L’édito hebdomadaire de Julien Bonnetouche.


Il y a quelques semaines, à l’occasion d’une visio-patrimoniale intitulée « Investir dans les petites entreprises ? » François CHAULET, président de Montségur Finances, nous expliquait l’opportunité d’investir dans les petites entreprises cotées dont les cours apparaissaient comme particulièrement en retard au regard de l’évolution récente du cours des grandes capitalisations.

Quelques semaines plus tard. On ne peut que constater la justesse de cette analyse.

Une récente vidéo de notre partenaire Hiboo, posait la question globale de l’avenir boursier, alors que les marchés sont au plus haut.

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Hiboo ayant recours à ses instruments favoris des droites de régression, en déduisait que globalement la réponse est oui pour les small caps européennes, s’il s’agit d’un investissement de long terme, comme ils le recommandent, Comme le préconise d’ailleurs Guillaume.

En rentrant un peu plus dans le détail, on observe que les grands indices mondiaux sont un peu surévalués, autour de 1 écart type ou légèrement plus pour les indices américains, (en se souvenant que la zone de danger se situe autour de 2 écarts types, mais aussi que lorsque les marchés montent, les USA montent davantage que les autres, et lorsqu’ils baissent, la chute US est moins importante qu’en Europe ou qu’en Asie la plupart du temps).

Les indices relatifs aux petites et moyennes capitalisations restent, eux, plutôt nettement sous-évalués, assez souvent autour de 1 écart type ou un peu moins, une partie du retard ayant été comblé depuis le début 2024.

Il résulte de ces observations que, si l’on considère toujours un objectif de long terme, un arbitrage des grosses capitalisations vers les petites devrait logiquement entraîner de meilleurs gains avenir par effet de rattrapage. C’est la position de Hiboo qui mathématiquement reste parfaitement logique.

L’objet de l’article du jour est maintenant de peser le pour et le contre.

C’est une tâche délicate, car contrairement aux grandes multinationales qui sont semblables à de gros paquebots, sur lesquels les petits détails n’influent que peu, les petites capitalisations sont soumises à de nombreux facteurs microéconomiques en plus des facteurs macro comme tout le monde.

On pourra citer :

Les facteurs internes spécifiques à l’entreprise

  • Les performances financières de l’entreprise très sensibles à la gestion ( +/-bonne direction, scandales …) ou aux résultats d’un produit sur un marché ou un autre.
  • Un nouveau produit ou innovation qui se vend ou pas.
  • Les rumeurs de fusions ou d’acquisition, surtout si c’est par un géant du secteur.
  • Des réglementations ou des normes nationales qui vont handicaper l’exploitation d’un produit.
  • Les volumes de négociation des petites capitalisations qui sont plus faibles, favorables aux spéculations opaques.

Et puis les éléments extérieurs :

  • La couverture médiatique et les analyses des sociétés spécialisées vont jouer plus que pour les grandes capitalisations que l’on juge aux résultats publiés.
  • Le sentiment de marché et les tendances sectorielles. Les flux des ETF sont aujourd’hui largement majoritaires sur le marché. Or, les ETF sont exposés aux grandes capitalisations, laissant que peu d’espace pour les petites entreprises cotées. À court terme, le cours de bourse, c’est la confrontation d’un acheteur et d’un vendeur. Aujourd’hui, quasi tous les acheteurs le sont via des ETF et donc sur les grandes capitalisations. Le marché des petites capitalisations est détruit par les flux ETF sur les grandes entreprises présentent dans les plus grands indices.
  • La bourse, c’est vraiment une question de flux. Ce sont les flux acheteurs ou vendeurs qui font les cours. S’il n’y a pas de flux acheteurs, les cours ne peuvent pas monter, même si l’entreprise est excellente. Les flux acheteurs, c’est votre épargne, votre argent.
  • Les conditions de crédit accordées par les banques.

Nous le voyons bien par conséquent, à moins d’être proche de la direction des entreprises pour avoir de bonnes informations, l’analyse de leurs situations est délicate, et c’est d’ailleurs pour cela qu’il existe des fonds avec des gérants spécialisés (aux droits d’entrée et aux frais de gestion plutôt élevés, et qui dans l’ensemble ne produisent pas obligatoirement de meilleures performances que des ETF….).

Restent les éléments extérieurs, plus faciles d’accès :

  • Par exemple, la baisse des taux d’intérêts attendue d’abord en Europe, qui pourrait profiter davantage aux petites capitalisations endettées, surtout les technologiques qui ont de gros besoins de financement.
  • Mais en sens inverse, les PME sont sensibles aux économies nationales, ces marchés étant plus proches géographiquement, et si l’économie d’une zone (comme la zone euro) reste en croissance très faible, les commandes en seront réduites d’autant.
  • De même, les grosses PME allemandes qui ont une forte vocation exportatrice voient leurs débouchés se réduire avec la diminution des échanges avec la Chine ou les droits de douane imposés par des USA.

C’est pour cette raison que la croissance en Allemagne est très faible actuellement.

Or, nous savons que la plus grande partie des excédents de la balance commerciale européenne vient justement des exportations manufacturières des pays du nord.

Pouvons-nous prévoir une amélioration prochaine ? Oui peut-être, mais de quelle ampleur ? La qualité des produits allemands est maintenant concurrencée par celle des chinois qui dans beaucoup de domaines font aussi bien et beaucoup moins cher. Mais reste le prestige des marques.

Dans ces conditions, les investisseurs en Small caps n’ont-ils pas intérêt à se tourner vers les USA ou la zone Asie/Pacifique ?

Pour ma part, je serais plutôt tenté par l’Amérique, comme d’habitude, puisque la croissance interne est forte, et qu’ils ont mis en place une politique de préférence industrielle nationale (et une capacité à faire du déficit public et de la dette avec plus de facilité)

Mais si l’on revient aux droites de régression, ce sont précisément des PME US qui sont maintenant les plus proches de l’équilibre si l’on reste toujours sur du très long terme.

Néanmoins, sur une période de 5 ans, le RUSSEL 2000 est encore 20 % en dessous de son maximum de l’après covid, et l’on note une chute très importante de cet indice en septembre 2023, précisément en même temps que les taux US 10 ans sont montés à leur maximum ( autour de 5%)

Autrement dit ce marché est très sensible aux taux, et si sur le long terme, il n’y a pas grand-chose à gagner par rapport aux indices des grandes caps, par contre si l’on parie sur une baisse des taux aux États Unis, un assez fort rattrapage d’ici à un an ou deux est possible. Disons que c’est un peu «sportif».

Reste la zone Asie/ pacifique, dans laquelle on peut retenir l’Inde dont la croissance est forte (environ 7 % en 2022/2023) avec un marché potentiel énorme, et toutes les composantes de l’économie en profitent avec un petit plus pour les produits manufacturiers (+10%)

La Chine et Hong Kong également, mais ici la question politique est essentielle.

Pour conclure, on peut penser que les small caps européennes sont en retard, et que sur le long terme, elles devraient le rattraper, mais on ne sait pas quand l’économie européenne va retrouver son rythme de croisière antérieur. Cela dit, la baisse des taux attendue cette année devrait quand même leur être favorable.

Les small caps américaines peuvent avoir du potentiel à court et moyen terme si l’on croit à la baisse des taux US.

Je vous laisse donc ce sujet de réflexion pour le week-end :

Êtes-vous tentés d’effectuer un arbitrage (partiel) des grandes capitalisations vers les small caps ?

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