne sont pas sages, vous pouvez les menacer de les envoyer en Chine.
Bonjour,
Nous avons déjà parlé plusieurs fois de guerre possible Chine/USA, et le piège de Thucydide bien connu, rivalité entre puissance dominante et puissance montante, est l’un des éléments à prendre ne compte.
Mais pas le seul, et pour ma part je n’y crois guerre du fait de la nature profonde du peuple chinois, je l’ai déjà expliqué également.
Cela mis à part, certes la Chine considère que Taïwan lui appartient, mais il est très probable qu’une « invasion de Taïwan »aboutirait immédiatement à une guerre de toute la zone mer de Chine, à commencer par le Japon.
Nous avons lu récemment que Taïwan et le Japon resserrent leur coopération militaire justement en face de la menace chinoise, et que le Japon accroit ses dépenses militaires à 42 milliards $ cette année.
Et puis le Japon par ailleurs ennemi héréditaire de la Chine, est allié des USA, et un vieux contentieux anime ces deux peuples asiatiques très différents l’un de l’autre. Ils se haïssent.
Si j’étais Tsi Jinping j’y regarderais à deux fois … risques élevés/ gains modestes. Son objectif restant moins l’expansion territoriale que le maintien de la dynastie impériale au pouvoir. Il faut bien intégrer ce schéma de pensée, et cette notion historique.
Et parfois aussi il est mieux de rester politiquement dans la posture du « retenez moi ou je fais un malheur » en agitant l’épouvantail du conflit armé.
Je vous rejoins. Vous constatez que le Japon et Taïwan prennent la menace au sérieux. Ils s’arment. L’Australie aussi.
Certes, ils bénéficient du parapluie américain, mais sont-ils sûrs que les USA interviendraient ? Mieux vaut donc se préparer convenablement.
Ils ne peuvent pas se contenter d’un : ils n’attaqueront pas, ce n’est pas dans leur nature.
D’ailleurs : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Guerre_sino-vietnamienne
« … mais sont-ils sûrs que les USA interviendraient ? »
Là est toute la question ?????
J’ai l’impression et les faits récents le confirment que les USA ne veulent plus être les gendarmes du monde, surtout depuis qu’ils sont autonomes en énergie. Ils resteront chez eux au moins dans un premier temps.
Xi Jinping le sait et il est probable qu’il tente tout prochainement des actions test pour voir ce que fera l’Amérique, autrement que par des bla bla et des sanctions économiques. Sanctions économiques qui ne feraient qu’asseoir des relations avec d’autres puissances comme la Russie ou certains pays musulmans dont l’ennemi est justement l’Amérique
Bref une sorte de « Carterisation » de la première puissance mondiale!
Concernant le Japon et Taïwan, ça devient sérieux!
Le Japon veut aider Taïwan à se défendre face à la Chine
L’État nippon a autorisé ses garde-côtes à s’entraîner avec leurs homologues taïwanais pour les aider à assurer la sécurité de Taipei. Un rapprochement diplomatique qui a provoqué le courroux de Pékin.
Écrit par Thomas Romanacce
Publié le 31/08/2021 à 11h26 Mis à jour le 31/08/2021 à 16h30
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https://www.capital.fr/economie-politique/le-japon-veut-aider-taiwan-a-se-defendre-face-a-la-chine-1413044
Pour la première fois depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le Japon pourrait intervenir hors de ses frontières. Le 27 août dernier, des représentants de l’État nippon se sont rendus à Taïwan pour renforcer la coopération militaire entre les deux pays. C’est un changement stratégique majeur pour Tokyo. En effet, le pays du soleil levant conservait jusqu’alors des liens officieux avec Taipei, mais ses dirigeants évitaient d’apporter à l’île une aide diplomatique plus affirmée, pour ménager la Chine. En effet, la République populaire est de loin le premier partenaire économique de Tokyo et représente près de 20% de ses échanges commerciaux.
Selon le Japan Times, le gouvernement nippon ne reconnaît toujours pas officiellement l’indépendance de Taïwan mais a promis d’organiser des exercices en commun entre les garde-côtes japonais et taïwanais. Là aussi, c’est un changement politique important pour Tokyo. Depuis sa défaite lors de la Deuxième Guerre mondiale, le Japon a inscrit dans l’article 9 de sa constitution que son armée ne pouvait intervenir uniquement pour défendre les frontières nippones. Le vice-premier ministre japonais, Tarō Asō, a déclaré qu’une invasion chinoise de Taïwan serait un acte grave qui menacerait par répercussion, l’existence même de l’État japonais. D’après l’homme politique, le pays du soleil levant serait donc en droit de mener des opérations militaires aux côtés des États-Unis pour assurer la sécurité de Taipei. Ces paroles n’ont pour l’instant aucune valeur juridique dans la constitution japonaise mais montrent en partie, les inquiétudes de Tokyo concernant la question taïwanaise.
>> À lire aussi – Défense : face à la Chine et à la Corée du Nord, le Japon dévoile un budget de 50 milliards de dollars
Pour outrepasser les limitations constitutionnelles qui empêchent les garde-côtes japonais d’intervenir dans un pays étranger, le parti libéral-démocrate (PLD) – mené par le premier ministre Yoshihide Suga – a jugé que les garde-côtes nippons ne dépendaient pas exactement du ministère de la Défense – contraint par la constitution à ne pas mener des opérations hors des frontières japonaises – mais plutôt du ministère de la Police. Un changement d’interprétation qui permet donc à cette force maritime d’avoir des liens plus étroits avec les troupes taïwanaises.
Ce renforcement diplomatique entre Tokyo et Taipei n’a pas manqué de susciter la réaction courroucée de Pékin. “Nous demandons solennellement au Japon de cesser d’interférer dans les affaires intérieures chinoises et d’envoyer de mauvais signaux aux forces indépendantistes taïwanaises”, a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. Le Global Times, l’organe de presse officiel du parti communiste chinois à l’international, se fait plus menaçant et affirme dans un article que le “Japon pourrait mal finir s’il vient en aide à Taïwan”.
>> À lire aussi – Pour protéger ses îles, le Japon autorise ses garde-côtes à tirer sur des navires chinois
Plus la Corée, plus l’Inde, plus…
Pourquoi il ne faut pas investir en Chine : https://www.numerama.com/tech/735628-le-casse-du-siecle-que-se-passe-t-il-avec-la-filiale-darm-en-chine.html
Classique! Problèmes qui sont survenus a beaucoup d’autres entreprises occidentales grosses ou petites.Mais bien sûr chacun dit avec moi ça ne sera pas pareille! C’est bizarre d’être aussi naïf à ce niveau là, où bien l’appât du gain et de la croissance sont plus fort que la raison
Bonjour,
Le Japon, Taïwan, la Corée du sud, et l’Inde, l’Australie, ne sont en rien comparables aux pays islamistes du moyen orient ou d’Afrique.
Ce sont des démocraties, qui plus est de forts pays industriels.
s’il devait un jour y avoir un conflit militaire entre la Chine, et ces pays, cela prouverait qu’un réel plan chinois de mettre le monde entier sous tutelle communiste serait à l’œuvre.
les USA seraient alors obligés de renter dans la danse et l’Europe aussi d’ailleurs. Il en irait de nos liberté, et de notre civilisation.
Tous ces pays n’ont pas le choix : ils vont devoir consacrer un effort important à leurs budgets militaires, selon l’adage bien connu » si tu veux la paix prépare la guerre ».
Les marchands d’armes se frottent déjà les mains, surtout américains évidemment. La France en profitera un peu aussi….
Mais on devrait plutôt assister dans les années qui viennent à un jeu de rôles, sur fond de tensions accrues.
En effet le gouvernement chinois a intérêt a « chauffer son peuple » sur le plan idéologique, pour faire mieux passer le retour en arrière sur les libertés ( qui n’étaient déjà pas exceptionnelles loin de là !!!).
Mais d’un autre côté, la Chine doit continuer à vendre ses produits manufacturés au monde entier, pour faire rentrer des devises, faute de quoi la marmite interne chinoise pourrait finir par exploser.
Tout est une question de dosage.
« les USA seraient alors obligés de renter dans la danse et l’Europe aussi d’ailleurs. Il en irait de nos liberté, et de notre civilisation. »
La Chine, pas « folle » n’attaquera pas l’Amérique de front, au moins dans un premier temps, si un conflit Asie / Occident devait éclater. Et il n’est pas sûr, pas sûr du tout, que les US interviennent dans un conflit qui ne les regardent pas ou de loin. Les dindons de la farce seront bien évidemment l’Europe et une partie de l’Afrique voire peut être l’Australie !
Tiens, tiens … « Evergrande, le « rhinocéros gris » de l’immobilier chinois qui fait craindre un « risque systémique » »
Le numéro 2 de l’immobilier en Chine continentale a lancé un sérieux message d’alerte. Il pourrait faire défaut sur sa dette s’il ne parvient pas à céder des actifs et à attirer de nouveaux investisseurs. Ses difficultés ont débuté fin 2020 avec la volonté de Pékin d’éviter une bulle du secteur au sortir de la crise sanitaire.
Connaissez-vous le rhinocéros gris ? Calme en apparence, cet animal peut avoir des réactions violentes et surtout imprévues, souvent occasionnées par sa mauvaise vue. En janvier 2019, avant la crise sanitaire, Xi Jinping y faisait allusion en exprimant ses craintes quant au ralentissement de la croissance de l’économie chinoise. Le président déclarait en effet qu’il fallait se montrer attentif à tous les signaux connus, mais peut-être négligés, tout en étant également prêt à répondre à ceux qui entrent dans le domaine de l’imprévu. Autrement dit, un poids lourd de deux tonnes peut vous tomber dessus à un moment où vous ne vous y attendez pas forcément, mais que vous auriez pu et dû anticiper.
Evergrande Real Estate Group, également appelé Evergrande, pourrait être un de ces rhinocéros gris. Basé à Shenzhen, ce mastodonte de l’immobilier chinois est le deuxième promoteur développement et de projets immobiliers dans 22 villes, dont Guangzhou, là où l’entreprise a été créée en 1996.
De lourdes échéances à court terme
Mardi 31 août, Evergrande a déclaré, à l’occasion de la publication de ses résultats semestriels, qu’il risquait un défaut de sa dette s’il ne parvenait pas à lever des fonds et à céder des actifs. A fin juin, son endettement se montait à 88 milliards de dollars, selon l’agence Bloomberg, dont 42% à échéance de moins d’un an. Sur les six premiers mois de l’année, seuls 2,2 milliards de dollars ont pu être récoltés via des ventes d’actifs.
Très loin d’être suffisant. La trésorerie se fait rare pour cette entreprise qui avait toujours procédé à ses remboursements en temps et en heure au cours des 25 dernières années. Les temps ont bien changé, le promoteur est aujourd’hui le plus gros émetteur de « junk bonds » du pays, ces obligations pourries. Tout récemment, il s’est vu contraint de vendre dans l’urgence pour 3,9 milliards de dollars d’actifs, juste pour faire face à des impayés.
Spirale infernale
De nombreux projets sont maintenant à l’arrêt ou décalés, et Evergrande se voit dans l’obligation de négocier avec ses fournisseurs et les acteurs du BTP pour tenter de reprendre les travaux en cours. « Le groupe mettra tout en œuvre pour poursuivre ses opérations et s’efforcera de livrer les biens aux clients comme prévu », tente de rassurer le géant (ex-géant…) du secteur dans un document officiel.
Au premier semestre, le prix moyen de appartements livrés a reculé de 11% et le chiffre d’affaires lié à la promotion immobilière a baissé de près de 20%. En parallèle, les nouveaux métiers dans lesquels le groupe s’est engouffrés, comme celui des véhicules électriques, ont pesé sur les comptes, puisqu’ils sont déficitaires de plus de 750 millions de dollars. Au total, les profits du groupe ont chuté de 29% en l’espace d’un an, à 1,6 milliard de dollars. C’eut été pire sans les cessions réalisées au cours des derniers mois.
A l’origine de tout cela, l’endettement excessif d’Evergrande bien entendu, cumulé à un bien mauvais moment, celui d’une large volonté de reprise en main par le gouvernement de nombreux pans de l’économie via une réglementation accrue. Les difficultés du groupe ont débuté quand Pékin a demandé, fin 2020, aux promoteurs de réduire leur taux d’endettement (avant de pouvoir recourir à nouveau au marché du crédit), pour freiner notamment une envolée de plus de 8% des prix des logements (en particulier dans les principales villes : Pékin, Shanghai, Shenzhen et Canton) après le coup d’arrêt lié à la pandémie. Evergrande figure au nombre de ceux qui ont été convoqués par les autorités réglementaires pour une mise en garde.
Le poids de grandissant de l’immobilier
Les banques, elles aussi, étaient visées, avec un effet indirect sur les acteurs de l’immobilier. En vertu de nouvelles règles, les grandes banques d’Etat vont devoir limiter leur exposition au secteur immobilier à 40% tandis que les prêts hypothécaires ne pourront pas représenter plus de 32,5% de leur encours de crédit, expliquait en début d’année notre confrère des Echos. « La nouvelle politique va dans le sens du renforcement de la supervision et de la prévention des bulles », indiquait Huang Chengyu, directeur des investissements chez China Cinda Holdings, cité par l’agence Bloomberg. Comme le rappellent aussi Les Echos, l’investissement immobilier résidentiel avoisine les 17% du PIB chinois contre à peine plus de 4% il y a vingt-cinq ans. En intégrant les effets indirects sur les autres industries, un quart de la croissance chinoise des dernières années serait lié à l’immobilier.
En Bourse, le titre Evergrande perd plus de 70% depuis le début de l’année, pour revenir sous ses niveaux de 2016. Si l’affaire en reste là, elle n’aura fait qu’une seule victime, même si le symbole est fort. Mais certains analystes n’hésitent pas à évoquer un « risque systémique », synonyme d’effondrement d’un secteur, mais susceptible de se propager à l’ensemble du système financier. Le promoteur emploie 200.000 personnes et génère indirectement 3,8 millions de postes en Chine.
https://investir.lesechos.fr/marches/actualites/evergrande-le-rhinoceros-gris-de-l-immobilier-chinois-qui-fait-craindre-un-risque-systemique-1978120.php
C’est sans doute que le Grand Timonier 2 veut rendre la Chine plus vertueuse sur le plan écologique. Et tout ce béton, c’était pas écologique.
Ca ne pouvait que finir comme cela (la folie de l’endettement) et ça finira de la même façon en France, Espagne, USA, Italie, etc…
Déja pour commencer mes amis c’est XI pas TSI , personnage intéressant qui souhaite conserver sa place et je le comprend car il n’a plus d’autres choix .
Il a constaté que la judéocratie a détruit l’occident et les peuples souverains avec tous les maux qui existent et qui ne le devraient pas .
Il attend donc que les choses rentrent en ordre pour construire une société mondiale harmonieuse .
Oui, c’est cela ! « La vie est un long fleuve tranquille » et moi je rêve d’Eden !!!
Sous ses airs juvéniles, le XI est un mégalo dictateur comme l’histoire en a malheureusement connu… trop.
En voici un tout petit aperçu:
https://www.la-croix.com/Monde/En-Chine-pensee-Xi-Jinping-simpose-enfants-2021-08-31-1201173101
nous pouvons tout de même plaisanter 5 minutes , en chinois la prononciation n’est pas l’écriture et vice versa !!
Le repli sur soi et la peur de l’autre fait un retour en force un peu partout dans le monde . A chacun son libre arbitre , pour analyser , comprendre et chercher les petits détails qui masquent souvent la vérité par de grossières rumeurs !!
Ce n’est pas un repli sur soi ou une quelconque surenchère de la peur de l’autre, mais une compilation de faits et d’annonces qui se multiplient et se rigidifient, celles-ci (à supposé après un tri indispensable entre les fakes et autres détournées ou partisanes –> exercice pas des plus faciles, j’en conviens) vont dans le sens d’une tension géopolitique en Asie et sur l’axe Chine/USA et d’une accélération rapide de la concentration du pouvoir (= dictature) en Chine comme peu connue depuis l’aire Mao Tsé Toung!
Un extrait de Fiorentino ce matin:
« INCROYABLE
Alibaba.
Le géant de l’e-commerce chinois.
Alibaba a promis de donner 15.5 milliards de $, soit environ 2/3 de son bénéfice à l’état pour « soutenir le Président Xi Jinping dans sa campagne pour améliorer la prospérité commune ».
Tencent a déjà annoncé qu’ils doublaient la somme qu’ils avaient donnée l’année dernière.
Et Pinduo va donner 1.5 milliards de $, pour commencer, aux fermiers en difficulté.
C’est beau cet élan de générosité spontanée, sans aucune pression de l’état. »
A vous de juger du sens de cette « générosité » soudaine !!!
Encore des petits joueurs… Bill Gates aurait déjà donné environ 45 milliards de dollars. Warren Buffett en aurait donné un peu plus de 40… Jeff Bezos semble un peu plus petit joueur, j’ai vu 10 milliards pour le climat et quelques paquet de centaines de millions à gauche à droite. Que se soit sous la pression de l’état, du peuple, des consommateurs, ou toute autres raisons comme flatter son égo, c’est une façon de redistribuer la richesse produite pas plus bête qu’une autre. Un fin connaisseur de la fiscalité chinoise peut-il nous dire s’il y a un avantage fiscal à ces dons ?
J’ai l’impression mais ce n’est qu’une impression qu’à l’ouest c’est plutôt spontané et qu’à l’est c’est plutôt « obligé ». Qu’en pensez-vous ?
J’ai toujours du mal à comprendre quand je fais un don (cela se compte en centaines d’euros au max), quelle en est la raison profonde. Il faudrait sans doute que je consulte un psy sur le sujet. Par contre, je ne le fais pas savoir, ni à mon entourage, ni par voie de presse ! Est-ce qu’à l’ouest, nos milliardaires se sentent « obligés » de donner et de le faire savoir ? Il faudrait leur demander.
Un don obligatoire, c’est un impôt, pas un don. Je n’ai pas vu passer d’informations concernant les impôts sur la fortune en chine (mes connaissances en mandarin sont très faibles). Mais je ne pense pas que l’état central ait des difficultés pour imposer ce type de loi et elle n’aurait sans doute pas choqué le monde entier. La bonne question est pourquoi il ne le fait pas et laisse les pauvres milliardaires faire des dons ?
Il y a aussi un autre élément d’extrême importance en Chine, c’est que les milliardaires de ce pays commençaient à « prendre le pouvoir » et cela Xi Jinping n’apprécie pas du tout. Il a donc fallu leur mettre un coup de massue pour rappeler qui est le chef !
Après les prétextes comme la répartition des richesses, ce n’est que de la com, le fond c’est bien le pouvoir.
En Amérique et autres pays occidentaux, les dons sont le plus souvent plus une forme de lobbying et les gouvernants se sentent obligés de renvoyer la balle à un moment ou un autre.
Bref lobbying, pouvoir ou encore corruption voilà ce qui gouverne le monde depuis des siècles….
Bonjour, ( Apollon)
La politique économique chinoise depuis Den Tsiao Ping est pour le moins ambiguë , si ce n’est faux cul.
Dans le but de développer la puissance chinoise et les pouvoirs de ses dirigeants, elle a laissé l’économie du pays devenir capitaliste, puisque c’est le seul système donnant des résultats.
Mais voyant la puissance des géants de la tech devenir concurrente du pouvoir communiste, et se développer ultra- rapidement, il s’agit maintenant de couper les têtes des plus dangereux d’entre eux, selon les principes édictés par Machiavel.
Comment parvient on à cet objectif : toujours selon la même méthode communiste, et disant » votre action est contre le peuple ». (Machiavel a d’ailleurs également expliqué qu’il fallait s’attirer les faveurs du peuple si possible, plutôt que de se faire craindre)
La méthode est donc ici aussi simpliste que bien connue, on prend aux ( méchants) riches pour donner aux pauvres…
les résultats économiques sont bien connus eux aussi, cela ne fonctionne pas.
Mais ce n’est pas non plus l’objectif de Tsi Jinping : l’objectif est le pouvoir, seulement le pouvoir, rien que le pouvoir…
Tsi Jinping, lui aussi a lu « le Prince »
Je ne suis pas partisan du PCC, mais cette politique ambigüe est il me semble le lot de beaucoup de pays. Généralement cela passe par une alternance aux élections (un peu de gauche, un peu de droite) et les hommes politiques tentent toujours de jouer les équilibristes (le ‘en même temps’ a bien fonctionné lors des dernières élections en France).
Evidemment, avez un parti unique, c’est plus compliqué d’avoir de l’alternance, c’est l’idéologie du parti qui doit jouer aux équilibristes.
Enfin, freiner les velléités des grandes entreprises, cela c’est imposé au XIXième aux états-unis avec les premières lois antitrust. Vous croyez vraiment que les menaces de démantèlement des GAFAM n’ont pas d’impact sur la façon dont elles travaillent ? La commission européenne n’est pas en reste là dessus, la principale différence est qu’elle agit en amont pour éviter la constitution des géants.
Le système antitrust américain est très différent de ce qui se passe en Chine, dans la mesure où il est justement fait pour favoriser la concurrence, donc l’innovation, donc quelque part le progrès technique.Il n’a pas d’objectif politique. Quant à l’Europe, hélas étouffer dans l’œuf la création de géants industriels, nous prive des capitaux suffisants pour et concurrentiels avec les USA.
« l’objectif est le pouvoir, seulement le pouvoir, rien que le pouvoir… »
Et un petit peu l’argent, aussi. On parle tout de même de 280 millions de dollars cachés dans divers paradis fiscaux, gérés par la famille.
Rien que du traditionnel, finalement.
Néanmoins, ça fait pâle figure face aux dizaines de milliards de Jack Ma et consorts. Et en bon communiste, Xi Yinping doit certainement être pour le partage de leurs richesses avec lui.
Traditionnellement, si l’on doit choisir entre pouvoir, sexe et argent, il est dit qu’il faut prendre l’argent parce que cela donne les deux autres. Dans le cas du pouvoir politique extrême, c’est un peu différent puisque celui ci mène à l’argent et surtout au sexe. Ainsi, il est de notoriété publique que Mao, avait renoué avec le « gynécée « pratique des empereurs de Chine, qui consiste à recruter de nombreuses jeunes filles souvent vierges, et avoir des relations multiples en même temps. ( gage de longévité entres autres) Mais naturellement les empereurs chinois ne sont pas les seuls concernés !!!!😁
Le pays est juste sur le point de connaître sa révolution culturelle 2 . 0 car les dirigeants souhaitent se prémunir de l’influence grandissante extérieure . Donc le système sera de plus en plus militarisé afin que les dirigeants actuels se maintiennent . Personnellement l’ère Deng Xiaoping et Jiang Zemin était un peu plus cool même si comme partout il y a des choses à redire . Mais le plus important étant de s’adapter sans rechigner et en chinois le mot » Crise » et synonyme d’opportunités . Il faut juste savoir comment dompter le Lyon .
Taïwan avertit que la Chine pourrait neutraliser toutes ses défenses
Un rapport du ministère taïwanais de la Défense estime que les capacités défensives de l’île seraient vite paralysées en cas d’attaque de l’armée chinoise.
Taïwan ne résisterait pas longtemps à une potentielle invasion chinoise. C’est l’amer constat d’un rapport du ministère de la Défense nationale, qui vient d’être présenté à l’assemblée de l’État insulaire. Selon Bloomberg, la République populaire n’aurait toutefois pas encore la logistique ou les moyens matériels nécessaires pour débarquer sur les côtes de “l’île renégate” et en prendre le contrôle. Cependant, les officiers taïwanais affirment que Pékin dispose déjà des technologies électroniques nécessaires pour “neutraliser les défenses aériennes et maritimes de Taipei”.
Le ministère de la Défense a donc demandé aux députés taïwanais de surveiller d’encore plus près les avancements technologiques de l’armée chinoise en vue de s’équiper d’armes plus efficaces pour protéger l’État insulaire. Avec la parution de ce rapport alarmant, les haut gradés espèrent également obtenir un soutien plus prononcé de Washington, qui a déjà donné son accord pour la vente de plusieurs hélicoptères, drones et missiles à Taipei.
>> À lire aussi – Le Japon veut aider Taïwan à se défendre face à la Chine
De son côté, le gouvernement taïwanais a octroyé un budget de 14,2 milliards d’euros à son armée pour l’année 2022. Une somme record qui représente 2% du produit intérieur brut (PIB) de l’État. Malgré tout, cet effort paraît encore insuffisant à la présidente de l’île, Tsai Ing-wen, qui a pour objectif de financer ses troupes à hauteur de 3% du PIB. Une partie de ces 14 milliards d’euros servira à subventionner certaines entreprises taïwanaises afin qu’elles puissent augmenter massivement la production de missiles plus modernes. Des engins capables de frapper des cibles sur le sol chinois avec précision. Ce qui augmentera la capacité de dissuasion de Taipei contre une force hostile qui voudrait débarquer sur l’île. Un effort “futile” pour Pékin qui a diffusé plusieurs reportages montrant ses troupes militaires en train de s’entraîner à débarquer sur des “plages hostiles”.
En gros, les industriels veulent plus d’argent pour construire des missiles qui ne seront sans doute jamais lancés. C’est sans doute pas trop mal pour l’économie lorsque c’est de la production locale… On se demande si les États-Unis n’ont pas intérêt à souffler un peu sur les braises pour vendre un peu plus d’armes.
C’est un point de vue mais quand La CHINE montre de plus en plus de velléités envers Taïwan, que les USA se renferment chez eux et que tout le monde s’arme à coups de milliards supplémentaires, il y a de sérieuses questions à se poser. Je pense que l’avenir à court/moyen terme n’est pas réjouissant dans cette partie du monde.
La très grand majorité des états ont déjà lâché Taiwan qui n’est plus reconnue officiellement que par 14 des 193 membres de l’ONU (et pas vraiment les plus grands, on compte dedans le Vatican et beaucoup de petites îles). 7 états ont abandonnés durant les 5 dernières années (le Burkina Faso, le Panama, la république dominicaine, le Salvador,…). Et si 52% des taiwanais souhaitent que l’île déclare son indépendance, 30% sont ouvertement contre et 18% indécis. Il faut comprendre que Tchang Kaï-chek est venu s’installer avec ceux qui voulaient fuir le pouvoir de Mao sans vraiment demander leur avis à ceux qui habitaient l’île. La dessus, le parti Kuomintang revendique encore régulièrement non seulement le pouvoir sur la Chine continentale, mais aussi sur la Mongolie, difficile lorsque l’on se croit le pouvoir central de demande l’indépendance !
Ce n’est sans doute pas le risque militaire qui est le plus important, mais la volonté de rapatrier aux USA (et en Europe également) les technologies de pointe. L’économie taiwanais c’est développée par la volonté des USA d’y favoriser des sociétés hautes technologies qui ont d’ailleurs principalement leurs usines en Chine. Rapatrier ces technologies aux USA (et en Europe) peut fragiliser l’économie taiwanaise et il n’est pas impossible que la coalition Pan-Bleue favorable à une ‘réunification’ prenne le pouvoir.
Si vis pacem, para bellum.
Epitoma rei militaris !
Un homme a réfléchi au problème cet été!
Son point de vue:
https://institutdeslibertes.org/lete-de-toutes-les-surprises/
Je ne partage aucun des points de son analyse dans les 5 premiers paragraphes. Et je pense qu’il devrait s’abstenir de sortir un peu trop de sa zone de compétences. Comparer le départ programmé et coordonné d’Afghanistan de la débâcle de 1940 (je mets un d minuscule, car la Débâcle, c’est celle de 1870) n’a aucun sens. Je ne suis pas allé plus loin…
Je partage le point de vue d’adnstep.
Charles Gave, qui est un fervent partisan du souverainisme devrait être content pour une fois, que les américains aient fini par comprendre, qu’il faut laisser les tribus arabes et autres orientaux islamistes se débrouiller entre eux chez eux !!!
Oui !
Quoique, je ne pense pas que les Talibans aient pris le pouvoir sans l’aval des américains, ni sans qu’il y ait des accords entre Talibans et CIA. On n’est pas dans le monde des Bisounours, non plus.
Non et non, les Américains ont laissé tomber l’Afghanistan comme ils laisseront probablement et prochainement tomber l’Irak (*) parce qu’ils n’y ont plus aucun intérêt notamment depuis qu’ils sont autonomes en pétrole et gaz et que républicains et démocrates sont d’accord sur le sujet.
(*) au (gros) détail près que s’ils abandonnent l’Irak, l’Iran en prendra le pouvoir très rapidement et risque fortement par effet domino de faire de l’Arabie Saoudite un nouvel ennemi. Mais qu’importe, ils n’ont plus besoin d’eux.
La donne dans cette partie du monde risque de fort changer dans les toutes prochaines années, ceci bien sûr au détriment de l’occident. A suivre …
En y rajoutant que le conflit afghan a tué des dizaines de milliers de personnes, dont 2400 soldats américains, poussé des millions d’autres à fuir, et coûté plus de mille milliards de dollars à Washington.
Selon le Pentagone, c’est 766 milliards. Selon l’institut Warthon, c’est 2000 milliards, en comptant aussi les opérations au Pakistan.
1000 milliards sur 20 ans. 50 milliards par an. Peanuts.
Dont une bonne partie dans la poche des « contractants » comme Blackwater, Dyncorp, Kellogg Brown and Root (KBR), Military Professional Resources Inc. (MPRI), etc.
Lesquelles sociétés ont assuré la réalité des fonctions de sécurité en Afghanistan, ce qui explique aussi pourquoi l’état Afghan s’est écroulé quand elle se sont retirées.
Point de vue: FAUT-IL INVESTIR EN CHINE ?
Grande nervosité des marchés autour de la Chine : qu’essaient de faire Xi Jinping et son gouvernement, et quelles sont les conséquences du point de vue d’un investisseur boursier aujourd’hui ?
Les investisseurs sont de plus en plus nerveux au sujet de la Chine – et ce ne sont pas les faibles indicateurs économiques du mois d’août qui sont en cause.
La principale source d’inquiétude est la reprise en main par le gouvernement chinois des géants de la tech, de Didi à Alibaba en passant par le secteur de l’edtech (les technologies de l’éducation).
A l’automne 2020, Pékin avait déjà bloqué l’introduction en Bourse d’Ant Group et le groupe de Jack Ma a dû s’acquitter d’une amende record de 18 milliards de yuans (2,3 Mds€) pour abus de position dominante.
Depuis, les annonces sur la régulation du secteur de l’éducation (en février 2021), le CSI 300 (un indice regroupant les 300 plus grandes valeurs cotées à Shanghai et Shenzhen) a perdu près de 20%. Même tarif pour les valeurs du luxe (LVMH, Kering, Hermès), la Chine comptant pour un tiers de leur marché et deux tiers de leur croissance.
Les investisseurs n’ont pas manqué de critiquer l’attitude des autorités en réduisant leur exposition ou quittant purement et simplement le marché chinois.
Georges Soros a déclaré que Xi Jinping ne connaissait rien au fonctionnement du marché, et critiqué la poussée de BlackRock en Chine, en disant que c’était une erreur tragique et que les clients de BlackRock allaient perdre de l’argent. Vraiment ?
Dans la tête de Xi
Pour comprendre ce qui se passe en Chine, il faut se mettre dans la tête de Xi. Le dirigeant chinois a deux problèmes de taille : 1) le ralentissement de la croissance chinoise (passée de 12% par an à 6%) et 2) l’augmentation des inégalités. Il dispose d’un outil : le plan quinquennal 2021-2025, qui cherche à atteindre la « prospérité commune ».
Pour augmenter la « prospérité », il faut augmenter le travail, la productivité et le capital.
Comment ? En augmentant la natalité et en redirigeant les investissements vers l’économie réelle et le capital productif. Enfin, pour que cette prospérité soit « commune », il faut réduire les inégalités (pécuniaires) en passant par la taxation et un système de donation, mais pas seulement.
Les secteurs de l’éducation et de l’immobilier au cœur de la tempête
La réduction des inégalités (non pécuniaires) passe par un meilleur accès à l’éducation. Or le système des cours privés en Chine est une pompe aspirante des économies familiales.
Les parents dépensent en moyenne 18 000 $ par an en cours privés (sachant que le PIB/habitant en Chine est de 10 000 $). Les enfants ruraux qui n’y ont pas accès sont désavantagés et les campagnes marketing agressives de la part des sociétés de cours privés font naître une grande anxiété chez les parents qui cherchent à inscrire leurs enfants à ces programmes (syndrome du FOMO, fear of missing out).
Le secteur de l’edtech génère 100 Mds$ de revenus par an, avec des acteurs comme New Oriental (EDU) et TAL Education (TAL) qui ont connu des croissances de 25-30% et des valorisations records (ratio cours/bénéfices de 60x).
Une bonne opération pour les actionnaires, mais quel bénéfice pour la société chinoise ? Ces sociétés règlent-elles un problème ou bien en créent-elles un plus grand ? Les profits qu’elles réalisent font supporter un coût trop élevé à la société.
Les prix de l’immobilier quant à eux ont augmenté de 8% par an sur les 20 dernières années, en partie en raison du contrôle des capitaux qui ne peuvent s’investir ailleurs, mais aussi à cause du système éducatif, puisque le lieu de domicile détermine l’école où vont les enfants.
Le boom est-il en train de toucher à sa fin ? L’une des sociétés les plus importantes du secteur, Evergrande, est surendettée (305 Mds$ de dettes) et en danger de défaut.
Par conséquent, beaucoup de Chinois préfèrent abandonner une vie urbaine trop compliquée pour privilégier la vie à la campagne, loin des contraintes matérielles. Ils font également moins d’enfants (malgré l’abolition de la politique de l’enfant unique en 2016), ce qui inquiète les autorités au moment où de plus en plus de Chinois vont partir à la retraite.
« Prospérité commune » contre « reflation »
Si les dirigeants chinois pensent que le bien-être de la société sur le long terme passe par un taux de natalité plus élevé, des prix du logement décents et des coûts d’éducation plus bas, alors sacrifier du capital en vaut la peine, surtout lorsque ce capital est mal utilisé (et n’est donc pas productif).
Des coûts d’éducation prohibitifs découragent les naissances et des coûts du logement élevés pénalisent la constitution de familles. De plus, ce n’est pas parce que le gouvernement chinois s’en prend à des « champions nationaux » comme Alibaba et Tencent qu’il est contre l’innovation. Au contraire. Dans le 14ème plan quinquennal (2021-2025), le mot « innovation » apparaît 165 fois, le mot « technologie » 89 fois, le mot « digital » 81 fois.
Le concept de « prospérité commune » n’est pas nouveau puisqu’il date des années 1990, lorsque Deng Xiaoping incitait déjà les Chinois à s’enrichir (« to get rich first ») en espérant des retombées positives pour tout le pays. Cependant, l’objectif n’était pas que certains s’accaparent la majorité des profits.
En effet, les dirigeants chinois considèrent le marché comme un moyen (et non une fin), ce qui constitue une différence majeure avec les économies occidentales. Aussi, le concept de « prospérité commune » est-il une réponse à la politique de « reflation » initiée par les Etats-Unis et qui engendre une hausse continue du prix des actifs et de la dette, créant de l’instabilité financière et des inégalités économiques au sein de la société.
Comment se positionner ?
La visibilité à court terme est désormais plus réduite pour l’investisseur en Chine, avec des interventions de l’Etat qui seront difficiles à prévoir et anticiper. Mais certaines actions ont déjà largement corrigé : Alibaba a perdu la moitié de sa valeur boursière depuis octobre dernier (soit 430 Mds$), Tencent a lâché 40% depuis son plus haut de février.
De plus, la banque centrale chinoise semble en passe d’assouplir sa politique monétaire, ce qui est toujours favorable pour les actions (au moment où la Fed devrait commencer son tapering).
L’incertitude fait toujours naître des opportunités et la Chine reste une belle opportunité de croissance avec 1,2 milliards de Chinois qui appartiendront à la classe moyenne d’ici 2027 (25% des classes moyennes mondiales).
L’objectif de Xi est de grossir le gâteau en supportant la consommation à long terme, ce qui devrait bénéficier aux valeurs du luxe et de la consommation. Le PDG de Pernod Ricard l’a bien compris, déclarant fin août que le pays a l’intention de soutenir l’émergence de la classe moyenne, ce qui est conforme à sa propre orientation stratégique.
La Chine reste un système capitaliste, mais le capital doit être au service des intérêts de la société et non l’inverse. Et prospérité commune ne veut pas dire voler les riches pour donner aux pauvres.
Parions que Xi a médité la pensée de Lao-Tseu : « Quand les gros maigrissent, les maigres meurent. »
Rédigé par Sébastien Thiboumery 14 septembre 2021
Ancien banquier, Sébastien Thiboumery écrit des articles où il partage son expérience de financier. Il est également l’un des rares auteurs en France à écrire des fictions inspirées de faits réels, qui se déroulent dans le monde financier parisien. Il a publié Money Game (2019) et Le Bal des Vampires et autres nouvelles du monde financier (2020) chez JDH éditions. Il est également contributeur régulier à Contrepoints et au Journal Apartés.
ASIE-PACIFIQUE
Un journal chinois influent évoque des frappes contre l’Australie si elle aide militairement Taïwan
PAR LAURENT LAGNEAU · 12 MAI 2021.
Article prémonitoire ??
Lors de l’Anzac Day, le 25 avril, le nouveau ministre de la Défense, Peter Dutton, s’était inquiété de l’éventualité d’une guerre opposant la Chine à Taïwan. Ce qui lui valut les foudres de Pékin. « On espère que la partie australienne reconnaîtra pleinement la grande sensibilité de la question de Taïwan, respectera le principe d’une seule Chine, sera prudente dans ses paroles et ses actes tout en s’abstenant d’envoyer de faux signaux aux forces séparatistes taïwanaises », lui rétorqua la diplomatie chinoise, le lendemain.
Dans la même veine, Mike Pezzullo, un responsable du gouvernement australien, évoqua les « battements de tambours de la guerre » qui se faisaient de nouveau entendre dans la région Indo-Pacifique. Et d’insister sur la nécessité de se préparer à une éventuel conflit. Mais il s’était gardé d’évoquer la Chine, alors que les relations entre Canberra et Pékin ne cessent de se dégrader, malgré leurs relations commerciales.
Ingérences dans la vie politique australienne, influence dans les universités, accusations d’espionnage et de cyberattaques, entraves à la liberté de navigation… Nombreux sont les griefs de l’Australie à l’égard de la Chine… Qui le lui rend bien, les autorités chinoises n’ayant pas digéré l’exclusion de l’équipementier Huawei dans le réseau 5G australien ou encore la demande de Canberra concernant une enquête internationale pour déterminer l’origine de la covid-19 à Wuhan [Chine].
Au niveau économique, les relations se sont davantage tendues après la décision du gouvernement fédéral australien de résilier un accord signé par l’État de Victoria [sud-est de l’Australie] avec les autorités chinoises dans le cadre des « nouvelles routes de la soie », considérant qu’il représentait une menace contre l’intérêt national. Ce qui a été perçu comme une « provocation » à Pekin, qui, en retour, a suspendu toutes les activités conduites dans le cadre du mécanisme de Dialogue économique stratégique Chine-Australie.
Jusqu’alors, la position australienne consistait à jouer sur deux tableaux : maintenir les exportations vers la Chine à un niveau élevé [un tiers des exportations brutes australiennes étaient destinées au marché chinois, ndlr] tout en s’abritant sous la parapluie sécuritaire américain.
La donne commença à changer quand une enquête mit en évidence l’influence chinoise dans la vie politique australienne. Puis, les ambitions régionales de Pékin et la pandémie firent le reste, avec notamment, s’agissant de cette dernière, la décision chinoise de limiter et/ou de taxer plus encore les importations venant d’Australie après sa demande d’une enquête internationale et indépendante sur l’origine de la covid-19.
Sur le plan militaire, l’Australie est une alliée proche des États-Unis, avec lesquels elle a co-fondé le Quad [Dialogue de sécurité quadrilatéral], qui réunit également le Japon et l’Inde, dont la raison d’être est de contrer la Chine dans la région Indo-Pacifique.
Évidemment, dans le cas où Pékin déciderait de mettre la main sur Taïwan, il y a fort à parier que Canberra se joindrait à Washington pour s’y opposer, d’autant plus que l’Australie et les États-Unis sont liés par l’ANZUS [Australia, New Zealand, United States Security Treaty], un traité signé en 1951. C’est en vertu de ce dernier que les forces australiennes participèrent aux guerres de Corée et du Vietnam, ainsi qu’aux opérations américaines en Afghanistan et en Irak.
En outre, Taipei cherche le soutien de Canberra, comme l’a affirmé Joseph Wu, le ministre taïwanais des Affaires étrangères, dans un entretien publié par l’Australian Financial Review, le 7 mai dernier. Il s’agit, a-t-il expliqué de « lutter contre l’expansionnisme du président chinois Xi Jinping dans le monde démocratique. »
Quoi qu’il en soit, un soutien de l’Australie a une opération américaine consistant à défendre taïwanan pourrait se traduire par une participation à la protection des voies maritimes, à des missions de transport, voire à des actions de combat sous certaines conditions.
Une telle perspective est évidemment inacceptable pour Pékin, qui n’a pas manquer de le faire savoir… en se servant du « Global Times », le tabloïd édité par le Quotidien du Peuple, le journal officiel du Parti communiste chinois [PCC]. L’avantage d’utiliser un tel canal est de dire tout haut ce que l’on pense tout bas, sans pour autant y donner un vernis officiel.
« Étant donné que les faucons australiens continuent à exagérer ou à laisser entendre que l’Australie aidera l’armée américaine et participera à une guerre une fois qu’elle aura éclater dans le détroit de Taiwan, et que les médias australiens ont activement promu ce sentiment, je suggère que la Chine fasse un plan pour des représailles contre l’Australie », a ainsi écrit Hu Xijin, qui n’est autre que le rédacteur en chef du Global Times.
« Le plan devrait inclure des frappes à longue portée contre les installations militaires et stratégiques sur le sol australien si l’Australie envoie réellement des troupes combattre l’Armée populaire de libération [APL] », a ajouté Hu Xijin.
« La Chine aime la paix et ne prendra pas l’initiative de se battre avec l’Australie lointaine, mais les faucons australiens doivent être lucides. S’ils sont assez audacieux pour se coordonner avec les États-Unis pour interférer militairement dans la question de Taiwan […], ils doivent savoir quels désastres ils provoqueraient dans leur pays », a conclu le rédacteur en chef du Global Times, dont le texte a été rangé dans la catégorie « point de vue ».
Plus tard, le Quotidien du Peuple n’est pas allé jusqu’à faire la même suggestion que M. Hu. Cependant, il a critiqué « l’obsession pathologique » de l’Australie concernant la guerre contre la Chine.
Canberra n’a pas réagi officiellement. Toutefois, quelques voix, comme celle du professeur de science politique Joe Siracusa a suggéré au gouvernement australien de convoquer l’ambassadeur de Chine et de lui demander de rejeter les suggestions émises par le Global Times. Et s’il ne le fait pas, de l’expulser d’Australie.
En tout cas, on verra si les autorités australiennes prennent de telles menaces au sérieux dans les prochains mois… si elles décident de se procurer des systèmes Patriot ou THAAD auprès des États-Unis. Ce qui n’était pas au programme de l’actualisation du livre blanc australien sur la défense, publiée l’an passé. L’accent était en effet mis sur les capacités de frappe à des fins de dissuasion. Actuellement, la défense antimissile est assuré par la Royal Australian Navy [RAN], avec des systèmes AEGIS installé à bord de ses frégates.
Tout cela n’est pas d’actualité. : les chinois 1ou 2 portes avions , les américains 11 au moins dont certains 3 fois plus gros que le Charles de Gaulle. Y pas photo !! Mais reste que c’est un cygne noir.
Bien sûr que si et au contraire avec l’affaire du contrat des sous-marins Australiens que les USA viennent de ravir à la France, on est en plein dans l’actualité de la montée de l’insécurité dans cette partie de l’Asie.
L’Australie n’a pas abandonné le projet des Français à cause seulement de la propulsion diesel mais bien dans la cadre d’une alliance Australo/ Britanico Américaine (et japonaise) pour contrer les velléités de la Chine qui s’affirment de plus en plus chaque mois.
Les Australiens se sentent menacés et face à ce géant militaire et économique, seule l’Amérique est en état de les aider et de « faire peur » aux chinois. C’est aussi simple que cela et la (petite) France peut gesticuler à loisir, cela ne changera rien à cette situation nouvelle sinon se fâcher avec les US qui risquent de ne pas intervenir ou tarder à le faire le jour où l’on aura besoin d’eux.
Je voulais seulement parler d’une intervention militaire imminente. Il faudra des années encore.
Pour le reste je suis d’accord.
Certes, la guerre sino occidentale n’est pas pour demain mais c’est quand même fou le rythme auquel s’enchaînent les événements sur cette partie du monde.
La guerre a déjà commencé.
Et Huawei est la première victime.
https://la-rem.eu/2021/09/huawei-symbole-dune-nouvelle-guerre-froide/
Effectivement quand on lit cela:
« La stratégie américaine engagée à l’encontre de Huawei a donc pris une tournure internationale parce que les États-Unis n’ont pas seulement interdit Huawei sur leur sol ; ils ont interdit à leurs entreprises, mais également à des entreprises étrangères utilisant des technologies américaines, de commercer avec Huawei. Autant dire que les États-Unis ne se protègent pas seulement de Huawei, ils font en sorte que Huawei ne puisse pas imposer ses équipements à l’échelle planétaire. Il ne s’agit pas de protéger les acteurs de la 5G américaine, les seuls concurrents de Huawei étant européens (Nokia et Ericsson) ou sud-coréen (Samsung). Il s’agit d’abord d’empêcher la Chine d’être dans une situation de potentielle domination sur les technologies du futur en considérant que les risques que Huawei fait peser sur certains pays deviennent aussi des risques pour les États-Unis. »
Ca ressemble à une déclaration de guerre!
Et un de plus ! Ce matin la bourse s’écroule de 2,60% par crainte de récession sur l’économie chinoise
Après la Chine vs Taïwan et l’occident voici venir l’Ukraine vs la Russie.
Extrait:
Le chef des renseignements militaires ukrainiens Kyrylo Boudanov, a déclaré dimanche dernier que la Russie avait massé près de 92.000 soldats, anticipant une offensive fin janvier ou début février. Cette offensive pourrait impliquer des frappes aériennes et d’artillerie, suivie d’assauts aéroportés et amphibies …
https://www.lesechos.fr/monde/europe/ukraine-kiev-evoque-un-coup-detat-et-un-projet-dinvasion-fomente-par-moscou-1367400#utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=nl_lec_18h&utm_content=20211126&xtor=EPR-5020-%5B20211126%5D